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Tale me more - Page 12

  • Robe cour(te)

    mes journées de belle humeur,queer,conte pour adultes coinces dans leur trop petite tete,prince et la couturiere,jen wang,bd,usaLe prince et la couturière, Jen Wang

    Souvenir d'un weekend au bord d'un lac, de notre premier resto depuis des siècles et d'une soirée paisible à lire en écoutant la pluie, ce roman graphique était de toute façon auréolé de bonnes ondes. Des semaines plus tard, j'en ai encore le sourire.  Le genre de livre à placer dans toutes les maisons, comme porte-bonheur.

    Dans le Paris du Bonheur des dames, une jeune couturière est renvoyée pour avoir conçu une robe sublime mais d'une excessive audace. La toute jeune fille est aussitôt abordée par un majordome et entre en secret au service d'une famille royale. Ses robes délirantes et colorées, portées la nuit par Lady Crystallia, commenceront alors à éblouir tout Paris.

    Or, le charme du roman réside dans l'identité réelle de Lady Crystallia, qui n'est autre, le jour, que le prince Sébastien, que ses parents cherchent à marier à toutes les demoiselles en âge, comme il se doit dans ce qui pourrait être un conte.

    Cette bande-dessinée m'a donné envie de robes, ce n'est pas rien croyez-moi. C'est un plaisir pour les yeux en plus d'être une belle histoire d'amitié qui traite avec une justesse qui me redonne foi en l'humanité la question de l'identité et du travestissement et pour une fois, sans tout confondre et sans une once de drame !

    C'est génial et, mieux encore, d'après ma bibliothécaire les gamins adorent !

    Comme parfois de toutes petites choses peuvent l'être à leur échelle, j'ai trouvé ce roman parfait et je ne peux que vous inciter à y jeter un œil tendre.

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  • Mâle ad vitam

    brigade des moeurs,benaquista,homo erectus, homme anonymeHomo erectus, Tonino Benaquista

    Par l'auteur (que j'apprécie souvent) de Malavita, voici un roman agréable, auquel, même sans coup de coeur, je me sens capable de trouver sans forcer de solides qualités.

    Le point de départ est un cercle de parole masculin, un endroit où des hommes se retrouvent chaque semaine, par le bouche-à-oreille. Inconnus les uns des autres, de passage pour quelques séances où membres depuis une éternité, ils se regroupent sans autre règle que d'écouter sans juger l'intervenant auto-proclamé du jour. Trois d'entre eux seront suivis en dehors du groupe, fil rouge du récit. On obtient alors une construction bien équilibrée, alternant les discours du groupe brefs, percutants, dans des registres variés et des passages plus traditionnels, avec nos personnages, tels des exemples qu'on prend la peine de développer.

    L'un est un philosophe célèbre, qui va entamer une liaison avec la top-model la plus désirée du moment.
    L'autre, ex mari fidèle et trompé, se lance pour défi d'essayer toutes les femmes, à travers une large variété de prostituées.
    Le troisième voit un jour une femme inconnue s'introduire chez lui, s'installer sans explication sur son canapé et devenir sa squatteuse attitrée.

    On ne peut pas plus masculin que l'écriture de ce livre, et on trouvera toujours à redire, bien sûr, par exemple dans le traitement du thème de la prostitution, mais ce n'est en aucun cas machiste ou masculiniste. C'est un propos d'homme, qui essaie de couvrir un maximum de situations, d'interrogations,  de parcours. Ce qui ne mérite pas d'être développé devient une anecdote du groupe. J'ai trouvé ça intéressant. Je serais curieuse de connaître l'opinion d'un homme mais je n'en ai pas sous la main pour me servir de cobaye.

     

  • Pas de deux

    enfin un titre d'article qui me console des derniers,bondoux,mourlevat,4 mains,4 pieds,danse aussiEt je danse, aussi, Anne-Laure Bondoux & J-C. Mourlevat

    « Ce que tu enterres dans ton jardin ressurgira dans celui de ton fils ».

    Pensait-on m'y reprendre, aux romances épistolaires (hétéro) ? Mais j'ai foncé en toute innocence, sans savoir; un acte de foi : c'était sur la Sainte-Liste ! Que je regarde avec de plus en plus de suspicion. Que font là tous ces livres de qualité douteuse ? Qui les y inscrit ? Si ce n'était un vulgaire papier plié en quatre dans mon sac, je penserais avoir été hackée.

    Un Pierre-Marie écrivain (en panne. Les écrivains sont toujours en panne, sinon ils n'ont pas le temps de répondre à leurs lectrices admiratives dans de longs mails réguliers qui, de très froids au départ pour les décourager finissent par se muer en une intimité complice, suivie de confidences sur leurs multiples divorces et sur leurs peines de cœur les plus profondes.) et une Adeline (Brune. Mais grosse. Intrigante avec son colis mystère et ses mails bien tournés. Mais grosse. Drôle et touchante. Mais bon, grosse, quoi. Endeuillée et en crise de confiance (oh ? mais pourquoi?). Mais heureusement ahah elle n'est pas si grosse, donc ça ira. Ouf, à 30 kilos près une grosse aurait pu être l’héroïne d'une romance..)

    On mélange, on touille, on agite, on s'écrit. Quand on a fait le(s) tour(s) on glisse deux ou trois nouveaux destinataires pour apporter un peu d'air frais. On parle d'amitié, de famille, d'erreurs de chemin, de la Vie, un petit mystère de chaque côté et hop, emballé.

    C'est ma série "critiques positives" alors voyons, qu'ai-je aimé ? Tout d'abord, les récits des déboires sentimentaux d'Adeline, ses plans foireux ou foirés, ses rencards. Ensuite,  (oh veuillez m'excuser une minute j'ai un double appel )

     

     

  • Démons sur canapé

    non on ne prendra pas de hamsterSauveur et fils (T1) , Marie-Aude Murail

    J'avais été très touchée par Simple, sans chercher jamais ensuite à retourner vers cette autrice, très jeunesse. C'est un challenge qui m'y ramène, avec grand plaisir. Le duo du père, psychologue veuf nommé Sauveur et de son jeune fils, Lazare, fonctionne parfaitement et permet de contrer avec une grande habileté les lourdeurs des situations vécues dans le cabinet de consultation grâce à la naïveté et l'enthousiasme d'un garçon très dégourdi avec encore un pied dans l'enfance.

    On y aborde bon nombre de problèmes psy fréquents chez les enfants et ados, phobie scolaire, énurésie, scarification, difficultés consécutives à une recomposition familiale, mais on parle aussi beaucoup et avec justesse du racisme ordinaire.

    Mais il est tout autant question d'amour, d'amitié, de solidarité, d'empathie, de reconstruction, de pardon.

    J'ai tout trouvé parfait, adapté à un public adolescent (et à moi !).

    2e critique positive validée sans effort.

  • Puzzle (je cherche...)

    thilliez-puzzle-couverture.jpgPuzzle, Franck Thilliez

    J'attaque ma série de critiques bienveillantes par le niveau facile, ouf, merci Maë pour ce conseil, tu vois je n'ai traîné, moins d'un mois !

    Voici donc une énigme corsée, avec un début qui brouille volontairement les noms et les pistes, évoque des meurtres pour passer ensuite à autre chose et nous lance avec un jeune couple d'amateurs d'énigmes  sur les traces de "Paranoïa".  Paranoïa est une chasse au trésor dont l'accès est dissimulé sur Internet. Seuls les plus malins (dont ces deux-là) parviennent à en trouver l'entrée.

    Vient alors le meilleur morceau du bouquin, la finale, avec ses participants enfermés dans un gigantesque complexe hospitalier psychiatrique désaffecté. Seuls, livrés à eux-mêmes pour plusieurs jours, en pleine tempête de neige... Ambiance frissons garantie.

    Je sais pourquoi j'ai bien aimé : j'ai flippé tout le temps, à sursauter quand Sol' ouvrait la porte de la chambre, à me planquer à moitié sous la couette et à guetter la tempête de neige dehors, au cas où, et les bruits suspects au rez-de chaussé. Je n'aime pas faire ça souvent, me faire peur, mais là c'était pile le bon dosage.