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la voix du couteau

  • Rien dans la tête

    Merci à Radicale! Que je ne l'entende plus dire que nos goûts sont différents puisque c'est sur son conseil que j'ai acheté, oui, vous lisez bien, acheté et même fait livrer à la maison:

    voix_du_couteau_ness.jpgLa voix du couteau, Patrick Ness,

    1er opus d'une trilogie intitulée Le chaos en marche.

    J'ai adoré!

    Imaginez un monde où les pensées des autres flottent, accessibles à tous, comme autant de petits airs lancinants. Pas une pensée, mais toutes les pensées, mêlées, confuses, agitées. Les petits riens du quotidien. Les craintes, les obsessions, les désirs. Un monde sans aucune intimité.

    Cela se nomme le Bruit. C'est une sorte de maladie. Todd, 13 ans, n'a connu Prentissville, qu'ainsi: Bruyante. Toutes les femmes sont mortes, il est le plus jeune des garçons survivants.

    Mais un jour, dans le marais, il fait une découverte qui va bouleverser toutes ses croyances.

     Il s'agit paraît-il d'un roman jeunesse, mais pas tant que ça je trouve. Un beau volume, plus de 500 pages, une couverture qui aurait pu être plus réussie, c'est vrai. Une histoire très prenante, avec un suspense maintenu de bout en bout. Plus loin que le bout même puisque des éléments restent irrésolus, histoire de nous frustrer un maximum.

    Le thème devait me séduire! Quel fantasme de pouvoir lire l'esprit de mes semblables et tant pis si ce n'est pas ce que le roman veut me faire penser! Je donnerais n'importe quoi pour pouvoir, dans certaines situations, obtenir les réponses à mes questions, directement à la source... (soupir) . C'est terrifiant et injuste de devoir se contenter des mots qui sont si mensongers. Bon. Mais c'est vrai aussi: je ne supporterais pas de dormir dans le Bruit! Il me faudrait un don clignotant, avec interrupteur.

    J'ai apprécié chacun des personnages, même les secondaires. Je pense à Hildy, mais surtout à Wilt, avec son incroyable patois!

    « E z'viteront une cheurrette, dit l'homme, mé à pied, eucune chaince, é vous écrabeuilleront keum des crêpes. »

    Je sais pas pourquoi, quand je lis ça, j'entends l'accent québécois (taaapez pas, les filles, I love Québec! Surtout si on m'offre le billet d'avion.)

    Un bonus avec les « criatures », les grosses vaches de quatre mètres de haut.

    Enfin, je m'oublie pas Manchee, le chien qui parle. Personnage à part entière puisque sa relation à Todd évolue au fil du temps.

    « Fusil! Fusil! Fusil! Aboie Manchee, et il avance, recule par bonds dans la poussière.

    - Moi, je la ferais tenir bien tran-quille, votre bes-tiole, articule le fusil […] Vous voudriez pas qu'il lui arrive quelque chose, quand même?

    - Tranquille, Manchee! Je dis.

    Manchee se tourne vers moi.

    - Fusil, Todd? Bang! Bang!

    - Je sais. Boucle-là. »

    Le gamin et le chien, ça marche toujours... Quand j'étais jeune, c'était Claude, garçon manqué dans le club des cinq et son chien Dagobert qui me faisaient rêver.

    Sur divers blogs, j'ai cru comprendre que le style avait dérouté voire rebuté un certain nombre de lecteurs. En effet, c'est Todd qui raconte et son élocution...connait quelques ratés.

    « Cillian aura une attaque si Manchee tombe dans un de ces feuttus nids à serpents ».

    «  Et la première chose que vous voyez ce sont les vieilles contruxions »

    Cela ne m'a pas gênée, ce sont toujours les mêmes mots, déformés de la même façon, on s'habitue et je trouve que ça donne une petite touche spéciale, enfantine, dans un ensemble de grande qualité.

    Je me demande ce que ça donnait en vo... j'ai pensé souvent au malheureux traducteur.

    J'ai bien senti un léger creux sur la fin, un début de lassitude. Et puis, je suis passablement agacée de devoir attendre pour lire le second volume (je monte une pétition pour l'interdiction des sagas?) mais ravie de cette découverte!

    A recommander (moi faut que j'évite, pas deux fois le même mois, sinon on va croire que je donne des leçons). Vous le recommanderez, donc, aux grands ados et aux petits adultes!