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Tale me more - Page 26

  • La reine du sabbat

    boulgakov, marguerite, maitre, diable, folioLe maître et Marguerite, Mikhaïl Boulgakov

    Depuis le temps que je devais me lancer, avec les écrivains russes! Certes, pas de coup de foudre, mais une intense sensation de lire exactement ce que je devais lire. 

    C'était assez baroque comme expérience... Les personnages principaux, à savoir le Maître, écrivain, auteur d'une oeuvre sur Ponce-Pilate qui ne rencontre pas le succès et Marguerite, femme mariée avec laquelle il entretient une liaison, n’apparaissent que très tard et n'apportent pas une grande valeur ajoutée. 

    On nous annonce une femme qui pactise avec le diable pour sauver son mec. J'ai lu Faust il y a vingt ans, je n'en ai aucun souvenir - c'était trop tôt et trop ardu - mais je m'attendais à quelque chose dans ce style. Or ce récit se laisse bien lire, il est accessible, si on arrive à faire abstraction de l'avalanche de notes et de références culturelles au diable dans la peinture, la littérature, etc. 

    En revanche, il faut accepter d'être dans un foutoir complet. Le récit tient quand même plutôt de la farce et il est passablement décousu. Pas décousu. Sautillant? Erratique. Le diable n'est pas bien effrayant. Le ton pas bien sérieux. Si vous espérez après l'histoire d'amour vous risquez aussi d'être déçu·e. Les deux protagonistes débarquent tard et le trip "sorcière" de Marguerite n'a pas été le meilleur morceau.  

    Non, moi, ce que j'ai aimé, c'est l'équipe de Bad guys qui accompagnent le diable. Chacune de leur sortie en public est un petit bijou. En tête de mon classement, le gros chat horripilant, d'une incroyable mauvaise foi, menteur et succeptible. ça c'est un personnage ! Et la scène dans le théâtre, aussi. Rien que pour ça le livre vaut le détour. 

    Étrangement, alors que le sujet religieux n'est clairement pas ma tasse de thé, j'ai aussi un faible pour le récit dans le récit - même si je ne sais trop ce qu'il fichait là. Il m'a émue, ce Ponce Pilate. 

    En résumé : belle écriture, trame du récit déstabilisante, humour (russe?).

     

  • Comme un boomerang

    dernier continent, pratchett, couverture, pocketLe dernier continent, Terry Pratchett

    Puisque j'honore mes engagements, y compris quand le titre choisi est le seul de la liste sur lequel je n'ai rien à dire...

    Et pour cause, je suis passée à côté de 92,7% des références. Grâce au kangourou, j'ai compris que ce volume des annales du disque monde émettait ses clins d’œil depuis l'Australie.

    Rincevent y vit dans un trip hallucinogène. Dès qu'il a faim il soulève un caillou et il trouve des sandwiches ou des plats cuisinés... On l'accuse de voler des moutons. Ses collègues de l'université se pointent en croyant aller à la plage. Le bibliothécaire se transforme en canapé quand il éternue. Les dessins rupestres prennent vie. Un dieu créateur se fatigue pour rien car il n'a pas encore découvert la reproduction sexuée ni le darwinisme. A la fin on espère que le monde sera sauvé d'un danger pas bien identifié.

    C'est à peu près tout. Que faire face à une parodie dont on n'identifie pas les sources ? On sourit bêtement d'un air entendu et on tourne vite vite la page. Pourtant dans la série, en général, les romans avec Rincevent sont les meilleurs. Dommage, il me manquait sûrement des clés de compréhension.

    Ah ! Si ! Même si je ne l'ai pas revu depuis des années, quand même, j'ai repéré la parodie de Priscilla folle du désert !

     

  • (Résultat de la) Consultation

    DÉPOUILLEMENT DES VOTES:

    Néant.

    Edit 09/03 :  1 voix pour Harper Lee.

     

     

    Rappel des titres lus en janvier et février : 

    La suite déstabilisante du célèbre roman d'Harper Lee To kill a mocking bird  - En savoir plus

    Plaisir coupable, deux volumes de teen-romance lgbt - En savoir plus

    Le mage Rincevent au pays des kangourous - En savoir plus

    Un roman épistolaire avec secrets de famille - En savoir plus

    Un autre livre jeunesse, qui me donne envie de crier à la trahison - En savoir plus

    Des nouvelles ambiance médiévale, sauce fantasy - En savoir plus

    Thème LGBT -  Bonne idée   /    Mauvaise idée

     

  • Bicheras, bicheras pas?

    haenel,biche oh ma biche,tiens  ferme ta couronne,avec la langue,roman intelligent,lectrice qui y travailleTiens ferme ta couronne, Yannick Haenel

    Tiens, un roman qui a reçu tout plein de prix littéraires, dont le héros est un écrivain, dont le thème est l'écriture et dont le style est - à mon goût - imbuvable.
    Toujours ce petit problème de décalage, voyez, la lutte des classes au-dessus des pages, ce sentiment de ne pas fréquenter les mêmes milieux qui déclenche chez moi un repli agressif, signe de gêne.
     
    Si j'étais du genre à abandonner en cours de lecture, les cinquante premières pages m'auraient suffi. Ce sont les pires. Elles dégoulinent de démonstration intellectuelle. La roue du paon. On en brasse des mots, des concepts, des propos hallucinés peuplés de biches, de daims, de cerfs, de chasses. Le héros, auteur d'un scénario sur Melville qui ne trouve pas de réalisateur, occupe ses journées à regarder de grands films tout en gardant un oeil sur le chien du voisin.
    Je n'ai pas la culture ciné nécessaire pour juger de la pertinence des analyses de différents extraits ni des propos tenus sur le réalisateur Cimino. Je n'avais même jamais entendu ce nom. Même ça, convoquer de grandes figures dans un roman, j'ai trouvé ça un peu m'as-tu-vu. J'étais quand même bien bien bien remontée... Pauvre livre...
     
    Ajoutez que le mec boit pas mal. Même quand son frigo est vide et ses poches de même, il arrive toujours à s'enfiler une vodka. Or, dans les romans, je n'aime l'alcool que pauvre, celui qui noie la misère et la lourdeur de l'existence. Je n'arrive pas à avoir la même compassion pour les soirées en compagnie d'Isabelle Hupert et de beaucoup de champagne. Le type n'est pas fauché pauvre. Il est fauché bohème. Je fais une distinction. Obscure même pour moi, mais une distinction.

    Et puis... miracle, quelque part dans la deuxième moitié du livre, un chien s'est perdu, et mon hostilité aussi. Il y avait un film comme ça, que j'ai vu il y a très longtemps... des lettres anonymes et pour démasquer le corbeau, dans une salle de classe tous les suspects devaient écrire durant des heures, jusqu'à cet état d'hébétude où il ne leur serait plus possible de maquiller leur véritable écriture.

    C'est un peu l'impression que j'ai eue. Que le paon, après une longue parade, avait fini par remballer le matos le temps d'un entracte et d'aller casser la croute. Le texte est devenu un peu plus léger, un peu plus simple.J'ai commencé à aimer de petits passages. Je complèterai demain si j'ai le temps avec des citations, j'ai corné pas mal de pages. Je ne peux pas dire que j'ai adoré, mais j'ai à peu près compris et accepté ce roman. Je me suis sentie réconciliée, à la toute fin. Juste avant d'éteindre la lumière hier soir, physiquement soulagée, comme quand on a enfin mis à plat une dispute et qu'on s'aperçoit que derrière la maladresse, au fond, on pouvait tomber d'accord.

  • Tu vas où avec ton petit vélo ?*

    ma-reine-jean-baptiste-andrea-folio.jpgMa reine, Jean-Baptiste Andrea

    *Est-ce que cette expression est un régionalisme ? J'espère que non, parce que traduire par "qu'est-ce que tu fais?" c'est en perdre tout le charme.

    Shell et le blouson de la station service de ses parents partent à la guerre. A la télé, ils disent que c'est là qu'on devient un homme. Et Shell en a particulièrement marre d'être traité comme un enfant parce qu'il est un peu différent. Les choses ne se passent pas comme prévu. La guerre, c'est peut-être plus loin qu'il ne pensait et il a oublié ses sandwiches à la maison...

    Histoire d'une émancipation et d'une belle amitié, peut-être un premier amour. Les personnages sont comme j'aime, ils vivent en dehors des passages cloutés. Il n'y a pas matière à de grands développements, c'est un court récit, un récit avec des gentils, un récit "grands espaces", pensif, qui convient assez bien à mon humeur actuelle : peu de mots mais des sentiments.