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Tale me more - Page 86

  • Bienvenue chez les suicidaires anonymes

    petits suicides entre amis, amis... si on veut, bienvenue chez les suicidaires anonymes, Petits suicides entre amis, Arto Paasilinna

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    Avis chrono'

    Grosse déception. L'idée de départ était pourtant super bonne (des inconnus qui se regroupent pour former une équipe de suicidaires) et j'en avais beaucoup entendu parler... Dommage, car très vite l'intrigue tourne court et même tourne en rond.

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    Encore un roman d'alcooliques...

    Cap sur la littérature finlandaise. Le titre n'est-il pas merveilleusement attirant? Avec ça, je m'attendais à un petit bijou d'humour noir. Le début n'est pas trop mauvais, on y fait la connaissance de deux hommes, qui veulent se suicider au même moment, au même endroit. Peu convenable. On ne partage pas un suicide avec un inconnu. Ils se lient donc d'amitié puis décident de passer une petite annonce, histoire de trouver des copains de déprime et de s'encourager mutuellement à en finir.

    Jusqu'à réception et tri des courriers, l'originalité du roman joue en sa faveur et on se laisse porter gentiment, voire avec le sourire.

    Malheureusement, à partir de là, le récit se dégrade sérieusement. Un petit groupe se forme, embarque dans un bus pour une ultime virée avec le projet de se jeter du haut d'une falaise.  Mais l'échéance ne cesse d'être repoussée à grand renfort de bouffe et surtout d'alcool!

    Le lendemain on roule dans une autre direction, on mange et on boit un coup et ainsi de suite... Je crois que je suis arrivée à saturation de films et de romans dans lesquels l'alcool tient plus de place que la psychologie des personnages. Je vais pas tarder à créer un logo "Sans alcool, l'histoire est plus folle..." Tiens, si j'ai le temps ce soir...

    Bien sûr, quelques personnages sont amusants (je pense à l'éleveur de rennes Uula), mais très vite, on devine à l'avance les péripéties (et encore, le terme est abusif, voir ci-dessus). Toutefois, ma critique la plus vive porte sur le thème central du roman, le suicide, qui est vraiment très mal traité... Je ne dis pas qu'on ne peut pas en rire. N'était-ce même pas exactement ce que je cherchais dans ce roman?
    Mais je pense qu'à un moment ou à un autre, ça doit sonner juste et ce n'est pas le cas. Rien ne déclenche l'empathie, rien ne permet de penser qu'il y a derrière l'humour une pointe de réflexion.

    1590023268.jpgTout faux, quoi. Un bouquin qui gagne une concession ad vitam eternam au fond de ma (future) bibliothèque. Je ne vois pas à qui je pourrais le prêter celui-là...

     

    Lu il y a presque un mois... J'avais relevé des citations et j'ai bien sûr perdu le papier...  J'ai un peu de retard dans mes billets et un gros manque d'inspiration. Mais je gagne encore un point dans le challenge de Liz!  

    Pal à 87 -->  83

  • Partager ses lectures

    Vous vous souvenez, bien sûr, puisque vous apprenez le contenu de chaque article par coeur, des questions que je me posais après la lecture du Polygame solitaire. En gros, j'étais tout de même un peu gênée par le message religieux, pas simple à saisir.

    Difficile, même sur le grand web, de trouver d'autres lecteurs pour discuter en détail d'un roman. Raison pour laquelle je me suis tournée vers la vie réelle, là, derrière (par rapport à l'écran) et que j'ai joué mon joker "appel à une amie".

    Laquelle a répondu au delà de mes attentes puisqu'à mon retour de vacances une étude complète et rédigée m'attendait. Non sans raison: sachant que j'avais bien aimé le roman, elle a pris la précaution, avant de le démolir, de se munir d'arguments imparables, de citations-preuves à gogo. 

    Une fois n'est pas coutume, après un ultime trèèès long débat, au terme duquel nous nous sommes retrouvées presque d'accord sur tout, Tale me more ouvre ses portes à un article qui n'est pas de la plume de Sound' .

    ça fait du bien, non?

    Par contre, l'article est un peu l ... Enfin, vous verrez bien...

    Etude du polygame solitaire par Jocelyne

     

  • S'arranger avec sa conscience

    expiation_mcewan_couverture.jpg2j%27aime.jpgExpiation, Ian McEwan

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    Avis chrono'

    Mon premier est une journée d'enfance, décrite dans un style pesant. Mon second fait un bond en avant dans le temps: seconde guerre mondiale, débâcle et fuite vers Dunkerque. Mon troisième est le regard lucide d'une vieille dame, écrivaine, sur un crime d'enfance et sur qu'elle a tenté pour se pardonner. Mon tout est une très jolie réflexion sur le cheminement de l'écriture et un jeu autour de la notion de vérité.

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    Un autre roman sorti tout droit de ma p.a.l. (je respecte le challenge, Liz! ).  Encore une recommandation de lecture de mon amie fantôme, qui ne doit même pas se souvenir de me l'avoir conseillé... Si? Tu sais que ça fait longtemps que tu n'as pas laissé un commentaire? Tu aimes le nouveau fond jaune?

    Par une astuce que je ne peux dévoiler trop en détail, il se trouve que les lourdeurs d'écriture  et de narration de la première partie (abondance de chants d'oiseaux, beurk, de lumières qui voltigent, d'eau qui clapote etc.) sont tout à fait volontaires et trouvent leur explication à la fin du roman. Voyez, je suis gentille, je préviens celles d'entre vous qui pourraient être légèrement rebutées par un début un peu... aride.

    Réussi, malgré tout, puisque j'ai piétinné d'impatience dans l'attente de la "tragédie" annoncée en 4e de couv. Oui, j'avoue... J'ai lu le résumé, une fois n'est pas coutume. Je l'ai fait parce que je ne voyais pas bien où j'allais, avec un tel début. J'ai craqué. Z'avez qu'à mettre ça sur la pile de mes trucs à expier, tiens, puisque c'est le thème. Elle dépasse (à peine, à peine) en hauteur la pile de linge à repasser.

     

    Briony est une petite fille à l'imagination débordante. Du haut de ses 13 ans, elle se rêve auteure et soumet ses compositions à sa mère, malade chronique qui, du fond de son lit, dans l'obscurité, devine tout ce qui se passe dans la maison.

    " Avec les années, les innombrables heures passées allongée sur son lit avaient affuté cette sensibilité jusqu'à en faire un sicième sens, une conscience tentaculaire qui émergeait de la pénombre pour se déplacer à travers la maison, invisible et omnisciente."

    Elle réclame aussi l'attention de sa soeur Cécilia, qui sort tout juste d'une université où (condition féminine oblige, pour l'époque):

    "On ne décernait même pas de diplômes valables aux jeunes filles. Quand, en juillet, Cécilia rentra à la maison avec ses résultats définitifs, elle n'avait ni situation, ni compétence, outre qu'il lui restait encore à trouver un mari, à affronter la maternité. "

    Arrivent alors deux cousins et une cousine qui vont déclencher de minuscules révolutions. Briony n'est plus le centre du monde, elle découvre la jalousie, remet en question la maturité de son écriture, découvre la supériorité du romanesque sur l'écriture théâtrale et observe, sans comprendre vraiment la scène, sa soeur plonger en slip dans la fontaine du jardin, sous les yeux de Robbie le fils d'une domestique.

    Le roman devient alors un vrai petit bijou. De minuscules détails, de tristes coïncidences, des réactions humaines imprévisibles mais si logiques, au fond, conduisent à un drame. La scène du témoignage de Briony auprès des policiers est terrifiante; Tout est dans la façon dont les questions sont posées, c'est exactement comme si on rabattait un troupeau. La petite fille sent seulement qu'elle avance et nous, nous voyons bien dans quelle direction, nous sentons combien elle est coincée... Elle ne ment pas consciemment, ses réponses sont orientées. Quand elle doute, on lui laisse entendre qu'elle n'est pas fiable, qu'elle fait perdre un temps précieux à la police, que ses parents sont fiers de ce qu'elle apporte à l'enquête. Elle ne peut plus faire marche arrière.

    Quelques années plus tard, nous croyons suivre d'autres personnages et chercher avec eux à en identifier les conséquences. Le cadre dans lequel cette partie se déroule, celui d'un hôpital qui se prépare peu à peu sans que ça soit vraiment dit, à devenir un hôpital de guerre m'a beaucoup plu. Etre née en temps de paix... je n'ai pas souvent aussi clairement senti ce que ça pouvait représenter.

    Enfin, une magistrale pirouette, dans la dernière partie, vient remettre en question nos certitudes de lecteurs qui, par habitude, avons accepté l'illusion romanesques. Je suis toujours un peu mal à l'aise face à ces romans dont le but semble être, à la fin, de nous donner une leçon sur l'écriture elle-même. J'ai l'impression d'avoir affaire à un serpent qui se mord la queue et souvent envie de lui dire avec une petite tape sur la main la patte euh... la tête?  "Arrête et sors moi ça de ta bouche".

    1590023268.jpgMais cette fois, c'est tellement bien fait que je ne peux qu'aimer. Ce n'est pas seulement une enfant qui grandit sur quelques centaines de pages, c'est une écriture. D'où ce style qui cloche un peu dans la première partie, puisqu'il n'est encore qu'en devenir...

    Briony est devenue une vieille femme, qui revient sur son passé et nous fait partager, sans sentimentalisme excessif, le poids d'une erreur qui était celle d'une enfant sur sa vie d'adulte ainsi que ce qu'elle a cru bon de faire pour se racheter.

    Vraiment... chapeau. Avec Testament à l'anglaise, ma seconde lecture préférée de l'été. J'espère que ça donnera envie de le lire à l'un ou l'une d'entre vous!

     

    P.a.l à 87 -->  84 (et depuis, ça a encore baissé!)

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    Quelques citations supplémentaires:

    " Qu'on lui mentît constamment, ce qui n'était guère une preuve d'amour, était au moins le signe d'una attention durable. Il devait tenir à elle pour élaborer de tels mensonges. D'une certaine façon sa duplicité rendait hommage à l'importance qu'il donnait à leur mariage."

    "Un écrivain moderne ne pouvait pas plus se permettre d'inventer des personnages et des intrigues qu'un composituer moderne une symphonie de Mozart."

     

  • Mariage en grande pompe funèbre

    robe de marié, pierre lemaitre, thriller français, folie, nouvelle identité, machination, complot, psychiatrie, fuite, mariageRobe de marié, Pierre Lemaitre

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    Avis chrono'

    Redoutable thriller, qui n'est pas sans évoquer l'encore meilleur Comme ton ombre que j'ai découvert en avril. Ah, la folie, quel thème inépuisable! Le mariage aussi, remarquez... mais c'est tellement moins excitant.

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    Mon absence totale de modestie m'interdit de vous dissimuler cet exploit, invisible à vos yeux du fait de la publication en différé des articles: j'en suis à mon 3e roman terminé en 2 jours et encore plus extraordinaire, j'ai rédigé dans la même soirée les trois critiques, à l'encre traditionnelle, sur des feuilles qui n'ont rien de virtuel. Cela en dit long sur la météo de mes vacances, hein?

    Sortez calculatrice et données pluviométriques de ce dernier mois. Sachant que je n'ai pas été au sec plus de 20minutes d'affillée et que le feu d'artifice du 14 juillet aurait dû être tiré au dessus de la mer, qui saura me donner les coordonnées GPS de ma villégiature? (Marge d'erreur de 300m)

    Parlons tout de même du livre. 30 premières pages. C'est trèèès mal parti. Suis fixée sur les défauts depuis la première ligne, une phrase nominale. Ensuite écriture au présent / passé composé, puis succcession de petites pistes jetées de-ci de-là dans des paragraphes confus à l'excès, afin d'aiguiser notre curiosité de lecteur et de lancer la machine à suspense comme on pousse un vélo dans une côte. Je sens que ça va pas me plaire.

    La fille est une nounou, à ce qu'on comprend elle est cinglée. Moi aussi du reste: ça fait des heures que je suis enfermée à écouter tomber cette foutue pluie, enroulée rageusement dans mon duvet.

    La première partie est pesante. Sophie erre en proie à la confusion la plus totale, elle fuit. Laisse quelques cadavres sur sa route.

    Je soupire, parce que je suis déçue de ce roman, qui était sur ma liste de noël, c'est de ma faute. Il est 21h30, je m'ennuie tellement qu'à part dormir...


    La suite effacera mes premières impressions. Dès la seconde partie, mon intérêt s'éveille. Lui, il me plaît... Je ne veux pas trop en dire mais il fait tout le sel de ce thriller et d'un coup ça devient une aventure palpitante, qui ne cesse de déplacer la frontière entre réalité et folie. Sophie se cherche une nouvelle identité, une nouvelle vie. Mais nous, qui savons tout...

    1590023268.jpgBien sympa, en conclusion. 


    Ce roman sort de mon étagère perso, sa lecture porte donc ma pal à : 87  85

  • Le roi est fou, vive le roi

    macbeth, shakespeare, théâtre, litt anglaise, classique, folie, meurtre, femme fatale, hors de question de me casser la tête pour trouver des tags pour ce texteMacbeth, William Shakespeare

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    Avis Chrono'

    Une énorme déception. En dehors de la présence confirmée de ma citation fétiche (ce qu'il y a de bien avec les citations c'est qu'on les trouve en général là où on les attend), rien.

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    Je sais, j'avais dit: stop au théâtre pour cette année. Mais j'avais aussi expliqué d'où venait mon pseudo (sur cette page) et qu'il était urgent pour moi de lire Macbeth. Je ne sais même pas qu'en dire tant j'ai trouvé cette pièce pauvre au regard des autres pièces de Shakespeare et des dialogues si mordants de Titus Andronicus.

    J'ai regretté de ne pas avoir le texte en anglais sous la main tant certains passages m'ont semblé confus. En gros j'ai compris que:
    Cet assoiffé de Macbeth se fait rouler par une paire de sorcières (une paire de trois en fait. Un trio. Voilà, je cherchais le mot) qui lui prédisent la montée des marches du trône pour bientôt. Il accélère un peu le mouvement en assassinant le roi en place, assité en cela par sa délicieuse épouse dont l'appel

    " Venez, venez, esprits qui assistez les pensées meurtrières. Désexez-moi ici, et, du crâne au talon, remplissez-moi toute de la plus atroce cruauté."

    met en émoi l'une de mes amies. Elle a bon goût. C'est le seul passage potable. Ensuite, il est poursuivi par des princes héritiers courroucés, par des fantômes, par ses remords, par les anglais, par une forêt mobile.

    Trop statique et trop peu... subtil pour moi. Ou trop subtil. Au choix. Je n'ai pas su voir ce qui fait la renommée de cette pièce. Je suis vexée, donc complexée, donc mécontente et grincheuse.Et pour le coup... brève!! Alléluia.

    Heureusement, je terminai le même jour un thriller français pas trop mauvais... (à suivre dans quelques jours!)