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Tale me more - Page 28

  • Voeux deux

    Si vous vous accrochez à cette année parce qu'elle a été plus sympa que la moyenne.

    Si vous avez dû prendre sur vous pour fêter Noël avec des inconnus mais survécu à l'épreuve.
    Si vous avez dû prendre sur vous pour fêter Noël avec des inconnus (mais pour d'autres raisons).

    Si vous avez torpillé une tarte au citron et que vous êtes passée à un cheveu, mais vraiment un cheveu de réussir votre tour de carte.

    Si vous avez troqué Kiki le yorkshire de l'épisode 1 contre un chat qui a fait tomber le sapin, enfin!  il a pris son temps tout le monde n'attendait que ça depuis une heure !

    Si vous avez échappé à la gastro cette fois, mais quand même rien pu manger.

    Si vous avez reçu en cadeau un chou vert frisé (oui, un vrai) et abondamment remercié comme il se doit sans trop savoir ce que vous deviez en faire.

    Si vous avez rampé jusque sous le drap housse et dérangé pour ce faire un baba au rhum déjà bien imbibé.

    Si personne cette année n'a envoyé de sms à ses ex, parce que la sangria est beaucoup moins forte que le rhum et que de toute façon, vous avez déjà donné leurs prénoms à vos enfants.

    Si le père Noël vous a dotée d'une paire de chaussons moon-boot roses mais que vous osez quand même les porter parce que c'est chaud, mais jamais en public.

    Si vous avez tenu des propos homophobes, racistes, politiquement incorrects et à très fort contenu sexuel et apprécié l'expérience.

    Si vous attendiez avant-hier la suite de mes supers vœux, parce que ce sont les plus chouettes... alors, avec les excuses de la maison pour le retard:

    Un très joyeux Noël à vous !

     (Et n'hésitez pas à ajouter à la liste votre propre expérience)

     

  • Ciel leur mari !

    c'était obligé le titre en anglais?,se bonifie avec le temps,rebecca lighieri,husbandHusbands, Rebecca Lighieri

    Je vous sous-titre la v.o. pourtant française : c'est une histoire de maris. Un beaux tas de cons qui rendraient n'importe quelle nana un peu sensée lesbienne dans la minute. Non que j'aie quelque chose contre les conversions, mais à partir du moment où le pape trouve ça à la mode, par principe, je vais m'opposer.

    C'est effrayant d'ouvrir un roman et de devoir supporter pendant des dizaines de pages la vulgarité de mecs qui ont la cervelle placée de telle façon que leurs oreilles ressemblent à s'y méprendre à des testicules... Si la majorité des hommes ressemblait à ces types pour qui le summum de la sexualité consiste à taper comme des brutes au fond des vagins - alors que même au foot, le franchissement de la ligne suffit - il y aurait des files d'attente devant les couvents. Dieu sait ce que ces dames manqueraient !

    "C'est pas Dieu qui va te fourrer sa grosse bite au fond de la chatte ! Parce que je te connais Delphine, je te connais mieux que tu ne te connais toi-même : en matière de cul, tu as de gros besoins".

    Je suis restée furax un bon moment... Mea culpa. Je me suis un peu calmée par la suite (bien après le milieu - finalement, parfois, ça a du bon d'aller au fond des choses). Après tout, ce n'est pas un panel d'étude sociologique. Ni le manuel du cours de virilité. C'est peut-être juste un roman et il faut que je me calme.
    Alors l'idée est-elle de nous apprendre à distinguer le vrai salaud pathologique du salaud accidentel et du salaud par dépit? Hmmm quand même... Si je devais relire Les garçons de l'été, j'aurais un regard différent sur la vigueur des beach boys.

    Revenons à nos husbands. Ils sont trois et se rencontrent sur un forum candauliste. Les candaulistes, ce sont un peu des écologistes. Vous savez, ces forums où l'on met à disposition des voisins la tondeuse, le fer à friser ou l'appareil à raclette, parce que chacun possède un exemplaire d'un appareil qui ne sert réellement que cinq heures par an ? (un peu plus pour la tondeuse, mais le calcul de la moyenne est plus complexe car il faut prendre en compte la surface des terrains). Les candaulistes c'est tout pareil, sauf que c'est leur femme qu'ils proposent entre deux périodes où ils en ont l'usage pour la cuisine, le décorum, taper dessus ou dedans, ou pour gagner de l'argent.

    [ Aparté : si vous avez déjà attaqué l'écologisme par un des bouts suivants : usage répété du quinoa, couches lavables, toilettes sèches, café équitable, je serais vous, je me méfierais de l'historique de navigation de mon conjoint... ]

    Tous trois sont donc dans une mauvaise passe.
    Le gentil qui a épousé une fée du logis : Sa déesse du ménage a une liaison + une relation contre-nature avec son congélateur.
    Le vieux qui a épousé une jeune et l'a modelée à ses goûts à coups de bistouri: Sa gourde aux oeufs d'or commence à exprimer des velléités d'émancipation.
    Le racaille des banlieues qui a épousé une aristo : Sa bourgeoise lui fait sentir qu'il n'est qu'un raté mal dégrossi.

    En résumé : leurs femmes ne filent plus aussi droit qu'avant et il faut qu'elles payent, ces putes. (J'ai fait une autre moyenne, celle des termes qu'ils emploient pour parler de leur moitié). C'est là que commence le thriller.

    Petite précision, les trois maris prennent tour à tour la parole à la première personne. Toute notre génération semble définitivement incapable de faire l'effort de se projeter dans un personnage s'il ne dit pas "je".

    Saurez-vous rendre à chaque Prince Charmant ce qui lui appartient ?

    "Parfois, le seul son de la voix, son articulation précise et maniérée, ses formules pompeuses, la dignité affectée avec laquelle elle se déplace, tout cela me donne envie de la cogner, comme la pute qu'elle est au fond."

    "Je sais y faire avec Lauriane, je sais comment la persuader qu'elle prend des décisions alors que je les prends pour elle."

    "La mienne est déjà une pute. Pas besoin que je la pousse dans les bras d'un autre. Elle s'y est déjà vautrée et pour autant que je sache, elle continue".

    Une fois rassurée sur que le fait qu'à partir d'un même point de départ, certains allaient un peu retrouver leurs esprits, j'ai su apprécier (je lui ai mis 15 sur Livraddict??) ce thriller surprenant. Il faudrait que j'aille voir ce que l'auteure écrit sous son vrai nom... ça pourrait être rigolo.

    Bonne route si vous entamez la tournée pour les fêtes!  

  • Feu vengeur

    pour une qui a survécu,combien de mortes ?,souad,brulée vive,témoignage,comptez sur moi pour égayer vos fêtesBrûlée Vive, Souad

    Une abominable histoire vraie, un classique que j'ai d'ailleurs plusieurs fois vu dans les étagères de personnes qui lisent très peu, à côté de quelques ouvrages historiques. Il n'était pas seulement sur ma liste depuis des siècles, il était aussi dans ma bibliothèque, depuis un vide-grenier "emportez toute la caisse".

    A quel moment se dit-on : "Tiens, je suis d'humeur, je vais me lire un petit témoignage de femme torturée ?" Jamais. Alors j'ai profité d'un challenge sur Livraddict. La blogueuse ChristL04 s'est proposée pour former avec moi un binôme et pré-sélectionner 3 titres dans ma PAL. Je devais ensuite en choisir un et j'ai bien senti qu'il n'y aurait pas d'autre occasion pour Brûlée Vive.

    Que dire ? C'est d'autant plus horrible que tout est vrai. Une jeune fille grandit en Cisjordanie, son univers se réduit à son village, elle n'est pas éduquée. Seule compte la loi des hommes. Les femmes ne sont rien, elles n'ont pas même la valeur du bétail. Elle triment comme des esclaves et quand un homme le souhaite, elles meurent. C'est normal. Ce sont des hommes. Avant même d'être brûlée vive, Souad aura déjà été deux cents fois torturée, physiquement ou psychologiquement. Les femmes ne vivent que pour se marier et donner des fils. Quand on lui promet enfin le mariage, Souad a si peur que le garçon change d'avis qu'elle finit par céder à ses demandes. Elle tombe enceinte. Elle est donc condamnée, sa propre famille tente de la tuer.

    Le récit est très efficace. On sent bien comment les souvenirs se reconstruisent, autour de l'ombre portée du traumatisme. La question de l'après est douloureuse, avec le poids de ce secret, particulièrement après la naissance de ses propres filles. Le danger d'être retrouvée pour venger l'honneur. Même aussi loin, même des années après, ça arrive.

    Piqure de rappel utile sur l'état passé et présent des droits des femmes et sur tous les mécanismes psychologiques à l’œuvre dans les situations de violences chroniques.

     

    Comme c'est un challenge partagé avec une autre blogueuse, je vous invite bien sûr très fortement à lire son article, sur une lecture que j'ai piochée pour elle dans sa PAL et que je vous laisse découvrir ici.

     

  • Jeune et jolie (et décédée)

    harry quebert, joel dicker, couvertureLa vérité sur l'affaire Harry Quebert, Joël Dicker

    Si quelqu'un m'a vue samedi sur bfm avec une charge de CRS aux fesses, ne tirez pas de conclusion hâtive ! J'allais au ciné, je n'ai pas assez bien regardé avant de traverser la rue comme nous le conseille notre bon président.

    On est bien en ce moment non ? Il se passe plein de choses, on ne s'ennuie pas. Un peu de fatigue mais les vacances en vue. Des listes de lecture bien tenues, la famille et des tas d'apéro en vue... Impec.

    Je suis de si bonne humeur que je sens déjà que j'en veux moins à Harry Quebert. J'ai fini le roman juste quand commençait la diffusion tv de l'adaptation mais je ne l'ai pas encore regardée. 

    Un roman qui parle de l'écriture et des problématiques associées ( mercantilisme des éditeurs, versatilité du public, panne d'inspiration, quête de la vérité, techniques narratives ) avec un auteur pour personnage principal c'est toujours trois pas d'avance pour décrocher un prix littéraire... Il en a eu plusieurs.

    Je n'ai pourtant pas trouvé le style renversant. On tricote le présent (découverte du cadavre d'une jeune fille) avec le passé (époque de sa disparition trente ans auparavant) à l'aide de passages qui introduisent avec plus ou moins de brio les confidences des témoins auprès de Marcus Goldman.

    Marcus est un écrivain célèbre pour son premier roman et en panne du second. Il est sur le point de faire faillite quand le buzz du moment lui tombe dessus : son mentor et ex-professeur Harry Quebert est accusé du meurtre de Nola, disparue trente ans plus tôt.

    C'est aussi l'histoire d'amour entre ce prof trentenaire et une gamine de quinze ans. J'ai mis un peu de temps à me l'avouer mais je n'ai pas été emballée par ce thème. C'est pile la zone grise. Elle aurait eu douze ans, c'était carrément glauque. Dix-sept et tout l'intérêt du roman s'écroulait. 

    Parlons de la résistance héroïque du Harry et de ses scrupules moraux "oh quand même, on ne devrait pas, les gens ne comprendraient pas, tu es trop jeune". Mouais. J'ai trouvé ces objections assez complaisantes. La grande scène de la résistance à la tentation, c'est presque un passage obligé. Au final on glorifie plutôt ce couple hors du commun, qui se noue en dépit de la morale puritaine de cette petite ville. Sous-entendu : rhoo soyez pas des vieux cons coincés, à quinze ans, ça va, elle sait ce qu'elle fait. Plaignez ces amants que l'excès de morale condamne. D'ailleurs le parallèle fait avec le livre dans le livre, qui traite des couples mixtes, va dans le même sens : ça aussi, c'était mal et condamné par la société, avant, mais la société évolue.

    A la rigueur, j'aurais pu ne pas trop m'en formaliser, si la gamine avait été "spéciale". Mature pour son âge, présentant des talents particuliers, étudiante brillante et précoce, ou émancipée de sa famille, ou présentant une réflexion poussée sur la question de leur couple. Au lieu de quoi, ce qui plaît à Harry, c'est qu'elle danse sous la pluie. Je vous traduis : il aime son physique et sa naïveté. Elle boude, elle fait des caprices, ne semble même jamais consciente que l'écart d'âge peut être considéré comme un problème. Elle a vraiment quinze ans, c'est cohérent. Moi aussi, à quinze ans, je fantasmais sur ma prof. Pourquoi d'après vous l'actrice de la série a-t-elle six ans de plus? M'étonnerait que les familles devant la tv ait trop envie d'identifier Nola à leur adolescente.

    Évidemment au cours de l'enquête, on en vient à soupçonner Nola d'être une allumeuse. Inévitable ? 

    Les personnages secondaires valent aussi leur pesant de cacahuètes, très clichés de péquenots de province. Femme qui porte la culotte, mari un peu niais qui supplie sa "bibichette", serveuse de fast-food qui veut devenir une star, flics ripoux...

    Le suspense est variable, tantôt la mécanique est efficace, on se laisse surprendre. Tantôt on nous annonce comme un scoop un truc qu'on voyait venir à des kilomètres. Pour autant, globalement, ce n'est pas un mauvais roman. Je l'ai bien aimé.

  • Force animale

    zoo city, beukes, afrique du sud, couvertureZoo city, Lauren Beukes

    Au moins cette fois-ci je ne peux pas reprocher à une oeuvre fantasy de toujours rimer avec jeune public. Sans être exactement trash, c'est violent. Le récit se passe dans une Afrique du Sud (pays de son auteure) sombre et violente, dans une sorte de ghetto où vivent les "animalés", des humains qui ont commis de lourdes fautes (pénales ou morales, ce n'est pas bien aisé à saisir) et se retrouvent alors par une sorte de magie, associés à un animal. Ils ne peuvent ni s'en éloigner beaucoup sans souffrir, ni s'en séparer et si l'animal meurt, ils meurent. L'idée est bonne.  L'animal semble être une incarnation du fardeau de la conscience - même si en soi se voir adjoindre un chien ne semble pas une horrible torture, imaginez celui qui se retrouve lié à un requin. Finies les vacances aux sports d'hiver. 
    Bon. Ils ne partent pas beaucoup en vacances. La plupart sont pauvres et/ou délinquants.
    Étrangement l'arrivée de l'animal est accompagnée du gain d'un pouvoir magique plus ou moins utile. Par exemple, celui de se rendre invisible. Comme beaucoup de choses dans ce roman, il est difficile d'en comprendre la portée symbolique. pourquoi ce cadeau avec l'animal-punition ? 

    A côté de ça, c'est aussi un thriller , puisque l'héroïne, accompagnée de son paresseux et dotée de la capacité de visualiser les objets perdus de chacun.e et de suivre un fil jusqu'à les retrouver est engagée pour retrouver une gamine, une star de la chanson. 

    Je n'ai pas eu la sensation que le roman voulait la retrouver. On enquête, on piste, on solutionne le mystère, certes. On parle surtout des humains, des bas-fond, de la violence. Du sida qui apparaît inévitablement dans les récits qui se situent en Afrique. 

    J'ai peiné à passer un obstacle. Quel nom lui donner ? L'écriture était ardue à déchiffrer. Je n'ai jamais eu autant besoin d'un dictionnaire; Je n'ai presque jamais trouvé les mots que j'y cherchais. Un peu de dialecte ? Des connaissances dans le domaine de la musique ou de la pop culture que je ne possédais pas ? Des marques de fringues ? Des espèces animales ? Parfois même le contexte ne me suffisait pas pour deviner dans quel domaine je me situais. 

    Ce n'était pourtant pas mauvais. Juste très étrange, comme de découvrir un nouveau genre littéraire. Il n'y a que la S.F. pure et dure, un peu à l'ancienne, qui me fasse le même effet. Devoir m'investir; Etre étrangère à des codes. 

    Pour adultes qui maîtrisent les codes du banditisme dandy?