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mort

  • Un docu à tomber raide!

    macchabees_mary_roach.jpgMacchabées, Mary Roach

    Avis chrono'

    Un documentaire génial, bourré d'humour, qui mêle à une réflexion sur l'au-delà terrestre du corps - et dieu sait qu'après la mort, on peut encore en faire, des trucs! - des anecdotes historiques très instructives. Formation des chirurgiens, thanatopraxie, dons d'organes, industrie automobile... Vous passerez avec plaisir par bien des thèmes inattendus.


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  • Aux premières loges pour l'horreur

    anéantis, sarah kane, théâtre, contemporain, violence, mort, suicide, torture, humiliation, choc, réflexion sur notre posture de spectateurAnéantis, Sarah Kane

    Avis chrono'

    Âmes sensibles s'abstenir, cette pièce de théâtre m'a menée au bord de l'écoeurement. Voilà qui interroge singulièrement notre appétit vicieux de faits divers sanglants et notre curiosité morbide. Qui osera assumer son voyeurisme jusqu'au bout après ça?


    L'auteure (contemporaine) était très jeune. J'ai consulté sa biographie sur internet. Vous remarquerez que je déroge à tous mes principes en ce moment... Il y a des périodes comme ça où on n'est plus libre d'être soi-même. Espérons que ce n'est pas fait pour durer. Je disais donc qu'elle était très jeune à l'époque, elle s'est d'ailleurs suicidée peu de temps après, an 1999, à l'âge de 28 ans.

    Elle a été traitée de folle par les critiques ai-je lu... Je n'irai pas jusque là, mais effectivement, on sent dans ce texte, Anéantis, qu'elle ne devait pas vivre parmi les bisounours...

    Le texte (très court, 90 pages) est découpé en cinq scènes. Tout se passe dans une chambre d'hôtel.

    Un journaliste d'age mûr y abuse d'une jeune fille, cherche à la dominer, à coucher avec elle, l'humilie. Tout ceci à grand renfort de termes très crus (Premiers mots de la pièce: "J'ai chié"), de revolver brandi, de masturbation et de propos homophobes. A partir de la scène trois, la chambre est éventrée par un  tir de mortier et l'histoire se trouve en quelque sorte symboliquement déplacée en contexte de guerre... Enfin, c'est ce que je comprends mais ne vous fiez pas trop à cette affirmation.

    Arrive un soldat, qui va reproduire sur Ian (l'homme abject du début) des atrocités telles que viol, énucléation (il mange les yeux de sa victime) tout en expliquant que rien ne compte, que la violence contre la personne est relative, face à la violence organisée des peuples.

     

    « Le fusil est né ici-bas et ne mourra pas. Je peux pas faire un drame de ton cul ».

     

    A la fin, la sexualité se mêle à la mort et au cannibalisme...


    Vous l'aurez compris, pas le genre de texte devant lequel on peut s'endormir ou s'ennuyer. Je plains les spectateurs, s'ils n'ont pas été prévenus... Pour la sortie en famille, oubliez.

    Au début, je l'avoue, c'était un peu too-much pour moi. Trop de termes sexuels, une violence trop "en vitrine" au point d'en avoir un petit côté absurde. Et j'en ai plaisanté. Je lisais à Amour quelques passages croustillants (ceux sur les fellations par exemple) en les assortissant de commentaires personnels. Mais plus j'avançais dans ma lecture, moins j'avais envie de rire. Et j'ai même fini par avoir la nausée. Ce qui ne m'est pas arrivé souvent. (Les tombes, Médina - excellent livre au demeurant)

    anéantis, sarah kane, théâtre, contemporain, Le fond de l'histoire, à mon avis, c'est de nous positionner par rapport à tout ce dont nous sommes abreuvés dans les médias, notamment en ce qui concerne les guerres "à l'extérieur" c'est à dire qui ne nous concernent pas et dont on ne mesure pas la violence, ou mal...

    Nous sommes là en posture de voyeurs, face au sexe, face à la force brute, à l'humiliation quotidienne à laquelle on ne prête même plus attention et face à cette barbarie de la guerre, qui semble ne même pas concerner notre société protégée. La pièce réussit à faire en sorte que nous nous regardions nous-même en train de voir tout ça exactement au moment même où nous sommes fascinés malgré nous par ce spectacle... Assez fort en vérité... Déroutant.

    Quelles sont mes chances de trouver quelqu'un qui a lu ce texte pour débattre de la psychologie de la fille, Cate? Je n'arrive pas à statuer sur son rôle...

     

    IAN - Cate, je te flingue de mes mains si tu n'arrêtes pas. Je t'ai dit ça parce que je t'aime, pas pour te faire peur.

    CATE - Tu ne m'aimes pas.

    IAN - Ne discute pas, je t'aime. Et tu m'aimes.

    CATE - Plus maintenant.

    IAN - Tu m'as aimé cette nuit.

    CATE - Je ne voulais pas.

    IAN - Je pensais que tu aimais ça.

    CATE - Non.

     

    Ce livre pour...?

    Ce livre pour des adultes, cette fois je ne plaisante pas. Si possible avec un brin de bon sens et de recul, qui sauront prendre le temps d'analyser au delà de l'effet "coup de poing".

     

  • Bon débarras!

    Hop hop je me depêche, je n'ai plus que deux articles à écrire et je pourrai boucler le bilan. Comme me le disait tout à l'heure un charmant agent comptable, le 1er janvier, ce n'est pas vraiment le 1er janvier, vous voyez?

    Vous ne voyez pas? Moi non plus. Je n'ai rien compris. Mais avec un grand sourire, j'ai obtenu qu'il m'avance son 1er janvier fantôme au 3 janvier et non pas au 8 ou 9 comme il en avait l'intention. Ce monde est fou.

    Vous êtes donc en droit d'attendre que j'en finisse moi aussi au plus vite avec mes lectures de l'année révolue. (Mon premier roman 2011 est juste génial, mais chuuut je n'en dis pas plus...)

    colonel_chabert_balzac.jpgLe colonel Chabert, Honoré de Balzac

    Avis super chrono'

    S'il vous faut un Balzac court, celui-là fera l'affaire. Pas trop de personnages, un brin de grands sentiments.

    Les vingt premières pages peuvent faire peur, mais ça s'arrange ensuite.


    Pffff ça m'ennuie terriblement de devoir donner mon avis parce que j'ai bien trop hâte d'en venir au moment où je vais vous détailler tout ce que le papa noël avait dans sa brouette pour moi cette année! Uniquement des titres piqués sur vos blogs! Vous allez tous les reconnaître! Et je...

    Balzac? Ah oui. Je suis donc devenue très pâle à la lecture des 20 premières pages, ayant conseillé (comprenez: imposé) cette lecture à d'aucuns... un peu inconsciemment! Eu peur qu'ils partent en courant, en hurlant, en me maudissant... (tiens, non, en fait ils font ça tout le temps).

    Je vous résume le :passage initial, un peu ardu:

    2351699391.jpgDes clercs qui dans leur étude tiennent plusieurs conversations à la fois, l'une portant sur la copie d'un texte juridique, avec abondance de termes spécialisés, l'autre sur la visite d'un vieillard. Plusieurs voix, plusieurs thèmes mêlés, un vocab' hard... Une fois forcé le passage, ça roule comme sur des bigoudis pur beurre et ça ressemble exactement à tous mes souvenirs de Balzac! Ouf.

    Ce roman-ci est court. Le colonel Chabert, qui se présente lui-même à Maïtre Derville comme "celui qui est mort à Eylau" expose son petit problème: on le croyait mort au champ d'honneur, il a mis suffisamment de temps à trouver le panneau exit de la fosse aux soldats pour que sa femme se remarie à un beau gosse, bon parti. Sa fortune éparpillée, Chabert n'est plus qu'un clochard nostalgique de sa gloire passée. La donzelle feint de ne pas le reconnaître, bien sûr, et ce pauvre vieux traîne sa misère sur tous les pavés, le nez pointé vers ses godasses, à la recherche de son honneur.

    Pas de rebondissement surprise, rien qu'un déluge de bassesses humaines: cupidité, mépris, tromperies, rejet...

    Un classique qui se laisse lire.

     

    Ce livre pour...?

    Les petits frères et les petites soeurs, qui sortent du collège ou entrent au lycée, avec l'envie de découvrir un grand auteur français. Marche aussi avec un adulte, mais seulement s'il est pressé, sinon, Le père Goriot me semble un meilleur choix. Ou même Illusions perdues (je n'ai pas encore lu les Chouans). Un autre billet, sur le Chef d'oeuvre inconnu, par là.

    Et vous, vous l'avez conseillé à quelqu'un?

     

    (C'est bon?

    Je peux te montrer mes livres maintenant, dis???)

     

    Une lectrice incommodée m'impose ce correctif: le tutoiement ci-dessus n'est pas un manque de respect! Je peux vous montrer mes livres quand même?

  • La fin justifie les moyens

    Tout en contrastes! Après un Wilt turbulent, dans un genre complètement différent - aux antipodes - voici un premier pas exaltant dans la littérature japonaise:

    Musee_silence_ogawa.jpgLe musée du silence, Yôko Ogawa.

    Avis chrono'

    Un musée des défunts, création d'une vieille dame excentrique et elle-même mourante. Roman japonais qui mêle divers registres et s'en sort admirablement bien!  Coup de coeur.


    J'ai bien du mal à me faire une idée du Japon. Dans mon esprit, c'est: petites musiques qui tintent doucement, vêtements traditionnels chatoyants, jeu de go (très sympa!) et autres clichés que je sais être idiots et périmés mais qui ont la vie dure.

    D'un autre côté, j'aime certains manga, certains animés japonais et depuis quelques années, j'ai découvert quelques films asiatiques grâce à mon frère.

    2LDK, Battle Royale: exit la petite musique douce... Du sang et encore du sang.

    Nouvelle Cuisine (Hong Kong) : Une découverte ce film... mais là encore, plutôt heurtant...

    My sassy girl (sud Coréen)

    Et d'autres... je ne me souviens jamais des titres...

    Le Japon, c'est donc aussi des films sanguinolents, de la haute technologie , des enseignes lumineuses partout... Un peu comme l'Amérique, mais en moins envahissant?

    Pour combler mes lacunes, Le musée du silence a été lu dans le cadre du challenge in the mood for Japan

    Challenge_japon.jpgJe me demande si la lecture de six romans suffira à me faire une image dénuée de fantasmes d'une culture si complexe... J'en doute. Peut-être qu'il serait bon pour moi de passer à la catégorie supérieure du challenge?

    Avec Le musée du silence, je m'attendais, à cause de ce titre et du résumé lu - une fois n'est pas coutume - à quelque chose d'assez lent, fort, peut-être mélancolique.

     Première surprise et mon dieu quel bonheur, (pourquoi n'est-ce pas toujours ainsi?) c'est un roman sans nom propre. Je m'en suis aperçue à la moitié du livre. Aucun personnage n'a de nom!

    Le narrateur est engagé dans une région lointaine par une vieille femme revêche qui désire bâtir un musée qui, comme dirait un gars aux chevilles enflées « n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitateur ». Cette dame récupère depuis toujours – en se passant d'autorisation - un objet appartenant à chaque personne décédée dans la ville. Cet assemblage hétéroclite s'accumule dans sa demeure et le narrateur va être chargé de nettoyer, inventorier, répertorier chaque souvenir. Ainsi que d'en recueillir l'histoire, des lèvres même de la vieille dame.

    Un jour, c'est à son tour, secondé par la fille de la maison, de procéder à la délicate récupération des souvenirs.

    Bien étrange livre, que je recommande très très chaudement. Impossible à cerner, ou à définir. Mélange d'une tendre réflexion sur le temps qui passe et le devoir de mémoire et d'une poétique vision du monde avec ces « prédicateurs  du silence », enveloppés dans leur mutisme, auxquels les habitants viennent confier leurs secrets.

    Là dessus, une bombe. Au sens propre. Un attentat. Un frère qui ne donne plus de nouvelle. Puis des meurtres avec mutilation des tétons. Et des matchs de baseball. C'est inattendu, dissonant, cela tombe comme un cheveu dans la soupe. Mais un cheveu qui serait l'ingrédient ultime.

    De cet assemblage aussi disparate que l'est la collection de la vieille dame, naît un très beau récit.

    Je le conseille, encore! Si quelqu'un devait le lire grâce à mon article, je crois que je serais on ne peut plus heureuse!

     

    Dans la R.A.T Pal il y avait aussi:

    Wilt: Irrésistible!

    Hunger Games: Facile à lire. A grignoter entre deux repas.

    Tsubaki, Le poids des secrets T1: Un drame personnel dans un drame historique.

    Allumer le chat: Un roman français au rythme explosif

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    (P.S. Ajout du dim 17: Ce conseil lecture ne s'applique pas à la vénérable parisienne qui l'a déjà lu avant moi et l'a sûrement aimé. Ou aurait-elle cessé d'avoir bon goût? J'ai hâte de le savoir... Aurait-elle un blog, que je gagne du temps?).