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Pharmacie - Page 29

  • La perfection, c'est moi, cherchez pas

    balzac_chef_d_oeuvre_inconnu.jpgLe chef d'œuvre inconnu, Honoré de Balzac

    Bon sang que c'est agréable, un bon vieux classique comme j'en lisais autrefois! J'ai eu ma dose en août de romans d'aventures inconnus et passables, alors un chef d'œuvre annoncé, c'est exactement ce qu'il me fallait.

    Je connaissais le titre, je savais qu'il était question de peinture, simplement je ne m'attendais pas à un texte aussi court. Une nouvelle. Nicolas Poussin, encore jeune novice, se rend dans l'atelier de Porbus. Là, il fait la connaissance de maître Frenhofer , un vieux très... enthousiaste, on va dire, une célébrité dans le domaine de la peinture, qui déblatère sur l'art et sur la manière de rendre vivant un tableau. En trois coups de pinceaux, il métamorphose l'œuvre de Porbus.

    Il se trouve que ce grand donneur de leçons a chez lui, en chantier, un portrait qui frôle la perfection, mais sans l'atteindre, faute d'un modèle féminin à la hauteur de ses désirs. Ce tableau, il le cache aux yeux de tous. La suite du récit lèvera, ou non, ce mystère, je vous laisse le découvrir.

    Parce que oui, pour vous maintenir en forme en ce début d'automne, Sound vous recommande du Balzac. Qui ne vaudra jamais Zola, mais arrive ex æquo dans mon cœur avec le Hugo de Notre-Dame!

    Ce chef d'œuvre inconnu était correct, un peu trop court peut-être pour se faire une idée. Relativement prévisible, sur la fin, aussi. Mais je suis contente, ça me rappelle qu'il me reste quelques incontournables à lire: Les Chouans, la cousine Bette... D'autres conseils?

    Ça tente quelqu'un une petite discussion sur nos grands classiques français préférés? Parce que quand même, 13/20 auteurs étrangers dans le baby challenge classique, c'est la honte!

    J'ai bien trouvé Bibliofolie, le blog des auteurs morts, mais je n'ai pas eu encore le temps d'explorer!

  • Le chant du signe

    Pars_vite_reviens_tard_vargas.jpgPars vite et reviens tard, Fred Vargas

    note.jpgMon second livre audio. J'ai décidé d'apposer, par commodité, un petit signe! 

    Le retour des articles sérieux, mes amis, avec ce roman policier. Image de couv, résumé et tout le bazar. Royal, non?

    Ma première lecture de Vargas. Oui, à mon âge, mais que voulez-vous, je ne peux pas être partout. J'ai vu qu'il y en avait 3 dans le baby challenge polar! Quelle diversité... M'enfin...

    L'histoire débute sur une place parisienne, sur laquelle Joss, breton expatrié, s'est installé comme crieur de nouvelles. Entre les annonces pour des ventes de poireaux de concombres et les déclarations d'amour, apparaissent d'étranges messages qui mêlent citations latines et menaces de fléaux d'un autre temps.

    Au même moment, des portes d'immeubles se couvrent d'étranges signes tracés à la peinture noire: des 4 à l'envers.

    Difficile d'en dire plus sans en dire trop. Je craignais de voir mon plaisir gâché par ma connaissance du film, heureusement, il y a des avantages à ma mémoire de poisson rouge! Si je me souvenais du thème, qui n'est pourtant révélé qu'assez avant dans le roman, je ne me souvenais pas du tout de la fin, ou très vaguement et j'ai pu profiter un peu du suspense.

    Profiter même d'un surcroît de suspense puisqu'il m'a fallu gérer la gravure des Cds (consommés au rythme d'un par jour) entre le soir et le matin suivant, avec quelques ratages dans la succession des pistes et quelques oublis purs et simples d'où un retour forcé à la radio.

    Un très bon livre, lent à démarrer, parce qu'il prend le temps de croquer toute une série de délicieux personnages. Joss, déjà cité, repris de justice qui n'a jamais pu retravailler en mer et conclut avec nostalgie sa criée par des récits de naufrages. La petite Eva, femme battue réfugiée chez l'érudit de la place, Decambrais. Lisbeth, l'ancienne prostituée. Damas, le crétin aux gros muscles. Le patron du bar le Viking, qui se prend pour un descendant de Thor...

    Et bien sûr, Jean-Baptiste Adamsberg, le flic mal fagoté, qui n'a pas vraiment le profil, qui snobe les ordinateurs, se trimballe en sandales et ciré, passe son temps de travail en vadrouille et vadrouille de même en amour. J'ai cru comprendre qu'il s'agissait d'un personnage récurrent chez Vargas (ne me demandez pas où j'ai péché l'info. Et non, pas envie de vérifier, je compte sur vous, comme toujours). Si c'est le cas, ça ne me dérangera pas de le retrouver, même s'il est loin d'être mon préféré. Dommage, il avait tout pour me plaire.

    Mais je crois que mon jugement a été altéré par un paramètre incontrôlable: la voix du lecteur. J'ai oublié son nom mais c'était excellent! J'ai fini par m'y croire. Bon, au début, quand à 6h30 du mat', sur une route de campagne, vous entendez un mec vous faire la voix de la grosse Lisbeth, la prostituée, avec son accent indéfinissable ou celle de Joss, le marin... ça fait un effet curieux. Mais on s'habitue, puis on aime, puis on succombe complètement, comme moi. Mais je dois dire qu'avec les Lisbeth, j'ai déjà des histoires de coeur bien avancées (Je pense à Millénium, par exemple).

    Un sacré plus, cette lecture audio. J'en souligne la qualité, car j'étais toute impatiente d'enchaîner sur les mystères de Paris, d'Eugène Sue, qui me font envie depuis des années, mais je n'ai tenu que... 1 minute et 18 secondes! Voix luuuuugubre, irrespect total de la prosodie, de la ponctuation... L'horreur! J'ai bien tenté un second essai, après une pause radio. Mais non, vraiment, pas possible de m'habituer. Tant pis, je ferai mieux la semaine prochaine.

    En cours de lecture-pour-de-vrai-avec-du-bon-papier-bien-de-chez-nous: La voix du couteau. Mais il faudra attendre un peu, rythme de lecture en nette régression. Trop fatiguée le soir!

  • Stratégie à revoir

    Zweig_joueur_echecs.jpgLe joueur d'échecs, Stefan Zweig

    Une petite révolution dans ma vie: une audio-lecture. Il faut bien remplir les interminables heures de route. Sans en garder un grand souvenir, j'avais bien aimé la confusion des sentiments. Il s'agissait donc de mon second Zweig (qui tombe à pic pour le challenge ABC).

    Est-il bien légitime de parler de « lecture », alors? me suis-je interrogée. Cela change-t-il quelque chose? Vais-je en garder le même souvenir? Je n'ai pas eu les noms des personnages sous les yeux... Pas senti « l'objet livre ».

    Je n'ai pas encore tranché et si certains d'entre vous pratiquent, j'aimerais beaucoup avoir leur avis.

    Au début j'ai pensé que j'allais forcément être moins attentive. Mais la route est droite, monotone. Et il m'arrive aussi en lisant de manière traditionnelle de « décrocher » quelques lignes, de penser à autre chose.

    Un roman court (nouvelle?) dont j'avais déjà entendu parler et qui dans mon esprit était associé au thème de la guerre, allez savoir pourquoi... D'où ma surprise, au début, de me voir entraînée dans une intrigue finalement bien plus en rapport avec le titre.

    Au cours d'une traversée entre New York et Buenos Aires, le narrateur fait la connaissance d'un passager déplaisant dont il apprend qu'il s'agit du champion du monde d'échecs, Czentovic, jeune homme prodige, tout droit sorti de sa campagne, taciturne, mal aimable, préoccupé seulement de vendre son talent.

    A ce moment de l'intrigue, j'étais persuadée qu'il s'agissait là du joueur d'échecs mentionné dans le titre.

    Or, un jour, tandis que ces messieurs, dont le narrateur, disputent une partie contre le champion, un autre passager, dont nous ne connaitrons que les initiales, s'invite dans le jeu et met le grand Czentovic en déroute. Qui est cet homme qui joue si bien mais déclare n'avoir pas touché un échiquier depuis plus de vingt ans?

    Son récit nous fait plonger dans les pratiques de l'occupation. (ah! Je savais bien... la voilà ma guerre) Mr B., avocat autrichien, fut arrêté par la Gestapo qui lui fit subir la plus atroce des tortures: l'isolement complet, des mois durant. Au bord de la folie, il découvrit un manuel d'échecs et s'y plongea. Corps. Et âme surtout.

    Je ne suis pas convaincue par ce joueur d'échecs. Il dénonce la dictature, oui, soit. Si ça suffisait pour faire un bon livre... J'ai aimé certains passages comme celui des premiers temps de la détention. Je suis sensible à ce thème de l'isolement, de la folie qui peut en naître.

    J'ai remarqué aussi (et admiré, au début), le goût prononcé de l'auteur pour la description. Le long portrait de Czentovic qui ouvre le récit est un vrai bijou. De même, durant la partie finale, je trouve le face à face fascinant, très vivant.

    Mais sur le long terme, toutes ces descriptions, cela finit par faire un texte très statique.

    J'ajoute que la fin est on ne peut plus décevante. Tout s'arrête, juste comme … ça.

    Abc.jpg

  • Crotte d'Ubik

    (Mes excuses. Suis en panne d'humour et de titres)

    Longue vie aux rappels automatiques, un peu plus et j'oubliais ma participation à la lecture commune!

    Mais que voulez-vous, j'étais plongée dans un texte, qui n'est pas un roman mais un document méthodologique, que je ne peux qu'aimer puisque qu'il me rejoint sur cette certitude: on ne travaille bien que dans l'urgence! Au diable les plannings, les prévisions et anticipations... Venant d'un éminent spécialiste je trouve ça délicieux!

    Et juste à ce moment... bip bip... Rappel, « merc 8 sept, LC Ubik ».

    Quelle coïncidence! Travaux pratiques, écrire un article dans l'urgence.

    Un coup d'œil sur le forum et je m'aperçois que la moitié de mes camarades a déjà rendu sa copie. Promis, je ne triche pas, j'irai lire tout à l'heure!

    Ubik_dick.jpgUbik, Philip K. Dick

    Roman de science-fiction, genre que je pratique fort peu, qui porte lourdement, (dans mon imagination!), son bon demi-siècle, relégué au rôle du vieux papy, de l'ancêtre. Avant que ne déboulent les vampires aux torses luisants, les jeunes magiciens à lunettes et autres créatures poilues et baveuses de la fantasy, qui remplissent les étagères des librairies.

    Je digresse, mais c'est pour la bonne cause! Joyeux Anniversaire à Livraddict (dont vous êtes presque tous membres) qui fête aujourd'hui sa première année!

    Le troisième Livraddict mag traitait justement de la Fantasy. Il connaît déjà un énorme succès : c'est par ici! 

    Ma lecture d'Ubik date un peu... beaucoup en fait. Elle fait partie de ma douzaine d'articles en retard! Sur le coup, j'étais satisfaite. Bonne note dans le classeur jaune. Mais avec le recul, beaucoup moins...

    Je retarde le moment du résumé! C'est bien trop difficile... Des entreprises futuristes, l'une qui fournit des « psis », capables de pénétrer dans les pensées pour les espionner, l'autre, concurrente, qui propose à ses clients de les protéger des « psis ».

    Dans cette dernière, dirigée par Runciter, Joe Chip, le (anti) héros est employé. C'est plus ou moins un raté. Il n'a plus un rond. Or, dans ce monde, tout est payant. Pas moyen d'ouvrir une porte, prendre une douche ou activer sa propre cafetière sans glisser une pièce dans une machine. Capitalisme enragé.

    A partir de là, ça devient compliqué. Il y a Runciter, le patron, qui consulte sa femme morte, maintenue en « semi-vie ». Puis il meurt lui-même et des trucs se mettent à apparaître, des gens à mourir ratatinés et momifiés en accéléré... Puis les objets se mettent à régresser dans le temps et Joe part en quête de l'Ubik, produit magique anti-corrosion temporelle... Ou quelque chose comme ça, je sais pas trop... Une histoire de publicités, d'anachronismes... Il y a aussi les différentes « réalités »...

    Ubik est considéré comme un chef d'œuvre de la science fiction, un incontournable.

    Force m'est de constater qu'en effet, je n'ai pas su contourner. J'ai foncé droit dans le mur et il me semble n'avoir absolument rien compris... C'est désagréable!

    En partie volontaire, je suppose, de la part de l'auteur mais quelque chose me dit qu'une illumination finale devait jaillir chez le lecteur lambda. Je suis restée dans le brouillard complet!

    Allons donc faire un tour chez les autres participants à cette lecture commune, je les sens plus habitués, déjà, à la SF et plus enthousiastes!

    Taliesin: J'ai honte. Non seulement il a tout compris à chaque relecture, mais il n'a modestement pas dit que Dick était un Dieu.

    Mr Zombi: ouf, il envisage qu'une fin si ouverte puisse en "rebuter certains". Mais lui aussi, il adore... Un truc de mec?

    El Jc: Tout est dit. Et je comprends en le lisant pourquoi je n'ai pas accroché. C'est trop pour moi.

    Lalou: Tiens, non, sur les filles ça marche aussi...

    Fattorius: Perplexe, mais avec une argumentation bien supérieure à la mienne!

  • L'homme qui s'est taillé un royaume

    roi_kahel_monenembo.jpg Le roi de Kahel, Tierno Monénembo

    L'aventure continue... Mais l'étiquette a été bien mal choisie car il s'agit surtout de romans historiques. Ici, une biographie romancée qui prend pour cadre l'Afrique des années 1880.

    Aimé Victor Olivier, vicomte de Sanderval, est un français fortuné, issu d'une lignée d'inventeurs et d'industriels. Depuis tout petit, il ne rêve que d'une chose: partir en Afrique, au Fouta-Djalon (actuelle Guinée), se faire connaître du peuple Peul et tenter d'obtenir des terres pour fonder son propre royaume.

    Sacré bouquin... Très étrange plongée dans l'histoire coloniale, à l'opposé de ce que je pouvais attendre. Peut-être parce que nous sommes juste avant la fièvre coloniale européenne, à l'époque de la création du premier ministère des colonies. Tout ceci est très bien rendu dans le livre. Au début, Sanderval est pris pour un fou et personne ne s'occupe vraiment de ses expéditions, on lui rit au nez dans les cabinets ministériels. Quelques dizaines d'années plus tard, les enjeux économiques et politiques s'en mêlent. La région est alors convoitée aussi bien par les Français que par les Anglais. Sanderval, qui oeuvre davantage pour son compte que pour la France devient un gêneur, puis un paria et les journaux européens ne parlent plus que de son Fouta-Djalon.

    Passionnant pour qui veut découvrir l'Afrique, les Peuls, l'histoire de la colonisation.

    J'ai surtout été emballée par le personnage, un doux dingue qui n'abandonne jamais, avec des idées fixes qui semblent trop grandes pour lui et pourtant... Je trouve que ça fait rêver, un homme tout seul qui décide d'aller se creuser une petite place à lui. J'aime l'ambition et les paris un peu fous. 

    Je n'avais jamais entendu parler de lui, mais je retiendrai son nom.

    Bref, que du bon dans ce roman.

    Sauf qu'au final, l'aspect romancé est presque inexistant, ce qui peut peser, parfois. Le roi de Kahel relève davantage du livre d'histoire et n'essaie même pas de faire illusion avec son abondance de repères chronologiques, historiques, etc...

    Un livre sage, donc, qui sent la rentrée à des kilomètres!


    Ne perdons pas le fil...

    Dans le pack il y avait aussi Chirurgien de la Flibuste et Anita (en cours de lecture depuis trois semaines au moins... je n'en viendrai pas à bout sans encouragements!!)