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  • La serpe Jaenada

    La_Serpe.jpgLa serpe, Philippe Jaenada

    Un titre étrangement sobre au regard de la personnalité de l'auteur, ou du moins de l'image que je m'en suis faite. La serpe est une contre-enquête qui s'intéresse à de vieux meurtres (1941), ceux de Georges Girard, de sa sœur et de leur bonne dans leur domaine familial en Dordogne. Meurtres qui ont immédiatement été imputés au fils de Georges, Henri, pas tout à fait un inconnu : il est l'auteur, sous le pseudonyme de Georges Arnaud, du Salaire de la peur.

    Un avis succinct : habilement construit, enquête intéressante, mais trop long, trop bavard.

    Toute la première partie, qui nous présente le gars depuis les drames de sa tendre enfance pour arriver (quand on désespère d'y arriver) au moment des meurtres, est solidement documentée. Les preuves sont innombrables, Henri est odieux avec son père, odieux avec sa tante, ça fait 20 ans qu'il les dépouille. Les preuves sur la scène de crime sont pires qu'accablantes, au matin de la découverte des corps par lui-même, il se promène dans le château, il propose des clopes aux flics, joue du piano, il était seul enfermé à l'intérieur, le maquillage en cambriolage est risible etc etc. Je n'ai même pas douté de sa culpabilité. Arrive alors le récit du procès, une mascarade, un juge arriviste qui se déclare dès le départ en faveur de l'accusé... 

    Toute l'adresse de l'ouvrage réside dans le basculement qui s'opère, dans une seconde partie, à partir pourtant des mêmes citations des dossiers, des mêmes témoignages, mais placés sous un éclairage différent et d'un coup, nos conclusions ne sont plus les mêmes. C'était très habile, ça donne une idée de ce que peut être un procès, quand on prend le temps d'écouter les deux parties. 

    Par contre bon sang que c'est long... mais long... Et puis l'auteur se promène là-dedans, dans le récit, partout comme chez lui, il fait le pitre, avec ses anecdotes personnelles (sa femme, son petit déjeuner, ses clichés sur la province, la découverte par son fils adolescent du thermomètre rectal). C'est marrant, dans un groupe, un boute-en-train. Sauf que là, il est tout seul dans le groupe et à force, c'est un peu usant. 

    Rhââ, ça m'agace, parce que peut-être bien que ça n'aurait pas été si habilement ficelé avec moitié moins de pages et que ce ton de petit comique apporte effectivement quelque chose. 

    Lien permanent Catégories : Médecine générale 1 commentaire
  • Rien n'arrive par hasard

    coe.png2j%27aime.jpgTestament à l'anglaise, Jonathan Coe

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    Avis chrono'

    4e roman de Jonathan Coe et nouveau coup de coeur... ça commence à devenir une habitude. Je reste muette d'admiration, à la fois devant la qualité d'écriture - on sent que l'auteur s'éclate à chaque page - l'impressionnante trame satirique qui me laisse déprimée devant l'étendue de mon ignorance et fascinée par cette structure en toile d'araignée qui soutient tout le récit. Sur moi, le piège a fonctionné!

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    "Il en restera un live à scandale, au ton fielleux et vindicatif, manifestement écrit dans un esprit de malveillance, et même parfois... vous me permettrez de le dire... empreint de futilité.
    Je poussai un soupir de soulagement
    - Donc, vous allez le publier?
    - Je pense."

    Plus le temps passe et plus j'ai l'impression de me répéter sur ces pages. Ou bien c'est une bonne nouvelle - je suis parvenue à identifier exactement ce que j'aime dans un roman -  ou bien c'en est une mauvaise - je radote - ou pire - je suis incapable de me renouveler.

    Mais si explorer de nouveaux horizons littéraires signifie m'extasier devant des thrillers qui confondent scénarios de films à gros budget et écriture de qualité... je dois pouvoir supporter de me répéter encore quelques dizaines de fois.

    J'ai tout aimé dans ce roman, qui ne peut être qualifié de  "policier" et pourtant... pourtant tout y est minutieusement réfléchi et calculé, de la première ligne à la dernière.

    1271551427.jpgDégager un pan de mur de deux mètres de large. Y coller des dizaines de feuilles de papier, des post-it, un pour chaque personnage. Prévoir sur le côté un calendrier géant afin d'y reporter les dates importantes, de 1942 à 1991. Puis agencer, relier, tracer des traits sur l'ensemble de cet édifice. Faire apparaître la toile très serrée et dense des correspondances et des échos.

    Enfin, photographier.

    Voilà ce que j'aurais dû faire (et ce que je ferai un jour, si je le relis, ce dont je suis quasi certaine, parce que ce volume est à moi, rien qu'à moi, pas à la bibliothèque, non, il est à moi. C'est un cadeau.) pour pouvoir vous montrer la prouesse technique qu'a dû représenter l'écriture d'un tel roman.

    En 1942, l'un des frères de la puissante famille Winshaw, engagé dans le conflit contre l'allemagne, meurt en mission. Rapidement sa soeur Tabitha émet l'hypothèse d'une trahison élaborée par un autre membre de la famille. Mais taxée de folie, celle-ci est aussitôt expédiée dans un asile. Pourtant, cet évènement, minuscule racine, ne cessera d'étendre ses ramifications sur les cinquante années à venir, jusqu'à atteindre Michael, jeune écrivain dépressif chargé par Tabitha de rédiger l'histoire des Winshaw.

    En suivant l'évolution du jeune homme, nous découvrons touche par touche toute la famille, car tout est lié. Pas une phrase du récit ne semble être là par hasard. Elle trouve dans le chapitre suivant, ou bien 200 pages plus loin, une explication, une raison d'être. Les personnages qui ne font que traverser ici sont ailleurs en plein sous le feu des projecteurs. Un film vu  par un petit garçon frustré, un détective  pervers, des lettres délirantes, des élevages de poulets... Des centaines de détails plein d'humour  mais si disparates... qui tous cependant participent à une même logique des faits... Quel supplice pour ma mémoire!

    Ce roman est un petit bijou d'humour noir, il tombe sur tous les travers de la société anglaise, incarnés par chacun des membres (plus immonde et secs de coeur les uns que les autres) de la famille. Verni intellectuel de la journaliste qui écrirait n'importe quoi du moment que ça fait vendre, traitement inhumain des animaux destinés à l'industrie alimentaire, montages financiers destinés à financer les ventes d'armes à Saddam Hussein, politiciens véreux, sans morale, dégradation du système de santé...

    J'ai bien senti que je ne saisissais pas toutes les allusions politiques - il ne faut pas trop m'en demander non plus - mais la satire est un des points forts du roman et elle décape... ! Tout y passe, mais , ce qui est plus incroyable, sans jamais nous écarter une seule seconde de Michael.

    Voilà, je l'ai redis: j'aime quand un roman ressemble de loin à un patchwork et que de près, il est impossible de mettre en défaut la cohérence parfaite de l'ensemble.

     

    1590023268.jpg10/10 pour cette première lecture estivale, qui me fait de plus gagner un point dans le SUMMER PAL Challenge. Il me reste: 87  86 romans à lire. Mon étagère ne doit pas encore se sentir soulagée, mais c'est un premier pas.

     

    Rappel: Un point sur le challenge Jonathan Coe à  cet endroit!

    J'ai un retard monstre (il était prévu pour février...) mais l'échéance finale au 1er novembre me laisse un maigre espoir de me rattraper!

    Un livre qui me correspondait parfaitement. Un grand merci.

    Lien permanent Catégories : Urgences 4 commentaires
  • Tu caches quoi sous ta serviette?

    Je prends un épouvantable retard dans mes chroniques! Quelques préoccupations domestiques mineures dont vous ne tarderez pas à m'entendre parler!

    J'ai terminé depuis une semaine le 2e pack vacances (4 livres!) et je vous écris ça dans les prochains jours. Le dernier pack pour cette année vient d'être ouvert. Trois pavés. Nous voilà bien.

    En attendant, une promesse est une promesse: voici venue l'heure de vous soumettre l'enquête d'été du Dr Sound et de son assistant.

    Sous les serviettes de plage piscine des vacanciers!

    Rien de lubrique là dedans (tellement pas mon genre, hein?). On est homme de science jusqu'au fond des piscines de Savoie ou on ne l'est pas! Une question travaillait depuis des semaines le doc' Sound: mais que lisent donc les estivants qui ne vont pas à la mer (car c'est bien connu, il existe une littérature de plage) et grimpent dans les montagnes?

    Comme rien ne nous effraie à Tale me more, nous avons entrepris de reluquer sans aucune discrétion chez les uns et les autres. Le doc étant myope comme une taupe, un assistant, très enthousiaste, s'est révélé nécessaire pour gérer les cas difficiles (= distants de plus de 20cm. Et comme il est délicat de s'allonger sur la serviette d'un inconnu et de prendre son livre... Un assistant à plein temps. Tout l'art est de savoir déléguer. Il me reste quand même à écrire le compte-rendu!).

    Pour que la parfaite connaissance des habitudes de lecture des autres homo sapiens, remède à l'efficacité prouvée contre les complexes littéraires, puisse profiter à tous, nous dévoilons en exclusivité quelques-unes de nos méthodes d'approche dignes d'un commando des forces spéciales.

    . L' Encyclopédique: reconnaître de loin les couvertures des livres et auteurs à la mode. Difficile encore cette année? Talememore est là pour ça. Travaillez plus, pour récolter plus l'année prochaine!

    Méthode qui prive malheureusement d'une bonne partie du frisson de la chasse.

    . Le Saute-mouton: consiste à changer fréquemment de fauteuil de piscine, prétendument pour passer du soleil à l'ombre ou vice versa, mais toujours en venant se placer à côté d'un lecteur ou d'une lectrice.

    . Le Vous-habitez-chez-vos-parents: Méthode directe qui consiste à demander poliment à votre voisin ce qu'il lit et si c'est intéressant. Réservé aux bilingues accomplis et à ceux qui ne connaissent pas la timidité. Vous comprendrez pourquoi cette technique n'a pas été testée par notre équipe.

    . Le Tour de chauffe: variante du saute-mouton, mais qui ne fonctionne qu'une fois par jour, à l'arrivée. Faire deux fois le tour de la piscine avant de se poser quelque part. Inconvénient: regard en biais et marche lente ne compensent pas l'obligation de saisir les titres à la volée. Inefficace pour les titres en néerlandais.

    . Le Je-ne-sais-pas-nager: méthode simple si vous ne craignez pas qu'une âme charitable vienne vous prêter les brassards orange fluo de son gamin. Longer le bassin en restant fermement accroché au bord et faire de fréquentes pauses respiration en face de chaque bouquin. Position idéale quand un lecteur stupide n'a pas sa main en plein sur le titre. Eviter les regards trop insistants qui dans cette position pourraient prêter à confusion. L'idéal: une petite conversation avec votre assistant, l'un dos au lecteur, l'autre de face. Pour les malins: de face, celui des deux qui voit clair.

    Astuces finales (c'est là qu'intervient le talent): Disposer d'une solide mémoire car ne faire qu'entrer et sortir de l'eau attirerait par trop l'attention. Veiller à la posture lors du retour à la serviette afin d'éviter de s'égoutter sur le calepin et d'effacer ainsi le butin.

     

    Enfin... les résultats!

    La palme sans conteste et sans surprise à Twilight, tube littéraire de l'été, dans toutes les langues, avec un léger avantage pour le tome 3, sortie ciné oblige.

    Ensuite viennent les thrillers/policiers:

    Code to zero (Code zéro), Ken Follett

    Le complot Machiavel , Allan Folsom

    Sluipschutter, Lee Child. Version néerlandaise de... ?

    Un classique, quand même, pour une jeune fille:

    Les hauts de Hurle-Vent, Emilie Brontë

    Les plus sérieux (100% d'hommes, si si, soyons honnête, il faut le dire) se tournent vers:

    Emile, de Rousseau ou

    Gargantua, Rabelais

    Du contemporain:

    Half a Yellow Sun (L'autre moitié du soleil), Chimanada Ngozi Adichie, littérature africaine.

    The right attitude to rain (Une question d'attitude ), Alexander McCall Smith, troisième tome d'une série qui a l'air sympa.

    Quitter le monde, Douglas Kennedy

    Du léger, bien sûr:

    Karen McCombie. Je n'ai pas le titre mais ça avait l'air très léger.

    Le premier jour, Marc Lévy.

    L'accro au shopping, Kinsella – Presque aussi populaire que Twilight. Vu en toutes langues aussi.

    Pretty bad things, C.J. Skuse

    Mais aussi pas mal d'essais, biographies and co:

    Sniper one, Dan Mills.

    The reason for God, Timothy Keller

    La proie, Martine Ayotte une histoire de sévices sur une enfant. Génial pour les vacances.

    Alone in Berlin, Hans Fallada. Sur la résistance allemande contre le nazisme.

    Et des titres pas possibles, quel boulot pour les déchiffrer et les retenir!

    Are These My Basoomas I See Before Me? , Louise Rennison. Ce titre (et la couverture) sentait la litt pour filles à 200m voici la traduction française: Bouquet final en forme d'hilaritude. Une série, encore.

     

    A vous d'enquêter! Talememore propose à ses lecteurs de participer (je rappelle: savoir déléguer)

    Ici, les livres mystérieux, qu'aucune recherche ne nous permet encore d'identifier formellement:

    The Black Year, auteur ??

    Nelbo Frelseren … oui, c'est tout ce que j'ai... avec o barré dans nelbo et petit rond au dessus du e que je ne sais pas taper... Titre ou auteur? Pfff... je vais pas vous aider quand même.

    Zo god? Ou 20 god? Ou autre... là c'est l'écriture de l'assistant... je ne peux rien faire...

    Sandor Marai (hongrois) et Jodi Picoult. Ceux-là, je n'ai que l'auteur... Devinez les titres vus au bord de ma piscine! Sachant que je ne me souviens plus des couvertures...

    Lien permanent Catégories : Laboratoire 4 commentaires