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  • HOP #1 - L'opéra de Shaya

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    J'ai encore trop traîné, quel gâchis ! Je le commençais juste quand Solessor rédigeait son article au début du mois, ça promettait un bel échange mais déjà le souvenir s'est estompé. Comme je le disais en commentaire sur son blog, c'est étonnant comme le message perçu dans un récit peut varier d'une personne à l'autre. Une fois mon attention attirée sur certains thèmes, oui, je les vois, comme elle. Mais de mon propre chef, j'avais fait une interprétation toute différente, plus proche de mes convictions, des thèmes qui me sont chers. Il paraît que c'est commun, ce regard sélectif qui consiste à ne voir que ce à quoi on adhère déjà. D'où, je suppose, la difficulté à partager nos coups de coeur, à trouver quelqu'un pour oser s'y attaquer. C'est toujours prendre un risque, de se glisser dans les pages d'une autre, mais je suis heureuse de l'avoir fait. Ce recueil de nouvelles SF aura su se frayer un chemin de recommandations en recommandations.

    J'ai même rencontré l'auteure, lors d'une rencontre "sexe et SF" organisée par une petite librairie. Les trois invités étaient intarissables ! D'une culture SF impressionnante, capable de citer des exemples à l'appui de chaque déclaration, de rebondir sur les propos les uns des autres. Ils semblaient bien se connaître et c'était comme assister à une discussion pointue entre amis dans un salon. Là encore, pour en savoir un peu plus, consulter l'article de Sol' écrit à chaud. Vous y découvrirez comment j'ai - une fois de plus - manqué de courage pour lui réclamer une dédicace.

    La première nouvelle, qui donne son titre au recueil, fait près de 100 pages et c'est ma préférée. Il y est question d'une jeune femme, So-Ann, lasse d'errer de contrat en contrat et de planète en planète. Désireuse de se poser enfin, dans un endroit spécial. Elle pense l'avoir trouvé quand elle entend parler de Shaya, une planète à l'écosystème unique, qui s'enrichit par échanges génétiques au contact des visiteurs, triés sur le volet.

    Cette nouvelle et une autre, Un amour de sable, ont aussi contribué au choix de la thématique annuelle. L'un comme l'autre texte nous présentent un même type d'être humain du futur, très semblable à celui d'aujourd'hui, mais transposé dans un espace plus vaste. Autrement dit : il change de planète comme on change de pays, et la rencontre d'une espèce différente n'est guère plus exotique que de passer des vacances au Portugal.

    C'est une des possibilités du futur, non, de ne pas être bien différent du présent ? D'y emporter toutes nos casseroles. So-Ann pense trouver le paradis, elle y tombe amoureuse, elle fait ce que l'humain a toujours fait, elle se projette. C'est à dire que toute désireuse, sincèrement, de découvrir autre chose, elle ne fait guère une fois sur place que plaquer son connu sur de l'inconnu. Et elle ne saura pas écouter en quoi ce peuple et cette terre sont différents.

    Le concept d'altérité est poussé encore plus loin dans Un amour de Sable. Des chercheurs prélèvent du sable sur une nouvelle planète. Sable qui est un protagoniste fascinant de l'histoire. Pour l'humain plus c'est différent, étranger, inconnu, plus c'est suspect (sauf en matière de sexualité étrangement, là il faut choisir le partenaire de sexe opposé, choisir le semblable est beaucoup moins bienvenu). On a déjà du mal à considérer un échange, une collaboration, une rencontre avec les espèces animales de notre planète. Alors avec une vie extraterrestre... Celle-ci a pourtant plus de chance de ressembler à du plancton qu'à Tom Cruise. Ceux qui me connaissent savent combien je radote souvent là dessus et à mon avis, au cours de l'année, j'aurai l'occasion d'y revenir.

    Bref (je m'en autorise encore quelques uns). Une nouvelle dans laquelle l'humain passe à côté d'une forme de vie parce que rien ne l'a préparé à ce que ça ressemble à ça, j'ai adoré. Et encore plus adoré que le même mécanisme de méprise soit à l'oeuvre chez l'autre espèce. C'était magistral.

    Il restait deux autres nouvelles, je vous laisse les découvrir par vous même. J'avais la permission de 23h30, mon temps est écoulé.

     

    Sommaire du thème 2018 Humains, obsolescence programmée ?