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chirurgien de la flibuste

  • Mille millions de mille milliard de mille abordages!

    Chirurgien_flibuste_isaure_saint_pierre.jpgChirurgien de la Flibuste, Isaure de Saint Pierre

    Moussaillons, voici un livre qui fleure bon les embruns, la poudre à canon et l'aventure! C'est même ce mot qui était collé sur l'étiquette de mon troisième pack vacances. Le dernier malheureusement, il faudra attendre l'année prochaine et espérer un renouvellement de l'opération.

    Une photo, à nouveau, dans celui-ci, mais j'aurais pu m'en passer. Un gros plan sur la poche de jean' d'un homme, avec cartouchière à la ceinture et en bonus deux tiers d'un vilain avant-bras poilu...

    Je n'ai pas sauté d'enthousiasme en voyant les trois titres, inconnus de moi, ou en lisant les résumés, mais ce Chirurgien de la Flibuste s'est avéré plaisant, même si faute de temps, j'ai dû en hacher menu la lecture.

    L'histoire s'inspire d'un personnage réel, celui d'Alexandre Olivier Oexmelin, jeune protestant sous le règne de Louis XIV qui s'embarqua pour les Caraïbes avant de devenir chirurgien dans la « flibuste ». Il publia une Histoire des avanturiers flibustiers qui se sont signalez dans les Indes, contenant ce qu'ils ont fait de plus remarquables depuis vingt années, dans laquelle il relatait ses voyages, en y mêlant des considérations sur les moeurs des indiens, le climat, la végétation. L'auteur du Chirurgien s'en est largement inspiré, nous dit-on dans le prologue.

    Ce sont de petites choses qui m'ont séduite. D'abord l'aspect « pédagogique », (je sais, ça marche à tous les coups, me séduire est un jeu d'enfant). Ainsi j'ai appris qu'à cette époque, la distinction entre les pirates, qui oeuvrent pour leur propre compte et les corsaires, au service d'un état, n'existait pas encore.

    Ensuite, la mer me manque, c'est un fait, je dois me retenir pour ne pas repartir vadrouiller en Bretagne. J'ai pourtant été très étonnée: les combats qui envahissent assez logiquement l'intrigue, non sans quelque lassitude de ma part, sont majoritairement terrestres. Les alliances entre français et anglais pour courir sus à l'espagnol se finissant toujours d'une façon ou d'une autre par un footing marécageux au milieu des crocodiles, l'assaut d'une ville par une grand-porte mal défendue et le viol de quelques religieuses entre les mondanités habituelles: ennemis auxquels il faut « donner la gêne » (pratique fort bien décrite dans le roman, qui consiste à délier des langues en arrachant des bras. L'anatomie, c'est décidément très curieux).

    Cet Alexandre est un personnage fascinant. Au début, je pensais qu'il relaterait les choses de l'extérieur, du fait de son métier. Mais pas du tout. C'était un combattant, au même titre que les autres. Il faisait sa part d'abattage, puis rafistolait ensuite les blessés. Lui même, dans le roman, s'interroge sur ce double emploi paradoxal. Il est aussi présenté comme un précurseur en matière de droits de l'homme. Les amateurs trouveront de belles pages sur la condition des esclaves.

    « Elle dit comment les négriers l'ont traquée dans son village. Comment ils ont tué son père et violé sa mère. Ce sort lui a été épargné parce qu'une vierge vaut cher sur le marché des esclaves. »

    Le tout m'a délicieusement rappelé les romans d'aventures que je lisais plus jeune. C'est un genre que j'ai déserté (un peu comme tout le monde, non?) en vieillissant. Ah, pourtant... Le capitaine Corcoran et son tigre! Robinson Crusoé! Le comte de Monte-Christo! Et l'appel de la forêt!

    J'en m'en souviens mieux que de certains livres lus il n'y a pas deux ans!

    Je ne le fais pas souvent, parce que j'ai toujours peur de dire une bêtise, je ne suis pas douée pour les rapprochements entre divers livres, mais j'en profite pour recommander Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil, par Jean de Léry. Lu pour la fac et adoré!

    Sur ce, je m'en vais voguer vers de nouvelles contrées, cap sur l'Afrique à nouveau, celle de 1880 avec Le roi de Kahel, de Tierno Monénembo. Larguez les amarres. Enfin... demain matin. Je vais relâcher dans mon lit avant.

    Lien permanent Catégories : Pharmacie 4 commentaires