Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

guerre - Page 2

  • S'arranger avec sa conscience

    expiation_mcewan_couverture.jpg2j%27aime.jpgExpiation, Ian McEwan

    ___________________________

    Avis chrono'

    Mon premier est une journée d'enfance, décrite dans un style pesant. Mon second fait un bond en avant dans le temps: seconde guerre mondiale, débâcle et fuite vers Dunkerque. Mon troisième est le regard lucide d'une vieille dame, écrivaine, sur un crime d'enfance et sur qu'elle a tenté pour se pardonner. Mon tout est une très jolie réflexion sur le cheminement de l'écriture et un jeu autour de la notion de vérité.

    ___________________________

    Un autre roman sorti tout droit de ma p.a.l. (je respecte le challenge, Liz! ).  Encore une recommandation de lecture de mon amie fantôme, qui ne doit même pas se souvenir de me l'avoir conseillé... Si? Tu sais que ça fait longtemps que tu n'as pas laissé un commentaire? Tu aimes le nouveau fond jaune?

    Par une astuce que je ne peux dévoiler trop en détail, il se trouve que les lourdeurs d'écriture  et de narration de la première partie (abondance de chants d'oiseaux, beurk, de lumières qui voltigent, d'eau qui clapote etc.) sont tout à fait volontaires et trouvent leur explication à la fin du roman. Voyez, je suis gentille, je préviens celles d'entre vous qui pourraient être légèrement rebutées par un début un peu... aride.

    Réussi, malgré tout, puisque j'ai piétinné d'impatience dans l'attente de la "tragédie" annoncée en 4e de couv. Oui, j'avoue... J'ai lu le résumé, une fois n'est pas coutume. Je l'ai fait parce que je ne voyais pas bien où j'allais, avec un tel début. J'ai craqué. Z'avez qu'à mettre ça sur la pile de mes trucs à expier, tiens, puisque c'est le thème. Elle dépasse (à peine, à peine) en hauteur la pile de linge à repasser.

     

    Briony est une petite fille à l'imagination débordante. Du haut de ses 13 ans, elle se rêve auteure et soumet ses compositions à sa mère, malade chronique qui, du fond de son lit, dans l'obscurité, devine tout ce qui se passe dans la maison.

    " Avec les années, les innombrables heures passées allongée sur son lit avaient affuté cette sensibilité jusqu'à en faire un sicième sens, une conscience tentaculaire qui émergeait de la pénombre pour se déplacer à travers la maison, invisible et omnisciente."

    Elle réclame aussi l'attention de sa soeur Cécilia, qui sort tout juste d'une université où (condition féminine oblige, pour l'époque):

    "On ne décernait même pas de diplômes valables aux jeunes filles. Quand, en juillet, Cécilia rentra à la maison avec ses résultats définitifs, elle n'avait ni situation, ni compétence, outre qu'il lui restait encore à trouver un mari, à affronter la maternité. "

    Arrivent alors deux cousins et une cousine qui vont déclencher de minuscules révolutions. Briony n'est plus le centre du monde, elle découvre la jalousie, remet en question la maturité de son écriture, découvre la supériorité du romanesque sur l'écriture théâtrale et observe, sans comprendre vraiment la scène, sa soeur plonger en slip dans la fontaine du jardin, sous les yeux de Robbie le fils d'une domestique.

    Le roman devient alors un vrai petit bijou. De minuscules détails, de tristes coïncidences, des réactions humaines imprévisibles mais si logiques, au fond, conduisent à un drame. La scène du témoignage de Briony auprès des policiers est terrifiante; Tout est dans la façon dont les questions sont posées, c'est exactement comme si on rabattait un troupeau. La petite fille sent seulement qu'elle avance et nous, nous voyons bien dans quelle direction, nous sentons combien elle est coincée... Elle ne ment pas consciemment, ses réponses sont orientées. Quand elle doute, on lui laisse entendre qu'elle n'est pas fiable, qu'elle fait perdre un temps précieux à la police, que ses parents sont fiers de ce qu'elle apporte à l'enquête. Elle ne peut plus faire marche arrière.

    Quelques années plus tard, nous croyons suivre d'autres personnages et chercher avec eux à en identifier les conséquences. Le cadre dans lequel cette partie se déroule, celui d'un hôpital qui se prépare peu à peu sans que ça soit vraiment dit, à devenir un hôpital de guerre m'a beaucoup plu. Etre née en temps de paix... je n'ai pas souvent aussi clairement senti ce que ça pouvait représenter.

    Enfin, une magistrale pirouette, dans la dernière partie, vient remettre en question nos certitudes de lecteurs qui, par habitude, avons accepté l'illusion romanesques. Je suis toujours un peu mal à l'aise face à ces romans dont le but semble être, à la fin, de nous donner une leçon sur l'écriture elle-même. J'ai l'impression d'avoir affaire à un serpent qui se mord la queue et souvent envie de lui dire avec une petite tape sur la main la patte euh... la tête?  "Arrête et sors moi ça de ta bouche".

    1590023268.jpgMais cette fois, c'est tellement bien fait que je ne peux qu'aimer. Ce n'est pas seulement une enfant qui grandit sur quelques centaines de pages, c'est une écriture. D'où ce style qui cloche un peu dans la première partie, puisqu'il n'est encore qu'en devenir...

    Briony est devenue une vieille femme, qui revient sur son passé et nous fait partager, sans sentimentalisme excessif, le poids d'une erreur qui était celle d'une enfant sur sa vie d'adulte ainsi que ce qu'elle a cru bon de faire pour se racheter.

    Vraiment... chapeau. Avec Testament à l'anglaise, ma seconde lecture préférée de l'été. J'espère que ça donnera envie de le lire à l'un ou l'une d'entre vous!

     

    P.a.l à 87 -->  84 (et depuis, ça a encore baissé!)

    _____________________

    Quelques citations supplémentaires:

    " Qu'on lui mentît constamment, ce qui n'était guère une preuve d'amour, était au moins le signe d'una attention durable. Il devait tenir à elle pour élaborer de tels mensonges. D'une certaine façon sa duplicité rendait hommage à l'importance qu'il donnait à leur mariage."

    "Un écrivain moderne ne pouvait pas plus se permettre d'inventer des personnages et des intrigues qu'un composituer moderne une symphonie de Mozart."

     

    Lien permanent Catégories : Urgences 10 commentaires
  • Botanique de l'absurde

    mincouv63380234.jpgL'écume des jours, Boris Vianj'aime.jpg

    ________________________

    Avis chrono'

    Encore un livre qui gagne a être lu, ou relu, à l'âge adulte. Des images magnifiques qui parviennent à rendre douce une histoire plutôt triste. Beaucoup d'humour, de liens à tisser. Bien sûr, l'ensemble est absurde et cela peut dérouter, mais pour moi, c'est un grand coup de coeur.

    ________________________

    note.jpgJe dois cette (re) lecture (audio) à ma petite soeur, j'en profite pour la remercier à nouveau pour cet audio-livre, sans lequel je n'aurais probablement jamais relu L'écume des jours, roman pioché à l'adolescence dans la bibliothèque paternelle. Je ne me souvenais que de l'intrigue principale:

    Colin tombe amoureux de Chloé et Chloé tombe malade: un nénuphar pousse dans sa poitrine.

    Le ton est donné, ce récit nous fait perdre nos repères et dès les premières pages, le choc est rude, car rien ne semble avoir de sens. La baignoire se vide à l'étage inférieur, des anguilles se pêchent dans les lavabos, la cuisine ultra-moderne tient vaguement de la sorcellerie, les patineurs sur glace qui tombent sont engloutis par des machines nettoyeuses et les rues s'adaptent à l'humeur de Colin...

    Le lecteur doit fournir un véritable effort pour accepter ce monde et le visualiser... Je n'ai pas tardé à me dire, en écoutant, que finalement, l'ensemble n'était pas du tout absurde, plutôt onirique. Comme dans un rêve, les images s'enchaînent et si elles ne sont pas réalistes, elles n'en ont pas moins un sens profond et clair.

    A aucun moment je n'ai eu de difficulté à comprendre. C'est anormal et décalé, mais il est amusant de décoder les symboles. Jeux de mots (l'ami de Colin se ruine pour les livres du philosophe Jean-Sol Partre.), déformations du lexique... inventions loufoques.

    Tout est transfiguré, pour mieux nous faire comprendre la beauté de ce que serait un monde à notre image... Colin souffre lorsque Chloé tombe malade et sa souffrance se répercute autour de lui, concrètement et physiquement: les vitres s'opacifient, les pièces rétrécissent et peu à peu, le plafond se rapproche du sol.

    A ces images dont je m'émerveille encore, tant je trouve incroyable d'arriver en utlisant des phrases neutres et une majorité de description, à entrer aussi intensément dans l'intériorité des personnages, s'ajoute une dimension politique et une critique plutôt féroce de la société.

    Les passages qui traitent du travail, par exemple, sont divins et si drôles. Ils en montrent toute l'absurdité, pour le coup, réelle: interchangeabilité des employés, bureaucratie imbécile, fabrication d'armes mais oubli des munitions adaptées...

    C'est juste magnifique, somptueux, envoûtant, tout ce que vous voudrez... Attention annonce rarissime: je crois que je le relirai encore!

     

    Ce livre pour...?

    Ce livre pour ceux qui se sentent un besoin d'évasion sans forcément rechercher la facilité, le vite-consommé et qui sauront apprécier l"équilibre entre humour et passages sombres.

     

    Lien permanent Catégories : Urgences 5 commentaires
  • Théorie des correspondances

    Introduction, aujourd'hui, car deux annonces importantes:

    Je ne vais pas tarder à vous soumettre un petit sondage concernant quelques changements à apporter au blog d'ici l'été. J'ai noté que le noir et les couleurs criardes dépareillées posaient quelques problèmes. Mais surtout, vous ne trouvez pas qu'on parle un peu trop de livres ici? Ah! Nostalgie de l'époque où je racontais ma vie en termes plus ou moins cryptés... D'où:

    Les nécessités d'un hiver tardif mais rigoureux dans ma vie amicale et la conjonction d'un livre qui s'y prête me font pousser cet appel au secours: ECRIVEZ-MOI!!!

    Des commentaires, des mails, de longs poèmes d'amour, une liste de course, vos prévisions pour le tiercé... tout ce que vous voulez mais... s'il y a quelqu'un sur ces pages, animé de bonnes intentions, qu'il se manifeste et m'écrive! On n'aurait pas idée de passer chez quelqu'un, de se servir dans le frigo et de ressortir sans dire bonjour. Faites comme si j'étais un frigo! (On est pas si loin du compte.)

     

    Pour ceux qui aiment le noir et m'écrivent déjà, parlons lecture!

     

    une forme de vie, amélie nothomb, autobiographie, roman, ou les deux en même temps, irak, guerre, obésité, correspondance, échanges, lettres, amitié, j'adorerais recevoir tout ce courrier!!Une forme de vie, Amélie Nothomb

    Avis chrono'

    Le livre qu'il me fallait pour retrouver du plaisir à lire Amélie Nothomb. Un thème - la correspondance - qui m'attire, des passages brillants... Un mélange habile et intrigant entre éléments biographiques et fiction. Un humour bien dosé et des propos carrément acides sur ses lecteurs... Pour la peine, je lui pardonne la fin ratée.


    "Un lien ne me paraît complet que s'il comporte une part de correspondance."

    Me revoici en pleine Love Story, bon sang que ça fait du bien! C'est que nous étions brouillées, moi et Amélie N.  Vous savez comment c'est, on se tourne autour, on se dit qu'on est bien l'une avec l'autre et puis c'est le drame, un mot de travers et nous voilà fâchées.

    Avec le sabotage amoureux, nous avions échangé nos premiers sourires, avec Mercure j'avais entériné notre rapprochement et avec Stupeur et tremblements... Il y a eu consommation...

    Puis après quelques années de hauts et de bas, il a bien fallu nous rendre à l'évidence, la passion du début s'était émoussée et puis... est arrivé Le voyage d'hiver... Le coup de froid fatal. La rupture.

    Mais voilà, c'est le printemps, saison des amours, je succombe à nouveau au charme de cette auteure belge et pourtant, je l'ai vue à la télévision il y a moins de deux mois. Mon dieu qu'elle est affreuse, elle me fait peur et sa voix me terrifie... Vraiment, on a pas idée, quand on est un auteur, d'exister en vrai! Tsssss...

     

    Le premier plaisir, dans Une forme de vie, c'est l'intrigue à proprement parler.
    L'auteure reçoit dans son courrier des lecteurs une lettre d'un soldat américain basé en Irak. De réponse en réponse, se crée un attachement. Celui-ci lui dépeint sa tragique réaction au stress de la guerre: il mange, mange, mange et devient plus qu'obèse.

    "Je me dis: Là, je dois être en train de grossir. Ma panse commence le boulot. C'est fascinant d'imaginer la transmutation de la nourriture en ce tissus adipeux. Le corps est une sacrée machine."

    Là dessus, Amélie Nothomb nous sert ce qu'elle fait le mieux, du bizarroïde, le gars s'imagine que son tas de graisse est une femme fondue en lui...
    On s'y fait. C'est Nothomb, quoi. C'est même pour ça que je l'aime. Même si ça m'exaspère. Mais cette excentricité est brève, le sujet est bien traité, original, les lettres sont délicieuses.

    La seconde couche est encore meilleure: l'utilisation d'une expérience personnelle  (qui fait classer ce livre dans les autobio) autour du thème de l'écriture, de la correspondance. Amélie Nothomb répond aux lettres de ses lecteurs et dans ce roman, à diverses reprises, elle en parle et j'ai trouvé ses propos pleins de bon sens.

    "De même qu'il ne suffit pas d'écrire un livre pour être écrivain, il ne suffit pas d'écrire du courrier pour être épistolier."

    "Il y a des gens qui gagnent à être cotoyés et d'autres qui gagnent à être lus."

    Elle évoque les types de lettres reçues, de la demande d'argent sans délicatesse à la déclaration d'admiration absolue et sa façon de les ouvrir, de les trier. Elle parle de l'évolution possible de ces échanges, qui pour certains deviennent de véritables amitiés durables.

    La réflexion sur ce qu'on perd en perdant un correspondant m'a plu. "Pourquoi un ami d'encre et de papier vaudrait-il moins qu'un ami de chair?" La réaction face au silence brutal de l'autre... Evidemment, ça ne pouvait que me séduire...

    Enfin, elle n'est pas tendre avec certains de ses lecteurs!! Ne leur fait cadeau d'aucune langue de bois! J'ai adoré ces passages, assez nombreux!

    "Je reçois très souvent des missives dans lesquelles le destinataire a oublié ou n'a jamais su qu'il s'adressait à moi ou à quelqu'un. [...] et cette personne m'envoie une réponse qui n'est pas une réponse [...] parce que rien dans son propos ne signale qu'il a lu le mien."

    Ne dirait-on pas qu'Amélie a lu mon Petit guide de politesse à l'usage des blogueurs venus se faire un peu de pub??

     

    Ce livre pour...?

    Ce livre pour moi. C'te blague. Je prête pas mes amoureuses.

    Lien permanent Catégories : Médecine générale 10 commentaires
  • Bon débarras!

    Hop hop je me depêche, je n'ai plus que deux articles à écrire et je pourrai boucler le bilan. Comme me le disait tout à l'heure un charmant agent comptable, le 1er janvier, ce n'est pas vraiment le 1er janvier, vous voyez?

    Vous ne voyez pas? Moi non plus. Je n'ai rien compris. Mais avec un grand sourire, j'ai obtenu qu'il m'avance son 1er janvier fantôme au 3 janvier et non pas au 8 ou 9 comme il en avait l'intention. Ce monde est fou.

    Vous êtes donc en droit d'attendre que j'en finisse moi aussi au plus vite avec mes lectures de l'année révolue. (Mon premier roman 2011 est juste génial, mais chuuut je n'en dis pas plus...)

    colonel_chabert_balzac.jpgLe colonel Chabert, Honoré de Balzac

    Avis super chrono'

    S'il vous faut un Balzac court, celui-là fera l'affaire. Pas trop de personnages, un brin de grands sentiments.

    Les vingt premières pages peuvent faire peur, mais ça s'arrange ensuite.


    Pffff ça m'ennuie terriblement de devoir donner mon avis parce que j'ai bien trop hâte d'en venir au moment où je vais vous détailler tout ce que le papa noël avait dans sa brouette pour moi cette année! Uniquement des titres piqués sur vos blogs! Vous allez tous les reconnaître! Et je...

    Balzac? Ah oui. Je suis donc devenue très pâle à la lecture des 20 premières pages, ayant conseillé (comprenez: imposé) cette lecture à d'aucuns... un peu inconsciemment! Eu peur qu'ils partent en courant, en hurlant, en me maudissant... (tiens, non, en fait ils font ça tout le temps).

    Je vous résume le :passage initial, un peu ardu:

    2351699391.jpgDes clercs qui dans leur étude tiennent plusieurs conversations à la fois, l'une portant sur la copie d'un texte juridique, avec abondance de termes spécialisés, l'autre sur la visite d'un vieillard. Plusieurs voix, plusieurs thèmes mêlés, un vocab' hard... Une fois forcé le passage, ça roule comme sur des bigoudis pur beurre et ça ressemble exactement à tous mes souvenirs de Balzac! Ouf.

    Ce roman-ci est court. Le colonel Chabert, qui se présente lui-même à Maïtre Derville comme "celui qui est mort à Eylau" expose son petit problème: on le croyait mort au champ d'honneur, il a mis suffisamment de temps à trouver le panneau exit de la fosse aux soldats pour que sa femme se remarie à un beau gosse, bon parti. Sa fortune éparpillée, Chabert n'est plus qu'un clochard nostalgique de sa gloire passée. La donzelle feint de ne pas le reconnaître, bien sûr, et ce pauvre vieux traîne sa misère sur tous les pavés, le nez pointé vers ses godasses, à la recherche de son honneur.

    Pas de rebondissement surprise, rien qu'un déluge de bassesses humaines: cupidité, mépris, tromperies, rejet...

    Un classique qui se laisse lire.

     

    Ce livre pour...?

    Les petits frères et les petites soeurs, qui sortent du collège ou entrent au lycée, avec l'envie de découvrir un grand auteur français. Marche aussi avec un adulte, mais seulement s'il est pressé, sinon, Le père Goriot me semble un meilleur choix. Ou même Illusions perdues (je n'ai pas encore lu les Chouans). Un autre billet, sur le Chef d'oeuvre inconnu, par là.

    Et vous, vous l'avez conseillé à quelqu'un?

     

    (C'est bon?

    Je peux te montrer mes livres maintenant, dis???)

     

    Une lectrice incommodée m'impose ce correctif: le tutoiement ci-dessus n'est pas un manque de respect! Je peux vous montrer mes livres quand même?

    Lien permanent Catégories : Pharmacie 6 commentaires
  • Retombée en enfance

    Espions_frayn_couverture.jpgEspions, Michael Frayn

    Le second tome de ma pochette surprise. Un titre vers lequel je ne me serais pas dirigée spontanément, qui s'est révélé très bon!

    Le narrateur est un vieil homme chez lequel un parfum de fleurs va faire revivre des souvenirs d'enfance, au point de le pousser à retourner dans la rue où il vécut, durant la guerre, dans une banlieue anglaise.

    Stephen et Keith étaient deux copains, à l'imagination débordante, qui comme tous les enfants s'inventaient des jeux. Un jour, les deux garçons vont se persuader que la mère de Keith est une espionne allemande et le jeu cessera d'en être un.

    Davantage que le thème de la jeunesse en temps de guerre, ce roman s'attache à nous décrire cet instant insaisissable: la sortie de l'enfance. Les derniers jeux, dans lesquels on fait semblant de croire encore à l'impossible, mais sans plus être dupe. Quand ce qui n'était qu'imagination se met à avoir des conséquences réelles.

    «  Dans la vie, il y a tant de choses qui ressemblent à une sorte d'épreuve. Dix fois par jour, si on est un garçon qui espère devenir un homme, on doit ramasser son énergie, s'imposer un effort supplémentaire, montrer un courage qu'on ne possède pas vraiment. »

    Le mystère annoncé par le narrateur âgé perdure jusqu'aux toutes dernières pages puisqu'il s'applique à retracer les évènements avec les yeux de Stephen, à travers son regard et ses pensées d'autrefois, quand Stephen sentait confusément que ce jeu là était différent des autres mais sans comprendre.

    Un joli roman-énigme, roman d'apprentissage, aussi, pour ceux qui acceptent de temps à autre de se passer de vampires, de serial-killer, de psychotiques de tout poil.

    Lien permanent Catégories : Pharmacie 2 commentaires