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Morgue - Page 5

  • Vote blanc

    terre de brume couverture, cindy van wilder, belgeTerre de Brume T2 - Le choix des élues, Cindy Van Wilder

    Suite et fin de la mini-saga. Toutes précautions prises, je ne peux pas exprimer grand chose d'autre que de la déception. Ce second tome manquait de pep's. On y retrouve nos deux héroïnes et le même léger marquage LGBT que dans le reste des œuvres de Cindy Van Wilder. Intissar et Héra poursuivent leur aventure, à la recherche d'une arme anti-Brume, font de nouvelles rencontres et parlent même à un Dieu.

    Mais je crois que le récit manque de cassures, de surprises. L'émotion est là, mais poussive.  Et le défaut que je trouvais au premier, à savoir ces alternances de points de vue alors que les deux personnages, en plus, sont ensemble au même endroit m'a encore plus agacée. Et non, je ne boude pas parce que j'attendais autre chose de la relation entre Inti et Héra, c'était bien comme ça, rien à redire !

    Conclusion, plus je lis d'autres romans de Cindy Van Wilder et plus je suis inquiète à l'idée de relire un jour La lune est à nous. Je crains de m'apercevoir qu'il ressemble plus aux autres romans que je ne le voudrais. Peut-être vaudrait-il mieux ne jamais vérifier et garder intact ce bon souvenir.

    Il me reste la série des Outrepasseurs à découvrir.

     

     

  • De marbre

    si vous ne savez pas quoi offrir aux instits de vos gamins, roman historique, pietra viva, recondoPietra Viva, Léonor de Recondo

    Il y a des tas de façons de recevoir des conseils de lecture... Preuve que je suis bonne pâte comme fille, je ne me suis pas formalisée de celle-ci : un bout de papier jeté sur mes genoux alors que j'étais tranquillement penchée sur ma liseuse. Jeté par la dame de la chaise voisine. Pas le modèle le plus cordial de l'assemblée, aussi me suis-je dis que ça devait être son maximum en terme d'approche sociale. N'ayant guère de leçons à donner en la matière, j'ai déplié le papier, lu les deux titres, ai indiqué que je connaissais déjà le roman de Giebel (je crois que c'était Meurtres pour rédemption) mais pas l'autre et que je tâcherais de réparer ça rapidement.

    C'était le soir qui précédait le bouclage de la valise, l'ouvrage conseillé a donc eu le temps de rejoindre la pile. J'ai voulu la semaine dernière lui faire un retour. J'ai bégayé pour emballer ça un peu mieux que "c'était nul". Ne m'en suis pas vraiment sortie. J'aurais dû attendre d'avoir écrit l'article et d'avoir mis mes idées un peu au clair. Elle m'en a conseillé un autre, je ferai mieux pour elle la prochaine fois. 

    Pour vous ce n'est pas encore trop tard, même si je suis toujours emmerdée avec ces livres dont le principal tort est de me faire me cogner la tête dans mon plafond social. 

    Histoire : L'Histoire. Tout court + celle des arts. Un minuscule extrait de la biographie (romancée ? documentée ? aucune idée!) de Michel-Ange. Le gars est connu pour sa Pièta et pour son David, il apprend la mort d'un très beau jeune homme (un moine) et quitte Rome pour aller sélectionner à Carrare les blocs de pierre pour le tombeau du pape. Et là il parle à un enfant alors qu'il n'aime pas les enfants.

    C'est très court comme livre. C'est assez introspectif (si ça ce dit), intellectualisé. Je ne crache pas sur le côté historique, mais qui n'est pas hyper instructif. Ni sur les quelques considérations sur la sculpture. J'ai juste trouvé l'ensemble assez creux. L'émotion avec l'enfant, tout ça... surjoué.

    C'est mon impression globale : comme on parle d'art, on se sent obligé de jeter des pétales de mots en l'air et de jouer de la lyre pour les lecteurs. Je préfère la tartiflette, surtout quand je suis en Savoie. 

     

  • Worst trade center

    élément perturbateur, chantraine, roman feel-goodUn élément perturbateur, Olivier Chantraine

    Le bonhomme est cerné assez tôt. A peu près au moment où il se lamente sur le prénom que ses parents lui ont choisi (Serge). Alors que sa sœur s'appelle Anièce quand même !! Cet égoïste de 40 ans vit chez ladite sœur, qui lui prépare depuis toujours ses mouillettes au petit déjeuner. D'ailleurs, s'il se lève un peu trop tôt et qu'il y a autre chose à faire avec la cafetière qu'appuyer sur le bouton, il retourne au lit faire semblant de dormir en attendant que ça se fasse tout seul. Et hors de questions pour la sœur d'avoir une vie privée.

    Il travaille dans une boite qui monte des plans tordus pour proposer à des billets de banque un peu de tourisme en passant surtout par de petits pays (Suisse, Luxembourg) et par des îles avec un nom d'animal à sac à main. Poste obtenu grâce à son politicien de frère, ministre des finances. L'intrigue démarre quand il se trouve mêlé à une magouille un poil plus louche que d'ordinaire et qu'il fait tout capoter. Pour vous résumer, ce grand dadais hypocondriaque et occasionnellement aphasique, se prend pour Besancenot au pays du Medef et traverse la vie d'un pas nonchalant et nombriliste.

    Comme Laurel ne va pas sans Hardy, il ne tarde guère à former un duo de choc avec sa collègue, la sexy (j'ai oublié son nom et l'étagère est trop loin). Celle-ci souffre visiblement elle aussi d'un désordre psychiatrique. Elle est normale une minute, c'est à dire aguicheuse de première, chaude comme une bouillotte, une collègue féminine standard quoi, et trois secondes plus tard pour peu que le patron passe dans le couloir ou pire, si le frère ministre est évoqué, elle se transforme en une arriviste forcenée prête à piétiner quiconque se place en travers de son futur poste aux States. Le pauvre Serge passe du sauna à la douche froide toutes les cinq minutes.

    Il n'y a presque pas de clichés dans ce roman. De clichés absents de ce roman, my bad, j'ai oublié un mot. Mais vous savez comme je suis magnanime et comme je m'adoucis quand on respecte la diversité de la société. Et là je dois bien dire qu'il y a du lieu commun pour tous les goûts, personne n'est lésé :  le mec qui remonte son pantalon dès qu'il a joui, le politique véreux, la sœur vieille fiche moche et dévouée qui finit par se rebeller, le toubib mi-charlatan aux plantes, la femme d'affaire aux dents longues, le brave comptable terne, le pdg de province qui se prend pour un cow-boy, le requin de la finance au coeur de midinette. Cerise sur le gâteau, pour un rapport sexuel hétéro sans préliminaire à cheval sur une photocopieuse, une sodomie gay dans des toilettes publiques offerte.

    Le pire c'est que c'était désolant, mais marrant.

     

  • Comme un boomerang

    dernier continent, pratchett, couverture, pocketLe dernier continent, Terry Pratchett

    Puisque j'honore mes engagements, y compris quand le titre choisi est le seul de la liste sur lequel je n'ai rien à dire...

    Et pour cause, je suis passée à côté de 92,7% des références. Grâce au kangourou, j'ai compris que ce volume des annales du disque monde émettait ses clins d’œil depuis l'Australie.

    Rincevent y vit dans un trip hallucinogène. Dès qu'il a faim il soulève un caillou et il trouve des sandwiches ou des plats cuisinés... On l'accuse de voler des moutons. Ses collègues de l'université se pointent en croyant aller à la plage. Le bibliothécaire se transforme en canapé quand il éternue. Les dessins rupestres prennent vie. Un dieu créateur se fatigue pour rien car il n'a pas encore découvert la reproduction sexuée ni le darwinisme. A la fin on espère que le monde sera sauvé d'un danger pas bien identifié.

    C'est à peu près tout. Que faire face à une parodie dont on n'identifie pas les sources ? On sourit bêtement d'un air entendu et on tourne vite vite la page. Pourtant dans la série, en général, les romans avec Rincevent sont les meilleurs. Dommage, il me manquait sûrement des clés de compréhension.

    Ah ! Si ! Même si je ne l'ai pas revu depuis des années, quand même, j'ai repéré la parodie de Priscilla folle du désert !

     

  • Le coeur régulier

    dépresseur naturel, pour broyer du très noir, livre de deuil, coeur régulier, olivier adamLe coeur régulier, Olivier Adam

    Si je ne l'avais pas trouvé en livre audio, il ne serait jamais sorti de ma liste, j'avais comme un instinct d'éloignement pour ce roman. Si je devais le définir, je le classerais dans les livres de développement personnel. Pas de ceux qui te donnent de bons conseils pour vivre le jour présent et croquer la vie avec optimisme, mais de ceux dont on peut avoir besoin en pleine période de deuil. En abuser en dehors de ces graves circonstances me semblerait dangereux.

    Je n'ai pas pu écouter plus de 2 pistes d’affilée sans me sentir terriblement abattue. C'était lugubre d'un bout à l'autre. Une femme qui ne s'épanouit plus ni dans sa vie pro ni dans sa vie perso reçoit le coup de grâce avec le suicide de son frère. Elle quitte alors mari et enfants pour partir au Japon, sur les traces de celui-ci, dans une ville connue pour ses nombreux suicides et dont son frère, lui, était revenu, sauvé in extremis et temporairement un peu plus heureux. Avant une rechute fatale.

    Le livre sonne juste. Même si vous n'avez pas connu la dépression ni eu de pensées suicidaires, vous en aurez là un bon aperçu. Quant à la perte du frère, dans les inquiétudes ressassées par la sœur, dans sa manière de s'interroger sur sa responsabilité et, surtout, dans la manière de le décrire, de l'idéaliser jusque dans ses défauts j'ai reconnu quelque chose des rares propos tenus par ma mère sur son frère, décédé de la même manière et que je n'ai pas connu.

    Trop rien d'autre à dire sur le style. Je n'ai rien aimé du contexte, du Japon, des personnages... C'était pesant, angoissant. Public très ciblé.