Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

théâtre

  • Manque affectif

    caresser le velours, sarah waters, litt anglaise, litt lesbienne, angleterre victorienne, théâtre, pièce avec accessoires Caresser le velours, Sarah Waters

    Avis chrono'

    Arg!! Comme il m'énerve ce livre! Pourtant il a bien des choses pour lui. A commencer par être un épais roman lesbien qui avait l'air nourrissant. Mais la boîte était-elle à moitié vide, ou bien n'ai-je pas su savourer? Me connaissant, la seconde option pourrait bien être la bonne...


    Lire la suite

  • Exceptionnellement j'ai pas de titre

    sartre, mouches, théâtre, alors là je sèche..., mouche couche douche louche pas faciles les associations d'idéesLes mouches, Sartre

    Avis chrono'

    Où il est question de politique et de pouvoir, mais avant tout, d'humanité. Les pires spécimens d'hommes sont là à pourrir moralement au milieu des mouches, sous le regard satisfait de Jupiter, dieu qui pourrait ne plus en être un si seulement l'homme prenait son destin en main. J'en retiens ça, en gros, mais c'est sans garantie.


    Lire la suite

  • La fable du muet

    bond_existence.jpgExistence, Edward Bond

    Avis chrono'

    Cette pièce, écrite par un dramaturge britannique contemporain, est devenue pour moi un Classique dans le plus beau sens du terme, à peine en avais-je refermé les pages. C'est une plongée dans l'obscurité pour mieux entendre avec les tripes. Un dédoublement qui nous conduit à notre Moi le plus profond.


    Lire la suite

  • Son et lumière

    les sorcières de Salem, arthur miller, théâtre, litt us, tragédie, farce, hystérie, scène mélo au possible, roulage de filles par terre, dans à poil dans la forêt, injustice, accusations non fondée, snif snif, ô mon dieu l'esprit d'A. Miller est là dans mon salon, il vient me punir de m'être moquée de son texteLes sorcières de Salem, Arthur Miller (plus ou moins)

    __________________________

    Avis chrono'

    Un grand classique de la littérature américaine. J'ai beaucoup aimé, pour de mauvaises raisons: j'ai trouvé ça complètement délirant, grandiloquent, mélodramatique... J'ai beaucoup ri! Il paraît que Miller voulait remettre au goût du jour le grand héros mâle tragique. Soit. Je ne rigole pas autant avec Racine, c'est vrai.

    __________________________

    Le titre sonnait agréablement familier à mes oreilles, j'ai donc été plutôt surprise de m'apercevoir que non, en fin de compte, je ne connaissais pas le contenu de la pièce, inspirée de faits réels:  Dans une petite ville, une poignée de gamines se font toper en train de danser à poil dans la forêt et se prétendent possédées par sorcellerie...

    A partir de là, la machine judiciaire d'un petit village puritain s'emballe. Le révérend est un imbécile arriviste, les juges sont d'une crédulité rare et les jeunes filles, menées par celle qui a le plus intérêt à perdre la réputation des autres, sont tellement pures et innocentes qu'on ne peut que les croire sur parole.

    Les arrestations arbitraires se multiplient, on use de la torture pour faire avouer les récalcitrants et ceux qui n'ont rien à avouer sont d'autant plus suspects et donc, manipulés par le malin: hop, à la potence.

    Il y a, en effet, de la tragédie dans cette horrible progression d'une justice inique. Ou plus précisément, une justice qui pense tellement à l'image qu'elle donne d'elle-même que quand le doute s'insinue, tous conspirent à l'étouffer. En celà, la pièce est efficace, à qui est-ce que ça ne parle pas, cette crainte d'être accusé à tort et conduit à la mort par la faute d'une méchante gamine? Ce petit frisson de peur que l'on repousse en se disant que de nos jours, non, ça ne pourrait plus arriver... Que c'est absurde de devoir avouer un crime que l'on a pas commis pour sauver sa peau.

    Pär contre: bondieuseries diverses, propos apocalyptiques, déchaînement du ciel et de l'enfer, auto-strangulation, grande scène de possession durant laquelle toutes les jeunes filles se mettent à répéter les paroles de la meneuse, en coeur, avant d'entrer en transe... A cet endroit s'arrête mon adhésion à la petite tragédie décrite ci-dessus. L'hystérie collective, lue comme ça, ce n'est pas efficace. J'ai brusquement eu l'impression de lire une farce. J'ai tellement ri parfois que j'en avais les larmes aux yeux.

    Je m'en suis voulue, d'autant que quand Miller écrit sa pièce, en 1952, la chasse aux sorcières est à nouveau d'actualité... L'allusion à la traque des communistes est on ne peut plus claire.

    Cependant... cependant, je reconnais que peut-être c'est là un de ces textes qui ne prennent de l'ampleur que sur scène. C'est bien possible. Correctement joué, ces pauvres filles manipulées, ces malheureux qui se succèdent au tribunal... ça pourrait avoir de la gueule... Joker!  J'attends de voir, un jour, peut-être.

    Un dernier mot sur le grand héros mâle, John Proctor, qui se dresse, seul, contre l'ensemble de ce système injuste et après avoir plusieurs fois pleurniché sur ses péchés (il a couché - alors qu'il est marié - avec la jeune fille qui a lancé toute l'histoire, celle qui se roule par terre au tribunal en hurlant qu'elle voit des esprits) ne sait s'il doit mourir en sauvant son honneur ou avouer... Lui, il vaut son pesant de cacahuètes... Tssss... N'importe quoi...

    J'ai quelque chose à avouer, moi aussi: au moment de prendre le livre à la bibli, je n'ai pas eu le choix de l'édition. J'avais déjà fini ma lecture lorsque, échangeant mes impressions avec une amie, je me suis aperçue que son texte était dix plus mélo que le mien. Là où moi j'avais de sobres apitoiements, elle en avait le double de longueur en pleurs, en arrachage de cheveux et même, à la fin de son texte les femmes s'évanouissent aux pieds du héros et l'une pleure à genoux en mouillant la main de John de ses larmes >< 

    Quand je pense que je trouvais déjà ma version un peu ridicule...

    N'empêche, après vérification, j'ai vu (enfin) que mon livre était une "adaptation par M. Aymé"... J'ai été profondément choquée (de ma bêtise, d'abord!). Je déteste les adaptations, les textes tronqués, manipulés, etc. L'idée d'avoir lu une pièce qui n'était pas du tout proche de l'originale... Je l'ai lue sans l'avoir lue, en fait... J'en suis encore perturbée et je sens que je ne serai apaisée qu'après avoir relu une traduction fidèle.

  • La femme comme je l'aime

    hedda gabler, ibsen, théâtre, litt norvégienne, sublime hedda, couple, ambiguité, identité, 19e siècle, pouvoir, séduction, absense de capacité à aimer.2j%27aime.jpgHedda Gabler, Henrik ibsen

    _______________________

    Avis chrono'

    Une pièce très accessible et très complexe à la fois, mettant en scène une sublime figure de femme, une femme qui se heurte à la pauvreté des possibles dans sa vie: être une épouse, être une mère. Et point barre. ça fait pitié, je la comprends... Sûrement pour ça que j'ai adoré ce texte.

    _______________________

    Encore du théâtre... Ce blog se spécialise contre ma volonté... J'ai bien sûr une excuse en béton pour justifier cette rechute: la lecture commandée.
    La lecture commandée - pour ne pas dire imposée - est la version "vie réelle" de la célèbre L.C.
    Elle commence généralement par un coup de téléphone pour me proposer de discuter d'un livre. (Ok, avec plaisir!!) D'un livre que je n'ai pas lu (bien sûr, ce serait trop facile. Ok, s'il est à la biblio...)
    Grosse différence d'avec la L.C. standard: le délai aberrant. - ça marche, on se voit quand? Euh...Demain?

    J'adore qu'on me sollicite... je ne saurais le dire mieux. Suis ravie de courir partout en urgence. De commencer à lire à peine le pied posé hors de la médiathèque. D'attendre impatiemment le lendemain... Tout ça pour me faire bousculer, parfois hurler dessus et entendre 200 fois dans l'heure "Ah NON, je ne suis pas d'accord. Tu ne PEUX pas dire ça!". Saisir alors le sens de l'expression "une imbécile heureuse". Je n'ai jamais été si heureuse un 26 août. Pas depuis des années!

    Vous l'aurez compris, j'ai adoré cette pièce (même s'il semble que ce ne soit pas pour les bonnes raisons, celles des universitaires émérites, érudits, éclairés, ééé...et caetera.).
    Le personnage féminin central, Hedda, est magnifique... d'une complexité dont on ne peut venir à bout, alors que l'ensemble est d'une telle limpidité... Se lit très vite, n'a pas cette pesanteur habituelle des pièces, qui nous rappelle à chaque page que ce texte n'est pas fait pour être lu mais pour être joué. Peu de personnages, une situation a priori simple. Et 3000 ambiguïtés. 10000 Interprétations. Tout ce que j'aime.

    Les époux Tesman rentrent de voyage de noce. Lui est un intellectuel qui étudie l'histoire de la culture Elle, elle l'a épousé en connaissance de cause, mais ne parvient à se satisfaire de cet être terne et trop insignifiant. Elle rêve de grandes choses, mais sans parvenir à leur donner de contours précis, d'où une grande frustration...

    Hedda Gabler (de son nom de jeune fille) est une femme qui ne demande qu'à vivre, mais souffre de n'avoir, en tant que femme, qu'une emprise médiocre sur le monde. Ne sachant (n'osant?) aimer, elle est en partie "défaite" du rôle type d'épouse, qui la dégoûte. Aucune autre possibilité ne s'offre à elle qu'un insatisfaisant et stérile jeu de séduction, dans lequel elle ne trouve pas son compte.

    Elle va jalouser/envier/désirer une autre femme, Théa, qui, elle, a su influencer la destinée d'un autre homme, Loveborg, en faisant d'un noceur un homme nouveau, "nettoyé", auteur d'un livre à succès. Hedda connaissait Loveborg, elle en était très proche, mais la réputation sulfureuse de celui-ci et la crainte d'Hedda de perdre en respectabilité les ont séparés (enfin, c'est un peu moins clair que ça, je sais que je me trompe en l'écrivant...).

    Hedda comme elle le dit si justement elle-même en prenant place sur le canapé, va vouloir se mettre entre eux deux. Elle peut sembler méchante, froide, manipulatrice... mais ça sonne plutôt comme la rage du désespoir. Ce qui est magnifique, c'est qu'elle ne souhaite au fond que vivre quelque chose de beau.
    Et quand ce  beau n'arrive pas... Quand les médiocres semblent avoir le dessus et triompher sans elle...

    Je m'arrête là car je sens que je ne suis déjà pas dans l'usage ordinaire de mon blog et qu'à vouloir trop en dire en trop peu de place, je ne suis plus fidèle au texte. Mais j'invite chaleureusement tout lecteur d'Ibsen à se joindre à un débat plus précis!

    S'il vous plaît? Et avec un grand sourire? Pour me faire plaisir? Qui aurait l'amabilité de lire cette pièce et d'en discuter? (Si ça marche sur moi... ça marche p'têt sur vous aussi...)