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Et si je vous prescrivais une cure de sommeil?

la maison du sommeil,coe,litt anglaise,vraiment très très bon,encore des perso homo,encore des mysteres,encore un talent d'écrivain indéniable,c'est le prince charmant ce mec,sauf qu'il est moche.La maison du sommeil, Jonathan Coe

Avis chrono'

Mon coup de coeur de cette fin d'année. Encore mieux que La femme de hasard ou que Testament à l'anglaise, que j'avais pourtant déjà adorés. Je me sens tout à fait amoureuse de cet auteur, à présent. Je le sais, parce que je lui pardonne ce que je ne pardonnerais à aucun autre: une intrigue indéfinissable et des invraisemblances monstrueuses.


"Quelque chose à propos de la perte: quand on perd quelqu'un, quand on ressent un manque, on souffre parce que la personne qui a disparu est devenue un objet imaginaire, un objet irréel. Mais notre désir, lui, n'est pas imaginaire. Donc, c'est ce à quoi nous devons nous accrocher: le désir. Parce qu'il est réel."

C'est mon préféré maintenant! Le 5e roman de Jonathan Coe que je découvre - soigneusement et dans l'ordre - est encore meilleur que La Femme de Hasard ou Testament à l'anglaise (qui étaient déjà de vrais coups de coeur). J'y ai retrouvé avec plaisir cette façon subtile de mettre en récit les dysfonctionnements humains.

Je commence par me plaindre d'un détail, hein, comme ça ce sera fait: encore un récit avec des chapitres qui alternent passé/présent. C'est pire qu'une épidémie ce machin là... Fin des reproches. Le reste n'est que plaisir.

Plusieurs étudiants de la résidence universitaire d'Ashdown vont se retrouver, des années plus tard. Parmi eux, Sarah la narcoleptique, qui est plus où moins au centre de l'histoire.

Les chapitres "présent" sont diablement bien agencés, même si j'étais toute fière d'avoir deviné la fin un poil avant que la révélation m'en soit faite. Comme toujours avec cet auteur, je me sens bien incapable de définir le genre exact. L'intrigue comporte sa dose de mystère, c'est presque une signature, le lecteur se fait enquêteur. C'est souvent drôle. J'ai trouvé le thème de la famille moins présent que dans les autres oeuvres. Le ton moins satirique, peut-être.


Vous vous souvenez de la B.D. Portugal que j'ai présentée il y a peu? J'avais déjà commencé la maison du sommeil lorsque je l'ai lue et ai été frappée  de la trop forte masculinité de l'écriture de Cyril Pedrosa. Jonathan Coe, c'est tout l'inverse. La psychologie de ses personnages me parle, pourtant, ils sont bien moins réalistes, d'une certaine façon. Trop agaçants, parfois. Ou dingues, comme l'est le docteur Dudden, maître de cette "Maison du sommeil" qui se révèle être une clinique à la pointe en matière de recherche scientifique.

Le thème du sommeil est utilisé avec une telle intelligence! Il sert de socle à ce roman, pourtant je ne peux pas dire qu'il est essentiel. Il est comme un aimant qui attire à lui, sans possibilité d'échapper à cette orbite tantôt néfaste, tantôt bénéfique, toutes ces existences.
Leurs retrouvailles, une vingtaine d'années après leur période étudiante, sont improbables au possible. Nous ne sommes même plus dans la coïncidence là . Fort heureusement l'auteur a l'intelligence de ne pas chercher à rendre cela cohérent. Ça arrive, c'est tout. D'une façon ou d'une autre ils se retrouvent et tout s'explique et se dévoile.

Enfin, même si on retrouve quelques spécimens masculins mous et traînant leur savates de chiens battus par l'amour dans les couloirs d'Ashdown, l'amour semble pouvoir, dans ce roman, être une source de satisfaction même s'il faut patienter un bon moment et combler les vides. J'étais prête à jouer ce jeu.

Vraiment, un gros coup de coeur que je ne peux que recommander!

Commentaires

  • J'aime beaucoup cet auteur. Et malgré ton bémol, je pense que je le lirai.

  • C'est un très très léger bémol. Sound termine tout de même par cette phrase :
    "Vraiment, un gros coup de coeur que je ne peux que recommander!" (faut lire jusqu'au bout Alex ^^)

    Bon sinon moi j'ai promis de reprendre "Testament à l'anglaise", mais je pense que "La maison du sommeil" viendra après lecture de "La femme de hasard" puisqu'il est dans ma PAL :)

    Merci pour cet enthousiasme et cette phrase : "Il est comme un aimant qui attire à lui, sans possibilité d'échapper à cette orbite tantôt néfaste, tantôt bénéfique, toutes ces existences" que je trouve diablement bien formulée !

  • C'era a raison, c'est pas un bémol, c'est un détail... J'ai adoré ce bouquin je ne peux que le conseiller.

    @ C'era: Merci ma fidèle supportrice. Je n'ai pas oublié que tu possèdes MON testament à l'anglaise et plein d'autres de MES livres! C'est vraiment parce que je t'aime bien que j'accepte de les savoir si loin de moi si longtemps...

    Et promis, je me dépêche, pour ma part, d'arriver à La pluie avant qu'elle tombe. Il faut que j'ajoute les derniers à ma page challenge. J'ai crée un logo tout exprès.

  • Ah mais je te remercie de la confiance que tu m'accordes en me laissant en prêt tes livres adorés. Ceci dit, tu remarqueras que je n'ai pas hésité à en faire de même ^^

    J'ai vu pour le logo! Ce qui me fait penser que je devrais reprendre 2 des miens qui sont moches comme tout... un peu la flemme mais quand j'arrêterai de procrastiner je m'y mettrai aussi!

    "La pluie avant qu'elle tombe"... ahlala quel coup de coeur cette lecture... Je sais que je te bassine la tête avec mais que veux-tu je me sens encore toute chose quand j'y repense... Terrible!!!

  • Au-delà du livre, c'est l'auteur et toute son œuvre que tu me donnes envie de découvrir ! Beau résultat non ? Et tes tags... ils me font toujours rire ! XD

  • @ C'era : Tu te sens "toute chose" ? Bah dis donc :) On dirait que ça te fait autant d'effet que la courgette... (OMG j'imagine ce que doivent penser ceux qui n'ont pas suivi l'autre soir... Ahahah)

    @ Sol' : Quoi? C'est un auteur que tu ne connais pas? Lance-toi alors!

  • Bonsoir, c'est grâce à Testament à l'anglaise que j'avais découvert avec bonheur J. Coe, et ce bonheur n'est pas démenti. La maison du sommeil est bien mais "La pluie avant qu'elle tombe" aussi "La vie très privée de Mister Sim". Bonne fin d'après-midi.

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