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Morgue

  • Vous reprendrez bien un peu de dissert'

    laure murat,proust,aristocratie française,histoire de familleProust, roman familial, Laure Murat

    Je suis malade comme un chien depuis une semaine, c'est tombé en même temps qu'un boulot monstre, des journées de quinze heures et une redoutable envie d'écrire et qu'on m'écrive - j'ai un compte débiteur de 26mn et envie de tout claquer comme à Vegas - j'ai le cou coincé, un phare grillé et pas trace de mauvaise humeur, ce qui en soi est hyper suspect. Je suis flottante de différentes fièvres, un état dont je me méfie comme de la peste mais dont j'ai appris à sortir par l'action : ce livre va se faire bouffer tout cru.

    Avez-vous déjà couché avec une agrégée en lettres ou en histoire ? Moi non plus, mais au cas où l'occasion devrait se présenter, je pensais que ce serait le sujet de conversation idéal pour un premier date, c'est tout plein de Proust! Ah, ça, Laure Murat ça n'est pas Mireille Calmel, celle qui promet des bateaux dont on ne voit pas la poupe. Là on en a pour notre argent, surtout moi qui l'ai emprunté à la bibli. Mais j'espérais autre chose, j’espérais vraiment que ce serait brillant, que ça me rappellerait des souvenirs, que ce serait agréablement intellectuel. C'était intellectuel, point. Et tellement personnel surtout... Elle avait des choses à dire à sa famille, des comptes à régler, c'est dur à lire, ce qui a été écrit pour d'autres. C'est pourtant cela que j'ai préféré, merci mon âme voyeuriste.

    Laure Murat est issue de ces grandes familles de l'aristocratie que Proust fréquentait et sur lesquelles il a bâti nombre de ses personnages. Elle a lu la Recherche comme un album photo, s'étonnant juste d'invités surprise. A de rares moments, ça fonctionne vraiment, on comprend ce qu'elle a pu ressentir devant une œuvre littéraire, patrimoniale mais dans laquelle, elle, elle trouvait sa famille, tonton, mamie, ses habitudes, ses codes, tout le contraire d'une fiction. 

    "Lorsque, encore adolescent, mon père comprit en lisant A la recherche du temps perdu que sa grand-mère avait connu Proust, il la pressa de questions "Ah oui, répondit-elle évasivement, ce petit journaliste que je mettais en bout de table..."

    Mais ce milieu est tellement éloigné du mien, que ces moments-là ont été de délicieuses, certes, mais infimes étincelles. Je sentais ce qu'elle voulait partager et tout de suite après, je me débattais dans une copie de licence jargonnante comme si elle n'arrivait pas à accepter d'être dans l'émotion et se servait de Proust comme d'un pare-feu.

    "Toute la Recherche peut être lue comme une investigation sur l'inadéquation des mots et des choses qui implique, à terme, une démonétisation inévitable des Noms, de leur pouvoir extravagant et trompeur, et d'une relativisation de la fonction référentielle".

    Qui a envie de lire ça, sans être payé pour ?

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  • Liquidation 2023

    Les derniers livres de 2023 qui ne méritent pas leur propre article (ni surtout leur propre titre, ça se mérite, un titre)

    Calmel9.jpgD'écume et de sang, Mireille Calmel

    Il a bien fallu un mal de Bretagne dû à un sevrage de plusieurs années et toute l'éloquence de la personne avec laquelle je devais le lire pour me convaincre de mettre un pied dans cette lecture.

    Pas besoin de l'avoir marin.

    Pour un roman qui annonce Jeanne de Belleville héroïne pirate histoire d'amour épique avec rien moins que DEUX bateaux en couverture, attendre les 4/5e du bouquin pour flotter 10 pages sur l'eau, j'ai trouvé ça gonflé. Une demi-douzaine de Jeanne plus tard, une douzaine de massacres sanglants et une autre demi-douzaine de soupirs lascifs plus tard j'allais décerner à ce livre le titre de pire lecture 2023. Puis je me suis souvenue de l'Horloge du temps.  Ex aequo.

     

    Carmilla.jpgCarmilla, Joseph Sheridan Le Fanu

    Roman écrit en fin de 19e siècle. Le coup de la panne - de calèche - et hop voici la jeune Carmilla confiée à un gentilhomme inconnu sur le bord de la route le temps que sa mère finisse son voyage. Monsieur est ravi, ça fait de la compagnie à sa fille. Une compagnie si empressée et ardente qu'elle vaudra un siècle plus tard au récit le tag "LGBT+" sur mon site de lecture favori.  Mais la séduction exercée n'a rien de sexuelle, Carmilla est une vampyre. C'est gothique, classique, prévisible, gentil, vite fini. Déjà oublié.

     

    la tresse.jpgLa tresse, Laetitia Colombiani

    Sortez les violons pour ces trois récits entremêlés (je sens que je tenais un truc là, pour le titre dommage tresse/emmêler), l'un en Inde (horrible situation des Intouchables), l'autre en Italie (faillite d'une petite entreprise familiale), le dernier au Canada (US? J'ai un doute. Cancer d'une avocate accro au travail).  Avec du cheveu comme fil conducteur.  Oh je n'ai rien à  reprocher à cette lecture si ce n'est une facilité un peu désolante dans le choix des thèmes, des personnages, une écriture sans relief et un net déficit émotionnel. Le succès de ce livre me trouble. S'il suffit de ça pour plaire...

     

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  • ô temps, ô humeur

    couv57071912.jpgL'horloge du temps, Jeanette Winterson

    On ne peut être déçu que par ce·ux qu'on aime, petite Jeanne, je suis donc certaine de revenir vers toi dès le prochain roman mais quand même, il faudrait qu'on explicite certaines de mes attentes. Comprendre quelque chose, par exemple, savoir où tu m'emmènes ? C'était, d'après ce que j'avais lu, un roman jeunesse. Que voulais-tu que je fasse de cette satanée horloge, ça restera un mystère... On passe d'un lieu à l'autre, d'une temporalité à l'autre, c'est pire que Mulholland drive et d'une lenteur à mourir d'ennui. J'ai sous les yeux une héroïne orpheline en quête d'un objet qui contrôle le temps, quelques méchants très classiques et pourtant rien qui ne s'enchaîne avec fluidité. Est-ce que j'ai juste trente ans de trop ? Est-ce que c'était conceptuel ? Expérimental ? Quelque chose n'a pas fonctionné...

    couv41715921.jpgFrankissstein, Jeanette Winterson

    ... et ça a continué de travers quelques semaines plus tard avec Frankissstein, qui n'avait à mes yeux rien du charme de la Faille du temps. Même impression d'avoir en main tous les ingrédients, de bons ingrédients (intelligence artificielle, personnage transgenre, questions éthiques sur les robots sexuels, cryogénie et réflexion sur la mort) le tout sur fond d'une autre œuvre littéraire comme tu sais si bien le faire (Frankenstein cette fois-ci) et de ne tirer de la mixture qu'une pâtée pour chat. Le pire étant encore de me demander si j'étais une lectrice mal lunée ou si vraiment, c'étaient là deux ratés. Et puisque j'ai fait le tour de tout ce qui est publié et qui m'intéresse, plus qu'à attendre une éternité la prochaine parution. 

     

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  • Ci-Gide l'harmonie de sa famille amen

    gide.jpgLa symphonie pastorale, André Gide

    Je fais ça, quand je n'en peux plus de lire des daubes, je retourne au siècle précédent, au cas où... mais.

    Revisitons ensemble voulez-vous l'histoire de l'enfant sauvage. C'est une fille, elle s'appelle Gertrude (voilà une chose par exemple à surtout bien laisser dans le siècle précédent, le prénom Gertrude). Ce qui est rigolo c'est que le faible passage ici m'évite de me demander si je risque d'en vexer une. Si par malheur les statistiques et le saint patron des blogs n'étaient pas avec moi, Gertrude, pardon et ne t'inquiète pas j'ai encore des glaces pour te consoler et de toute façon c'est la fin du monde. (cf article précédent).

    Gertrude est une enfant aveugle et complètement négligée, recueillie par un pasteur à la mort de (sa mère, je suppose, j'ai oublié). La femme du pasteur n'est pas chaude-chaude à cette idée. Elle avait peut-être lu la fin du livre, quand son coquinou de mari finit par en pincer pour la demoiselle ? Je ne spoile rien! ce n'est pas un récit à suspense bande de mécréants, mais un récit à portée euh... morale ? un peu philosophique ? A portée profonde, hochez doctement la tête on sent qu'il y a matière à réfléchir.  Si on a une épreuve du bac après.

    Enfin bref, le brave homme, qui est vraiment brave et pieu et noble, il ne sait pas qu'il va être un coquinou plus tard, personne ne sait ces choses là avant qu'elles arrivent, c'est humain, se lance dans la lourde entreprise de transformer cet être grossier, qui ignore même comment communiquer, en une jeune fille épanouie et cultivée, dont il va faire éclore l'âme telle une somptueuse tulipe qui se déploie dans la rosée du matin (je passe pour la quête après).

    Ce pasteur a un fils, qui cherche une fleur à mettre à sa boutonnière.

     

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  • Femme, femme, femme fais nous voir le ciel

    femmes-amy-jo-burns.jpgLes femmes n'ont pas d'histoire, Amy Jo Burns

    Oui eh bien elles auraient dû continuer comme ça, Dieu m'en est témoin... Ce n'est pas possible à la fin j'ai enchaîné les lectures décevantes (et si je ne m'endors pas sur mon clavier ça va défiler comme ça toute la nuit).

    Alors dans celui-ci vous avez des contrebandiers, des péquenots avec une vie de merde dans un quasi isolement, des gosses que l'aide sociale à l'enfance devrait venir chercher fissa et des femmes qui atteignent sûrement l'apogée de leur triste vie quand elles passent l'arme à gauche. Un prêcheur qui brandit des serpents, ça avait l'air assez sérieux comme truc pour que je me dise, sans aller vérifier, que c'est une pratique religieuse qui a eu cours. 

    Non et non une vague aura féministe ne suffit pas à me tirer les larmes !!

     

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