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Tale me more - Page 38

  • Clebtomanie

    j'aurai fait rire au moins une femme avec mon titre, chien en pleine forme, considerations sur la famille, bon de savoir qu'il y a pire, mon chien stupide, john fanteMon chien Stupide, John Fante

    Si vous trainiez déjà par ici en 2012, peut-être avez-vous souvenir de Condie Raïs, une auteure de nouvelles auto-éditée qui m'avait accordé une mini interview et dont l'identité était très mystérieuse. Parmi les sujets de prédilection de Condie Raïs, il y avait le Sauvignon et John Fante. C'est donc un grand plaisir pour moi, aujourd'hui, d'avoir enfin découvert cet auteur tant vanté. C'était... assez particulier.

    "Où étaient passés la dévotion et l'obéissance typiquement italiennes envers le père,
    l'amour clanique du foyer et de la famille ?"

    Celui qui s'interroge ainsi, c'est Henry J. Molise. Je serais tentée de dire "le héros du roman", mais d'une part, cet auteur de série B en manque d'inspiration et au caractère assez déplaisant n'a pas grand chose d'héroïque. Et d'autre part, si on part du postulat que le personnage principal du roman est celui qu'on y croise la majeure partie du temps, alors, ici, le héros est un pénis de chien en érection.

    Ça donne quand même une petite idée du ton du récit. Si vous aimez les choses bien proprettes, les parents aimants, les couples épanouis, ou même simplement les histoires qui vont quelque part, je vous conseille de passer votre chemin. Il y a bien un point de départ, c'est l'arrivée, par une nuit de pluie torrentielle de ce chien monstrueux, qu'on retrouve couché dans le jardin et qu'on commence par confondre avec un ours.

    Si on arrive à faire abstraction des nombreuses tentatives de l'animal pour se reproduire avec un spécimen mâle de notre espèce, tout le reste n'a plus rien à voir avec le chien, finalement. C'est une sorte de saga familiale grinçante, avec en figure de proue ce père, fils d'immigrés italiens, qui hésite entre aimer ses rejetons et laisser tomber tout le monde pour s'en aller goûter seul la bella vita à Rome. Les branches ou les racines, quoi.

    Faut dire qu'ils sont tombés un peu tôt de l'arbre, les gosses, tous déjà jeunes adultes ... Ils n'écoutent rien, prennent la maison pour un hôtel, font culpabiliser leur mère d'avoir eu, à leur place, une mauvaise note en dissertation. Ils font tout pour qu'on soit heureux de les voir partir. Mais rien n'est si simple, et c'est ce qui est beau, dans ce récit atypique, qui gratte aux entournures.

    "Elle était pourtant adorable, mon Harriet : vingt-cinq ans qu'elle tenait le coup à mes côtés ; elle m'avait donné trois fils et une fille, dont j'aurais joyeusement échangé n'importe lequel, voire les quatre, contre une Porsche neuve, ou même une MG GT '70."

    Pour varier les points de vue, l'avis de Solessor, qui a détesté !

  • Le guet luron

    guerre,pratchett,nain carotte,femme à poils,inventeur déjanté,humour que j'aime,satireVa-t-en guerre, Terry Pratchett

    21e livre des Annales du disque monde. Heureusement il m'en reste quelques uns à l'horizon et tant mieux. Je file droit sur Terry Pratchett quand je veux être certaine de m'amuser un peu. 

    Si vous ne connaissez pas cette série fantasy, sachez que chaque tome nous offre une satire thématique qui se déroule dans un même univers - principalement la ville d'Anhk-Morpok - et qu'on retrouve divers personnages tantôt dans un roman, tantôt dans un autre. Par exemple des universitaires magiciens, des sorcières, l'incarnation de la mort, une guilde des assassins à jour de ses cotisations sociales, ou bien encore les membres dévoué du guet (la police municipale).  Ce sont eux les héros de ce volume, comme d'un précédent que j'avais bien aimé, Au guet!, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'on recrute large, dans leurs rangs : 

    Quelques imbéciles patentés nantis de doutes existentiels sur leur potentiel de séduction.

    Une louve-garou, un troll, une gargouille, un zombi, dont les différences sont pleinement exploitées. 

    Carotte, le nain qui s'ignore, incarnation de l'exemplarité et du devoir accompli, d'une candeur telle qu'il peut donner une tape sur la main des assassins et leur proposer de plutôt jouer au foot et ne voit en tout verre à demi vide qu'un récipient qui déborde d'amour de ses semblables.

    Sans oublier Vimaire, leur chef volontaire mais parfois exténué devant l'ampleur de la tâche à accomplir.

    Le thème de ce volume est inscrit dans le titre : la guerre. Un continent surgit brutalement des eaux à mi-chemin d'Anhk-Morpok et du royaume voisin du Klatch et mus par un instinct ancestral, les citoyens ne tardent guère à vouloir se mettre sur la gueule pour gagner le droit d'y poser le pied. 

    On reconnaît rapidement l'opposition Occident / Orient, et la façon de chacun d'insulter l'autre et de déverser des clichés est vraiment marrante. Une mention spéciale au personnage qui fait référence à Léonard de Vinci, un inventeur presque génial et visionnaire mais déconnecté de la réalité. 

    Un bon tome dans la série, qui me donne envie de pas attendre trop longtemps avant de lire la suite.

    Je conserve tout de même une préférence pour Les petits dieux ou Le faucheur.

  • HOP #2 Débat sur la PMA

    masques.jpgInutile d'aller vérifier, j'avais bien écrit que je m'abstiendrais d'écrire sur les états généraux de la bioéthique. Oubliez ça. J'ai vécu un sale moment cette semaine et je dois poser quelque part l'angoisse profonde générée.

    Je proposais, avec le thème "Humains, obsolescence programmée?", de nous interroger tout au long de cette année sur le devenir de notre espèce. Hé bien certains soirs, il m'arrive de penser que la DLC est déjà largement dépassée...

    Je n'ai jamais participé à un débat citoyen, ni à un meeting politique, pas même à une réunion de consultation dans mon quartier. Je me suis souvent âprement confrontée à des ami.e.s. Je ne manque pas de convictions, ni d'intérêt, j'arrive à réfléchir à froid, mais je manque de répartie. J'ai aussi un problème avec l'injustice, la mauvaise foi, et le manque de logique.

    Mais l'occasion nous a été offerte de nous inscrire à un café-santé sur le thème "La PMA et ses évolutions possibles, parlons-en!" et nous l'avons saisie. Le lieu de la rencontre, désigné par le terme "agora" et une simple adresse sur l'affiche, s'est révélé être une salle du couvent dominicain du Saint-Nom-De-Jésus.

    L'animateur du débat était un neuro-pédiatre et docteur en philosophie, responsable d'un comité éthique régional il me semble, qui nous est descendu des Hauts de France.

    La salle de 80 à 100 places était pleine et d'autres qui n'avaient pas réservé attendaient à l'extérieur. On nous a présenté au début trois "personnalités" dans l'assistance, un responsable du comité éthique de notre région, un délégué épiscopal à la santé et une journaliste de La Vie.

    C'est parti en vrille dès le début. La faute peut-être à une introduction un peu ratée. Quand nous sommes rentrées dans la salle, une diapositive nous invitait à installer une application sur nos smartphones pour participer en direct au débat. J'ai commencé par me méfier (oui, je vais aussi essayer de me rendre à la rencontre sur la protection des données personnelles ^^) mais j'ai installé le truc, heureusement... Par contre comme je n'étais pas prévenue, ma batterie était vide et m'a lâchée vers la moitié de la soirée.

    L'usage de l'application n'était pas intuitif et l'intervenant n'a pas pris la peine d'en expliquer clairement l'usage. Une trentaine de personnes l'ont utilisée. Les autres ont écrit sur des feuilles dont le contenu sera intégré au compte-rendu final.

    Principe : le gars pose une question et chacun répond par messagerie sur l'application. Et tout s'affiche immédiatement à l'écran dans la salle, anonymement. Cette façon de débattre sur téléphone sans prendre la parole devant l'assemblée me posait problème, comme à d'autres, mais d'une part ça n'a pas empêché les interventions hystériques qu'on attend d'un débat sur un sujet aussi sensible et d'autre part, s'il y a eu un tout petit poil de débat dans cette soirée, on le doit à cet outil technologique. Paraît qu'il marche du tonnerre avec des lycéens.

    Les esprits se sont échauffés. Le neuro-pédiatre avait à peine fini de rappeler le thème, d'indiquer qu'on allait lister ensemble toutes les personnes (physiques et morales) impactées dans une démarche de PMA puis en choisir trois et essayer de passer en revue, de leur point de vue, les avantages, les risques et les dérives possibles afin de nous mettre à la place des législateurs qui seraient, dans le cadre de ces états généraux, appelés à légiférer sur la PMA que des cris se sont élevés pour crier à la manipulation. En résumé, se projeter dans la peau du législateur c'était déjà admettre qu'il pourrait y avoir une loi et ils ne voulaient pas de loi du tout. Une dame s'est levée, scandalisée, et a demandé à tout ceux qui voyaient dans ce débat une mascarade de la suivre.

    Une fois la liste achevée des personnes impactées (mère, enfant, donneur - ils voulaient écrire père plutôt que donneur, sécurité sociale, CECOS (le centre qui gère les dons de sperme), l'Etat etc..) il a fallu en choisir trois. mais enfant et mère ayant déjà été choisis, l'intervenant a proposé le CECOS ou l'état, histoire d'avoir des orientations vraiment différentes. Nouvelles protestations sur la manipulation, la partialité du type, on les empêche de s'exprimer, c'est de la censure. Propos hurlé à ma droite "Le CECOS on en a rien à faire". Il y a eu trois pauvres voix pour essayer de glisser que si, dont la mienne, mais peine perdue.

    Et le "débat" a commencé par le personnage de la mère. Première question sur l'appli, donner les avantages d'une loi PMA vue du point de vue de la mère. Dans une telle assemblée, commencer par les avantages, c'était peine perdue. Ils étaient remontés à bloc, il fallait que ça sorte et ça a commencé... rien de ce qui défilait à l'écran n'était un avantage. L'effort de se poser sincèrement la question était impossible. Dans la salle ça criait "mais QUELS avantages??? Il n'y a pas d'avantage !" D'autres que le simple fait de débattre de ce sujet, c'était comme de débattre des avantages de l'esclavage. J'ai entendu qu'il ne fallait pas laisser des questions aussi importantes à la merci de la démocratie. Que la démocratie ne doit pas s'appliquer à l'éthique.

    Je ne peux pas rendre l'ambiance de cette soirée, et j'en suis désolée... C'était une foire, complètement à charge. Les avantages inscrits à l'écran ? "Avantage de me croire toute-puissante à faire un enfant sans père", "égoïsme", "avantage de lutter contre l'infertilité que je me suis créée" rien que des choses de cet acabit, d'une évidente ironie, en boucle. Les mêmes qui ont ensuite été recopiées dans les questions suivantes, sans tenir compte de l'intitulé.

    "fantasme d'une descendance innombrable" pour le donneur, risque d'"épouser sans le savoir à l'age adulte son frère ou sa soeur". "oui à la permaculture, ce qui est bon pour les céréales est bon pour l'enfant".

    Et nous comme des connes, à tout de même essayer - après s'être posé la question de l'huile à rajouter à ce feu ardent - en dépit de notre position pro PMA, de lister les risques, de signaler tout de même les dérives entrevues. Oui on pourrait finir par vendre ce qui est un don. On pourrait vouloir choisir un bébé sur catalogue. C'est triste, d'être là pour débattre et de n'avoir à aucun moment ni la parole, ni surtout l'oreille d'une personne de l'autre camp, posée, prête à réfléchir, peser, répondre. Il y avait deux autres femmes pro-PMA dans la salle. L'une a pris la parole deux fois pour dire qu'elle connaissait la PMA et qu'on pouvait peut-être écouter son expérience. Elle n'a pas été plus loin. Et une autre, que j'ai sentie très émue aussi, effondrée, stupéfaite.

    Un homme en pull moutarde au premier rang était particulièrement virulent, depuis le début. A un moment, il s'est levé et il est allé se placer les fesses sur le coin d'une table, devant, juste à gauche de l'intervenant et de l'organisatrice. Petit sourire et bras croisés. C'était tellement choquant, violent... une tentative d'intimidation manifeste. Dans quels débat laisse-t-on les participants venir ainsi se positionner?  Il est resté là tout le reste de la soirée, face à nous, à regarder l'assistance comme s'il n'en faisait plus partie. 

    Qu'ajouter...

    Que pendant la partie concernant l'enfant, ce qui défilait absurdement à l'écran, c'étaient des "Papa où es-tu ?", "Je cherche mon papa". Certains visiblement n'ont pas bien compris en quoi consistait l'incitation de l'animateur du débat à faire l'effort de se décentrer...

    Il y a tellement à dire sur la PMA, c'est un sujet tellement crucial. La fertilité de notre espèce est en chute libre. Les perturbateurs nous bouffent. On ne lit plus La servante écarlate de la même façon. L'humain de demain aura-t-il encore des parents ? Est-ce nécessaire ? Utile ? On croisera sûrement dans l'année des romans qui abordent ce sujet. Mais entendre des hommes évoquer le viol avec légèreté, d'autres hurler "à quand une loi qui nous obligera à donner notre sperme pour satisfaire toutes ces femmes" ,c'est une telle perte d'énergie.

    Il y avait pourtant beaucoup à dire. L'état doit-il pourvoir à un désir d'enfant quand on est homosexuel ? Une fois le fil de discussion purgé de toutes les interventions hors propos, je ne sais ce qui ressortira dans la synthèse. Je suis impatiente de la recevoir. Je m'inquiète surtout du traitement des pseudos arguments favorables...

    Pour être complète, un tweet d'Anne Lorne, conseillère régionale soutien de Wauquiez, découvert le lendemain sur Twitter à propos de cette même soirée :

    "A quoi sert ce cirque? C'est une stratégie pour le Gouvernement de dire : on a débattu et on fait passer la loi. Sauf que ici ce soir : aucun débat, questions biaisées, postulat de la loi déjà engagé, animateur débordé, salle largement opposée et donc brimée..."

    On a fait ce qu'on a pu. On y était pour ça... Qui répond aux dizaines de questionnaires diffusés en ce moment par les Comités d'éthique, d'après vous ? Vous les avez vu passer ? Aucun des mes collègues n'en a entendu parler. Pas même celle, en couple hétérosexuel, dont le fils de 20 ans a été conçu par PMA.

    Grâce à ma compagne, à ses amies, j'en ai déjà rempli au moins quatre. Sur la PMA, mais aussi sur l'euthanasie. Il est difficile de trouver les infos sur les autres sujets. Cette consultation citoyenne n'est pas assez médiatisée. Les anti, eux sont organisés. C'est ce qui m'a frappée, mercredi. J'arrivais comme une fleur. Ils avaient des dossiers. Je venais pour écouter les autres mais derrière moi, un homme, dès qu'il n'aimait pas ce qui se disait, mimait un violon en imitant bruyamment une trompette Sur les réseaux sociaux, Solessor vous le dira, ils sont partout. Ils composaient 90% de l'assistance. Et c'est tout cela qui va remonter comme représentatif de la population, à la fin des consultations. Si on abandonne, si on meurt - comme moi ce soir là - de trouille et qu'on ne veut plus y mettre les pieds, il n'y aura plus que leur parole.

    Cherchez les questionnaires diffusés dans votre région. Donnez votre avis.

    Ils étaient tous si inquiets, si fanatiques, incapables dans leur panique nourrie de fantasmes qui paraissent tellement absurdes, de s'arrêter pour penser. Un homme a essayé, il a expliqué travailler au CECOS. Il a tenté quelques mises au point objectives. Je lui dois la seule info nouvelle de la soirée. Vous savez combien il y a de donneurs de sperme par an, dans ma ville, une des plus grandes de France ?

    Quinze.

    Edit 18/02/18 : Nous avons reçu le compte-rendu du débat, je vous le mets tel quel à disposition.

  • HOP #1 - L'opéra de Shaya

    opéra de shaya,sylvie lainé,lst livre sexuellement transmissibleL'opéra de Shaya, Sylvie Lainé

    J'ai encore trop traîné, quel gâchis ! Je le commençais juste quand Solessor rédigeait son article au début du mois, ça promettait un bel échange mais déjà le souvenir s'est estompé. Comme je le disais en commentaire sur son blog, c'est étonnant comme le message perçu dans un récit peut varier d'une personne à l'autre. Une fois mon attention attirée sur certains thèmes, oui, je les vois, comme elle. Mais de mon propre chef, j'avais fait une interprétation toute différente, plus proche de mes convictions, des thèmes qui me sont chers. Il paraît que c'est commun, ce regard sélectif qui consiste à ne voir que ce à quoi on adhère déjà. D'où, je suppose, la difficulté à partager nos coups de coeur, à trouver quelqu'un pour oser s'y attaquer. C'est toujours prendre un risque, de se glisser dans les pages d'une autre, mais je suis heureuse de l'avoir fait. Ce recueil de nouvelles SF aura su se frayer un chemin de recommandations en recommandations.

    J'ai même rencontré l'auteure, lors d'une rencontre "sexe et SF" organisée par une petite librairie. Les trois invités étaient intarissables ! D'une culture SF impressionnante, capable de citer des exemples à l'appui de chaque déclaration, de rebondir sur les propos les uns des autres. Ils semblaient bien se connaître et c'était comme assister à une discussion pointue entre amis dans un salon. Là encore, pour en savoir un peu plus, consulter l'article de Sol' écrit à chaud. Vous y découvrirez comment j'ai - une fois de plus - manqué de courage pour lui réclamer une dédicace.

    La première nouvelle, qui donne son titre au recueil, fait près de 100 pages et c'est ma préférée. Il y est question d'une jeune femme, So-Ann, lasse d'errer de contrat en contrat et de planète en planète. Désireuse de se poser enfin, dans un endroit spécial. Elle pense l'avoir trouvé quand elle entend parler de Shaya, une planète à l'écosystème unique, qui s'enrichit par échanges génétiques au contact des visiteurs, triés sur le volet.

    Cette nouvelle et une autre, Un amour de sable, ont aussi contribué au choix de la thématique annuelle. L'un comme l'autre texte nous présentent un même type d'être humain du futur, très semblable à celui d'aujourd'hui, mais transposé dans un espace plus vaste. Autrement dit : il change de planète comme on change de pays, et la rencontre d'une espèce différente n'est guère plus exotique que de passer des vacances au Portugal.

    C'est une des possibilités du futur, non, de ne pas être bien différent du présent ? D'y emporter toutes nos casseroles. So-Ann pense trouver le paradis, elle y tombe amoureuse, elle fait ce que l'humain a toujours fait, elle se projette. C'est à dire que toute désireuse, sincèrement, de découvrir autre chose, elle ne fait guère une fois sur place que plaquer son connu sur de l'inconnu. Et elle ne saura pas écouter en quoi ce peuple et cette terre sont différents.

    Le concept d'altérité est poussé encore plus loin dans Un amour de Sable. Des chercheurs prélèvent du sable sur une nouvelle planète. Sable qui est un protagoniste fascinant de l'histoire. Pour l'humain plus c'est différent, étranger, inconnu, plus c'est suspect (sauf en matière de sexualité étrangement, là il faut choisir le partenaire de sexe opposé, choisir le semblable est beaucoup moins bienvenu). On a déjà du mal à considérer un échange, une collaboration, une rencontre avec les espèces animales de notre planète. Alors avec une vie extraterrestre... Celle-ci a pourtant plus de chance de ressembler à du plancton qu'à Tom Cruise. Ceux qui me connaissent savent combien je radote souvent là dessus et à mon avis, au cours de l'année, j'aurai l'occasion d'y revenir.

    Bref (je m'en autorise encore quelques uns). Une nouvelle dans laquelle l'humain passe à côté d'une forme de vie parce que rien ne l'a préparé à ce que ça ressemble à ça, j'ai adoré. Et encore plus adoré que le même mécanisme de méprise soit à l'oeuvre chez l'autre espèce. C'était magistral.

    Il restait deux autres nouvelles, je vous laisse les découvrir par vous même. J'avais la permission de 23h30, mon temps est écoulé.

     

    Sommaire du thème 2018 Humains, obsolescence programmée ?