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Morgue - Page 6

  • La tête dans le bocal

    Premiers flocons ce soir, coincidence, feel-good, valeur sûre pour positiver, trajectoire poissons, Le froid modifie la trajectoire des poissons, Pierre Szalowski

    Opération "Vidange de PAL" oblige, on risque de voir passer d'étranges choses sur ces pages dans les semaines et mois à venir... A commencer par ce titre qui est ce qu'on nomme un"roman feel-good".

    C'est construit comme un téléfilm de noël.  Au centre un petit garçon qui apprend que ses parents vont divorcer et qui demande au ciel de l'aider. Après quoi une tempête de neige arrive, le destin de tous les habitants de l'immeuble est bouleversé et il se pense exaucé. Autour de lui, un bon copain, une call-girl qui soupire après l'amour, un veuf déprimé, un savant à l'accent slave tellement obnubilé par ses poissons et son thermomètre qu'il ne voit pas la paire de seins sous ses yeux, une directrice qui glisse sur les fesses et autres drôles de gus à problèmes.

    C'était gentillet.

     

  • Freedom

    freedom, franzen, oiseaux, couvertureFreedom, Jonathan Franzen

    Long calvaire que ce roman. Il était sur ma liseuse depuis des années, je ne sais plus à quel moment ni pourquoi je me suis persuadée que c'était une valeur sûre. Je suis d'autant plus déçue que le livre n'est même pas mauvais. C'est un roman américain tout ce qu'il y a de plus classique. Un peu de politique, un peu d'histoires de famille, un ton railleur. De bons ingrédients.

    Université. Patty tombe amoureuse de Richard, un jeune musicien, mais n'ose rien tenter et finit par épouser le meilleur ami de celui-ci, Walter. Le type même de l'Homme Bon : gentil, tempéré, attentionné, fidèle.
    Des années plus tard, ils ont deux enfants qui entrent dans l'âge adulte.

    J'ai presque tout dit du livre. A aucun moment je n'ai espéré quelque rebondissement que ce soit. Dans ce livre, même quand quelqu'un meurt ça ne fait pas un frisson à la surface de l'eau. C'est un long récit de vie mélancolique. Où l'on s'inquiète de voir les enfants s'éloigner. Où l'on s'interroge sur son conjoint. Où l'on continue d'avoir envie du rockeur, mais si ça devait arriver, on regretterait le gentil mari.

    C'est déprimant de réalisme et d'un bout à l'autre j'ai compté les pages en m'interrogeant sur le sens d'un récit qui ne ne pousse ni à se détendre, ni à réfléchir, ni à agir, ni à rêver.

    Il y a pourtant tout un message satirique sur la politique environnementale étasunienne puisque le gentil Walter, pour protéger les oiseaux, finit par se convaincre qu'il faut exploiter à fond toutes les zones encore préservées. Ainsi, après, quand il n'y a plus rien à extorquer à la terre, on lui fout la paix et les oiseaux reviennent... Imparable raisonnement.

    Quant au fils, il se fait happer dans une magouille autour du lucratif business de la guerre.

    C'était pourtant un récit engagé... dont je n'ai rien aimé. Suivant.

     

     

  • Onze s'ennuie un peu

    numero onze, coeNuméro 11, Jonathan Coe

    J'ai gâché mon avant-dernier Jonathan Coe.

    Je suis passée à côté, j'ai laissé filer les pages, vaguement remarqué que d'une partie à l'autre revenaient les mêmes personnages, à des époques différentes, ainsi que le numéro onze, comme un fil conducteur. Mais j'avais beau m’exhorter à un peu de concentration, je n'ai pas su tirer de la motivation de mon chapeau magique.

    C'est un peu comme décrocher pendant une ennuyeuse conversation. On fait "oui, oui..." de temps en temps, mais le cœur est ailleurs. Et puis... pourquoi des monstres et pourquoi ces trucs bizarres ?

    La satire n'était pas aussi plaisante que d'ordinaire, j'ai beau chercher il ne me reste quasi déjà aucun souvenir de ma lecture. Il est indéfinissable ce titre, je vais le classer avec les nains de la mort et ne plus y penser.

  • Plutôt les bracelets...

    collier rouge,révolution russe,rufin,le françois de l'assemblée est plus marrantLe collier rouge, Jean-Christophe Rufin

    Toujours dans le thème révolution, j'ai été poussée vers ce collier rouge qui ne cassait pas trois pattes à un vieux chien.

    Le respect dû au fauteuil à l'Académie me garde bien de dire que je me suis ennuyée comme un rat mort. Heureusement ce fut de courte durée. 

    Un type vient pour en juger un autre, à la fin de la première guerre mondiale. Le chien du prisonnier attend devant la porte en aboyant nuit et jour. Le juge et le prisonnier bavardent et le roman nous maintient dans un suspense de fou puisqu'il faut attendre la fin pour savoir de quoi il est accusé. A moins que vous ne l'ayez deviné depuis la couverture... 

    L'échange au club de lecture m'a fait comprendre qu'étrangement, ça suffisait pour que les avis divergent sur les motivations de l'accusé. (Mon avis : cherchez la femme).

    Comme il faut toujours une carotte après un coup de bâton, je conseille plutôt mon film préféré de ce mois-ci : Tully.

  • A se taper la tête contre les murs

    mauvaise pioche,tête la première dans la fissure,sens dessus dessous, sous béton, karoline georgesSous béton, Karoline Georges

    Le voilà, mon ovni de l'année ! J'espère que ce ne sera pas le premier d'une invasion. En général avec la SF, je décroche avec les paradoxes temporels,  les machins alambiqués, incompréhensibles, où il faut dix pages de notes pour s'y retrouver. Cette fois, j'ai tout compris, dans ce livre, à part... ce qu'il veut nous dire. Mais je n'ai pas aimé. Mais comme je pense que ça n'était pas conçu pour être aimé, sinon on y met des chatons, ou des pandas, ou des scènes de sexe... Tout va peut-être pour le mieux. 

    L'enfant est enfermé avec le père et la mère dans un espace très restreint, sans fenêtre, dans une tour qui compte peut-être des milliers d'étages et de logements identiques. A l'extérieur, on dit que les gens s'entretuent. Que la tour est le seul endroit qui reste pour vivre. Le père est violent, la mère émotionnellement instable. Les tâches répétées à l'infini. Manger les nutriments, s'abrutir de cachets. Appuyer sur des boutons. Dormir. Torpeur, violence, absence de sens à l'existence. Ne pas poser de questions.

    Ce livre est lancinant. Page après page, les mêmes propos ressassés en boucle, quasi dans les mêmes termes. Une logique de l'enfermement qui se ressent dans l'écriture, au point que j'ai eu l'impression d'être en apnée et devoir le finir vite, très vite, en laissant mes yeux courir à fond sur les lignes sans jamais m'attarder.

    C'est violent, hyper sombre, sans mouvement vers une résolution. Ce livre est un marteau-piqueur.

    "Peu importait les démangeaisons, précisait la mère, un doigt appuyé sur mon front, j'allais assurer répétition jusqu'à putréfaction. Et je retenais alors respiration, réflexion, déglutition, la posture atrophiée par l'appréhension."