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Passe-moi un peu de sel dans cette vie

passeur_lowry_couverture.jpgle passeur,lowry,roman jeunesse,utopie,monde parfait,prédestination,protection,jonas,communauté,anticipation,très bon livre,lavage de cerveaux plus blanc que blancLe passeur, Lois Lowry

Avis Chrono'

Très bon roman jeunesse! Qui part d'un monde idéal qui pour une fois ne se révèle pas être, par la suite, si coercitif qu'on en a l'habitude dans ces romans d'anticipation. Un livre qui se dévore, à ne pas manquer.


Je sais, paraît que j'étais la dernière personne au monde a ne pas l'avoir encore lu!

L'attente exacerbe le plaisir, c'est bien connu! Après un an à me faire du pied sous la p.a.l., Le Passeur a obtenu l'insigne honneur d'être choisi par moi dans une bibliothèque clandestine! Tout cela pour être dévoré en quelques heures. (Grâce à un garage Opel et à un sanglier, que je remercie vivement, s'il n'a pas déjà fini en ragoût). Si vous aviez encore quelques doutes sur le degré d'aventurosité de ma vie ou sur ma santé mentale, j'espère que c'est réglé.

Dois-je vous faire un petit résumé ou vous laisser, vous construire à partir du titre et de l'illustration de la couverture l'idée d'un gamin qui entre dans la résistance pendant la seconde guerre mondiale? C'est le problème des livres qu'on attend trop longtemps pour lire, ils finissent par mener dans nos esprits une double vie parallèle: ensuite, quand on les ouvre, on se sent floué!

Ici, dans le bon sens! C'était mieux que l'image que je m'étais fabriquée!

Pas de plongée dans le passé pour ce Passeur. Tout débute par une utopie. Monde parfait, où chaque soir et chaque matin les individus, dans leur cellule familiale (papa, maman, un garçon, une fille), décortiquent leurs émotions pour les désamorcer. Où une pillule annihile tout désir, où la place de chacun est choisie par l'ensemble de la communauté lors d'une fête annuelle. Pas de jalousie, pas de frustration, pas de crime puisque la loi est intériorisée dès le plus jeune âge, ni de chagrin. Même la mort est dissimulée derrière des euphémismes délicats.

Jonas est un jeune garçon. Comme dans beaucoup de romans qui traitent d'adolescent, romans d'apprentissage (je pense à la Voix du Couteau), il est sur le fil, à une période clé de sa vie: il va devenir un douze-ans et recevoir l'attribution de son métier mais rien ne se passe comme prévu et la tâche qu'on lui confie est très spéciale.

Si j'ai aimé ce livre, c'est d'abord pour sa non-originalité: j'adore quand on essaie de me peindre un monde idéal en sous-entendant déjà, par de petits détails, ce qu'il peut avoir de dangereux, de troublant. Je pourrais lire cent récits sur ce thème sans m'en lasser. Souvent ces mondes se ressemblent, comme si nous avions tous, au fond de nous, la même image du bonheur parfait. Avec au dessus, une main autoritaire prête à mettre une petite tape et à dire "Pas toucher", qui fait que l'auteur se sent obligé d'y inclure de la noirceur, des avertissements - ben oui, juste au cas où il prendrait l'envie à quelques imbéciles d'essayer de re-créer ça dans notre monde à nous.

Justement, la singularité du Passeur - et c'est là que j'ai craqué - c'est que plus on avance dans le livre, plus on est surpris par les non-rebondissements. Je m'attendais à continuer sur la même voie toute tracée: le héros s'aperçoit d'un truc étrange, puis d'un truc inquiétant, puis d'un truc inhumain et enfin il découvre que tout est gouverné par un dictateur omnipotent pour un lavage de cerveaux général à 90°C réglé sur "non-délicat".

Dans celui-ci, même à la fin, j'ai réussi à conserver l'idée que tout n'est pas inhumain dans cette utopie, qu'elle fonctionne, d'une certaine façon même si Jonas évidemment va avoir envie d'autre chose.
Je me trompe peut-être. Probablement, même, aurais-je dû comprendre l'inverse. Que ce monde aux apparences parfaites est un dangereux repaire d'empêcheurs de vivre. (Je vois quel détail on pourrait m'objecter. Ne vous en privez pas! Les commentaires sont là pour en débattre).

Je ne sais pas si j'ai été claire. Je reformule. J'ai aimé que dans ce livre - jeunesse, c'est d'autant plus méritoire! - ce ne soit pas blanc d'un côté, noir de l'autre. J'ai vu pas mal de teintes intermédiaires et usant de mon droit de lectrice, personnellement, j'y suis restée, satisfaite. Sans avoir l'impression de trop tirer à moi la couverture du texte et de tout déformer.

Par conséquent, je n'ai pas du tout goûté la fin. Il en fallait une, soit, elle est correcte. Pour moi, inutile.

Je me suis arrêtée de penser un peu avant, quand j'ai conclu pour moi-même que le seul désagrément de cette façon de vivre, est qu'elle s'impose à tous, alors qu'il faudrait pouvoir choisir. Jonas choisit, il a raison.

 

Ce livre pour...?

Les ados qui ont du mal - et je les comprends - à se lancer dans la S.F. pure et dure.
Donc, aussi, pour les adultes dans le même cas!

 

Ce roman me permet un doublé dans les challenges Livraddict:

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Lien permanent Catégories : Pédiatrie, Urgences 28 commentaires

Commentaires

  • J'aime beaucoup l'idée de "nuances de gris" que tu mets en avant dans ta critique et que je n'avais fait qu'esquisser pendant ma lecture, c'est vrai que la société de Jonas fonctionne, et que tant que le personnage principal n'a rien connu d'autre, il ne se rend pas compte qu'il peut avoir droit à une vie différente.
    D'un autre côté, lorsque le Passeur lui donner des souvenirs, ce ne sont pas que des souvenirs heureux, ce qui permet aussi de relativiser les avantages de la vie à l'extérieur de la communauté. Il n'y a donc pas un bon modèle et un mauvais modèle, mais deux sociétés différentes, et c'est en cela que je trouve que le Passeur est un livre intelligent, loin du manichéisme de certains romans jeunesse.
    Pour ce qui est de la fin, personnellement je l'aime bien (même si elle est peut-être un peu niaise), même si l'histoire aurait pu s'arrêter quelques pages avant^^
    Voilou voilou, en tout cas je suis contente que tu aies apprécié ta lecture :)

  • Tiens, je viens de voir que toi aussi tu as lu l'Elue et que tu en parles aussi comme d'une suite au Passeur... Je ne comprends rien à cette histoire. Sur certains blogs c'est une suite, sur d'autres non...

  • Je suis contente que tu aies lu ce livre. Je l'ai lu au collège, il y a donc pas mal de temps, et lire ton avis m'a remis en tête l'histoire et l'avis que je m'en étais fait. Je me souviens de ce livre comme l'une de mes plus belles découvertes "Jeunesse". Je me souviens l'avoir trouvé plus "adulte" que la plupart des livres que je lisais à l'époque.

    Ce qui est intéressant, c'est qu'en lisant ton avis et le commentaire de Marmotte, je suis surprise car je ne me souviens pas avoir vu ce côté "il y a aussi du bon dans cette société aseptisée où il n'y a plus de places pour les émotions, bonnes ou mauvaises"... Si je me souviens bien, je n'avais pas eu en lisant ce livre une belle vision de cette société qui y est décrite. Je crois même qu'aucun aspect de celle-ci ne m'avait séduite au final. Je me souviens juste m'être dit que je ne souhaiterais pas y vivre.

    Alors je ne sais pas si c'est parce que j'étais trop jeune, et donc avec un esprit plus manichéen qu'aujourd'hui, ou alors si je n'avais pas tout compris aux nuances de l'auteur, mais ça me fait me poser des questions... Du coup, j'ai vraiment envie de le relire pour voir si mon point de vue a évolué. Je ne sais pas si je suis très claire...

    En tout cas j'ai trouvé très bien écrit ton article Sound !

    Et concernant l'histoire de la trilogie, d'après Wikipédia (référence s'il en est!) et le site de l'auteur, "Le passeur, "L'élue" et "Messager" constituent bien une trilogie. Les sociétés décrites et les personnages sont différents dans les deux premiers livres, mais je crois que le troisième (que je n'ai pas encore lu cela dit...) mêle les personnages des deux premiers. On y retrouve donc les personnages principaux du "Passeur" et de "L'élue"...

  • @ Anou: c'est exactement ce qui ne fait pas tilter les neurones de mon petit cerveau... comment trois romans sans lien de personnages ou de lieux peuvent-ils constituer une trilogie? Est ce que cela signifie que les 2 premiers semblent indépendants et que le troisième nous fait découvrir que non? Rien pour cela il va me les falloir...

    Concernant l'aspect rebutant ou non de cette société, je suis surprise moi aussi. Je mettais ma tolérance sur le compte de ma psychologie dérangée, qui se contenterait bien, souvent, d'un monde lisse où tout va bien, tout est guidé, quitte à ne pas connaître le plaisir de la neige, des couleurs (à quoi ça sert??) ou de l'amour (belle source d'emmerdements, quand même, mais enfin...).

    L'avis de Marmotte me réjouit, donc, je ne suis pas la seule cinglée prête à signer pour un aller simple pour lavage-de-cerveaux-ville.

    Quoi que... J'ai relu son article. Ce n'est pas tant le monde de Jonas qui est supportable, Marmotte écrit "Chaque nouvelle découverte de Jonas fait froid dans le dos." mais notre monde à nous qui n'est pas si beau et qui, du coup, n'est pas une alternative si évidente que cela.

    Mais n'est ce pas la même chose...???

    Rhohoooo je sais plus si je pense ou non que ça revient au même... Tu veux bien le relire et me/nous dire ce que tu en penses?

  • Pas de problème, je crois même que je vais le commander en anglais, pour avoir encore plus l'impression de le redécouvrir...

    Pour la trilogie, je ne suis pas sûre d'avoir compris ce que tu as dit. En gros, le tome 1 ("Le passeur") parle de Jonas et de sa société, le tome 2 ("L'élue") de Kira et de son monde, et le tome 3 (si j'ai bien compris) réunit ces deux personnages. Un peu comme les films où l'on suit plusieurs histoires et il faut attendre la fin pour que les histoires se recoupent (j'aime beaucoup les films comme ça...). C'est plus clair ?

    En tout cas, je suis ravie de constater que ce petit livre soulève autant de débats ! Ça prouve bien (si c'était encore à prouver) que la littérature jeunesse n'a rien à envier aux autres genres...

    Bonne journée !

  • Si ton paragraphe 2 est une affirmation et non plus une question, alors oui, c'est plus clair. Je n'arrivais pas à savoir si les deux premiers tomes se rejoignaient bien dans le troisième.

    Du coup, ça me donne envie... Mais pour l'instant, j'ai trop de trucs à lire absolument et en urgence.

  • Oui le paragraphe 2 était bien une affirmation. Moi aussi je crois que ce tome 3 attendra encore quelques mois...

  • Ton avis est très très intéressant, comme le soulignent Marmotte et Anou !
    Je dois avouer que moi non plus je ne m'étais pas positionnée de ce point de vue là...
    Là je crois que je vais juste éteindre l'ordi et laisser l'idée germer.
    Merci !

  • @Anou: C'est bien, ça "quelques mois", c'est vague... Je viens de me faire peur en comptant le nombre de livres de ma pal qui sont là depuis plus d'un an...

    @ Radicale: Alors? ça pousse?

  • ça pousse même tellement que j'ai rêvé qu'on en discutait cette nuit !!! :D
    Et ton questionnement n'est pas non plus étranger à mon ras-le-bol actuel des romans ado : il se trouve qu'en ce moment il y a une mode de romans sur la base "monde-parfait-mais-qui-ne-l'est-pas vraiment", qui n'ont aucun style d'écriture, et que je trouve les textes d'autant plus insipides que la rébellion qui y est décrite est très... "normée", convenue.
    Bref, je ne suis pas sure d'être très claire, mais comme d'hab, je suis agacée. ^^

  • Je comprends ce que tu dis, en théorie, mais j'ai du mal à le relier à un titre concret, parce que je lis peu de littérature jeunesse.
    Tu as des exemples?
    Tu penses à Hunger Games?

    Agacée par quoi? Par les mauvais livres? C'est pourtant pas les bons qui manquent! ^^

    Et si tu veux en discuter cette nuit, pas de problème, je n'ai rien de prévu (après Grey's Anatomy que je vais suivre d'un oeil, les oreilles restent libres).

  • Pour expliquer un peu mon ras-le-bol :
    ça fait grosso modo 5 ans que je me suis remise à lire du roman ado, un peu par hasard mais peu importe, ça a été l'essentiel de mes lectures ces 5 dernières années.
    Et durant tout ce temps, j'y ai trouvé mon compte. Du bon et du moins bon, forcément, mais ça se tenait.
    Mais depuis quelques mois, je lis des romans "sympa". Quelques bons ingrédients : un peu d'émotion, un peu de suspense (au choix : triangle amoureux / mort d'un personnage secondaire / découverte d'un pouvoir magique, etc., etc.) portés par un style fluide.
    Oui, sauf que les éléments pourraient être interchangeables, et surtout ils pourraient tous avoir été écrits par le même auteur. Aucun style, tout est lisse.
    Et finalement ça devient insipide.
    A un moment, j'en ai ma claque des lectures "sympa". Rien de rugueux, rien de surprenant, rien pour bousculer le lecteur, on le rassure dans un petit confort de schémas pré-établis, aseptisés.
    Je sature à mort, et j'ai l'impression que ce n'est pas juste un besoin de "pause" avec BD, romans adultes comme je le fais régulièrement ; mais j'ai bien peur au final de ne plus trouver mon compte dans la production littéraire pour ado sur-marketée (marketinguée ?) actuelle.
    Et ça, ça me fout grave les boules. Chiottes.
    Quelques titres un peu au hasard : Vampire Academy, Pouvoirs obscurs, Hantise, L'appel du destin, Alchimie, Damnés, Dark Divine, Envoutement...
    La plupart de ces titres ne sont vraiment pas mauvais, mais c'est aussi là le problème. Pas mauvais. Pas bons. Insipides. Fades. Manque de sel, comme le titre de ton article.
    ...
    Voilà. Grosso modo hein. Sans rentrer dans les détails. :-D

    Ha oui, sinon, pour cette nuit, ça m'arrange plutôt vers 6h du matin, avant le réveil, en général je me souviens de mes derniers rêves, sinon ça ne sert à rien ;)

  • Pas de chance, à cette heure, je suis juste couchée! ^^
    Mais sinon, comment on fait pour te contacter "avant le réveil"? Méthode barbare du seau d'eau? Ou tu parles en dormant?

    Bon, j'ai enfin compris. Déjà, oui, sans les lire, je connais les titres qui en effet ne m'attirent pas parce qu'ils se ressemblent tous, de couvertures, de résumés... Déjà, pour Twilight, j'étais frileuse (pourtant, l'écriture m'a plu).

    Pour le reste... tu fais un p'tit coup de blues "Je vieillis", tous les symptômes sont là, non?
    Pourtant ce n'est pas ton anniversaire ce mois-ci...
    Les romans ado sont pour les ados. Peut-être que ces motifs récurrents, ces textes "basiques" fonctionnent comme des ... trucs qui les formatent (Si c'est le cas, on est foutus, génération de vampires et de magiciennes), qui les hypnotisent, comme pour les morceaux qu'on écoute en boucle, ou le film qu'on se passe 300 fois.
    Enfin, peut-être qu'une partie du plaisir de ces lectures nous atteint moins passé un certain âge.

    Il y a atelier belote le vendredi, 14h- 16h, ça finit juste à temps pour le diner. Je t'inscris ou tu préfères le tricot?

    C'est à cause de ton boulot que ça t'inquiète de ne plus y trouver ton compte? Parce que sinon, ça ne paraît pas si grave de passer à d'autres lectures.

  • Il m'avait aussi beaucoup plu, ce roman. Contrairement à toi, j'ai apprécié la fin, qui, si je me souviens bien, m'avait laissée pleine de questions. Je n'ai pas lu les deux autres romans mais je n'avais pas du tout compris que les personnages se rejoignaient dans le tome 3... on m'avait d'ailleurs laissé entendre que le tome 2 était décevant... Bref, faut que je reconsidère tout ça.

  • Si tu veux faire une lecture commune, j'en suis! Ils doivent être à la bibli.

  • Hmm... Si je peux me permettre de continuer à spammer tes commentaires avec des pages et des pages... ^^

    Donc. Très honnêtement, je ne pense pas que ma saturation soit due à mon âge avancé, enfin à l'avancée de mon âge :-p
    Ce qui me fait rejeter cette possibilité, c'est que je continue quand même (heureusement !) à avoir des coups de cœur dans cette littérature "pour ado" (et d'ailleurs même pour les + jeunes, cf ma grande passion pour la série Apolline de Chris Riddell).

    Non, je m'inquiète un peu parce que je sens quelque chose de différent : une tendance à publier de la soupe, pour parler clairement. Des phénomènes de mode, des produits marketing, comme dans n'importe quel autre secteur de production.

    En réalité, les romans pour ado (avec collection dédiées etc.), c'est très récent. Il y a quelques années d'ailleurs, c'était plutôt axé récit de vie, réaliste, souvent un peu tragique ou glauque. Je force le trait évidemment, mais c'est l'idée. Harry Potter a permis le fait que les éditeurs se sont mis à oser publier des pavés même en jeunesse, et les littératures de l'imaginaire se sont développées, ce que je trouve très positif.

    Mais là, j'ai l'impression qu'on en est à un stade où tout ce qui importe, c'est publier un best-seller, le prochain Twilight, le prochain Hunger Games. Sauf qu'on oublie que pour faire un livre, une histoire (et les fameux ingrédients que j'évoquais précédemment) ne suffisent pas ; il faut savoir écrire ! Et j'entends par là, pas seulement faire des phrases qui s'enchainent.
    Le style, qui compte quand même beaucoup dans le ressenti qu'on a à la lecture d'un roman, ne s'improvise pas.
    Et ce qui me gêne encore plus, c'est que ça va au-delà ; j'ai l'impression que plus c'est lisse, neutre, mieux ça convient aux éditeurs. Pas de prise de risque, en somme.

    Je voulais d'ailleurs rebondir sur ta remarque "Les romans ado sont pour les ados" ; pour moi, l'adolescence est justement l'âge où tu testes les limites, où tu ressens les choses avec un peu plus d'intensité. La lecture peut être un moyen de flirter avec la transgression.
    Et donc, si on file à nos ados des lectures lénifiantes, moutonnantes, qui les confortent déjà dans un moule, avec des exemples de rébellion qui finalement prônent des valeurs convenues, sans remise en question, sans pousser à la réflexion, ben ils sont pas dans la merde pour plus tard. Déjà blasés, déjà éteints, sans stimuli, dans une uniformité de goût, de ton, d'histoires, je ne leur souhaite pas.

    Après, c'est évidemment lié à ce que représente la lecture pour moi : ça n'est pas juste une distraction pour moi, j'attends d'un livre qu'il me bouscule, qu'il me fasse réagir, réfléchir, qu'il mette par écrit ce que je n'aurais pas réussi à formuler, qu'il me touche d'une façon ou d'une autre. Pas tous les livres, mais ces derniers temps, je referme les romans en me disant "So what ? Quel est l'intérêt de ce texte ? J'ai déjà lu ça, et en beaucoup mieux", et ça finit par me les briser menues.

    Voilà. Comme d'hab, c'est super confus, décousu, abstrait et grossier.
    Tu peux me bannir de ton blog si tu veux.
    Amitiés.

  • Excusez-moi de ré-intervenir ici mais je trouve décidément ce débat passionnant...

    Ce que tu dis Radicale est très intéressant et même quelque peu angoissant pour quelqu'un comme moi qui lis très peu de romans dits "pour adolescents", ce qui m'empêche de me faire ma propre idée sur le sujet...

    J'aimerais pouvoir te contredire, en te citant des exemples de livres jeunesse/adolescents qui m'ont bousculée, mais les seuls titres que je trouve sont justement "Le passeur", les livres de Moka, de Marie-Aude Murail ("Oh boy!") ou de Robert Cormier ou même encore "Harry Potter", mais ce sont justement des livres sortis il y a plusieurs années, donc je ne démontre rien...

    Bref, je garde un œil sur ce message au cas où vous y repassiez..

  • Tu vouvoies Radicale? Oh là là ça me ferait presque peur. Est ce que je devrais, moi aussi? Ici, je ne vouvoie personne, dans la vie "réelle" c'est tout le contraire, j'adore vouvoyer les gens, je trouve ça... agréable.

  • Le conseil va se réunir pour le bannissement. Comme ils en ont pour un bout de temps, profitons-en pour bavarder.

    Tu penses que cette dégradation de l'offre est particulière à la litt jeunesse ou bien que tu la sens davantage là parce que c'est ton domaine d'expertise?

    Il y a quelques auteurs (je ne cite personne mais je pense qu'on tombera d'accord sur les noms) de littérature adulte qui sont réputés pour bâcler leurs bouquins, dénués de style, à la fréquence de deux par an. Des livres qui sont des "produits", grand public, jouant toujours sur les mêmes ficelles, sur les mêmes motifs.

    Mais c'est vrai que j'ai beau réfléchir, je n'arriverais pas à plus d'une dizaine de titres. Ce qui ne veut pas dire que le reste de la production est bonne, ou à mon goût.

    Je crois que c'est surtout une histoire de série. Il sort beaucoup beaucoup de longues sagas, en jeunesse, j'ai l'impression. Je dis ça, car je me tiens assez en retrait par rapport à ces livres là. Je connais de nom. J'explore quelques titres mais le courage me manque pour les chevaliers d'ambre, d'éméraude, de rubis, de chaipasquoi encore et autres volumes fantasy.

    Parce qu'il me manque justement ce petit truc décalé, intrigant, complexe. Voilà, c'est ça, j'aime quand c'est drôle, complexe, à double tranchant. J'aime la dérision, voire l'humour noir, le cynisme en gros tout ce qui correspond à ma vision du monde ou au contraire ce qui la remet en question, la secoue un peu: aucune chose ne possède une face unique et lisse.

    Je ne sais pas bien ce qu'est la lecture pour moi. Pas vraiment une distraction, je ne crois pas non plus. Suis comme toi, faut que ça me heurte. En bien ou en mal.

    Les rébellions à deux balles... je crois que la société est comme ça. On veut nous faire croire qu'on a de la marge, ,qu'on peut réagir. On ne fait que réagir dans le petit espace qu'on nous laisse pour ça.

  • Et toi tu ne connais plus mon nom, Sound ? Non je ne vouvoyais pas, évidemment, j'incluais simplement Radicale dans les personnes concernées par mon commentaire...

    Moi aussi j'aime beaucoup vouvoyer, et j'ai beaucoup de mal à tutoyer quelqu'un qui est beaucoup plus vieux que moi. Surtout quand il me dit "Tu peux me tutoyer tu sais", c'est vraiment une phrase "tue-le-tutoiement" je trouve...

  • Connaître ton nom? Dans quel sens? Ton vrai prénom? Si, pourquoi, tu voudrais que je l'emploie? Je n'oserais jamais briser un anonymat sans une permission en bonne et dûe forme.

    Ou bien c'est que je me suis trompée quelque part?

    Je vouvoie même les plus jeunes - sauf les gamins - et je me suis aperçue, même si je n'en dis rien, que plus une personne me plaît plus je mets de temps à la tutoyer. Mais il doit y avoir des exceptions.

    Sinon, ça n'a rien à voir mais que représente ton avatar, c'est trop petit pour voir. On dirait un nuage de smarties (ça existe encore les smarties?).

  • Mais non, mais tu m'as appelée "Radicale" c'est tout...

    Et justement concernant mon avatar, je me disais à l'instant qu'en fait on ne voit pas du tout ce que c'est donc je suis déçue... En fait, c'est un mobile en origami que l'on peut voir ici aussi :

    http://tickledpink.typepad.com/.a/6a00e54ef29f6888340120a8b34e14970b-800wi

    mais je crois que je vais changer du coup ! Parce qu'à l'époque où j'ai créé mon blog j'étais en pleine période origami et que j'aime bien ces mobiles, c'est onirique je trouve...

    Voilà !

  • Je ne trouve pas où.... Quand je te demande si tu la vouvoies?

    Zut, j'étais persuadée qu'il s'agissait d'une modélisation de chaîne ADN.

    J'ai perdu, alors? Ce sont les pliages qu'il faut réaliser par 1000 pour exaucer un voeu? J'ai jamais réussi à en finir un seul. Et mes voeux seraient si délirants que le prix dépasserait 1000 cocottes.

    C'est toi qui a réalisé le mobile??

  • Décidément je crois que la compréhension entre nos deux modes de pensée différents est compliqué... Je m'explique :

    J'ai dit : "Excusez-moi de ré-intervenir ici "

    Tu as répondu : "Tu vouvoies Radicale?" -> là j'ai mal compris, je croyais que tu disais "Tu vouvoies, Radicale ?", comme si tu t'étais trompée et que tu m'appelais Radicale...

    J'ai donc répondu (poussée par mon erreur de compréhension...) : "Et toi tu ne connais plus mon nom, Sound ? Non je ne vouvoyais pas..."

    Et tu as répondu : "Connaître ton nom?"

    Et là j'ai répondu : "Mais non, mais tu m'as appelée "Radicale" c'est tout..." car j'étais toujours dans l'erreur à ce moment-là...

    Et puis tu as enfin dit : "Je ne trouve pas où.... Quand je te demande si tu la vouvoies?" et c'est là que ça a fait tilt dans mon cerveau encore endormi mais qu'un bon thé est en train de réveiller... J'avais mal compris dès le début !

    Voilà voilà.. Bon j'arrête là sinon on va t'accuser de m'avoir soudoyée pour que j'allonge tes pages de commentaires !

    Et j'essaie de t'écrire un mail en réponse à notre fameux débat rapidement, mais je ne te promets rien car je ne suis pas là toute la semaine prochaine, et donc d'ici là j'ai plein de choses à préparer !

  • Des vacances (je fais dans la réponse sobre et concise, une fois n'est pas coutume) ?

  • Un voyage de classe ! (Moi aussi je fais dans le sobre)

  • Pour finir sur les romans ado : je pense que quand tu parles des séries, Sound, tu mets le doigt sur un point primordial. Parce qu'effectivement, une histoire avec de bonnes idées perd toute sa saveur à force d'être "délayée" sur 3, 4, 5 volumes de 350 pages, là où 200 pages auraient suffi. D'ailleurs, peut-être que si "Le passeur" avait été écrit récemment, il aurait été concerné par cette mode, et je pense que trainé sur 700 pages, j'aurais détesté le roman...

    Et sinon, vous pouvez me vouvoyez ou m'appeler "Ton altesse", peu importe.

    Bon week-end !

  • Je suis prête à monter une pétition anti-série à rallonge, Votre Altesse!

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