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Pédiatrie

  • Démons sur canapé

    non on ne prendra pas de hamsterSauveur et fils (T1) , Marie-Aude Murail

    J'avais été très touchée par Simple, sans chercher jamais ensuite à retourner vers cette autrice, très jeunesse. C'est un challenge qui m'y ramène, avec grand plaisir. Le duo du père, psychologue veuf nommé Sauveur et de son jeune fils, Lazare, fonctionne parfaitement et permet de contrer avec une grande habileté les lourdeurs des situations vécues dans le cabinet de consultation grâce à la naïveté et l'enthousiasme d'un garçon très dégourdi avec encore un pied dans l'enfance.

    On y aborde bon nombre de problèmes psy fréquents chez les enfants et ados, phobie scolaire, énurésie, scarification, difficultés consécutives à une recomposition familiale, mais on parle aussi beaucoup et avec justesse du racisme ordinaire.

    Mais il est tout autant question d'amour, d'amitié, de solidarité, d'empathie, de reconstruction, de pardon.

    J'ai tout trouvé parfait, adapté à un public adolescent (et à moi !).

    2e critique positive validée sans effort.

  • Tout petit tome, tome

    Petit palmarès des premières lectures hors imagiers. Quand je ne suis pas en train de confondre une chèvre et un mouton, je suis une redoutable critique d'ouvrages pour les petits. Bien obligée : il faut tous les relire 100 fois, autant bien les choisir !

    livres pour les petits,approuvé par les parents,delirium tremens écartéDoudou cherche bébé

    Je commence par mon préféré, rendu à la bibli cet aprem avec un petit pincement. Ce petit doudou tout rond attend tristement sur l'étagère d'une boutique, jusqu'à ce qu'un papa l'emporte pour l'offrir à son bébé.  Premiers regards échangés, round d'observation, crainte de ne pas être aimé et coup de foudre nocturne, doudou finit, soulagé, par trouver son bébé. Très simple, très tendre. Celui-ci, j'avais plus souvent envie de le lire que ma fille de l'entendre.

     

    livres pour les petits,approuvé par les parents,delirium tremens écartéUn livre

    Je constate que je suis toujours aussi impuissante  à transmettre mon enthousiasme. Me voici donc sur Skype, à essayer d'expliquer le concept d'un livre pour bébé à mon père (avec la vidéo et avec le livre, je précise).

    - Sur la première page, il y a un rond jaune et l'enfant doit appuyer dessus. Ensuite, page suivante, il y a deux ronds jaunes. Puis l'enfant appuie trois fois et hop, trois ronds. Un peu plus loin, on doit souffler, ou frotter, ou pencher le livre et à la page suivante par exemple les cercles ont glissé dans le coin de la page.
    - Je ne comprends pas. Comment ça marche ?
    -C'est à dire ?
    - C'est animé comment? ça bouge vraiment ?
    - Euh... bah... non. C'est un livre. C'est un peu comme... une B.D. ? Une image, du texte et l'image d'après montre ce qui s'est passé.
    (grand moment de solitude. ça me paraissait limpide à moi. )

    livres pour les petits,approuvé par les parents,delirium tremens écartéLa maison des bisous

    L'ours bleu fait le tour de sa maison, soulève avec l'enfant coussins et rideaux, ouvre le frigo et inspecte la baignoire à la recherche des meilleurs bisous. De la fourmi qui chatouille, au moustique qui pique, en ostracisant comme toujours ce pauvre crapaud sur des critères  physiques, la séance d'essayage conclura finalement qu'il n'y a rien de mieux que les bisous de papa et maman (parents qui sont pour une obscure raison cachés dans leur armoire). 

     

    livres pour les petits,approuvé par les parents,delirium tremens écartéPomelo grandit

    Sinon, dans le bac des albums pour les petits il y a aussi des... des choses... étranges. Et si vous pensez avoir un problème parce qu'un éléphant rose vous fait penser en priorité à une marque de bière, sachez que d'autres les ont vidées avant de se mettre au boulot. Voici donc une introduction à la philosophie métaphysique avec Pomelo, le petit éléphant rose. Vous le trouvez mimi ? Non ! Non il n'est pas mignon ! C'est un piège ! Au début on le prend en pitié, il s'interroge sur sa croissance, sur son avenir d'éléphant. Il sera grand mais grand comment ? Et qu'est que ça impliquera? Mais à la fin, il est carrément flippant, avec ses questions morbides ! Ajoutez les illustrations éméchées,  psychédéliques. Moi il me file la frousse ce livre, brrr....

    livres pour les petits, approuvé par les parents, delirium tremens écarté,

  • Louchébems doubles

    Finis les lerdemuches, Les mystères de Larispem : L'elixir ultime (T3)

    Déçue par la lenteur du deuxième tome, j'attendais celui-ci au tournant et ouufff, il est quasi à la hauteur du premier ! J'ai retrouvé le plaisir de suivre la mécanicienne (dans de biens mauvais draps), la bouchère qui fonce tête baissée pour l'aider et l'orphelin plein du sens du sacrifice.

    C'est tout à fait ce que j'aimais lire petite, c'est plein de rebondissements, de chouettes personnages et d'histoires étranges autour de ce fameux sang qui permet de soumettre la volonté d'autrui.

    Pas mal écrit du tout, comme les précédents.

     

  • Note de calcul

    problèmes, math, gueguenRésolution de problèmes arithmétiques, Kévin Gueguen

    J'ai l'envie d'enseigner qui me gratouille en ce moment et comme je ne dispose plus que d'un unique cobaye, je le bichonne. Ce petit est un calculeur fou... ça, pour calculer, il calcule. Et tout de tête. Et souvent plus vite que moi. Mais à tort et à travers, n'importe quel nombre du problème avec n'importe quel autre qui passe par là et qui a une bonne trogne. Le tout en nourrissant une sourde méfiance à l'égard de la soustraction... Alors, de préférence, dans le doute et par défaut, il additionne. Ce qui est malheureusement un peu trop monomaniaque pour le brillant destin que sa mère lui prépare.

    C'est en cherchant à l'aider que je suis tombée sur ce document*, assez intéressant pour que j'en lise un petit bout à chaque pause déjeuner. Pour vingt pages, vous n'en auriez pas entendu parler, mais avec plus de 400, je trouve qu'il mérite de figurer dans mes lectures de l'automne.

    L'auteur explique qu'il s'inspire d'une catégorisation précédemment effectuée par M. Vergnaud - travail que je ne connaissais pas - et qu'il apporte diverses modifications, commente, analyse afin de proposer une typologie des différents problèmes arithmétiques que les enfants sont amenés à rencontrer à l'école primaire.

    A l'exception de la catégorisation des problèmes et de toutes leurs déclinaisons possibles (vraiment utile) j'ai particulièrement apprécié ses positions pédagogiques. L'intérêt collatéral de l'étude est de coller une paire de baffes à quelques concepts à la mode et dont l'auteur démontre, études scientifiques à l'appui, que ça ne profite à personne. Par exemple le pseudo travail de groupe. Certes les îlots sont jolis, les élèves ont l'air de s'impliquer bien mieux qu'avec un cours magistral. Mais au final, seul celui qui a déjà tout compris bosse, le dernier du peloton se contente de noter la réponse sur sa propre feuille. En prennent aussi pour leur grade : la manie de vouloir que tout soit un jeu à l'école, les problèmes ouverts et le fait de laisser l'élève être un chercheur. Pour les mêmes raisons, ça ne profite qu'à l'enfant qui est déjà outillé et ça enterre les autres.

    L'auteur est sincèrement préoccupé de faire progresser les plus faibles. Pour eux, rien ne sert d'enchaîner des problèmes, d'en faire cinq, dix, ou cinquante. La progression sera minime. Il faut donner aux plus faibles les méthodes pour dégager les structures répétitives des problèmes. Apprendre à résoudre.

    Je renvoie à la page 231, qui chiffre (c'est la traduction d'une étude qui n'est pas la sienne) les bénéfices de toutes les modalités d'enseignement (en présence, à distance, sur ordi, en groupe, en coopération, en compétition,enchaîner les exercices, enseigner les méthodes, ...) afin d'en comparer les mérites. Sachant que selon l'âge, bien sûr, les modalités les plus adaptées ne sont pas les mêmes.

    L'idée est de bâtir une grammaire schématique pour identifier ces structures. Forme carrée pour les valeurs fixes, ronde pour les transformations etc. Je n'adhère pas à tout, j'ai fait quelques petites modifications perso, j'ai commencé à tester ça la semaine dernière, on verra bien !

    Sur ce, je retourne à ma lecture non moins passionnante et plus traditionnelle. Un bon roman S.F. qui est presque fini.

    *Le document (et les fichiers d'exercices pour les élèves) sont sous licence creative commons et donc accessibles librement sur ce site.

  • Sur un petit nuage

    terre de brumes cindy van wilder.jpgTerre de brume - Le sanctuaire des dieux, Cindy Van Wilder

    Nous sommes vraiment à la frontière de ce que je peux écrire ici... Pire que les auteur·es non-décédé·es, voici les auteur·es non-décédé·es qui échangent régulièrement avec une personne que je connais. Je me demande comment font les journalistes, les chroniqueurs d'émission, pour émettre un avis sur un bouquin dont ils rencontrent l'auteur·e... ça me paralyse et pourtant je ne la connais pas personnellement, je ne l'ai que croisée.

    Dans ces moments-là, je me sens hyper mal à l'idée de tous ces livres dont je me suis allègrement moquée sur ce blog. C'est quand même autre chose que de discuter d'un roman entre amis pendant un dîner. S'il y avait la moindre chance qu'un·e auteur·e me lise, j'édulcorerais tout, c'est évident.

    Bref (j'essaie d'user parcimonieusement du "bref", mais souvent, il s'impose).

    C'est un roman jeunesse. Il part donc avec un handicap. Mais c'est aussi l'auteure de La Lune est à nous, le roman le plus bienveillant et réconfortant de mon année... Jusqu'à un éventuel prochain roman contemporain queer-friendly, convenons ensemble que ses autres œuvres seront de toute façon moins à mon goût. Sur cette échelle secondaire, Terre de Brume arrive en tête, devant Memorex, que j'avais trouvé décevant.

    Je commence par les points positifs. C'est un univers très attirant, un imaginaire qui me parle. J'aime ce doux cataclysme qui prend la forme d'une épaisse nappe de brume venue recouvrir et empoisonner un monde entier, ne laissant que quelques survivants, sur des îlots émergés. L'image me plaît. Émotionnellement, c'est équilibré, c'est assez proche du conte dans la structure, avec ce motif des parents morts, disparus, ou non-mentionnés, qui  placent en quelque sorte les deux héroïnes à un point de départ.

    Ce sont deux jeunes femmes, affirmées, audacieuses, indépendantes et complémentaires puisque l'une pratique la magie de l'eau, l'autre celle du feu. Au départ elles ne se connaissent pas mais des créatures qui émergent de la brume vont les faire converger l'une vers l'autre.
    Le symbole de la réunion de ces deux éléments suffit à démontrer que ça n'est pas que mon imagination: il se dégage des scènes où elles se battent ensemble une forme de sensualité plus ou moins explicite qui est très agréable.

    J'en connais (au moins une, mais qui milite pour dix) qui souhaitent qu'une romance se déclenche entre les deux héroïnes dans le volume suivant et je reconnais que... moi-même... quand je m'autorise... C'est que j'ai un faible pour les scènes de premier baiser. Et encore plus pour toute la tension qui précède cet instant où l'on sait que ça va arriver. Un premier baiser réussi et mon cœur est conquis à tout jamais. Qu'on se le tienne pour dit.

    Finalement, ma seule critique*, c'est que c'est de la fantasy jeunesse et que ce n'est pas mon genre favori. J'ai un peu trop d'attentes, ça me semble souvent manquer de complexité, de densité. Je suis chiante, je sais. Mais je ne peux pas retrouver mon regard d'enfant. J'en suis incapable. Quelqu'un a le mode d'emploi ?

    Je lirai bien sûr avec plaisir le tome 2 mais si elles finissent l'une ou l'autre avec un jeune homme... :(

     

    * Ah et aussi le choix de l'alternance des points de vue, un coup une fille, un coup l'autre, à la première personne. Il faut que je creuse la question, mais je dois aussi avoir un problème avec les récits à la première personne.