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jonathan coe

  • Onze s'ennuie un peu

    numero onze, coeNuméro 11, Jonathan Coe

    J'ai gâché mon avant-dernier Jonathan Coe.

    Je suis passée à côté, j'ai laissé filer les pages, vaguement remarqué que d'une partie à l'autre revenaient les mêmes personnages, à des époques différentes, ainsi que le numéro onze, comme un fil conducteur. Mais j'avais beau m’exhorter à un peu de concentration, je n'ai pas su tirer de la motivation de mon chapeau magique.

    C'est un peu comme décrocher pendant une ennuyeuse conversation. On fait "oui, oui..." de temps en temps, mais le cœur est ailleurs. Et puis... pourquoi des monstres et pourquoi ces trucs bizarres ?

    La satire n'était pas aussi plaisante que d'ordinaire, j'ai beau chercher il ne me reste quasi déjà aucun souvenir de ma lecture. Il est indéfinissable ce titre, je vais le classer avec les nains de la mort et ne plus y penser.

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  • Rien n'arrive par hasard

    coe.png2j%27aime.jpgTestament à l'anglaise, Jonathan Coe

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    Avis chrono'

    4e roman de Jonathan Coe et nouveau coup de coeur... ça commence à devenir une habitude. Je reste muette d'admiration, à la fois devant la qualité d'écriture - on sent que l'auteur s'éclate à chaque page - l'impressionnante trame satirique qui me laisse déprimée devant l'étendue de mon ignorance et fascinée par cette structure en toile d'araignée qui soutient tout le récit. Sur moi, le piège a fonctionné!

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    "Il en restera un live à scandale, au ton fielleux et vindicatif, manifestement écrit dans un esprit de malveillance, et même parfois... vous me permettrez de le dire... empreint de futilité.
    Je poussai un soupir de soulagement
    - Donc, vous allez le publier?
    - Je pense."

    Plus le temps passe et plus j'ai l'impression de me répéter sur ces pages. Ou bien c'est une bonne nouvelle - je suis parvenue à identifier exactement ce que j'aime dans un roman -  ou bien c'en est une mauvaise - je radote - ou pire - je suis incapable de me renouveler.

    Mais si explorer de nouveaux horizons littéraires signifie m'extasier devant des thrillers qui confondent scénarios de films à gros budget et écriture de qualité... je dois pouvoir supporter de me répéter encore quelques dizaines de fois.

    J'ai tout aimé dans ce roman, qui ne peut être qualifié de  "policier" et pourtant... pourtant tout y est minutieusement réfléchi et calculé, de la première ligne à la dernière.

    1271551427.jpgDégager un pan de mur de deux mètres de large. Y coller des dizaines de feuilles de papier, des post-it, un pour chaque personnage. Prévoir sur le côté un calendrier géant afin d'y reporter les dates importantes, de 1942 à 1991. Puis agencer, relier, tracer des traits sur l'ensemble de cet édifice. Faire apparaître la toile très serrée et dense des correspondances et des échos.

    Enfin, photographier.

    Voilà ce que j'aurais dû faire (et ce que je ferai un jour, si je le relis, ce dont je suis quasi certaine, parce que ce volume est à moi, rien qu'à moi, pas à la bibliothèque, non, il est à moi. C'est un cadeau.) pour pouvoir vous montrer la prouesse technique qu'a dû représenter l'écriture d'un tel roman.

    En 1942, l'un des frères de la puissante famille Winshaw, engagé dans le conflit contre l'allemagne, meurt en mission. Rapidement sa soeur Tabitha émet l'hypothèse d'une trahison élaborée par un autre membre de la famille. Mais taxée de folie, celle-ci est aussitôt expédiée dans un asile. Pourtant, cet évènement, minuscule racine, ne cessera d'étendre ses ramifications sur les cinquante années à venir, jusqu'à atteindre Michael, jeune écrivain dépressif chargé par Tabitha de rédiger l'histoire des Winshaw.

    En suivant l'évolution du jeune homme, nous découvrons touche par touche toute la famille, car tout est lié. Pas une phrase du récit ne semble être là par hasard. Elle trouve dans le chapitre suivant, ou bien 200 pages plus loin, une explication, une raison d'être. Les personnages qui ne font que traverser ici sont ailleurs en plein sous le feu des projecteurs. Un film vu  par un petit garçon frustré, un détective  pervers, des lettres délirantes, des élevages de poulets... Des centaines de détails plein d'humour  mais si disparates... qui tous cependant participent à une même logique des faits... Quel supplice pour ma mémoire!

    Ce roman est un petit bijou d'humour noir, il tombe sur tous les travers de la société anglaise, incarnés par chacun des membres (plus immonde et secs de coeur les uns que les autres) de la famille. Verni intellectuel de la journaliste qui écrirait n'importe quoi du moment que ça fait vendre, traitement inhumain des animaux destinés à l'industrie alimentaire, montages financiers destinés à financer les ventes d'armes à Saddam Hussein, politiciens véreux, sans morale, dégradation du système de santé...

    J'ai bien senti que je ne saisissais pas toutes les allusions politiques - il ne faut pas trop m'en demander non plus - mais la satire est un des points forts du roman et elle décape... ! Tout y passe, mais , ce qui est plus incroyable, sans jamais nous écarter une seule seconde de Michael.

    Voilà, je l'ai redis: j'aime quand un roman ressemble de loin à un patchwork et que de près, il est impossible de mettre en défaut la cohérence parfaite de l'ensemble.

     

    1590023268.jpg10/10 pour cette première lecture estivale, qui me fait de plus gagner un point dans le SUMMER PAL Challenge. Il me reste: 87  86 romans à lire. Mon étagère ne doit pas encore se sentir soulagée, mais c'est un premier pas.

     

    Rappel: Un point sur le challenge Jonathan Coe à  cet endroit!

    J'ai un retard monstre (il était prévu pour février...) mais l'échéance finale au 1er novembre me laisse un maigre espoir de me rattraper!

    Un livre qui me correspondait parfaitement. Un grand merci.

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  • Mortel maestro

    nains_mort_jonathan_coe.jpgLes nains de la mort, Jonathan Coe

    Avis Chrono'

    Un roman placé sous le signe de la musique, ce qui déjà m'a rendu méfiante. Je n'y ai pas reconnu l'humour ni l'atmosphère des précédents romans de Coe. Je n'y ai pas trouvé mon compte, pour dire cela franchement. Passons.


    Lecteur, vous qui connaissez mon extrême délicatesse,  vous savez combien j'ai scrupule à vous faire perdre votre temps avec de mauvais livres. Vous vous attendez donc à ce que je vous entretienne de façon autrement profitable d'un évènement de mon quotidien, de la culture d'un nouveau légume, de l'art de refaire une toiture. Je sais que vous rêvez de savoir ce que je fais, où je suis...

    Mais je ne peux pas, mes amis, je dois taire cette information de peur que, me sachant dans la région, mes adorateurs ne me réclament ici et là. Ne pouvant fournir à tous, je préfère n'être à aucun. Je serais fâchée de causer une peine inutile aux modestes gens qui voudraient me voir et ne pourront accèder à cet honneur.

    Ce serait sadique, non?

    Guidée par ce sage conseil de mon gourou 2010 "Ta vie, on s'en fout", j'en suis réduite à vous faire sagement le résumé de l'ouvrage:

    William est musicien. William n'hésite pas à copier sur les pages du roman des petits bouts de partitions, tss, honni soit-il, et à utiliser des termes techniques... William ne sait pas qu'il s'aliène à ce moment une lectrice pleine de bonne volonté mais tout juste capable de différencier un piano d'une trompette (à l'oeil... parce qu'à l'oreille, c'est déjà plus difficile).

    William est fortuitement témoin d'un meurtre sauvage: deux nains qui écrabouillent la tête d'un gars.

    Suite à cela, le courageux William part en courant et en profite pour nous entretenir sur deux cents pages de ses déboires amoureux, de ses déboires professionnels, de ses déboires... de William!

    1241564902.jpgWilliam n'a pas la chance de connaître mon gourou, cuvée 2010. William, ai-je eu envie de lui susurrer tendrement à l'oreille... "ta vie, on s'en f..."

    J'attendais tout de même, bouleversée par ce suspense ménagé avec tant d'habileté, de connaître les raisons de cet assassinat. La fin se tient. Commencez donc par là si l'ouvrage passe par chez vous.

    J'ai bien retrouvé l'espèce de grincement de dents déjà identifié dans Une femme de hasard (coup de poing) et dans Une touche d'amour (coup de coeur), mais celui-ci est un mauvais coup, je n'en démordrai pas.

    Son monde est triste, mais sans la grandeur de Maria, sans la dérision, surtout, surtout... Tout passe, avec un peu d'humour.

    J'espère avoir plus de chance en 2011, la 4e escale du challenge sera Testament à l'anglaise.

     

    Demain, un bilan, pour respecter la tradition. Et un p'tit bêtisier pour achever l'année!

    Bonnes courses, bon appétit, bonnes fêtes!

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  • Je l'aime encore

    coe_une_touche_d'amour.jpgUne touche d'amour, Jonathan Coe

    Avis chrono'

    Tout à fait différent du premier. Moins émouvant, plus conventionnel, mais même plaisir à m'interroger sur le sens profond des évènements. A mettre en haut d'une P.A.L.


    Mon challenge Jonathan Coe se poursuit, avec deux jours de retard je publie mon billet sur ce deuxième roman.

    Difficile d'éteindre la lumière, le soir cette semaine, tant j'avais envie de connaître la fin de ce très bon roman. Autant le dire tout de suite, pas une larme versée, c'était vraiment très différent de La femme de hasard  (avis à lire ici).

    J'aime, dès les premières pages cette impression d'une écriture familière. Pourtant je n'ai aucune facilité à repérer des « styles ». Mais j'ai aimé, bien plus saupoudré que dans le premier roman, retrouver cette façon d'interpeller le lecteur et de tourner en dérision l'écriture même. Les intellectuels sont un peu malmenés...

    «  J'imagine que l'université jouait un rôle important dans votre vie intellectuelle et sociale?

    - Oui, en effet. C'est là que nous achetions nos sandwiches. »


    J'avais compris, à la lecture de la 4e de couv' qu'il serait question de Robin, éternel étudiant, un peu raté, accusé un jour de « s'être exhibé devant un petit garçon ». Je ne suis pas d'accord avec cette façon de présenter l'histoire, mais il faut bien écrire quelque chose au dos du livre... Tâche difficile face à un livre sans véritable intrigue centrale.

    Robin est bien là. Sans doute, c'est de lui qu'il est question le plus souvent. Mais j'ai comme l'impression que chez Coe, ça ne suffit pas à faire un héros, ni même un personnage principal.

    Robin est bien un paumé, qui traine sa déprime et sa thèse de cinq ans d'âge, à peine entamée, sur le campus de Coventry. Mais cette histoire d' exhibitionnisme ne me semble qu'un prétexte à étudier une fois encore les mécanismes obscurs des relations humaines.

    J'aime ces textes plein d'humour. J'aime la scène des copains qui se retrouvent pour parler du bon vieux temps, mais chaque fois, leurs points de vue sur le même souvenir sont diamétralement opposés...

    Soirée de bal vue par Ted:

    « la cornemuse saluait l'aube », « nous étions ensemble tous les trois, à regarder la brume caresser l'eau […] main dans la main, bras dessus bras dessous »

    Vue par Robin:

    « Il était allé à ce bal à contrecoeur […] il s'était trouvé isolé triste et penaud » « Ted se penchait pour vomir dans les eaux boueuses de la Cam ».


    Autre point notable, le texte est découpé en quatre parties, quatre journées, pour être précis. A l'intérieur de chacune, un des personnages entre en possession d'une nouvelle écrite par Robin. Ces récits enchâssés ont leur propre autonomie, j'ai beaucoup apprécié le n°2, "le chanceux", par exemple. Les personnages d'une touche d'amour tentent ensuite de tisser des liens entre la personnalité de Robin et le contenu de ses écrits, qui sont assez semblables, par leurs thèmes, à ceux de Jonathan Coe.

    Est-ce une invitation, pour nous, à faire de même? A deviner une intention, une ligne de conduite, à travers le récit (les récits)? C'est assez dingue comme procédé, et là, ça me donne le tournis...

    J'aime remarquer la récurrence de la déprime, du suicide, des difficultés à communiquer et à nouer des relations durables et sincères... Mais je n'arriver pas à en dégager une thèse nette, facile à résumer. Pourtant, au fond, je sens confusément que le message est limpide est très humain, bien moins sombre qu'il n'y paraît.

    Je crois que c'est là justement tout ce qui me séduit Cela ressemble assez à ma façon d'envisager les choses, tortueuse et complexe en apparence, mais soutenue par un tout petit nombre de postulats sans surprise, dont l'originalité, au fond, est d'être souvent oubliés: Il est impossible d'être heureux seul, le bonheur se mesure à la qualité de nos relations aux autres. Les personnages torturés manquent leur chance faute de laisser parler leurs instincts. « Comme beaucoup de gens, je me plais à cultiver un sentiment de ratage ».

    Les exemples sont nombreux dans La femme de hasard et encore plus dans Une touche d'amour. Je pense au récit n°4, dans laquelle un homme qui cherche à tout contrôler se prend un méchant coup, car il n'a pas su voir en sa femme une personne autonome et libre, à la conduite aléatoire.

    Je pense aussi à Robin, bien sûr. Il contrôle ses désirs, s'empêche de ceci ou de cela, ne regarde pas assez autour de lui (comme Lawrence, le chanceux) et au final...

    J'aime entendre d'autres mots que les miens affirmer qu'une dispute amoureuse est reconnaissable entre toutes.

    « Merde! Fit-elle. Nous sommes amoureux... non? Nous sommes amoureux. Ça, c'est une dispute d'amoureux. Et ce qui m'ennuie vraiment, ce que nous n'avons fait aucune des choses délicieuses que les amoureux sont censés faire entre eux avant de commencer à se disputer. »

    J'aime, encore, ce respect pour le hasard. Parce que je suis adepte du laisser faire, comme ça vient.

    J'ai l'impression que ce M. Coe ne se préoccupe que du bonheur. Que sous un extérieur assez sombre, il y croit profondément. Le bonheur est peut-être le seul domaine dans lequel on se doit d'être extrême... D'être d'une rigoureuse exigence. Mais cela n'engage que moi et je déborde du texte.

    «  Vous voulez dire qu'on peut se contenter d'une quantité modérée de vérité, d'honnêteté, de justice ou de bonheur? Vous voulez dire que tant qu'on est modérément protégé du danger de famine, de la menace de torture […] on doit s'estimer heureux? »

    Donc, j'aime. J'adore. Je vous laisse lire. Si jamais vous voulez revenir en discuter après, ce sera avec plaisir. J'aime ces romans aux antipodes de la limpidité, qui donnent matière à discussion.

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  • Une femme glaçon... et je flirte avec le Titanic.

    Lecture dans le cadre du challenge Jonathan Coe.

    Pin – Pon . Sirène deux-tons! Pour les urgences! Car trois-tons, ce n'est pas prioritaire et un seul thon c'est pour la salade du dîner. (thon... sirène... quand vous lirez les lignes ci-dessous, vous comprendrez l'intérêt vital de mes blagues pourries).

    Les puristes parmi vous crieront au resquillage! C'est quoi ce bouquin qui grille 13 commentaires en retard pour se glisser ici moins de 24h après la fin de sa lecture?

    Les optimistes s'écriront: ce doit être un chef-d'oeuvre!
    ... heu... on en reparle en bas de page, d'accord?

    Cause pragmatique: je suis en retard sur la date. Qui n'est qu'indicative, je sais, je sais... (Sinon, Myrddin va se sentir coupable d'avoir activé mon Toc.)

    Femme_de_hasard_coe.jpgLa femme de hasard, Jonathan Coe

    Maria est une jeune fille, étudiante anglaise qui quitte le lycée pour entrer à l'université. Elle éconduit régulièrement Ronny, son malheureux soupirant et envie la vie simple de son chat.

    Maria n'est pas une joyeuse personne, c'est le moins qu'on puisse dire. Neutre et apathique devant tout, elle peine à nouer des relations sociales. Ne voit aucune raison de s'extasier, ni d'être heureuse. Et ne l'est jamais, ce qui est assez logique finalement.

    « Vous savez canaliser votre exubérance juvénile entre les berges paisibles de l'intellect, dans la contemplation passive des grandes oeuvres de l'art et de la littérature. Vous êtes placide, imperturbable. »

    Le style est remarquable, j'ai accroché tout de suite. Beaucoup d'humour. Souvent pince-sans-rire. J'ai adoré le personnage de Charlotte, la bavarde, et son obsession pour les messages transmis par le regard. Vraiment drôle. Il y a aussi cette manière d'interpeller familièrement le lecteur qui n'est pas désagréable. Cette écriture est un perpétuel jeu sur les mots ou sur les codes de la littérature.

    « Il trouvait que tu avais laissé entendre qu'il avait donné l'impression d'avoir pensé que tu étais désagréable ».

    « Des petits gestes, Maria, des petits détails qui désarment les hommes et les mettent à notre merci. Ces gestes étaient en l'occurrence, par ordre croissant d'efficacité, le battement de cils, le croisement de jambes, et la succion du pénis ».

    Un passage en particulier m'a fait réfléchir, une devinette qui parlait de l'orgueil. Je me suis aperçue que ce que je plaçais sous le terme « égoïsme » relevait souvent plutôt de l'orgueil. Dans le roman, orgueil de Maria qui ne veut pas montrer au jeune homme qu'elle l'attend. Je suis un peu comme ça aussi parfois.

    J'ai donc aimé beaucoup de choses. Mais. Mais...

    J'ai dévoré le livre en une journée, rapidement convaincue qu'il me serait impossible de le reprendre le lendemain tant la lecture sans être aucunement triste, était démoralisante.

    C'est un récit sur le bonheur. Ou l'absence de bonheur? Je ne sais pas trop... Ou sur l'incapacité au bonheur? Mais s'agit-il de nous dire que Maria est malheureuse car elle ne fait rien pour l'éviter? Je penche pour cette hypothèse, ayant personnellement des idées très arrêtées sur ce qui me rend heureuse, même quand c'est trop haut pour moi et sur la nécessité de ne jamais lâcher prise.

    Mais c'est un bouquin qui donne envie de lâcher prise, d'abandonner, de sombrer... S'agit-il alors de nous montrer que le bonheur est forcément artificiel? Que Maria n'est pas heureuse... mais consciemment? Car le romancier n'est pas tendre non plus pour les autres personnages. Leur sort semble plus enviable mais sonne si creux, si niais...

    Maria n'est pas aimée. Elle n'est pas aimable, il faut dire. Je la compare à moi. Je me dis que je ne suis quand même pas... si ennuyeuse. Si atone. On a envie de la secouer. Pourtant elle tombe amoureuse... Acte manqué. Suis-je aussi indifférente qu'elle? Aussi chiante? Aussi exigeante avec mes semblables au point de ne jamais considérer personne digne de moi?

    J'ai envie de répondre non. Pourtant, je ne suis pas plus entourée...

    On m'a dit un jour qu'il ne fallait jamais s'interroger sur le fait d'être heureux ou non.

    C'est comme pour la beauté, pensais-je alors, une question que l'on ne se pose que quand on est moche. Me suis alors sentie moche du bonheur.

    Mouaip. Au moins, je suis sûre que les autres romans ne peuvent pas être sur le même ton. Il ne survivrait plus aucun lecteur.

    ... (soupir)

    Déprimant ce bouquin.

    ...

    challenge_lecture_masques.jpgC'est là que moi, en urgence et en pleurs, je retourne lire mes conneries sur le deux-thons. Je valide pour la peine mon challenge A vos masques, « chagrin ». Je n'ai pas versé une larme à la lecture, c'est vrai, mais je suis traumatisée depuis et rien que d'y repenser ou d'en parler je fonds en larmes, alors ça compte. Point.

    Chagrin 1/2.

    Allez Jo'. Au suivant! Ce sera Une touche d'amour. Une tartine entière serait bienvenue.

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