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  • L'homme qui s'est taillé un royaume

    roi_kahel_monenembo.jpg Le roi de Kahel, Tierno Monénembo

    L'aventure continue... Mais l'étiquette a été bien mal choisie car il s'agit surtout de romans historiques. Ici, une biographie romancée qui prend pour cadre l'Afrique des années 1880.

    Aimé Victor Olivier, vicomte de Sanderval, est un français fortuné, issu d'une lignée d'inventeurs et d'industriels. Depuis tout petit, il ne rêve que d'une chose: partir en Afrique, au Fouta-Djalon (actuelle Guinée), se faire connaître du peuple Peul et tenter d'obtenir des terres pour fonder son propre royaume.

    Sacré bouquin... Très étrange plongée dans l'histoire coloniale, à l'opposé de ce que je pouvais attendre. Peut-être parce que nous sommes juste avant la fièvre coloniale européenne, à l'époque de la création du premier ministère des colonies. Tout ceci est très bien rendu dans le livre. Au début, Sanderval est pris pour un fou et personne ne s'occupe vraiment de ses expéditions, on lui rit au nez dans les cabinets ministériels. Quelques dizaines d'années plus tard, les enjeux économiques et politiques s'en mêlent. La région est alors convoitée aussi bien par les Français que par les Anglais. Sanderval, qui oeuvre davantage pour son compte que pour la France devient un gêneur, puis un paria et les journaux européens ne parlent plus que de son Fouta-Djalon.

    Passionnant pour qui veut découvrir l'Afrique, les Peuls, l'histoire de la colonisation.

    J'ai surtout été emballée par le personnage, un doux dingue qui n'abandonne jamais, avec des idées fixes qui semblent trop grandes pour lui et pourtant... Je trouve que ça fait rêver, un homme tout seul qui décide d'aller se creuser une petite place à lui. J'aime l'ambition et les paris un peu fous. 

    Je n'avais jamais entendu parler de lui, mais je retiendrai son nom.

    Bref, que du bon dans ce roman.

    Sauf qu'au final, l'aspect romancé est presque inexistant, ce qui peut peser, parfois. Le roi de Kahel relève davantage du livre d'histoire et n'essaie même pas de faire illusion avec son abondance de repères chronologiques, historiques, etc...

    Un livre sage, donc, qui sent la rentrée à des kilomètres!


    Ne perdons pas le fil...

    Dans le pack il y avait aussi Chirurgien de la Flibuste et Anita (en cours de lecture depuis trois semaines au moins... je n'en viendrai pas à bout sans encouragements!!)

     

  • Anniversaire Talememore! Déjà 6 mois

    Impression de plus en plus nette que mon complexe littéraire a pris un tournant. J'ai pris le temps d'y réfléchir en vacances (c'est plus facile quand je ne suis pas scotchée à jouer compulsivement sur internet) et je suis parvenue à la conclusion que mon problème ne concernait pas seulement la lecture mais aussi l'écriture, abandonnée il y a bien des années, lorsque j'ai compris que je n'aurais jamais le « déclic » et qu'aimer ne suffit pas toujours.

    Je me suis sentie assez coupable à l'ouverture de ce blog. Je trouvais ma démarche égocentrique, la lecture n'étant au fond qu'un prétexte pour parler de moi. Je suis presque née avec un clavier sous les doigts. Je n'en ai pas fait mon métier par peur d'y abîmer ma passion. Je n'ai jamais eu le contact facile. Je me sens souvent isolée. J'ai su parfois profiter de l'anonymat qu'offre internet. De sa force désinhibitrice.

    Mais je n'ai aucune vénération pour ce pouvoir là. Le sentiment d'impunité sur la toile, de même que celui de sécurité, est un leurre. Même un simple blog lecture est une porte ouverte sur ma vie privée. J'ose m'avouer que c'est aussi ce que j'aime dans ce genre d'écriture. Mais je n'en retire qu'un ersatz de plaisir.

    Chaque article terminé est un rappel: j'écris ici car il n'y a pas d'espace dans ma vie pour parler de mes lectures. Pas d'oreille pour cela.

    Très peu de temps après la naissance de ce blog, je me suis retrouvée à en discuter avec une collègue qui en connaissait l'existence, qui m'a avoué être passée sur mes pages. J'eus l'imprudence de lui dire, sans méchanceté aucune mais avec maladresse sans doute, que j'échangerais volontiers ses visites sur mon blog contre un bonjour régulier de sa part ou une conversation sur nos lectures respectives.

    Ce à quoi elle a répondu que non. Et que si je n'étais pas contente, je pouvais toujours refaire un autre blog ailleurs, et ne pas lui en communiquer l'adresse. J'ai été blessée. Pas tant de son dédain car j'ai eu le temps de l'observer, au naturel, c'est une force brute, imprévisible, spontanée qui me ressemble beaucoup. Blessée plutôt par ce renvoi au virtuel comme s'il devait, pour les filles comme moi, constituer une panacée universelle. Suffire.

    Six mois que le Dr Sound m'aide à m'interroger non seulement sur mes lectures mais aussi sur l'écriture, qui dans ma vie n'est pas ce qu'elle devrait être. Du pain sur la planche, donc, encore. Comme pour un livre, je ne connais pas la fin. Ne sais même pas laquelle souhaiter.

    . Parvenir à m'épanouir ici sans complexe mais virtuellement?

    . Ou trouver une façon d'assouvir ma passion pour la lecture, l'écriture et surtout les rencontres, les échanges, loin de mon écran et voir les pages de ce blog se refermer?

    Faut-il choisir? Comme dans la chanson, je veux tout!

    En attendant, je remercie tout ceux, anonymes ou non, ceux dont je connais le visage, ceux dont j'ignore le nom, hôtes réguliers ou de passage. Un grand merci à mes lectrices belges et canadiennes. Un petit coucou à celui ou celle qui a laissé son lien et son e-mail en chinois ou en japonais mais euh... rien compris par contre... (C'est par ici pour les traducteurs en herbe).

    Et bien sûr, un bisou à Mr Canapé, qui vient régulièrement nous déposer ses liens publicitaires!

     

    Merci à ceux qui sont là.

  • Refaire sa vie... après la mort!

    maudit_karma_safier.jpgMaudit Karma, David Safier

    Pour la première fois sur Talememore, un compte rendu de lecture rédigé à quatre mains (et sur quatre semaines me souffle une mauvaise langue...).

    Car voyez vous, à la maison, en plus de nos lectures individuelles - parfois partagées quand un livre passe d'une PAL à une autre - nous pratiquons la lecture-duo.

    C'est à dire, très simplement, que je lis à haute voix le soir pour Amour, qui suit attentivement l'air de rien et me reprend dès que j'écorche un mot, quand le sommeil ne vient pas l'assommer dès la cinquième ligne.

    Mais avec l'habitude, j'ai trouvé tout un tas de petits trucs qui permettent de maintenir son attention, histoire de faire durer le plaisir. (Raclements de gorge, chatouilles, chasse aux moustiques imaginaires...)

    En général, ces lectures, qui s'étalent sur plusieurs mois, n'apparaissent pas sur mon petit cahier, ni sur le blog car ce sont des relectures de mes livres favoris.

    Mais pour la première fois (couple qui dure oblige) nous avons choisi un livre inédit pour nous deux!

    A cette occasion, nous tentons un billet commun bicolore.

    Amour (il faut vraiment que je te trouve un autre nom... pas facile) & Moi

     

    Extraits des travaux préparatoires

    Bon. C'est moi qui tape. Toi tu parles.

    Pourquoi pas l'inverse?

    Parce qu'à deux, j'ai plus rien à dire.

    Moi non plus…

    Hum... je sens que ça va être compliqué...

     

    C'est qui ton personnage préféré?

    Casanova.

    Pourquoi?

    Je sais pas. Il est marrant.

    Tu peux développer?

    Non.

    T'exagères!

    Et toi?

    (soupir).

     

    Tu veux pas qu'on fasse ça un autre soir? Demain? D'accord (daté du 04 août)

     

    Notre synthèse!

    Ça parle de...

    Kim Lange. Une présentatrice tv. Une égoïste, il n'y a qu'elle qui compte dans sa vie, elle va mourir jeune accidentellement et se réincarner en différents animaux. Bouddha tente de l'aider à s'améliorer au fur et à mesure.

    C'est un personnage principal assez antipathique. Il est difficile de s'identifier à elle. Je suis loin d'être une grande moralisatrice, mais je n'ai pas réussi à lui trouver de circonstances atténuantes. Elle a été nulle pendant sa vie. Limite, fourmi, c'est un cadeau comme 1ere réincarnation.

    Nos personnages secondaires préférés.

    Kim ne fait pas le roman à elle seule, bien au contraire! Dans mon top, je place Casanova. Au début (j'ai honte, mais j'avoue), j'ai cru que les notes de bas de page faisaient référence aux véritables Mémoires de Casanova... Il m'a fallu un petit temps pour m'apercevoir que c'était complètement délirant!

    Quoi? J'ai rien dit. (air innocent)(et petit sourire en coin!)

    Ouaip... ça vaut mieux.

    J'ai bien aimé Petit Couvercle, j'ai trouvé ça sympa comme appellation. Il était touchant comme gars. Casanova, sinon, aussi. Il est un peu casse-cou. Il fait des super plongeons et « pas grave si je meurs je me réincarnerai pour la 'chais pas combien de fois ».

    ça me rappelle les hamsters. Ils étaient mignons aussi.

    Faut que tu parles de l'autre, là, la Nina.

    Fais-le, je suis encore en colère! Difficile de ne pas penser à la fin et je ne veux pas trop en dire.

    C'est une amie de Kim Lange. Au début on sent qu'elle a toujours aimé Alex, elle se rapproche de lui et Kim, jalouse, essaie de s'interposer. En fourmi, en Hamster, en chien...

    Une amie? Ce n'est pas une collègue rivale? Je ne crois pas... (c'est Sound qui va chercher le livre. J'en profite pour piquer un peu le clavier^^). Page 30. En effet, c'est une ancienne amie.

    Ha! Je le savais!

    Pour la peine je vais chercher le dessert. Pas touche mon pc!

    J'ai oublié Bouddha! Il est excellent, lui, avec sa fichue lumière chaude et enveloppante! Comique de répétition. Banal mais toujours efficace.

    Notre avis.

    C'était plutôt amusant. La fin était un peu bizarre pour le coup. Je ne sais pas si on a vraiment rigolé.

    On a eu des fous rires?

    Non... pas vraiment. Plutôt des sourires.

    En même temps c'est quoi le dernier livre qui nous a fait vraiment rire?

    Des terroristes arabes!! (en coeur et en agitant les bras au dessus de la tête)*

    Pour ma part,  j'ai bien aimé,sans plus. La fin, je ne supporte pas, et ça m'énerve de ne pas pouvoir dire pourquoi sans en dévoiler trop. C'est à la fois bien et... pas moral. Même pas du point de vue de ma morale à moi, c'est dire! J'ai quand même été un peu déçue, je m'attendais à plus drôle (et je voulais valider mon challenge rubrique « rire »...encore raté).

    C'est pas avec le nouveau que ça va s'arranger. On s'ennuie, on n'en est qu'à la 20e page sur 600!

    (* Note aux spectateurs de notre débat: avant de devenir un délire récurrent entre nous, c'est une référence au personnage de Chester Pinyon, dans mon thriller préféré, L'ange du cauchemar de Jim Starlin et Daina Graziunas que j'ai fait découvrir à mon Amour lors d'une précédente lecture duo

     

    Dernier mot par Sound (qui aime avoir le dernier mot)

    C'est un peu hors sujet, mais j'ai bien aimé le passage avec le coeur qui bat. Parce que tu sais que je déteste lire les bruits, les onomatopées, et que tu as fait les « boum boum » à ma place sur plusieurs pages! Quel dévouement!

  • Le temps des cerises

    Blue_cerises_saison1.jpgBlue cerises, saison 1.

    Enfin j'ai réussi à attraper à la médiathèque le livre qui me manquait (Amos) et enfin j'inaugure la section littérature jeunesse.

    Coup de coeur de ma part pour cette série originale, découverte sur un autre blog!

    Le principe? Quatre volumes par saison, chacun écrit par un auteur différent et centré sur l'un des ados de la bande des Blue Cerises.

    Le must... à l'intérieur de chaque saison, on peut les lire dans n'importe quel ordre!

    Car chaque histoire est indépendante des autres (avec un mystérieux fil rouge, autour du personnage d'Olivia dont on ne sait pas grand chose à la fin de la saison 1) même si on retrouve d'un livre à l'autre des éléments communs aux quatre amis, qui assurent la cohérence et permettent de se repérer chronologiquement. La fête chez l'un, le jour de la sortie cinéma, etc... Selon l'ordre choisi pour la lecture, certaines allusions sont immédiatement compréhensibles, les autres aiguisent la curiosité.

    J'ai commencé par Zik, qui aime se promener sur les toits et va faire une étrange rencontre. Ensuite, Satya et son inconnue qui laisse d'énigmatiques messages à l'allure de chasse aux trésors. Puis Violette, en vacances chez son grand-oncle (je n'ai pas beaucoup aimé celui-ci). Et enfin, Amos, qui est homo, fait du tir à l'arc et dont la famille subit un harcèlement téléphonique.

    Seul bémol... ces livres sont minuscules! Tout petit format, une cinquantaine de pages à peine! Attendre des mois pour pouvoir emprunter 30mn de lecture, c'est un scandale!

    A suivre, bien sûr, en saison 2 et 3.

  • Mille millions de mille milliard de mille abordages!

    Chirurgien_flibuste_isaure_saint_pierre.jpgChirurgien de la Flibuste, Isaure de Saint Pierre

    Moussaillons, voici un livre qui fleure bon les embruns, la poudre à canon et l'aventure! C'est même ce mot qui était collé sur l'étiquette de mon troisième pack vacances. Le dernier malheureusement, il faudra attendre l'année prochaine et espérer un renouvellement de l'opération.

    Une photo, à nouveau, dans celui-ci, mais j'aurais pu m'en passer. Un gros plan sur la poche de jean' d'un homme, avec cartouchière à la ceinture et en bonus deux tiers d'un vilain avant-bras poilu...

    Je n'ai pas sauté d'enthousiasme en voyant les trois titres, inconnus de moi, ou en lisant les résumés, mais ce Chirurgien de la Flibuste s'est avéré plaisant, même si faute de temps, j'ai dû en hacher menu la lecture.

    L'histoire s'inspire d'un personnage réel, celui d'Alexandre Olivier Oexmelin, jeune protestant sous le règne de Louis XIV qui s'embarqua pour les Caraïbes avant de devenir chirurgien dans la « flibuste ». Il publia une Histoire des avanturiers flibustiers qui se sont signalez dans les Indes, contenant ce qu'ils ont fait de plus remarquables depuis vingt années, dans laquelle il relatait ses voyages, en y mêlant des considérations sur les moeurs des indiens, le climat, la végétation. L'auteur du Chirurgien s'en est largement inspiré, nous dit-on dans le prologue.

    Ce sont de petites choses qui m'ont séduite. D'abord l'aspect « pédagogique », (je sais, ça marche à tous les coups, me séduire est un jeu d'enfant). Ainsi j'ai appris qu'à cette époque, la distinction entre les pirates, qui oeuvrent pour leur propre compte et les corsaires, au service d'un état, n'existait pas encore.

    Ensuite, la mer me manque, c'est un fait, je dois me retenir pour ne pas repartir vadrouiller en Bretagne. J'ai pourtant été très étonnée: les combats qui envahissent assez logiquement l'intrigue, non sans quelque lassitude de ma part, sont majoritairement terrestres. Les alliances entre français et anglais pour courir sus à l'espagnol se finissant toujours d'une façon ou d'une autre par un footing marécageux au milieu des crocodiles, l'assaut d'une ville par une grand-porte mal défendue et le viol de quelques religieuses entre les mondanités habituelles: ennemis auxquels il faut « donner la gêne » (pratique fort bien décrite dans le roman, qui consiste à délier des langues en arrachant des bras. L'anatomie, c'est décidément très curieux).

    Cet Alexandre est un personnage fascinant. Au début, je pensais qu'il relaterait les choses de l'extérieur, du fait de son métier. Mais pas du tout. C'était un combattant, au même titre que les autres. Il faisait sa part d'abattage, puis rafistolait ensuite les blessés. Lui même, dans le roman, s'interroge sur ce double emploi paradoxal. Il est aussi présenté comme un précurseur en matière de droits de l'homme. Les amateurs trouveront de belles pages sur la condition des esclaves.

    « Elle dit comment les négriers l'ont traquée dans son village. Comment ils ont tué son père et violé sa mère. Ce sort lui a été épargné parce qu'une vierge vaut cher sur le marché des esclaves. »

    Le tout m'a délicieusement rappelé les romans d'aventures que je lisais plus jeune. C'est un genre que j'ai déserté (un peu comme tout le monde, non?) en vieillissant. Ah, pourtant... Le capitaine Corcoran et son tigre! Robinson Crusoé! Le comte de Monte-Christo! Et l'appel de la forêt!

    J'en m'en souviens mieux que de certains livres lus il n'y a pas deux ans!

    Je ne le fais pas souvent, parce que j'ai toujours peur de dire une bêtise, je ne suis pas douée pour les rapprochements entre divers livres, mais j'en profite pour recommander Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil, par Jean de Léry. Lu pour la fac et adoré!

    Sur ce, je m'en vais voguer vers de nouvelles contrées, cap sur l'Afrique à nouveau, celle de 1880 avec Le roi de Kahel, de Tierno Monénembo. Larguez les amarres. Enfin... demain matin. Je vais relâcher dans mon lit avant.