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Tale me more - Page 30

  • Freedom

    freedom, franzen, oiseaux, couvertureFreedom, Jonathan Franzen

    Long calvaire que ce roman. Il était sur ma liseuse depuis des années, je ne sais plus à quel moment ni pourquoi je me suis persuadée que c'était une valeur sûre. Je suis d'autant plus déçue que le livre n'est même pas mauvais. C'est un roman américain tout ce qu'il y a de plus classique. Un peu de politique, un peu d'histoires de famille, un ton railleur. De bons ingrédients.

    Université. Patty tombe amoureuse de Richard, un jeune musicien, mais n'ose rien tenter et finit par épouser le meilleur ami de celui-ci, Walter. Le type même de l'Homme Bon : gentil, tempéré, attentionné, fidèle.
    Des années plus tard, ils ont deux enfants qui entrent dans l'âge adulte.

    J'ai presque tout dit du livre. A aucun moment je n'ai espéré quelque rebondissement que ce soit. Dans ce livre, même quand quelqu'un meurt ça ne fait pas un frisson à la surface de l'eau. C'est un long récit de vie mélancolique. Où l'on s'inquiète de voir les enfants s'éloigner. Où l'on s'interroge sur son conjoint. Où l'on continue d'avoir envie du rockeur, mais si ça devait arriver, on regretterait le gentil mari.

    C'est déprimant de réalisme et d'un bout à l'autre j'ai compté les pages en m'interrogeant sur le sens d'un récit qui ne ne pousse ni à se détendre, ni à réfléchir, ni à agir, ni à rêver.

    Il y a pourtant tout un message satirique sur la politique environnementale étasunienne puisque le gentil Walter, pour protéger les oiseaux, finit par se convaincre qu'il faut exploiter à fond toutes les zones encore préservées. Ainsi, après, quand il n'y a plus rien à extorquer à la terre, on lui fout la paix et les oiseaux reviennent... Imparable raisonnement.

    Quant au fils, il se fait happer dans une magouille autour du lucratif business de la guerre.

    C'était pourtant un récit engagé... dont je n'ai rien aimé. Suivant.

     

     

  • Sur un petit nuage

    terre de brumes cindy van wilder.jpgTerre de brume - Le sanctuaire des dieux, Cindy Van Wilder

    Nous sommes vraiment à la frontière de ce que je peux écrire ici... Pire que les auteur·es non-décédé·es, voici les auteur·es non-décédé·es qui échangent régulièrement avec une personne que je connais. Je me demande comment font les journalistes, les chroniqueurs d'émission, pour émettre un avis sur un bouquin dont ils rencontrent l'auteur·e... ça me paralyse et pourtant je ne la connais pas personnellement, je ne l'ai que croisée.

    Dans ces moments-là, je me sens hyper mal à l'idée de tous ces livres dont je me suis allègrement moquée sur ce blog. C'est quand même autre chose que de discuter d'un roman entre amis pendant un dîner. S'il y avait la moindre chance qu'un·e auteur·e me lise, j'édulcorerais tout, c'est évident.

    Bref (j'essaie d'user parcimonieusement du "bref", mais souvent, il s'impose).

    C'est un roman jeunesse. Il part donc avec un handicap. Mais c'est aussi l'auteure de La Lune est à nous, le roman le plus bienveillant et réconfortant de mon année... Jusqu'à un éventuel prochain roman contemporain queer-friendly, convenons ensemble que ses autres œuvres seront de toute façon moins à mon goût. Sur cette échelle secondaire, Terre de Brume arrive en tête, devant Memorex, que j'avais trouvé décevant.

    Je commence par les points positifs. C'est un univers très attirant, un imaginaire qui me parle. J'aime ce doux cataclysme qui prend la forme d'une épaisse nappe de brume venue recouvrir et empoisonner un monde entier, ne laissant que quelques survivants, sur des îlots émergés. L'image me plaît. Émotionnellement, c'est équilibré, c'est assez proche du conte dans la structure, avec ce motif des parents morts, disparus, ou non-mentionnés, qui  placent en quelque sorte les deux héroïnes à un point de départ.

    Ce sont deux jeunes femmes, affirmées, audacieuses, indépendantes et complémentaires puisque l'une pratique la magie de l'eau, l'autre celle du feu. Au départ elles ne se connaissent pas mais des créatures qui émergent de la brume vont les faire converger l'une vers l'autre.
    Le symbole de la réunion de ces deux éléments suffit à démontrer que ça n'est pas que mon imagination: il se dégage des scènes où elles se battent ensemble une forme de sensualité plus ou moins explicite qui est très agréable.

    J'en connais (au moins une, mais qui milite pour dix) qui souhaitent qu'une romance se déclenche entre les deux héroïnes dans le volume suivant et je reconnais que... moi-même... quand je m'autorise... C'est que j'ai un faible pour les scènes de premier baiser. Et encore plus pour toute la tension qui précède cet instant où l'on sait que ça va arriver. Un premier baiser réussi et mon cœur est conquis à tout jamais. Qu'on se le tienne pour dit.

    Finalement, ma seule critique*, c'est que c'est de la fantasy jeunesse et que ce n'est pas mon genre favori. J'ai un peu trop d'attentes, ça me semble souvent manquer de complexité, de densité. Je suis chiante, je sais. Mais je ne peux pas retrouver mon regard d'enfant. J'en suis incapable. Quelqu'un a le mode d'emploi ?

    Je lirai bien sûr avec plaisir le tome 2 mais si elles finissent l'une ou l'autre avec un jeune homme... :(

     

    * Ah et aussi le choix de l'alternance des points de vue, un coup une fille, un coup l'autre, à la première personne. Il faut que je creuse la question, mais je dois aussi avoir un problème avec les récits à la première personne.

  • Ce petit truc en plus

    ce n'est pas toi que j'attendais, toulmé, cauchemar réalisé, trisomie, plus pour le même prix, Ce n'est pas toi que j'attendais, Fabien Toulmé

    Je n'ai pas eu à aller bien loin pour trouver ce roman graphique puisqu'il était sur la table du salon. Avec ce titre et la couverture, je savais d'instinct à quoi m'attendre. Je l'ai lu rapidement, c'était émouvant. D'autant plus que l'auteur y raconte sa propre expérience, autour de la naissance de sa seconde fille. Sa pire crainte était d'avoir un bébé trisomique et dès le premier regard à la maternité il sent que quelque chose ne va pas. Mais le personnel médical ne cesse de le rassurer... et pourtant.

    C'est courageux de raconter dans un livre le rejet qu'on peut ressentir vis à vis d'un de ses enfants. Pendant des semaines, voire des mois, il est incapable de la prendre dans ses bras ou de lui parler. Il n'est même pas question de l'aimer. Ce n'est pas cet enfant-là qu'il voulait. Trop de problèmes. Trop de difficultés à gérer le regard des autres.

    Des petites malchances dans le suivi de grossesse aux innombrables rdv et au parcours du combattant qu'impose l'arrivée d'une enfant trisomique, la B.D. nous ouvre les portes d'une famille en cours de construction, sur de nouvelles bases.

     

  • Un peu d'ordre et de hasard

    Tirage au sort pour novembre

    couv54151839.jpg  couv445875.jpg

    liste à lire,pal,choix lecture

    Deux de mes choses préférées en ce monde : les listes et les dés.

    J'ai plus de 175 livres à lire.
    Alors hop, un tableau et chaque mois, un tirage au sort pour chaque colonne. Deux livres à lire par mois. On va vider cette liste en... 90 mois... quoi???!

    Faut que j'en efface, ms lesquels ? Toute suggestion de titre à conserver ou à dégager est la bienvenue !

    Extrait alphabétique de ce qui reste sur la liste :

    Adams, Le guide du voyageur galactique

    Bacigalupi, La fille automate

    Carey, Les ferailleurs

    Du Maurier, la maison sur le rivage

    Everett, Desert Americain

    Foster, la fonction du balai

    Garat, nous nous connaissons déjà

    Hawthorne, contes et récits

    Ishiguro, les vestiges du jour

    Jaenada, la serpe

    King, le fléau

    Lemaitre, Trois jours et une vie

    Monfils, vacances d'un serial killer

    Nohant, la part des flammes

    Oates, chutes (ou autre?)

    Pedrosa, trois ombres

    Revah, Manhattan

    Stalesen, L'écriture sur le mur

    Tolstoï Guerre et Paix

    Van Cauwelaerts, un aller simple

    Wingfield, les ailes de l'ange

    Yamazaki, ne riez pas de mon histoire d'amour

    Zeniter, l'Art de perdre

  • Fantomes du vieux pays

    couverture,fantômes du vieux pays, nathan hillLes fantômes du vieux pays, Nathan Hill *

     Calamity Packer, voici le surnom donné dans les médias à cette vieille dame qui a agressé un candidat à la présidentielle en lui jetant des petits cailloux. Ce fait divers finit (difficilement) par parvenir à Samuel, professeur à Chicago, endetté auprès d'un éditeur pour un livre qu'il n'a toujours pas écrit. Voici une occasion en or de publier un best-seller. Et si Samuel a une carte à jouer dans cette affaire, c'est que Calamity Packer n'est autre que sa mère, laquelle l'a abandonné quand il était enfant.

    960 pages. Trois époques parcourues pour démêler conjointement le mystère de ce départ, valise à la main, en laissant derrière elle fils et époux et comprendre les raisons de cette agression, deux décennies plus tard, contre l'homme politique.

    J'ai vraiment vraiment vraiment envie de faire la liste de tout ce qu'on trouve dans ce roman (comme l'étudiante tricheuse soutenue par le système)... mais il ne faut pas, ça donnerait une impression trompeuse de désordre (ou encore les joueurs de MMORPG) alors que l'ensemble est bien construit (et les manifs de 1968 aux Etats Unis) et que tout (y compris ces histoires de fantômes familiaux) va en réalité dans une même direction : se moquer du monde. Là, je sur-interprète peut-être un peu.

    N'empêche qu'un matin, en réfléchissant dans la voiture, je me suis demandée, puisque je retrouve à peu près toujours mes opinions politiques dans les romans, mais où sont les romans des autres ?
    En général, c'est très cynique, le regard porté sur la consommation, l'argent, l'environnement... Je n'ai pas souvenir d'un roman qui glorifie sincèrement le capitalisme, ou les valeurs de droite.
    Quand j'écoute les interventions de Mini-Macron au boulot et que mes oreilles saignent de son manque de compassion et de son obsession pour l'argent... je me demande où sont les livres de ses semblables.

    Hypothèse 1 : Leurs livres n'arrivent pas entre mes mains. Même quand je pioche au hasard. Jamais. Sauf les opinions machistes, ça j'en trouve de temps en temps.

    Hypothèse 2 : Leurs livres ne passent pas la barrière de la plupart des maisons d'édition, car tous les éditeurs sont du bon côté, c'est à dire du mien.

    Hypothèse 3 : Leurs livres ne sont jamais écrits, c'est du temps perdu d'écrire un bouquin et ça rapporte des clopinettes.

    (Renseignements pris, Mini-Macron ne lit pas. Je tiens peut-être une part de la réponse...)

     Allez, c'est le petit défi du jour. Trouvez-moi un roman de droite.

    En attendant je recommande celui-ci, qui, sans être un chef d'oeuvre, est tout plein de qualités que je n'ai pas su vanter.

     

    * Je ne peux malheureusement pas garantir qu'aucun animal n'aura été maltraité durant la lecture de cet ouvrage.