Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

musée

  • La fin justifie les moyens

    Tout en contrastes! Après un Wilt turbulent, dans un genre complètement différent - aux antipodes - voici un premier pas exaltant dans la littérature japonaise:

    Musee_silence_ogawa.jpgLe musée du silence, Yôko Ogawa.

    Avis chrono'

    Un musée des défunts, création d'une vieille dame excentrique et elle-même mourante. Roman japonais qui mêle divers registres et s'en sort admirablement bien!  Coup de coeur.


    J'ai bien du mal à me faire une idée du Japon. Dans mon esprit, c'est: petites musiques qui tintent doucement, vêtements traditionnels chatoyants, jeu de go (très sympa!) et autres clichés que je sais être idiots et périmés mais qui ont la vie dure.

    D'un autre côté, j'aime certains manga, certains animés japonais et depuis quelques années, j'ai découvert quelques films asiatiques grâce à mon frère.

    2LDK, Battle Royale: exit la petite musique douce... Du sang et encore du sang.

    Nouvelle Cuisine (Hong Kong) : Une découverte ce film... mais là encore, plutôt heurtant...

    My sassy girl (sud Coréen)

    Et d'autres... je ne me souviens jamais des titres...

    Le Japon, c'est donc aussi des films sanguinolents, de la haute technologie , des enseignes lumineuses partout... Un peu comme l'Amérique, mais en moins envahissant?

    Pour combler mes lacunes, Le musée du silence a été lu dans le cadre du challenge in the mood for Japan

    Challenge_japon.jpgJe me demande si la lecture de six romans suffira à me faire une image dénuée de fantasmes d'une culture si complexe... J'en doute. Peut-être qu'il serait bon pour moi de passer à la catégorie supérieure du challenge?

    Avec Le musée du silence, je m'attendais, à cause de ce titre et du résumé lu - une fois n'est pas coutume - à quelque chose d'assez lent, fort, peut-être mélancolique.

     Première surprise et mon dieu quel bonheur, (pourquoi n'est-ce pas toujours ainsi?) c'est un roman sans nom propre. Je m'en suis aperçue à la moitié du livre. Aucun personnage n'a de nom!

    Le narrateur est engagé dans une région lointaine par une vieille femme revêche qui désire bâtir un musée qui, comme dirait un gars aux chevilles enflées « n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitateur ». Cette dame récupère depuis toujours – en se passant d'autorisation - un objet appartenant à chaque personne décédée dans la ville. Cet assemblage hétéroclite s'accumule dans sa demeure et le narrateur va être chargé de nettoyer, inventorier, répertorier chaque souvenir. Ainsi que d'en recueillir l'histoire, des lèvres même de la vieille dame.

    Un jour, c'est à son tour, secondé par la fille de la maison, de procéder à la délicate récupération des souvenirs.

    Bien étrange livre, que je recommande très très chaudement. Impossible à cerner, ou à définir. Mélange d'une tendre réflexion sur le temps qui passe et le devoir de mémoire et d'une poétique vision du monde avec ces « prédicateurs  du silence », enveloppés dans leur mutisme, auxquels les habitants viennent confier leurs secrets.

    Là dessus, une bombe. Au sens propre. Un attentat. Un frère qui ne donne plus de nouvelle. Puis des meurtres avec mutilation des tétons. Et des matchs de baseball. C'est inattendu, dissonant, cela tombe comme un cheveu dans la soupe. Mais un cheveu qui serait l'ingrédient ultime.

    De cet assemblage aussi disparate que l'est la collection de la vieille dame, naît un très beau récit.

    Je le conseille, encore! Si quelqu'un devait le lire grâce à mon article, je crois que je serais on ne peut plus heureuse!

     

    Dans la R.A.T Pal il y avait aussi:

    Wilt: Irrésistible!

    Hunger Games: Facile à lire. A grignoter entre deux repas.

    Tsubaki, Le poids des secrets T1: Un drame personnel dans un drame historique.

    Allumer le chat: Un roman français au rythme explosif

    ___________

    (P.S. Ajout du dim 17: Ce conseil lecture ne s'applique pas à la vénérable parisienne qui l'a déjà lu avant moi et l'a sûrement aimé. Ou aurait-elle cessé d'avoir bon goût? J'ai hâte de le savoir... Aurait-elle un blog, que je gagne du temps?).