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Tale me more - Page 15

  • Pair to peer

    shocking bennett,profond. bien bien profond. le trou dans lequel enterrer ce livr,voyeuriste en gaine nylon,celui ou celle qui m'arrachera un sourire ce mois-ci...So shocking, Alan Bennett

    De toute façon cette année est foutue. Autant en profiter pour lire tout ce qui traîne au fond  des tiroirs. Voici donc deux nouvelles presque aussi médiocres l'une que l'autre, dont on attendait - j'attends toujours - un peu d'humour. Ah. Ah.

    Dans la première, une veuve  guindée met du beurre dans ses épinards en jouant la patiente factice pour des étudiants en médecine. Ces petites scènes de faux symptômes étaient le point culminant du bouquin. A côté de ça, elle loue une chambre dans sa maison; Et le jeune couple lui propose de payer le loyer en la laissant les regarder faire l'amour. Elle accepte faute de savoir décliner. Aucun intérêt ni à la scène, ni à la pseudo-satire d'une bourgeoise vieillissante et frustrée . Elle fait un trou dans le mur après pour continuer à mater. 

    "La vie sexuelle des Donaldson avait été pour l'essentiel silencieuse (et n'avait en tout cas jamais endommagé leur mobilier)."

    Dans la seconde si je me souviens bien un grand fiston gay se marie avec une femme pour son argent et son amant le fait chanter en le menaçant de tout dire à sa mère. Pendant que son père se tape sa femme.

    Je ne dois pas être tenue responsable pour la pauvreté et le manque apparent d'intérêt de ce synopsis. 

     

    Vite avant que la déprime littéraire ne m'engloutisse corps et âme... Nietzsche n'a rien sorti de nouveau pour Noël ? Ou Musso? 

  • Happy fiou*

    nietzsche toutes les lettres y sont??,élévation intellectuelle ratée,ahahLe gai savoir, Friedrich Nietzsche

    "Chacun sait maintenant que c'est un signe de haute culture que de savoir supporter la contradiction."

    Pour la vision d'ensemble c'est raté, je vais laisser ça aux pros. Je suis plus douée pour les impressions vagues et injustifiables. Aussi ai-je envie de vous résumer ainsi ma lecture : à aucun moment je n'ai réussi, alors que j'avais vérifié avant, à me convaincre que ce type était d'âge - je veux dire d'époque - à mettre une claque sur les fesses de Zola. Il écrit comme s'il avait un siècle de plus (minimum) ! La forme du début, les aphorismes courts n'y sont sans doute pas pour rien, je pensais lire La Bruyère. Ce qui le rend tout aussi incompatible avec le portrait de lui que j'ai trouvé. J'aurais plutôt imaginé un Copernic. 

    Le plus bizarre c'est qu'en revanche, pour ce qui est du contenu, sans y comprendre grand chose, je m'en fais plutôt l'image d'une rock-star gothique, ou bien d'un punk, oui, une sort de punk anar' qui veut tout péter et qui méprise tous les vieux cons.

    Finalement, l'endroit du livre où j'ai eu la première étincelle de compréhension, c'était quelque part où il disait en substance qu'on ne faisait pas assez cas des analgésiques. ( Ou était-ce des opiacés ? ) Bref, quelle que soit la citation exacte, un moment où j'ai pensé "Ah ! Tout s'explique ! C'est un jeune camé."

    Bon. J'ai eu des petits moments de compréhension (quand n'importe qui aurait compris, soyons honnêtes). Le début, ça me gêne un peu de le dire, sonnait comme les posters que ma mère accrochait sur la porte à l'intérieur des toilettes : bribes de sagesse populaire, maximes, citations, etc.

    "Avant l'effet, on croit à d'autres causes qu'après."
    Elles ressemblent à un almanach, non, ces trois premières parties ?

    Cela sonne comme un jugement de valeur mais ça n'en est pas un, j'aimais bien ces petites phrases simples mais pleines de bon sens, à méditer. Et pour ce qui est de Nietzsche, je suis trop loin encore de m'être fait un avis, justement parce que je n'ai pas réussi à assembler deux pièces ensemble. J'ai compris qu'il n'aimait guère les femmes (personne ne les a jamais aimées, remarquez, depuis le fruit, le serpent et autres dérives qui en disent long sur leur nature malveillante), qu'il avait un truc avec "le troupeau" et que j'étais à un poil de saisir ce qu'il pensait vraiment de nos instincts de groupes.

    Mais je vais trop vite. 

    J'ai aimé qu'il écrive que l'instinct nous protège et que la conscience est parfois dangereuse. Et sa lecture un peu cynique de la morale, qui ne prône des vertus que pour en tirer un bénéfice, souvent au détriment du vertueux lui-même. Malheureusement, et c'est valable pour l'ensemble de l’œuvre, je ne sais pas toujours à qui attribuer certaines affirmations. Celles qu'il prend à son compte, celles qui sont des souhaits, ce qui relève de l'ironie. Je pense avoir fait grand nombre de contresens, quand j'avais l'impression de m'y retrouver.

    Au début, le style de l'auteur, c'est un peu celui d'un journal intime dans lequel jeter en vrac des idées, des pensées qui fusent sur des sujets sans lien les uns avec les autres. C'était comme de lire mes propres notes. ça n'est utilisable par personne, souvent même pas par moi. 

    Quand j'étais encore en mode studieux, j'ai tenté de faire des liens avec le fameux thème de la force de vivre, j'ai relevé des passages comme "Vivre, cela signifie repousser sans cesse quelque chose qui veut mourir". Mais c'est vrai que c'est idiot, que ça a trop de sens pour avoir du VRAI sens. Que sans vue d'ensemble, ça ne sert à rien. C'était peut-être même cette phrase-là, dans nos WC.

    Nietzsche lutte contre une attitude conservatrice. (Comme toute nouvelle génération). Il imagine une société sans argent. Il conseille au MEDEF d'avoir un peu plus de noblesse, d'ailleurs. Le panache, les étoiles dans les yeux, c'est un vrai truc, pour en imposer aux masses et les gouverner. Je suis d'accord, c'était bien dit.

    Il se tape ensuite des envolées lyriques sur les femmes, sur la mer, sur la musique (deuxième partie je pense)... Témoignage d'ivresse, m'est avis. Je ne pense pas qu'il s'agisse d'alcool. Peut-être plutôt de cette sensation d'euphorie qui suit une grosse crise de douleur. Paraît qu'il était malade, c'est écrit partout sur internet, ainsi que dans sa préface. Je connais bien cette impression. Comme l'explosion d'énergie qui suit une grosse période de stress ou de déprime.

    Il donne des conseils matrimoniaux, dans des propos sexistes non dénués de clairvoyance. Il se moque des artistes vaniteux, de l'opéra...

    J'ai lu, voyez. J'ai tout lu. Mais ensuite ... quoi ?

    Dans la troisième partie, l'ivresse descend. On aborde des questions plus sérieuses. Du Darwinisme appliqué à la logique. Et tout ce qui a trait à la morale... sujet passionnant; Probablement là que j'ai le plus essayé de m'accrocher. Les sarcasmes dissimulés de-ci de-là ne m'ont guère aidée.
    J'ai lu à ma femme le passage sur le danger du végétarisme.

    Puis l'euphorie semble vraiment dissipée, les passages s'allongent et s'obscurcissent, j'entre dans la quatrième partie et là... fin des haricots. J'ai mes notes sous les yeux, elle tiennent en une colonne et n'ont aucun sens, qui est-ce qui a pris ces notes bon sang?! "Variabilité des opinions, sens à donner aux erreurs", "punk -> dégoût du travail", "besoin du malheur" , "proposition de revivre éternellement la même vie". Ah oui, je me souviens de ce passage, un de mes préférés ! Avec celui où "Dieu est mort", je comprends pourquoi il a marqué d'autres esprits que le mien, le ton était différent. Pour le coup, il y avait un peu de l'emphase de Zola. Un passage qui gagne à être lu à voix haute.

    Dieu mort, qui laisse béant un nouvel espace de liberté (c'est ce qui m'est venu, je ne sais pas vraiment si c'était dans le livre)... j'aime cette idée. Et celle que toute chose, y compris la science, repose sur des actes de foi. Tant qu'il n'est pas question de religion, je suis une femme de foi. Je marche même sur l'eau.

    C'était plaisant, en réalité, il n'y a que les étudiants et leurs bergers qui ont vraiment besoin de comprendre. Les autres (dont moi, quand j'accepte de lâcher prise), peuvent voguer librement dans la confusion et se contenter d'étincelles ponctuelles de lucidité ou bien de contresens qui font sens pour eux et de rêveries inspirées par les textes.

    En résumé, passé le plan "vive la vie ! j'enlève ma chemise et je danse sur les tables" et les poussées de chansonnettes, eh bien, le monsieur une fois calmé et moi, j'ai senti que nous étions compatibles mais qu'il nous faudrait un sacré moment pour mettre les choses au clair.

    "Peut-être cela faisait-il partie des intentions de l'auteur de ne pas être compris par n'importe qui."

    *fiou

  • Bourrage de crabes

    Austen, persuasion, who's who, Persuasion, Jane Austen

    Un autre coup de cœur de mes comparses de bookclub. (Il ne m'en restera plus qu'un à lire, mais je ne suis pas pressée, il a été unanimement décrit comme déprimant).

    Le bel officier de marine qui faisait battre le cœur de notre jeune héroïne était trop impécunier au goût de son père, un aristo lui-même désargenté mais drapé dans ses titres et son orgueil. Elle l'a repoussé en soupirant quelques années auparavant, le voici qui revient, plein de gloire militaire et les poches pleines. Que va-t-il bien pouvoir se passer ?

    Je n'ai pas pu m'empêcher de comparer Persuasion à Northanger Abbey tant il lui ressemble, en moins réussi, en moins incisif. Les caractères sont un peu les mêmes, les lieux n'en parlons pas. Tout ce beau monde se jauge, pèse la valeur des uns et des autres sur le marché matrimonial. Bien sûr que dans une romance réussie, tout le monde sait que le couple va se retrouver à la fin, après avoir surmonté quelques obstacles. On va dire que cette fois c'étaient quelques petits rondins et que la promenade manquait de piquant.

     

     

  • On ira tous aux parodies

    h2g2,casse pas trois pattes à unLe guide du voyageur galactique (H2G2), Douglas Adams

    Ma première lecture pour le nouveau thème du book-club, un très sobre "nos coups de coeur", pour lequel je me suis bien gardée de proposer un vrai coup de cœur, j'ai tenté de faire consensuel et pffff...
    De toute façon, la prochaine réunion est loin à l'horizon sanitaire.

    C'est l'histoire d'un mec, un terrien qui s'aperçoit en se brossant les dents le matin que sa maison va être rasée pour construire une voie express. Et dans la foulée, sale journée pour lui, que sa planète va être rasée pour la même raison, simplement... à une autre échelle. Heureusement son pote qui s'avère extraterrestre l'embarque in extremis pour un peu de stop galactique.

    Robot dépressif, type à deux têtes, relativité de la notion d'évolution. Il y avait de bons morceaux dans ce grand bordel absurde construit comme un sketch à plusieurs poches.

    On va encore me reprocher de manquer d'humour, surtout que tous les autres on eu l'air de bien se marrer, mais ce classique de la S.F. m'est passé assez loin au-dessus. J'ai même trouvé ça drôle, du coin des lèvres, parfois. Et pour la très célèbre réponse "42", oui, oui, il y avait quelque chose, une étincelle.

    Je suis juste une saloperie de mèche mouillée.

  • Revenez !!! (Soufflé par ma femme, très bon ;)

    becoming-obama.jpgDevenir, Michelle Obama

    C'était mon idée pour le book-club thème "Michel" (on a fini par faire le tour des thèmes évidents), que j'avais envie d'entendre aussi au féminin. Je ne m'étais bien sûr pas demandée si j'avais vraiment envie de lire ce bouquin. Nous sommes assez loin de mes goûts avec cette autobiographie people, j'ai mis du temps à me lancer.

    C'était un peu comme assister à un meeting de campagne super bien foutu. Je suis ravie, j'ai des étoiles démocrates plein les yeux et je vote Obama. Elle ou lui, m'en fous. Il est où mon bulletin?

    Le texte est dynamique, très simple, efficace. Droit au but. D'ordinaire je suis assez moqueuse envers ce genre de facilités presque publicitaires, mais il y avait un côté personnel, intime, chaleureux qui compensait largement l'ode à Barack et les politesses de circonstances (remercier chaque personne géniale qui a croisé sa route par exemple).

    Elle fait aimer sa famille, ses enfants, son mec, ses propres choix de vie, sa personnalité. Étonnante découverte.

    Le plan est simple, on commence par son enfance ("Devenir moi") dans un quartier peu favorisé, par la peinture d'un milieu social modeste, d'une scolarité marquée par les inégalités et de la condition d'afro-américaine qu'il est très difficile de saisir, vu de France. La question est au cœur du livre, c'était passionnant.

    C'était ma partie préférée, avec ses réflexions sur l'école, l'urbanisme, tout ce qui favorise ou non les mixités. Et son parcours professionnel, dont j'ignorais presque tout.

    Dans la partie "Devenir nous", j'ai attendu sa rencontre avec Barack. C'était pudique et romantique, attendrissant. Super portrait du mari idéal jusque dans ses défauts, l'humain avant le président. J'ai imaginé le livre qu'écrirait Mélania Trump ...

    C'était tout aussi intéressant de suivre l'ascension politique et la campagne présidentielle, du point de vue de sa femme ("Devenir plus") . La difficulté de concilier vie de famille et vie publique, le sacrifice partiel de sa propre carrière. Puis, après l'élection, d'apprendre des choses sur la vie domestique à la Maison Blanche, sur les coulisses du pouvoir, la place complexe de première dame, l'impact sur les enfants.

    En résumé, très humain, une véritable vitrine pour le couple Obama, habilement tournée. J'ai l'impression de les connaître et je veux un hug !

    J'ai eu envie de le conseiller, mais qui lirait ça ?