Freedom, Jonathan Franzen
Long calvaire que ce roman. Il était sur ma liseuse depuis des années, je ne sais plus à quel moment ni pourquoi je me suis persuadée que c'était une valeur sûre. Je suis d'autant plus déçue que le livre n'est même pas mauvais. C'est un roman américain tout ce qu'il y a de plus classique. Un peu de politique, un peu d'histoires de famille, un ton railleur. De bons ingrédients.
Université. Patty tombe amoureuse de Richard, un jeune musicien, mais n'ose rien tenter et finit par épouser le meilleur ami de celui-ci, Walter. Le type même de l'Homme Bon : gentil, tempéré, attentionné, fidèle.
Des années plus tard, ils ont deux enfants qui entrent dans l'âge adulte.
J'ai presque tout dit du livre. A aucun moment je n'ai espéré quelque rebondissement que ce soit. Dans ce livre, même quand quelqu'un meurt ça ne fait pas un frisson à la surface de l'eau. C'est un long récit de vie mélancolique. Où l'on s'inquiète de voir les enfants s'éloigner. Où l'on s'interroge sur son conjoint. Où l'on continue d'avoir envie du rockeur, mais si ça devait arriver, on regretterait le gentil mari.
C'est déprimant de réalisme et d'un bout à l'autre j'ai compté les pages en m'interrogeant sur le sens d'un récit qui ne ne pousse ni à se détendre, ni à réfléchir, ni à agir, ni à rêver.
Il y a pourtant tout un message satirique sur la politique environnementale étasunienne puisque le gentil Walter, pour protéger les oiseaux, finit par se convaincre qu'il faut exploiter à fond toutes les zones encore préservées. Ainsi, après, quand il n'y a plus rien à extorquer à la terre, on lui fout la paix et les oiseaux reviennent... Imparable raisonnement.
Quant au fils, il se fait happer dans une magouille autour du lucratif business de la guerre.
C'était pourtant un récit engagé... dont je n'ai rien aimé. Suivant.