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roman - Page 2

  • Bon débarras!

    Hop hop je me depêche, je n'ai plus que deux articles à écrire et je pourrai boucler le bilan. Comme me le disait tout à l'heure un charmant agent comptable, le 1er janvier, ce n'est pas vraiment le 1er janvier, vous voyez?

    Vous ne voyez pas? Moi non plus. Je n'ai rien compris. Mais avec un grand sourire, j'ai obtenu qu'il m'avance son 1er janvier fantôme au 3 janvier et non pas au 8 ou 9 comme il en avait l'intention. Ce monde est fou.

    Vous êtes donc en droit d'attendre que j'en finisse moi aussi au plus vite avec mes lectures de l'année révolue. (Mon premier roman 2011 est juste génial, mais chuuut je n'en dis pas plus...)

    colonel_chabert_balzac.jpgLe colonel Chabert, Honoré de Balzac

    Avis super chrono'

    S'il vous faut un Balzac court, celui-là fera l'affaire. Pas trop de personnages, un brin de grands sentiments.

    Les vingt premières pages peuvent faire peur, mais ça s'arrange ensuite.


    Pffff ça m'ennuie terriblement de devoir donner mon avis parce que j'ai bien trop hâte d'en venir au moment où je vais vous détailler tout ce que le papa noël avait dans sa brouette pour moi cette année! Uniquement des titres piqués sur vos blogs! Vous allez tous les reconnaître! Et je...

    Balzac? Ah oui. Je suis donc devenue très pâle à la lecture des 20 premières pages, ayant conseillé (comprenez: imposé) cette lecture à d'aucuns... un peu inconsciemment! Eu peur qu'ils partent en courant, en hurlant, en me maudissant... (tiens, non, en fait ils font ça tout le temps).

    Je vous résume le :passage initial, un peu ardu:

    2351699391.jpgDes clercs qui dans leur étude tiennent plusieurs conversations à la fois, l'une portant sur la copie d'un texte juridique, avec abondance de termes spécialisés, l'autre sur la visite d'un vieillard. Plusieurs voix, plusieurs thèmes mêlés, un vocab' hard... Une fois forcé le passage, ça roule comme sur des bigoudis pur beurre et ça ressemble exactement à tous mes souvenirs de Balzac! Ouf.

    Ce roman-ci est court. Le colonel Chabert, qui se présente lui-même à Maïtre Derville comme "celui qui est mort à Eylau" expose son petit problème: on le croyait mort au champ d'honneur, il a mis suffisamment de temps à trouver le panneau exit de la fosse aux soldats pour que sa femme se remarie à un beau gosse, bon parti. Sa fortune éparpillée, Chabert n'est plus qu'un clochard nostalgique de sa gloire passée. La donzelle feint de ne pas le reconnaître, bien sûr, et ce pauvre vieux traîne sa misère sur tous les pavés, le nez pointé vers ses godasses, à la recherche de son honneur.

    Pas de rebondissement surprise, rien qu'un déluge de bassesses humaines: cupidité, mépris, tromperies, rejet...

    Un classique qui se laisse lire.

     

    Ce livre pour...?

    Les petits frères et les petites soeurs, qui sortent du collège ou entrent au lycée, avec l'envie de découvrir un grand auteur français. Marche aussi avec un adulte, mais seulement s'il est pressé, sinon, Le père Goriot me semble un meilleur choix. Ou même Illusions perdues (je n'ai pas encore lu les Chouans). Un autre billet, sur le Chef d'oeuvre inconnu, par là.

    Et vous, vous l'avez conseillé à quelqu'un?

     

    (C'est bon?

    Je peux te montrer mes livres maintenant, dis???)

     

    Une lectrice incommodée m'impose ce correctif: le tutoiement ci-dessus n'est pas un manque de respect! Je peux vous montrer mes livres quand même?

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  • Mortel maestro

    nains_mort_jonathan_coe.jpgLes nains de la mort, Jonathan Coe

    Avis Chrono'

    Un roman placé sous le signe de la musique, ce qui déjà m'a rendu méfiante. Je n'y ai pas reconnu l'humour ni l'atmosphère des précédents romans de Coe. Je n'y ai pas trouvé mon compte, pour dire cela franchement. Passons.


    Lecteur, vous qui connaissez mon extrême délicatesse,  vous savez combien j'ai scrupule à vous faire perdre votre temps avec de mauvais livres. Vous vous attendez donc à ce que je vous entretienne de façon autrement profitable d'un évènement de mon quotidien, de la culture d'un nouveau légume, de l'art de refaire une toiture. Je sais que vous rêvez de savoir ce que je fais, où je suis...

    Mais je ne peux pas, mes amis, je dois taire cette information de peur que, me sachant dans la région, mes adorateurs ne me réclament ici et là. Ne pouvant fournir à tous, je préfère n'être à aucun. Je serais fâchée de causer une peine inutile aux modestes gens qui voudraient me voir et ne pourront accèder à cet honneur.

    Ce serait sadique, non?

    Guidée par ce sage conseil de mon gourou 2010 "Ta vie, on s'en fout", j'en suis réduite à vous faire sagement le résumé de l'ouvrage:

    William est musicien. William n'hésite pas à copier sur les pages du roman des petits bouts de partitions, tss, honni soit-il, et à utiliser des termes techniques... William ne sait pas qu'il s'aliène à ce moment une lectrice pleine de bonne volonté mais tout juste capable de différencier un piano d'une trompette (à l'oeil... parce qu'à l'oreille, c'est déjà plus difficile).

    William est fortuitement témoin d'un meurtre sauvage: deux nains qui écrabouillent la tête d'un gars.

    Suite à cela, le courageux William part en courant et en profite pour nous entretenir sur deux cents pages de ses déboires amoureux, de ses déboires professionnels, de ses déboires... de William!

    1241564902.jpgWilliam n'a pas la chance de connaître mon gourou, cuvée 2010. William, ai-je eu envie de lui susurrer tendrement à l'oreille... "ta vie, on s'en f..."

    J'attendais tout de même, bouleversée par ce suspense ménagé avec tant d'habileté, de connaître les raisons de cet assassinat. La fin se tient. Commencez donc par là si l'ouvrage passe par chez vous.

    J'ai bien retrouvé l'espèce de grincement de dents déjà identifié dans Une femme de hasard (coup de poing) et dans Une touche d'amour (coup de coeur), mais celui-ci est un mauvais coup, je n'en démordrai pas.

    Son monde est triste, mais sans la grandeur de Maria, sans la dérision, surtout, surtout... Tout passe, avec un peu d'humour.

    J'espère avoir plus de chance en 2011, la 4e escale du challenge sera Testament à l'anglaise.

     

    Demain, un bilan, pour respecter la tradition. Et un p'tit bêtisier pour achever l'année!

    Bonnes courses, bon appétit, bonnes fêtes!

    Lien permanent Catégories : Morgue 0 commentaire
  • Le cerveau de l'histoire

    fin_temps_murakami.jpgLa fin des temps, Haruki Murakami j'aime.jpg

    Avis chrono'

    J'ai adoré ces deux mondes improbables qui se dérobent à notre compréhension et la poésie diffuse qui imprégne tout le récit. Alors que nous attendons de les voir se rejoindre, les surprises se succèdent, les rencontres et les interrogations métaphysiques se multiplient. Magnifique roman, captivant dès les toutes premières pages.


    Un livre imposant, dense (500 pages tout de même et rien de léger). Il m'a fallu presque un mois pour en venir à bout, mais qu'importe? J'ai lu lentement, par petits morceaux, j'ai tout bien savouré. Signe de mon enthousiasme: j'ai relevé des tonnes de citations, j'ai mis des marque-pages partout. J'en ai perdu la moitié en cours de route, bien sûr.

    Fascination immédiate, en moins de 20 pages, avec cette abracadabrante histoire d'ascenseur de la taille d'un studio, immobile, silencieux. Puis l'intervention de la grosse fille en rose qui bouge les lèvres sans qu'il en sorte aucun son.

    J'ai su tout de suite que ce serait un coup de coeur.

    Le récit est bâti sur l'alternance entre deux récits distincts à la première personne.

    Dans l'un, le narrateur, informaticien à la solde d'une grande firme, rencontre dans un mystérieux souterrain un savant qui lui offre un crâne de licorne. A partir de ce moment, sa petite vie tranquille de célibataire va être méthodiquement sacagée. Il va se trouver au centre d'un conflit entre deux puissantes firmes et être menacé par des créatures nommées "Ténébrides".

    Cette partie intitulée "Pays des merveilles sans merci", est traitée avec beaucoup d'humour. Il est malaisé de définir le caractère du héros. Il se laisse porter par les évènements et sans avoir de réaction vraiment absurde (alors que tout es absurde autour de lui) il n'agit jamais exactement comme on s'y attendrait. Très déroutant.

    Les autres personnages, le savant, sa petite fille, tous dénués de noms (j'avais déjà constaté cela dans un autre excellent roman japonais, Le musée du silence ) sont délicieux, décalés.

    L'autre monde verse complètement dans l'onirisme. Challenge_japon.jpg

    Le narrateur vient d'arriver dans cette ville entourée de hautes muraille, de laquelle il est impossible de sortir. Ses pupilles sont fendues pour lui permettre de devenir le Liseur de rêves, en imposant ses mains sur des crânes. Son ombre lui est arrachée et il ne peut lui rendre visite que sous la surveillance du Gardien, qui s'occupe aussi des licornes.

    Cette seconde partie est plus lente, pesante, glacée. C'est "La fin des temps". Les petits détails ne prendront sens qu'à la fin du récit, lorsque enfin se rejoindront les deux intrigues jusque là parallèles.

    Les personnages ne cessent de bouger, d'être en quête plus ou moins immédiate de quelque chose. D'eux-même, sans doute.

    Quelques citations:

    " Il me semblait que j'avais passé mon temps à perdre des choses, des gens, des émotions. Les poches du manteau symbolisant ma vie étaient pleines des trous de la destinée, et aucune aiguille, aucun fil ne pouvait plus les raccommoder. En ce sens, si quelqu'un avait brusquement passé la tête par ma fenêtre pour me crier "ta vie n'est qu'un zéro!", je n'aurais pas eu grand-chose à lui opposer."

    "J'avais déjà couché avec pas mal de filles dans ma vie mais avec une bibliothécaire c'était la première fois. Cela devait être sa façon de me remercier pour le dîner. Mais finalement comme je viens de le dire, mon sexe refusa de m'obéir. Quand je pensais à la nourriture fourrée dans son estomac et en plein processus de digestion, cela enlevait toute force à la partie inférieure de mon corps."

     

    Au final, une réflexion assez aboutie sur ce que peut-être le sens d'une vie, sur le bonheur individuel et la conscience. Et aussi, même si c'est à un degré moindre à mon sens, sur l'évolution de la science.

    Magique. J'ai beaucoup souri et j'ai beaucoup rêvé.


    Ce livre pour...?

    Un lecteur adulte, endurant, qui ne sera pas rebuté par l'aspect fantastique voire absurde par moment, ni par les créatures imaginaires.

    Pourtant, un fan de science fiction sera déçu. Celui qui aime l'action sera rebuté par les développements quasi métaphysiques sur la conscience, la vie, et par l'attitude souvent contemplative du héros.

    Pas facile hein? Autour de moi... je ne vois pas...

    Et vous, vous avez quelqu'un en tête?

     

    Ce livre est mon troisième titre du challenge In the Mood for Japan. Décidément, que du bon!

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