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Pédiatrie - Page 4

  • Passe-moi un peu de sel dans cette vie

    passeur_lowry_couverture.jpgle passeur,lowry,roman jeunesse,utopie,monde parfait,prédestination,protection,jonas,communauté,anticipation,très bon livre,lavage de cerveaux plus blanc que blancLe passeur, Lois Lowry

    Avis Chrono'

    Très bon roman jeunesse! Qui part d'un monde idéal qui pour une fois ne se révèle pas être, par la suite, si coercitif qu'on en a l'habitude dans ces romans d'anticipation. Un livre qui se dévore, à ne pas manquer.


    Je sais, paraît que j'étais la dernière personne au monde a ne pas l'avoir encore lu!

    L'attente exacerbe le plaisir, c'est bien connu! Après un an à me faire du pied sous la p.a.l., Le Passeur a obtenu l'insigne honneur d'être choisi par moi dans une bibliothèque clandestine! Tout cela pour être dévoré en quelques heures. (Grâce à un garage Opel et à un sanglier, que je remercie vivement, s'il n'a pas déjà fini en ragoût). Si vous aviez encore quelques doutes sur le degré d'aventurosité de ma vie ou sur ma santé mentale, j'espère que c'est réglé.

    Dois-je vous faire un petit résumé ou vous laisser, vous construire à partir du titre et de l'illustration de la couverture l'idée d'un gamin qui entre dans la résistance pendant la seconde guerre mondiale? C'est le problème des livres qu'on attend trop longtemps pour lire, ils finissent par mener dans nos esprits une double vie parallèle: ensuite, quand on les ouvre, on se sent floué!

    Ici, dans le bon sens! C'était mieux que l'image que je m'étais fabriquée!

    Pas de plongée dans le passé pour ce Passeur. Tout débute par une utopie. Monde parfait, où chaque soir et chaque matin les individus, dans leur cellule familiale (papa, maman, un garçon, une fille), décortiquent leurs émotions pour les désamorcer. Où une pillule annihile tout désir, où la place de chacun est choisie par l'ensemble de la communauté lors d'une fête annuelle. Pas de jalousie, pas de frustration, pas de crime puisque la loi est intériorisée dès le plus jeune âge, ni de chagrin. Même la mort est dissimulée derrière des euphémismes délicats.

    Jonas est un jeune garçon. Comme dans beaucoup de romans qui traitent d'adolescent, romans d'apprentissage (je pense à la Voix du Couteau), il est sur le fil, à une période clé de sa vie: il va devenir un douze-ans et recevoir l'attribution de son métier mais rien ne se passe comme prévu et la tâche qu'on lui confie est très spéciale.

    Si j'ai aimé ce livre, c'est d'abord pour sa non-originalité: j'adore quand on essaie de me peindre un monde idéal en sous-entendant déjà, par de petits détails, ce qu'il peut avoir de dangereux, de troublant. Je pourrais lire cent récits sur ce thème sans m'en lasser. Souvent ces mondes se ressemblent, comme si nous avions tous, au fond de nous, la même image du bonheur parfait. Avec au dessus, une main autoritaire prête à mettre une petite tape et à dire "Pas toucher", qui fait que l'auteur se sent obligé d'y inclure de la noirceur, des avertissements - ben oui, juste au cas où il prendrait l'envie à quelques imbéciles d'essayer de re-créer ça dans notre monde à nous.

    Justement, la singularité du Passeur - et c'est là que j'ai craqué - c'est que plus on avance dans le livre, plus on est surpris par les non-rebondissements. Je m'attendais à continuer sur la même voie toute tracée: le héros s'aperçoit d'un truc étrange, puis d'un truc inquiétant, puis d'un truc inhumain et enfin il découvre que tout est gouverné par un dictateur omnipotent pour un lavage de cerveaux général à 90°C réglé sur "non-délicat".

    Dans celui-ci, même à la fin, j'ai réussi à conserver l'idée que tout n'est pas inhumain dans cette utopie, qu'elle fonctionne, d'une certaine façon même si Jonas évidemment va avoir envie d'autre chose.
    Je me trompe peut-être. Probablement, même, aurais-je dû comprendre l'inverse. Que ce monde aux apparences parfaites est un dangereux repaire d'empêcheurs de vivre. (Je vois quel détail on pourrait m'objecter. Ne vous en privez pas! Les commentaires sont là pour en débattre).

    Je ne sais pas si j'ai été claire. Je reformule. J'ai aimé que dans ce livre - jeunesse, c'est d'autant plus méritoire! - ce ne soit pas blanc d'un côté, noir de l'autre. J'ai vu pas mal de teintes intermédiaires et usant de mon droit de lectrice, personnellement, j'y suis restée, satisfaite. Sans avoir l'impression de trop tirer à moi la couverture du texte et de tout déformer.

    Par conséquent, je n'ai pas du tout goûté la fin. Il en fallait une, soit, elle est correcte. Pour moi, inutile.

    Je me suis arrêtée de penser un peu avant, quand j'ai conclu pour moi-même que le seul désagrément de cette façon de vivre, est qu'elle s'impose à tous, alors qu'il faudrait pouvoir choisir. Jonas choisit, il a raison.

     

    Ce livre pour...?

    Les ados qui ont du mal - et je les comprends - à se lancer dans la S.F. pure et dure.
    Donc, aussi, pour les adultes dans le même cas!

     

    Ce roman me permet un doublé dans les challenges Livraddict:

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  • Comment rester sur sa faim

    Euh... bonjour!

    (Jette un p'tit coup d'oeil à gauche et à droite pour voir si Radicale ne traîne pas dans le coin. La voie est libre? )

    Hunger_games_collins.jpgHunger Games, Suzanne Collins, lu durant le R.A.T.

    Roman jeunesse que je ne pouvais esquiver plus longtemps puisque je tombais dessus à tous les coins de blog.

    Un seul constat: ce livre s'est révélé être en tout point conforme à ce que j'en attendais. Le résumé m'évoquait une sorte de Battle Royale, version édulcorée, ou un Unreal Tournament en moins cathartique. Je ne me suis pas trompée. J'y ai trouvé l'héroïne déterminée au sacrifice, en charge de sa famille, le monde futuriste avec ses ouvriers affamés et exploités, son gouvernement despotique vautré dans le luxe et l'insouciance. De l'action à flot, avec son petit côté jeu vidéo, le tout dans une écriture assez visuelle (j'imagine que l'adaptation ciné est en route?) avec les opposants jaloux, sauvages et sans conscience, bourreaux volontaires. De la romance et de l'amitié, avec au centre la question morale: comment faire quand on est condamné à tuer ses amis? Tuer ou être tuée?

    Enfin, une résolution propre et nette (et sans surprise) avec juste ce qu'il faut pour lancer le second tome. (Lirai? Lirai pas? J'ai lu partout qu'il était meilleur que le premier...)

    Je trouve simplement dommage de n'avoir pas trouvé là dedans la plus petite trace d'originalité. Je ne réclame pas à tout prix non plus des pirouettes narratives et des bizarreries pour le plaisir de faire original. Je n'ai rien contre les topoï, au contraire… mais... oh... zut... J'abandonne. J'ai l'air de le descendre, mais j'irais jusqu'au 7/10 s'il fallait le noter et Amour, qui l'a lu juste avant moi, arrive à la même note avec des commentaires apparemment plus élogieux. Allez comprendre.

    Très gentil livre, aussi lisse qu'un Flamby: dans sa catégorie, il fait se qu'on attend de lui. Parfaite lecture détente.

    Je m'aperçois (après la première mise en ligne... on ne m'a jamais dit de me relire??) que j'en ai oublié le résumé, tellement ça me semblait évident.

    J'ajoute donc:

    Katniss est une jeune fille très mature qui vit dans le Secteur 12. Des tragédies familiales ont fait d'elle une personne responsable précocement. Elle braconne pour nourrir sa petite soeur Prim et sa mère. Jusqu'au jour où Prim est choisie pour participer aux Hunger Games, une sorte de télé-réalité trash dans laquelle les participants désignés doivent s'entretuer sous les caméras dans un décor "stage de survie armée de terre".

    Demain, un article un peu plus piquant, pour adultes, avec Wilt!

     

    Dans la R.A.T Pal il y avait aussi:

    Wilt: Irrésistible!

    Le musée du silence: Une visite à ne surtout pas manque!

    Tsubaki, Le poids des secrets T1: Un drame personnel dans un drame historique.

    Allumer le chat: Un roman français au rythme explosif

  • Rien dans la tête

    Merci à Radicale! Que je ne l'entende plus dire que nos goûts sont différents puisque c'est sur son conseil que j'ai acheté, oui, vous lisez bien, acheté et même fait livrer à la maison:

    voix_du_couteau_ness.jpgLa voix du couteau, Patrick Ness,

    1er opus d'une trilogie intitulée Le chaos en marche.

    J'ai adoré!

    Imaginez un monde où les pensées des autres flottent, accessibles à tous, comme autant de petits airs lancinants. Pas une pensée, mais toutes les pensées, mêlées, confuses, agitées. Les petits riens du quotidien. Les craintes, les obsessions, les désirs. Un monde sans aucune intimité.

    Cela se nomme le Bruit. C'est une sorte de maladie. Todd, 13 ans, n'a connu Prentissville, qu'ainsi: Bruyante. Toutes les femmes sont mortes, il est le plus jeune des garçons survivants.

    Mais un jour, dans le marais, il fait une découverte qui va bouleverser toutes ses croyances.

     Il s'agit paraît-il d'un roman jeunesse, mais pas tant que ça je trouve. Un beau volume, plus de 500 pages, une couverture qui aurait pu être plus réussie, c'est vrai. Une histoire très prenante, avec un suspense maintenu de bout en bout. Plus loin que le bout même puisque des éléments restent irrésolus, histoire de nous frustrer un maximum.

    Le thème devait me séduire! Quel fantasme de pouvoir lire l'esprit de mes semblables et tant pis si ce n'est pas ce que le roman veut me faire penser! Je donnerais n'importe quoi pour pouvoir, dans certaines situations, obtenir les réponses à mes questions, directement à la source... (soupir) . C'est terrifiant et injuste de devoir se contenter des mots qui sont si mensongers. Bon. Mais c'est vrai aussi: je ne supporterais pas de dormir dans le Bruit! Il me faudrait un don clignotant, avec interrupteur.

    J'ai apprécié chacun des personnages, même les secondaires. Je pense à Hildy, mais surtout à Wilt, avec son incroyable patois!

    « E z'viteront une cheurrette, dit l'homme, mé à pied, eucune chaince, é vous écrabeuilleront keum des crêpes. »

    Je sais pas pourquoi, quand je lis ça, j'entends l'accent québécois (taaapez pas, les filles, I love Québec! Surtout si on m'offre le billet d'avion.)

    Un bonus avec les « criatures », les grosses vaches de quatre mètres de haut.

    Enfin, je m'oublie pas Manchee, le chien qui parle. Personnage à part entière puisque sa relation à Todd évolue au fil du temps.

    « Fusil! Fusil! Fusil! Aboie Manchee, et il avance, recule par bonds dans la poussière.

    - Moi, je la ferais tenir bien tran-quille, votre bes-tiole, articule le fusil […] Vous voudriez pas qu'il lui arrive quelque chose, quand même?

    - Tranquille, Manchee! Je dis.

    Manchee se tourne vers moi.

    - Fusil, Todd? Bang! Bang!

    - Je sais. Boucle-là. »

    Le gamin et le chien, ça marche toujours... Quand j'étais jeune, c'était Claude, garçon manqué dans le club des cinq et son chien Dagobert qui me faisaient rêver.

    Sur divers blogs, j'ai cru comprendre que le style avait dérouté voire rebuté un certain nombre de lecteurs. En effet, c'est Todd qui raconte et son élocution...connait quelques ratés.

    « Cillian aura une attaque si Manchee tombe dans un de ces feuttus nids à serpents ».

    «  Et la première chose que vous voyez ce sont les vieilles contruxions »

    Cela ne m'a pas gênée, ce sont toujours les mêmes mots, déformés de la même façon, on s'habitue et je trouve que ça donne une petite touche spéciale, enfantine, dans un ensemble de grande qualité.

    Je me demande ce que ça donnait en vo... j'ai pensé souvent au malheureux traducteur.

    J'ai bien senti un léger creux sur la fin, un début de lassitude. Et puis, je suis passablement agacée de devoir attendre pour lire le second volume (je monte une pétition pour l'interdiction des sagas?) mais ravie de cette découverte!

    A recommander (moi faut que j'évite, pas deux fois le même mois, sinon on va croire que je donne des leçons). Vous le recommanderez, donc, aux grands ados et aux petits adultes!

  • Le temps des cerises

    Blue_cerises_saison1.jpgBlue cerises, saison 1.

    Enfin j'ai réussi à attraper à la médiathèque le livre qui me manquait (Amos) et enfin j'inaugure la section littérature jeunesse.

    Coup de coeur de ma part pour cette série originale, découverte sur un autre blog!

    Le principe? Quatre volumes par saison, chacun écrit par un auteur différent et centré sur l'un des ados de la bande des Blue Cerises.

    Le must... à l'intérieur de chaque saison, on peut les lire dans n'importe quel ordre!

    Car chaque histoire est indépendante des autres (avec un mystérieux fil rouge, autour du personnage d'Olivia dont on ne sait pas grand chose à la fin de la saison 1) même si on retrouve d'un livre à l'autre des éléments communs aux quatre amis, qui assurent la cohérence et permettent de se repérer chronologiquement. La fête chez l'un, le jour de la sortie cinéma, etc... Selon l'ordre choisi pour la lecture, certaines allusions sont immédiatement compréhensibles, les autres aiguisent la curiosité.

    J'ai commencé par Zik, qui aime se promener sur les toits et va faire une étrange rencontre. Ensuite, Satya et son inconnue qui laisse d'énigmatiques messages à l'allure de chasse aux trésors. Puis Violette, en vacances chez son grand-oncle (je n'ai pas beaucoup aimé celui-ci). Et enfin, Amos, qui est homo, fait du tir à l'arc et dont la famille subit un harcèlement téléphonique.

    Seul bémol... ces livres sont minuscules! Tout petit format, une cinquantaine de pages à peine! Attendre des mois pour pouvoir emprunter 30mn de lecture, c'est un scandale!

    A suivre, bien sûr, en saison 2 et 3.