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science

  • L'effet papillon

    jenna fox, pearson, le papillon qu'on a pas envie d'être, identitité, souvenir, traumatisme, éthique, science, pas le clonage mais pas loinJenna Fox, pour toujours , Mary E. Pearson

    Avis chrono'

    Le thème m'attirait mais j'ai été très déçue du manque de finesse du roman, qui nous traîne péniblement de page en page. Avoir attendu si longtemps pour ça, beuh... Ceci dit, en roman jeunesse, pour réfléchir à ce qui fait l'identité, c'est un support convenable.


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  • Papillon cherche Yucca

    la malédiction du cloporte, coustau, hertel, vulgarisation scientifique, science, biologie, parasites, vers, bactérie, anthrax, botox, variole, ADN d'alien, la p'tite bête qui monte qui monte qui monteLa malédiction du cloporte, Christine Coustau & Olivier Hertel

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    Avis chrono'

    Un p'tit bouquin très instructif. Une belle réussite autour d'un thème à priori très peu ragoûtant, celui des bestioles, petites ou moins petites, qui vivent aux dépens des autres.

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    Une trouvaille dûe à Anou, qui en a admirablement vanté les mérites. J'ai eu un peu de mal avec les derniers chapitres, moins intéressants que les autres car redondants, mais l'ensemble vaut le coup d'oeil, si vous n'êtes pas l'une de ces âmes purement littéraires qu'un peu de science rebute.

    Au programme: malaria, anthrax, paludisme, vie sexuelle des moules, fourmis suicidaires, crevettes folles, injections de Botox et tant et plus. Le point commun entre tous? Etre un parasite, ou en cotoyer un, dans l'acception la plus large du terme.

    Mon anecdote préférée est celle du coucou, qui n'hésite pas à fourguer ses mioches à d'autres (quel sage!), ce que je savais déjà, mais j'ai appris aussi que les bébés coucous étaient des as du lancer d'oeufs et qu'il existait des gangs de coucous, véritables mafiosi.
    Si j'ai tant apprécié cette histoire, c'est parce qu'elle m'a permis de m'illustrer avec un certain succès en imitant l'épaulé-jeté d'omelette du petit coucou.

    (Beaucoup moins simple à imiter, par contre, le ver castrateur de moules.)

    Saviez-vous que la tuberculose pouvait survivre un mois dans un crachat desséché?
    Que la variole, éradiquée, devient par conséquent la plus désirable des armes bio-terroristes, puisque plus personne dans le monde n'est vacciné?

    Que des dizaines d'espèces (y compris la nôtre) ne pourrait survivre sans une autre espèce partenaire? D'où des couples improbables (mais heureux) de champignons et de fourmis, de vers et de bactéries, de papillons et de yuccas.

    Apprenez que certains parasites doivent, durant leur cycle, passer d'un poisson à un oiseau. Ce qui ne semble pas évident de prime abord (d'où l'intervention des crevettes possédées, qui viennent à la surface faire coucou aux prédateurs ailés).

    J'ai appris que sur mon poids total (très raisonnable, si, si, si), 1,5kg au moins n'était pas du 100% Sound', mais de l'ADN étranger: bestioles & organismes divers , parfois vitaux comme ceux qui nous servent à digérer. Parfois moins désirables. Beurk.

    Et que dire de la parthénogénèse, l'art de faire des bébés toute seule?
    Et de la survie dans les grandes profondeurs marines?

    Tant de choses fascinantes. Ce qui nous reste encore à découvrir de notre monde doit se chercher à cette minuscule échelle.

  • Je veux atteindre le nirvana

    gens_heureux_vivent_longtemps_quoidbach.jpgPourquoi les gens heureux vivent-ils plus longtemps? , Jordi Quoidbach

    Avis Chrono'

    Un excellent petit traité, aux bases scientifiques solides et qui a le mérite de faire le tour complet de la question du bonheur en termes simples et accessibles. Ce que j'ai découvert de plus incroyable? Que lorsqu'on nous demande ce qui peut nous rendre heureux, nous nous trompons presque toujours!

    Pour la visite guidée, par ici m'ssieurs dames.


    "Nous sommes naturellement programmés pour penser aux choses que nous ne saisissons pas tout à fait ou qui ne sont pas terminées. Une fois que nous avons expliqué un événement, nous pouvons le stocker en mémoire et passer à autre chose"

    (là, tu vois, c'est un docteur qui le dit...)

    Le bonheur, c'est un sac de noeuds -J'ai depuis longtemps des idées très arrêtées sur la question - Peut-être même un des grands tabous de notre société. Une question qu'on élude, sous prétexte que le bonheur, c'est trop complexe à définir, ce n'est pas la même chose pour tout le monde... Se demander "est-ce que je suis heureux?", c'est difficile, dangereux. Surtout quand on sent qu'on ne l'est pas!

    Je trouve le sujet fascinant, mais je trouve rarement quelqu'un avec qui en discuter sérieusement sans entendre "je ne sais pas trop" "ça va" ou autre esquive du même genre.

    Enfin de vraies réponses, rassurantes, pleines de bon sens, dans ce petit livre écrit par un chercheur d'Harvard, un as en matière de vulgarisation scientifique puisque j'ai tout bien compris!, que j'ai dévoré le bouquin en 3 séances. Je ne regrette pas une seconde de m'être éloignée de mes romans chéris. (Je n'ai toujours pas touché à mes cadeaux de noël).

    Cet ouvrage est divisé en petites fiches, chacune répondant à une question. Par exemple "Existe-t-il une définition du bonheur?",  "Les enfants font-ils le bonheur"? , "Combien d'amis faut-il pour être heureux?".

    Et miracle, il y a une réponse à tout cela, une réponse claire, argumentée. Scientifique on vous dit! Pourquoi les littéraires veulent-ils toujours se prétendre ennemis des sciences?

    Une fois n'est pas coutume, je vais vous livrer une très large partie du contenu de ce bouquin. Non pas pour vous exempter de vous le procurer et d'y regarder de près, mais parce que c'est d'utilité publique, que je me suis énormément amusée et qu'en dépit de mes propres connaissances empiriques en la matière (c'est bien connu, moi et le bonheur, on est copains comme cochons), j'ai beaucoup appris!

    Pfff c'est décomplexant, édifiant... Accrochez-vous bien!

     

    1- J'ai découvert que j'avais raison de m'arracher les cheveux sur la notion. Pas simple...

    Sachez d'abord que la définition du bonheur fait débat. D'un côté, il y a ceux qui pensent que c'est lié à une question morale. Qu'on ne peut pas, par exemple, considérer qu'un malade qui s'amuse à arracher les ailes de papillons vivants ou à torturer des chatons est plus heureux qu'un missionnaire dévoré par les cannnibales (l'exemple du bouquin, c'était pas tout à fait ça, mais presque et puis je travaille de mémoire alors bon...). En gros, le 1er est méchant, donc, forcément malheureux, le second est gentil donc forcément heureux.

    Aujourd'hui, ouf, on a bazardé la notion de morale, qui ne collait pas et on pense plutôt qu'être heureux, c'est se faire plaisir à soi-même (et tant pis pour les chatons).

    Ensuite, on distingue, et là, j'ai vu pour la 1ere fois la lumière divine! Alléluia! On distingue, donc, le fait d'être heureux DANS sa vie, au quotidien et heureux DE sa vie, du chemin parcouru.
    Enfin je comprends comment j'arrive à n'avoir rien à reprocher à ma vie, tout en souhaitant souvent l'échanger contre celle de n'importe qui d'autre!

     

    2 - Le flow? Prenez la vague!

    Le flow? Qu'est ce que c'est? C'est moi, quand je blogue et que j'oublie mon dîner sur la plaque. Ce sont ces moments où l'on perd tout contact avec la réalité, toute notion du temps.
    C'est un excellent indice de bien-être, le saviez-vous?
    Ouf, parce que je suis souvent totalement prise par mes activités. La terre a dû faire un paquet de tours sans que je m'en aperçoive...

     

    3 - Quelques généralités sur le bonheur

    Offrir rend plus heureux que recevoir. (mouaip... si tu le dis Jordi...).

    L'être humain souffre d'une incapacité à prédire ce qui le rendrait heureux. Autrement dit: on fait souvent de mauvais choix!! J'ai relevé des tas d'exemples, mais l'article est déjà un peu long, non?

    Le potentiel de bonheur est étroitement lié à la distance qui sépare domicile et travail. Etonnemment, il vaut mieux se taper la pollution et prendre le bus 20mn plutôt que de vivre à la campagne à 50 bornes.)

    50% du potentiel de bonheur est inscrit dans les gènes, probablement. Il y a donc une prédisposition au bonheur.

    Les gens heureux ont une une conversation plus profonde que les gens malheureux et parlent environ trois fois moins de la pluie et du beau temps.

     

    4 - Bonheur et société

    Le bonheur est contagieux. Des études à grande échelle montrent qu'un surcroît de bonheur chez l'ami d'un ami influence notre vie! Si, si, c'est calculé, il y a des chiffres et tout. Crazy!
    En revanche, ce mécanisme cesse complètement d'agir à quelques kilomètres de distance. Votre cousin qui vit à 100 bornes vient de gagner au loto? N'escomptez pas en retirer le moindre bénéfice.

    Le "coût en bonheur" de l'amitié a aussi été calculé scientifiquement. Pour compenser une vie sociale minable (= zéro ami) il faudrait gagner 6000 euros de salaire supplémentaire. Il est écrit "par mois". J'ai pensé "par an!" mais non, c'est par mois...
    Il est vraiment temps que je change de job. Ou que je trouve une amie. Mouais...
    Plus simple de changer de job.

     

    5 - Le couple et les enfants

    Vous pensez qu'on ne peut pas vraiment mêler la science à cela? Trop tard, c'est fait. Et dans ce domaine j'ai fait des découvertes incroyables!
    On peut prédire à 90% la longévité d'un couple en écoutant les tourteraux parler 15mn. (Je vais bien ouvrir mes oreilles la prochaine fois qu'on viendra me rendre visite). Mais je ne vous dis pas comment - faut bien qu'il reste des découvertes à faire dans ce livre, sinon l'éditeur ou l'auteur vont m'assassiner.

    Incroyable: une étude montre que l'écart de bonheur entre époux est dangereux pour le couple... Mais seulement si Monsieur est plus heureux que madame! Sinon, tout va bien.
    Pour les couples de lesbiennes, désolé, je ne sais pas...

    Et les enfants? Ils rendent heureux, c'est sûr, direz-vous.
    Pas le moins du monde! Les courbes de bonheur de six études différentes sont calquées sur l'âge du bambin. ça commence à descendre à la naissance, avec chute libre au moment de l'adolescence. Et ça ne va mieux... que quand ils quittent la maison!
    Moralité: adoptez. Mais adoptez de jeunes adultes. Ou des petits vieux. En plus, il y en a plein et personne n'en veut.

    "Même si les enfants nous procurent des moments de joie exceptionnels, s'occuper d'eux au quotidien nous empêche bien souvent de sortir entre amis, d'avancer sur nos projets [...] Toutes ces choses sont cependant importantes pour le bonheur."


    6- Des pistes pour être heureux.

    Je n'en dirai pas plus ce soir. Sachez juste qu'un accès aux soins, à la santé mentale, arrangerait bien des choses. (mais déjà qu'on ne rembourse plus la "santé physique" - ça c'est moi qui l'ajoute).


    Savoir dire merci, même pour de petites choses, pratiquer la méditation...Ce petit guide s'achève sur quantité de réponses pratiques, concrètes pour améliorer notre état d'esprit. Une perle, je vous dis!

     

    Et beaucoup d'autres thèmes, que je n'ai pas abordés. Argent et bonheur. Beauté et bonheur...

    Etre heureux procure bonne santé, compétence professionnelle... N'en jetez plus. C'est décidé, je m'y met! Cure de bonheur pour tous, c'est ma tournée.

     

    Un livre pour...?

    Niark niark niark... Un livre juste pour moi, comme ça je serai la plus heureuse de la terre, et tout le monde il sera trop malheureux et je pourrai enfin piétiner tous les imbéciles qui me narguent avec leur vie soi-disant parfaite et ....

    Oups. Pardon. Hum. Je disais donc: un livre pour tout ceux qui pensent qu'il vaut mieux ne pas y penser.

     

    Je remercie sincèrement Babelio, pour ce premier partenariat, riche d'enseignements!


  • Le cerveau de l'histoire

    fin_temps_murakami.jpgLa fin des temps, Haruki Murakami j'aime.jpg

    Avis chrono'

    J'ai adoré ces deux mondes improbables qui se dérobent à notre compréhension et la poésie diffuse qui imprégne tout le récit. Alors que nous attendons de les voir se rejoindre, les surprises se succèdent, les rencontres et les interrogations métaphysiques se multiplient. Magnifique roman, captivant dès les toutes premières pages.


    Un livre imposant, dense (500 pages tout de même et rien de léger). Il m'a fallu presque un mois pour en venir à bout, mais qu'importe? J'ai lu lentement, par petits morceaux, j'ai tout bien savouré. Signe de mon enthousiasme: j'ai relevé des tonnes de citations, j'ai mis des marque-pages partout. J'en ai perdu la moitié en cours de route, bien sûr.

    Fascination immédiate, en moins de 20 pages, avec cette abracadabrante histoire d'ascenseur de la taille d'un studio, immobile, silencieux. Puis l'intervention de la grosse fille en rose qui bouge les lèvres sans qu'il en sorte aucun son.

    J'ai su tout de suite que ce serait un coup de coeur.

    Le récit est bâti sur l'alternance entre deux récits distincts à la première personne.

    Dans l'un, le narrateur, informaticien à la solde d'une grande firme, rencontre dans un mystérieux souterrain un savant qui lui offre un crâne de licorne. A partir de ce moment, sa petite vie tranquille de célibataire va être méthodiquement sacagée. Il va se trouver au centre d'un conflit entre deux puissantes firmes et être menacé par des créatures nommées "Ténébrides".

    Cette partie intitulée "Pays des merveilles sans merci", est traitée avec beaucoup d'humour. Il est malaisé de définir le caractère du héros. Il se laisse porter par les évènements et sans avoir de réaction vraiment absurde (alors que tout es absurde autour de lui) il n'agit jamais exactement comme on s'y attendrait. Très déroutant.

    Les autres personnages, le savant, sa petite fille, tous dénués de noms (j'avais déjà constaté cela dans un autre excellent roman japonais, Le musée du silence ) sont délicieux, décalés.

    L'autre monde verse complètement dans l'onirisme. Challenge_japon.jpg

    Le narrateur vient d'arriver dans cette ville entourée de hautes muraille, de laquelle il est impossible de sortir. Ses pupilles sont fendues pour lui permettre de devenir le Liseur de rêves, en imposant ses mains sur des crânes. Son ombre lui est arrachée et il ne peut lui rendre visite que sous la surveillance du Gardien, qui s'occupe aussi des licornes.

    Cette seconde partie est plus lente, pesante, glacée. C'est "La fin des temps". Les petits détails ne prendront sens qu'à la fin du récit, lorsque enfin se rejoindront les deux intrigues jusque là parallèles.

    Les personnages ne cessent de bouger, d'être en quête plus ou moins immédiate de quelque chose. D'eux-même, sans doute.

    Quelques citations:

    " Il me semblait que j'avais passé mon temps à perdre des choses, des gens, des émotions. Les poches du manteau symbolisant ma vie étaient pleines des trous de la destinée, et aucune aiguille, aucun fil ne pouvait plus les raccommoder. En ce sens, si quelqu'un avait brusquement passé la tête par ma fenêtre pour me crier "ta vie n'est qu'un zéro!", je n'aurais pas eu grand-chose à lui opposer."

    "J'avais déjà couché avec pas mal de filles dans ma vie mais avec une bibliothécaire c'était la première fois. Cela devait être sa façon de me remercier pour le dîner. Mais finalement comme je viens de le dire, mon sexe refusa de m'obéir. Quand je pensais à la nourriture fourrée dans son estomac et en plein processus de digestion, cela enlevait toute force à la partie inférieure de mon corps."

     

    Au final, une réflexion assez aboutie sur ce que peut-être le sens d'une vie, sur le bonheur individuel et la conscience. Et aussi, même si c'est à un degré moindre à mon sens, sur l'évolution de la science.

    Magique. J'ai beaucoup souri et j'ai beaucoup rêvé.


    Ce livre pour...?

    Un lecteur adulte, endurant, qui ne sera pas rebuté par l'aspect fantastique voire absurde par moment, ni par les créatures imaginaires.

    Pourtant, un fan de science fiction sera déçu. Celui qui aime l'action sera rebuté par les développements quasi métaphysiques sur la conscience, la vie, et par l'attitude souvent contemplative du héros.

    Pas facile hein? Autour de moi... je ne vois pas...

    Et vous, vous avez quelqu'un en tête?

     

    Ce livre est mon troisième titre du challenge In the Mood for Japan. Décidément, que du bon!