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amitié - Page 2

  • Je l'aime encore

    coe_une_touche_d'amour.jpgUne touche d'amour, Jonathan Coe

    Avis chrono'

    Tout à fait différent du premier. Moins émouvant, plus conventionnel, mais même plaisir à m'interroger sur le sens profond des évènements. A mettre en haut d'une P.A.L.


    Mon challenge Jonathan Coe se poursuit, avec deux jours de retard je publie mon billet sur ce deuxième roman.

    Difficile d'éteindre la lumière, le soir cette semaine, tant j'avais envie de connaître la fin de ce très bon roman. Autant le dire tout de suite, pas une larme versée, c'était vraiment très différent de La femme de hasard  (avis à lire ici).

    J'aime, dès les premières pages cette impression d'une écriture familière. Pourtant je n'ai aucune facilité à repérer des « styles ». Mais j'ai aimé, bien plus saupoudré que dans le premier roman, retrouver cette façon d'interpeller le lecteur et de tourner en dérision l'écriture même. Les intellectuels sont un peu malmenés...

    «  J'imagine que l'université jouait un rôle important dans votre vie intellectuelle et sociale?

    - Oui, en effet. C'est là que nous achetions nos sandwiches. »


    J'avais compris, à la lecture de la 4e de couv' qu'il serait question de Robin, éternel étudiant, un peu raté, accusé un jour de « s'être exhibé devant un petit garçon ». Je ne suis pas d'accord avec cette façon de présenter l'histoire, mais il faut bien écrire quelque chose au dos du livre... Tâche difficile face à un livre sans véritable intrigue centrale.

    Robin est bien là. Sans doute, c'est de lui qu'il est question le plus souvent. Mais j'ai comme l'impression que chez Coe, ça ne suffit pas à faire un héros, ni même un personnage principal.

    Robin est bien un paumé, qui traine sa déprime et sa thèse de cinq ans d'âge, à peine entamée, sur le campus de Coventry. Mais cette histoire d' exhibitionnisme ne me semble qu'un prétexte à étudier une fois encore les mécanismes obscurs des relations humaines.

    J'aime ces textes plein d'humour. J'aime la scène des copains qui se retrouvent pour parler du bon vieux temps, mais chaque fois, leurs points de vue sur le même souvenir sont diamétralement opposés...

    Soirée de bal vue par Ted:

    « la cornemuse saluait l'aube », « nous étions ensemble tous les trois, à regarder la brume caresser l'eau […] main dans la main, bras dessus bras dessous »

    Vue par Robin:

    « Il était allé à ce bal à contrecoeur […] il s'était trouvé isolé triste et penaud » « Ted se penchait pour vomir dans les eaux boueuses de la Cam ».


    Autre point notable, le texte est découpé en quatre parties, quatre journées, pour être précis. A l'intérieur de chacune, un des personnages entre en possession d'une nouvelle écrite par Robin. Ces récits enchâssés ont leur propre autonomie, j'ai beaucoup apprécié le n°2, "le chanceux", par exemple. Les personnages d'une touche d'amour tentent ensuite de tisser des liens entre la personnalité de Robin et le contenu de ses écrits, qui sont assez semblables, par leurs thèmes, à ceux de Jonathan Coe.

    Est-ce une invitation, pour nous, à faire de même? A deviner une intention, une ligne de conduite, à travers le récit (les récits)? C'est assez dingue comme procédé, et là, ça me donne le tournis...

    J'aime remarquer la récurrence de la déprime, du suicide, des difficultés à communiquer et à nouer des relations durables et sincères... Mais je n'arriver pas à en dégager une thèse nette, facile à résumer. Pourtant, au fond, je sens confusément que le message est limpide est très humain, bien moins sombre qu'il n'y paraît.

    Je crois que c'est là justement tout ce qui me séduit Cela ressemble assez à ma façon d'envisager les choses, tortueuse et complexe en apparence, mais soutenue par un tout petit nombre de postulats sans surprise, dont l'originalité, au fond, est d'être souvent oubliés: Il est impossible d'être heureux seul, le bonheur se mesure à la qualité de nos relations aux autres. Les personnages torturés manquent leur chance faute de laisser parler leurs instincts. « Comme beaucoup de gens, je me plais à cultiver un sentiment de ratage ».

    Les exemples sont nombreux dans La femme de hasard et encore plus dans Une touche d'amour. Je pense au récit n°4, dans laquelle un homme qui cherche à tout contrôler se prend un méchant coup, car il n'a pas su voir en sa femme une personne autonome et libre, à la conduite aléatoire.

    Je pense aussi à Robin, bien sûr. Il contrôle ses désirs, s'empêche de ceci ou de cela, ne regarde pas assez autour de lui (comme Lawrence, le chanceux) et au final...

    J'aime entendre d'autres mots que les miens affirmer qu'une dispute amoureuse est reconnaissable entre toutes.

    « Merde! Fit-elle. Nous sommes amoureux... non? Nous sommes amoureux. Ça, c'est une dispute d'amoureux. Et ce qui m'ennuie vraiment, ce que nous n'avons fait aucune des choses délicieuses que les amoureux sont censés faire entre eux avant de commencer à se disputer. »

    J'aime, encore, ce respect pour le hasard. Parce que je suis adepte du laisser faire, comme ça vient.

    J'ai l'impression que ce M. Coe ne se préoccupe que du bonheur. Que sous un extérieur assez sombre, il y croit profondément. Le bonheur est peut-être le seul domaine dans lequel on se doit d'être extrême... D'être d'une rigoureuse exigence. Mais cela n'engage que moi et je déborde du texte.

    «  Vous voulez dire qu'on peut se contenter d'une quantité modérée de vérité, d'honnêteté, de justice ou de bonheur? Vous voulez dire que tant qu'on est modérément protégé du danger de famine, de la menace de torture […] on doit s'estimer heureux? »

    Donc, j'aime. J'adore. Je vous laisse lire. Si jamais vous voulez revenir en discuter après, ce sera avec plaisir. J'aime ces romans aux antipodes de la limpidité, qui donnent matière à discussion.

    Lien permanent Catégories : Urgences 2 commentaires
  • Le temps des cerises

    Blue_cerises_saison1.jpgBlue cerises, saison 1.

    Enfin j'ai réussi à attraper à la médiathèque le livre qui me manquait (Amos) et enfin j'inaugure la section littérature jeunesse.

    Coup de coeur de ma part pour cette série originale, découverte sur un autre blog!

    Le principe? Quatre volumes par saison, chacun écrit par un auteur différent et centré sur l'un des ados de la bande des Blue Cerises.

    Le must... à l'intérieur de chaque saison, on peut les lire dans n'importe quel ordre!

    Car chaque histoire est indépendante des autres (avec un mystérieux fil rouge, autour du personnage d'Olivia dont on ne sait pas grand chose à la fin de la saison 1) même si on retrouve d'un livre à l'autre des éléments communs aux quatre amis, qui assurent la cohérence et permettent de se repérer chronologiquement. La fête chez l'un, le jour de la sortie cinéma, etc... Selon l'ordre choisi pour la lecture, certaines allusions sont immédiatement compréhensibles, les autres aiguisent la curiosité.

    J'ai commencé par Zik, qui aime se promener sur les toits et va faire une étrange rencontre. Ensuite, Satya et son inconnue qui laisse d'énigmatiques messages à l'allure de chasse aux trésors. Puis Violette, en vacances chez son grand-oncle (je n'ai pas beaucoup aimé celui-ci). Et enfin, Amos, qui est homo, fait du tir à l'arc et dont la famille subit un harcèlement téléphonique.

    Seul bémol... ces livres sont minuscules! Tout petit format, une cinquantaine de pages à peine! Attendre des mois pour pouvoir emprunter 30mn de lecture, c'est un scandale!

    A suivre, bien sûr, en saison 2 et 3.

    Lien permanent Catégories : Pédiatrie 3 commentaires
  • Entre filles

    prince_charmant_hochberg.jpgCe crétin de prince charmant, Agathe Hochberg

    Hideuse couverture!!

    Pack 2, livre 2, avec le décalage, je commence à m'y perdre... En voici un qui n'a pas fait mentir son étiquette « Sourire ». Un roman chick lit comme je les aime de temps en temps. Pas le meilleur (Ahlàlà, Samantha, bonne à rien faire... Fous rires mémorables.) mais sympa quand même.

    Le seul point noir, c'est la structure du récit. A moitié échange de correspondance mail entre deux jeunes femmes trentenaires qui se sont rencontrées à un mariage et ont eu un coup de foudre amical. A moitié récit "classique" autour des divers protagonistes. Assez bordélique.

    Pas d'histoire à proprement parler, plutôt deux tranches de vie, celle d'Ariane, mariée, heureuse peut-être, avec un mari grand voyageur qui la laisse relativement libre et celle de Justine, américaine célibataire.

    En bon exemple de littérature de fille, c'est l'occasion pour l'auteur de croquer avec humour les petits travers féminins, les espoirs, les déceptions. Les histoires de mecs, de copines... Et blablabla. Voilà pour les filles.

    D'autres plaisirs pour moi!

    D'abord l'humour, qui touche une corde sensible: j'ai un faible pour les histoires de frigo.

    « Je réussis à sombrer en me demandant pourquoi il y a une lumière dans les frigos mais pas dans les congélateurs ».

    Profond, non? ça me plonge dans des abîmes de joyeuses réflexions... Si, vraiment. Je craque pour les questions débiles comme celles-ci.

    Et puis, il y a les pages étymologie, comme celle-ci, sur le prénom Ariane:

    « P.S. Mon nom signifie  « montagne blanche ». J'en conclus que:

    a. : c'est normal que mon chemin soit plein d'obstacles;

    b. : je devrais peut-être réessayer le ski;

    c. : Je ne devrais jamais hésiter à commander un supplément Chantilly »

     

    J'ai aimé aussi les moments plus sérieux, ceux qui ont trait à la construction d'une amitié. Les premiers messages, la fébrilité, la joie de s'écrire. Le sentiment de se connaître si bien et si rapidement. L'impatience de retourner au clavier.

    « C'est comme mes rencards : quand j'y vais maintenant je passe la moitié du temps à me demander comment je vais te décrire la soirée. »

    La retenue devant le caractère « virtuel » (elles ne se sont pas revues depuis le mariage). Le trac au moment du rendez-vous de ne plus savoir quoi se dire, après...

    C'était tellement intense et bien décrit, la façon dont Ariane et Justine se prennent d'affection qu'à un moment, perplexe, je me suis demandée si elles n'allaient pas finir ensemble. Mais non. Il est vrai qu'amour et amitié, comme le roman le souligne, sont deux sentiments qu'il est parfois difficile (et inutile?) de distinguer.

    Enfin, quelques réflexions sur les relations de couple sonnaient assez justes.

    J'ai retenu celle-ci - qui n'était pas la plus percutante.

    « Si je reste sur la route que j'ai choisie, aucun début ne m'attend ».

    Je conseille! Comme je conseille n'importe quel roman léger de ce genre, au moins une fois par an. En lecture comme en amour, on ne peut pas être toujours sérieuse, sous peine de vieillir prématurément, d'ennui et de regret.

    A nos amours!

    Lien permanent Catégories : Pharmacie 5 commentaires
  • Challenge Jonathan Coe

    Challenge_coe.jpgUne arrivée mouvementée

    Il y a dans ma P.A.L un livre particulier, auquel je tiens beaucoup, c'est un cadeau. Mais que je n'ai jamais eu le courage d'ouvrir. Testament à l'anglaise de Jonathan Coe.

    Me croiriez-vous si je vous racontais que pour que ce livre arrive sur mon étagère, j'ai dû faire un aller retour du parc à chez moi en petites foulées, puis courir derrière une mobylette (ou était-ce un vélo?) , puis derrière une voiture et enfin, me rendre en début de matinée dans un bar pmu sombre et peu accueillant?

    Le tout à cause de mon mauvais caractère et de remords tardifs?

     

    Aussi, quand je suis tombée sur ce challenge Jonathan Coe sur le blog de Myrddin me suis-je dit qu'il était temps d'affronter un peu de mon chagrin contre une lecture qui, parait-il, en vaut vraiment la peine.

    Il existe deux formules pour ce défi: un mini challenge (lire deux livres de Jonathan Coe) et un maxi (lire les huit romans). Devinez lequel a eu ma préférence?

     

    Je dédie ce défi

    A Jeanne,

    à nos divergences d'opinion concernant la grâce efficace appliquée à l'amitié,

    à nos lectures communes ratées, nos disputes, nos différences,

    à l'envie que tu me donnais de me dépasser pour t'atteindre,

    à ton amitié qui m'était précieuse,

    à tout ce que tu laisses inachevé.

     

    Mon challenge (7/10) :

    La femme de hasard (Traumatisant. Drôle pourtant)

    Une touche d'amour (Des récits dans un récit et toujours de l'humour)

    Les nains de la mort (moins d'humour mais plus de musique)

    Testament à l'anglaise (Une pépite!)

    La maison du sommeil (Mon préféré!)

    Bienvenue au club ( Beurk les années 70 - article jamais écrit)

    Le cercle fermé (Suite du précédent. Beaucoup mieux)

    La pluie, avant qu'elle tombe (Un bâtard que l'on chérit en secret parce qu'il est issu de la seule femme qu'on aime vraiment)

    La vie très privée de Mr Sim (Les hommes à l'honneur !)

    Expo 58

     

    Lien permanent Catégories : Laboratoire 7 commentaires