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déjanté

  • Il est nez le divin enfant

    lilli steinbeck, grand nez de cléopâtre, polarLe grand nez de Lilli Steinbeck, Heinrich Steinfest

    Avis chrono'

    Un bouquin qui risque de vous exploser à la figure désagréablement si vous n'êtes pas un minimum préparé. Les détails absurdes se multiplient et l'intrigue ne tient debout que si on n'y regarde pas de trop près. ça m'a pris du temps, mais j'ai aimé.


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  • Du signe de la balance

    justice, dürrenmatt, roman suisse, pas vraiment un polar, pas vraiment moral non plus, abracadabrant, déjanté, cynique, ironique, impossible à suivre trop de personnages, mais pas mauvaisJustice, Friedrich Dürrenmatt
    (illustration introuvable... je vous mets une photo de l'auteur?)

    Avis chrono'

    Un roman très étrange - pas un polar - sur le thème de la justice, mais sans aucun suspense, puisque le coupable est évident et le héros manque singulièrement de sens moral, en dépit de sa soif de vérité. C'est grinçant, décalé, ironique... Un ovni. Je n'ai pas aimé, mais j'ai apprécié.

    Il est rare qu'une personne extérieure à mon cercle familial se risque à me recommander un livre. J'étais donc ravie lorsqu'on m'a prêté celui-ci! (J'ai une vie sociale en ce moment. Je devrais l'écrire en gras et en rouge?) Je l'ai lu pendant les vacances, intriguée. Et en effet, il y avait de quoi...

    Kohler, un notable de la ville, un homme que tout le monde connaît et reconnaît entre dans un restaurant bondé, un revolver à la main et descend devant tous un professeur d'université. Evidemment, il est arrêté presque aussitôt et comme il ne nie rien - ce serait difficile - il est condamné. Mais, dans un second temps, acquitté...

    Vous vous demandez comment c'est possible?

    Le narrateur, qui entame son récit en nous annonçant son intention de tuer Kohler, est là pour vous l'expliquer. Jeune avocat, il va peu à peu developper une obsession pathologique pour cette histoire dans laquelle il a été entraîné pour l'argent (ça donne déjà un premier aperçu de sa moralité) et consigne toutes ses observations, ses souvenirs de l'affaire dans un manuscrit, qui couvre les deux tiers du roman.

    Seulement, de Justice, il n'est pas vraiment question dans ce livre, ou plutôt, la Justice qui agit là-dedans est immorale, affreuse,  pervertie. Je pense que c'est une dénonciation cynique de ses dysfonctionnements. Et en même temps... ça ne sonne pas toujours si faux.

    "Ma passion c'est d'arracher les gens aux griffes de la justice. Un avocat n'est pas un juge. Croit-il à la Justice, croit-il aux lois qui découlent de cette idée? C'est son affaire. Finalement, c'est une question métaphysique, un peu comme la question de l'essence du nombre."

    On finit par penser, nous aussi, qu'après tout, le système est là et que celui qui sait s'en servir a raison et l'idiot qui s'y laisse broyer... hé bien... est un idiot, tant pis pour lui!

    Notre narrateur est toujours saoul comme un cochon, il fréquente de très près les prostituées. Il se vend pour une belle voiture, il cherche à connaître la vérité seulement parce qu'il a l'impression d'être le dindon de la farce.

    Et tous les personnages trèèès nombreux de cette intrigue tarabiscotée, décousue, qui ne respecte jamais la chronologie, dans laquelle je me suis perdue presque tout le temps, sont caricaturaux. Je ne sais pas trop comment l'auteur fait cela, mais ils sont si extrêmes que l'on finit tout de même par les accepter et les reconnaître.

    "Le prêtre, affligé d'un pied-bot, courbé, ratatiné, était plus vieux que Mathusalem.
    - Votre épouse a reçu l'extrême onction, dit-il
    - Parfait, rétorqua Stüssi-Leupin.
    - Je prierai pour elle, assura l'homme de Dieu.
    - Pour qui?
    - Pour votre épouse.
    Cette précision laissa Stüssi-Leupin indifférent:
    - C'est votre boulot."

    Pourtant, avec une naine à corps de larve, une femme violée qui en redemande et autres voleurs, proxénètes, dingos... Il y avait matière à hausser les sourcils.

    J'ai détesté ce bouquin sur près de 200 pages. Puis j'ai complètement changé d'avis. Pas au point d'y voir un chef d'oeuvre, mais j'ai nettement senti la qualité littéraire, l'absurdité assumée de la situation et des personnages. (Et puis à la fin, j'ai un peu compris, me suis sentie moins bête, donc valorisée.)

    3894665776.jpgAh! J'ai oublié de préciser que l'intrigue en elle-même, le fameux manuscrit, est parsemé de digressions invraisemblables, sur l'histoire de la Suisse (c'est un roman suisse, il n'est pas trop tard pour le dire), de descriptions de maisons abracadabrantes avec jardins peuplés de nains, de parenthèses historiques, paysagères, morales...

    Un fourre-tout incroyable. Quant à la troisième partie, si on se demande ce qu'elle fait là, elle est sans doute pour beaucoup dans mon revirement d'opinion.

    ça donne envie à quelqu'un? Je ne suis pas sûre de vouloir le conseiller...

     

    Ce livre pour...?

    Ce livre pour ceux qui pensent qu'en Suisse, il n'y a que des banques, des employés de banque, des billets de banque et des livres sur les horloges. Ou le chocolat.
    Ceux qui comme moi auraient été incapable de citer un auteur suisse. ça donne envie de poursuivre l'exploration!

  • C'est une poupée qui dit Wilt Wilt Wiiiiilllt

    Wilt _sharpe.jpgWilt ou comment se sortir d'une poupée gonflable et de beaucoup d'autres ennuis encore, Tom Sharpe

    Avis chrono'

    Un roman débordant de ce célèbre humour anglais, qui rebondit de gags en gags sans temps mort. Un anti-héros très attachant aux démélés professionno-sexo-conjugaux hilarants!

    Et de jolies poupées. Enfin... Une.


    Déjanté! Anglais.

    Je pourrais arrêter là mon commentaire. Mais je n'ai rien d'autre à faire de ma soirée.

    Complètement barré!

    Le héros est un prof minable, personnage sans profondeur, amant exécrable. Il passe ses journées dans la cage aux fauves, courageusement, en attendant depuis 10 ans une promotion qu'il n'aura jamais parce qu'il se laisse marcher dessus.

    J'ai adoré l'ensemble, même si cela n'a ni queue ni tête. Le roman le plus stupide lu depuis longtemps. Ce titre rentre pleinement dans le cadre du challenge A vos Masques! Objectif: avoir ri.

    challenge_lecture_masques.jpg

    J'aime parce que :

    Wilt enseigne la « culture générale » à des jeunes adultes en section pro. Autrement dit: il distribue inlassablement les mêmes livres avant de les laisser parler de tout ce qu'ils veulent, tant qu'ils ne cassent rien dans la salle.

    Parce que ses classes se nomment poétiquement « Viande 1 », « Presse 3 » « Plâtre 2 »...

    « Je ne tiens pas à me faire monter le coup une nouvelle fois s'il me raconte qu'il a balancé Mrs Wilt dans la fosse sceptique sous prétexte qu'il a fait cours à Merde 2 il y a dix ans ».

    Parce que, voyez-vous, le principal problème de Wilt, c'est Mme Wilt. Il n'aimait déjà pas sa façon d'arroser les W.C. d'Harpic et de l'abreuver de reproches, mais lorsqu'elle rencontre Sally, une jeune femme aux moeurs libérées qui entreprend de la secouer un peu et de la mettre sur la piste de l'orgasme, le pauvre Wilt voit sa vie conjugale virer au cauchemar.

    D'abord, elle commence par remettre en question leur tranquille absence de relations charnelles, puis son vocabulaire s'enrichit « d'options sexuelles ouvertes »... Alors quand, comble de l'horreur, elle l'attend un soir en pyjama jaune fluo en proposant de lui sucer les tétons, il prend la fuite!

    Mais le malheureux n'est pas encore délivré. Lors d'une soirée à teneur hautement intellectuelle, Sally tente en vain de séduire Wilt et se venge de son échec en l'empalant sur une poupée gonflable. Humilié d'être trouvé par toute la maisonnée les fesses à l'air en si malencontreuse compagnie, Wilt décide alors de tuer sa femme et s'entraîne sur la poupée.

    Laquelle est découverte par la police. Wilt est donc accusé du meurtre de sa femme, pendant que celle-ci sert de sex toy (et accessoirement de femme de ménage) à Sally, qui assouvit ses penchants lesbiens en faisant croire à Mme Wilt qu'il s'agit de « Touch' Thérapy ». Très à la mode dans les bons milieux.

    Et c'est comme ça d'un bout à l'autre du roman. Hilarant.


    Lu dans le cadre du R.A.T

    Je n'ai pas eu droit à cette (trop sage) couverture blanche, mais à un vieux volume sorti juste pour moi des archives, avec l'odeur correspondante. Mais tant pis. A 3 ou 4h du matin, je ne faisais plus la difficile!

     

    Dans la R.A.T Pal il y avait aussi:

    Hunger Games: Facile à lire. A grignoter entre deux repas.

    Le musée du silence: Une visite à ne surtout pas manque!

    Tsubaki, Le poids des secrets T1: Un drame personnel dans un drame historique.

    Allumer le chat: Un roman français au rythme explosif