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Morgue - Page 4

  • Chacun cherche son chai

    si qqun a une idée de ce que le titre du bouquin veut dire, collette, esperons qu'elle passera pas par là, thriller sans suspense, vent dans les cendresUn vent de cendres, Sandrine Collette

    Quel plaisir que ce roman : ce sera si vite expédié qu'il va me rester assez de temps de pause pour aller me chercher un Bounty au distributeur ! Tout le monde ne peut pas avoir repris le chemin de la salle de sport. Heureusement qu'il en reste d'autres pour faire tourner l'industrie agro-alimentaire.

    A ce propos partons faire un tour du côté de la vinouse et du pinard. Un tour aux vendanges, avec Camille et son frère Malo. C'est le moment de préciser que c'était un livre audio. Les livres papier je me sens obligée de les finir tout de suite. En audio, ils ne sont pas sur ma table de chevet, je les oublie, je m'accorde des pauses. Celle-ci a duré quelque chose comme huit mois... autant vous dire que je ne sais plus ce que ces deux-là fichaient dans les vignes. Je devais avoir dépassé le premier tiers sans accrocher. Je n'ai donc eu aucun mal à reprendre au milieu de rien.

    Donc. Camille. Elle idolâtre son frère, il disparaît. Le maître du domaine est un type étrange défiguré par des cicatrices. Un autre gars vit dans l'obscurité de la maison, sombre histoire d'accident et de sa nana ou sa femme morte. 

    Tout élément de résumé est à la fois le début, le centre et la fin du récit, puisque tout en essayant de donner l'impression que l'angoisse grandit autour de Camille, on a un peu l'impression d'avoir tout compris dès le départ, quand un type louche mate un peu trop une femme qui lui en rappelle une autre disparue.

    Tournée de Bounty ou vous êtes au régime ? Profitez pour une fois j'ai de la monnaie.

     

     

    ... La voix de la lectrice a accentué la catastrophe... son accent lourd de grosse paysanne quand elle fait parler une des autres vendangeuses... 

     

     

    ... J'ai bien aimé le cheval, quand même.

     

     

     

  • En période décès

    essai non concluant,thanatonautes,werberLes Thanatonautes, Bernard Werber

    D'après la définition du Robert, ce roman est une "manière de faire cuire certaines viandes à l'étouffée". Si comme moi vous avez le niveau croque-monsieur en cuisine, je vous décode : c'était une daube.

    Les fourmis ! Werber ! Monument de mon adolescence ! Un récit à suspense, des choses à apprendre à chaque page, dans des domaines variés. Je me souviens des énigmes et des solutions des énigmes, j'admire toujours ces insectes et j'utilise parfois une méthode de relaxation que j'avais découverte dans les petits articles de la fictive encyclopédie du savoir relatif et absolu qui s'intercalaient tout au long de l'histoire principale. Quand je rends visite à mon père et que je croise la voisine, il lui arrive encore de me demander si je m'intéresse toujours aux fourmis. Je passais des heures à les pister dans l'allée et à les regarder à la loupe. J'en ai même tristement engluées quelques unes pour les besoins de ma science.

    Thanatonautes, même schéma exactement. Histoire faite de petits chapitres rapides qui alternent avec une "encyclopédie", cette fois, un beau travail de recherche sur les rites associés à la mort dans diverses civilisations, religions et mythologies. C'était le point fort du roman.

    Si les ingrédients sont les mêmes alors disons que c'est la convive qui a changé...

    J'ai trouvé cela très mal écrit et d'un sexisme désolant. La nana est la seule de l'équipe, quand on la présente à des officiels, à ne pas avoir de nom de famille. Il y a M. Machin, M. truc et Amandine. Bah oui quoi, Amandine, M. le Président, vous savez bien, l'infirmière chaudasse qui couche avec tous les thanatonautes. (Les deux autres femmes, par la suite, s'en sortent à peine un poil mieux.)

    Rien de grave. C'est ce que je lisais sans rien y voir de spécial il y a 20 ans. Je ne fais pas exprès de me focaliser là-dessus. C'est juste si gros, là, sous mon nez, si choquant, si risible, je ne peux pas ne pas le voir. Dire que je ne suis même pas une vraie féministe. Je ne milite nulle part, je suis dans la mouvance tiède passive.

    Le récit en lui même : des gars décident d'envoyer des condamnés volontaires dans le coma pour explorer le territoire de la mort et avancent petit à petit dans l'exploration, zone par zone, chacune sa couleur et sa particularité et son épreuve à passer, la peur, le temps, les fantasmes.

    Notez au passage la subtile satire de la société de consommation et de la publicité.  Et de l'humanité toute entière. Bonne idée. Mal écrit. Ah ! et c'était un peu trop catalogue, ça manquait de rythme et de cohérence scientifique d'ailleurs au passage. Ils sont morts ou ils sont dans le coma ? Ouh ouh, quelqu'un a un stétho que j'en aie le cœur net ?

    Voilà. Là, je suis un peu sévère. On sent la différence avec les romans que j'apprécie, rassurez-moi ?

     

  • Mouskouri, moi je pleure

    nana mouskouri, chanteuseQuand je serai grand, je serai Nana Mouskouri, David Lelai-Helo

    Nana Mouskouri... un grand nom de la chanson - la preuve je le connais et j'avais même vaguement en tête sa tronche à lunettes, souvenir d'enfance peut-être - mais un grand nom de la chanson auquel je n'associe strictement aucun titre, alors qu'elle en a sorti plus de 1500 ! La quantité n'est pas un gage de postérité. 

    C'est LE point fort du livre : j'ai eu envie de mettre quelques titres d'elle sur Deezer. Je ne l'ai pas fait. Pas encore, pas eu le temps, tout ça... Mais je vais le faire. Sûrement. Peut-être.

    Le point faible du livre, c'est tout le reste. 

    C'était d'un chiant, mais d'un chiant... Dès le début j'ai freiné des quatre fers, toute la partie enfance ou le petit gars veut devenir son idole, c'est insupportable, je ne sais pas à quoi ça tient, à la prosodie, au contenu, c'est d'un lourd, ça se répète tout le temps. J'ai eu la sensation d'être gavée de mots, comme je suis parfois saoulée de bruits quand je me retrouve dans la foule, au point d'en devenir agressive et d'être prête à tout pour sortir de là. 

    C'était un peu moins pénible une fois le gamin devenu adulte mais là encore je n'ai pas eu l'impression de beaucoup avancer. C'est assez intime, en fait. Comme si le gars déroulait sa passion pour la chanteuse et l'analysait, la décortiquait, l'autopsiait jusqu'à plus soif. En 20 séances de confessions sur canapé à 80 euros, j'étais prête à l'écouter. Je suis capable de patience sporadique à durée limitée. Mais gratos?  Pfff... Je me suis sentie gênée comme si c'était le gars dans le bus à côté de moi qui commençait à me dérouler sa vie.

    Les fans de Mouskouri y trouveront leur compte - on ne parle que de ça, ne cherchez pas de trame secondaire. 

    Pour moi s'il était encore temps je m'épargnerais ça. Et le coup de la grand-mère, pour jeter un peu de poudre d'émotion, c'est moche. 

  • Ouste !

    balai, wallaceLa fonction du balai, David Foster Wallace

    Les rumeurs sont fondées : il me reste bien encore 200 pages à lire. Je boucle quand même cet avis, et alors ? Ce roman, c'est comme sonder la profondeur d'un plat à lasagnes : on peut miser sur sa constance, de la première à la dernière page.

    Lenore, dont la grand mère (Lenore) vient de disparaître de la maison de retraite avec une vingtaine d'autres pensionnaires : 

    - Travaille comme standardiste dans une boite qui a un souci de téléphone et reçoit des appels qui ne lui sont pas destinés. Y compris ceux de Bambi et son cachot de la discipline.

    - Couche avec son patron qui a un petit zizi et des gros problèmes psy. 

    - Est convoitée par un businessman obèse qui mange sans fin dans le but d'engloutir le monde entier au sens propre et d'être le seul à l'occuper.

    - A un père riche industriel, une mère timbrée, une soeur bizarre, un frère unijambiste fumeur de cannabis.

    - Possède aussi, mais c'est récent, un perroquet volubile qui mélange propos sexuels et délire religieux. 

    - N'a, en dépit de tout cela rien pour me plaire.

    C'est une catastrophe cette lecture, que de temps perdu... ça ne relève pas de l'absurde, mais c'est bien tordu. Je m'ennuie à mourir, quelle que soit la fin je la souhaite juste rapide. Je me fous de savoir si elle va retrouver ou non sa grand mère, il y a des récits enchâssés, des compte rendus de séances de psy où le psy a nettement plus besoin d'aide que ses patients, et aussi tout un tas de théories énoncées par l'un ou l'autre personnage où il est question de langage, de fonction... ça ressemble fichtrement aux cours de stylistique, je ne comprends rien et je m'énerve. 

     

     

     

  • Sur la plage abandonnée

    couverture beckett o les beaux joursO les beaux jours, Samuel Beckett

    Enfin sorti de ma bibliothèque. Je savais que ça ne serait pas simple, je n'ai jamais beaucoup accroché avec Beckett, c'est trop obscur pour moi. Le sens, déjà, est volontairement obscur, à peine arrive-t-on à mettre bout à bout les dialogues tant les didascalies prennent de place, elles sont partout, s'intercalent entre toutes les phrases, hachent menu la lecture - je sais, qui n'est pas censée en être une. Une fois, j'ai vu jouer En attendant Godot, à Chartres. Je me souviens surtout du décor : presque rien.

    Et de même, obscur ce que j'imagine quand je tente de décortiquer ses pièces. Triste, mélancolique et pesant. Je ne peux que grogner, quand je ne suis pas sûre de comprendre. Pourquoi faut-il que tout soit si opaque ? Une phrase lancée et jamais élucidée...

    Dans ô les beaux jours, rien que Willie et Winnie. Deux personnes âgées, un mari, qu'on voit à peine, tantôt les mains, tantôt la tête. Il semble vivre là, à proximité de sa femme, peu loquace, peu mobile. Quant à sa femme, elle est enterrée jusqu'aux seins dans une petite colline herbeuse.

    Situation loufoque, qui symbolise je suppose la vieillesse, la mobilité qui disparaît peu à peu. Leurs journées sont rythmées par des carillons (il me semble). On se réveille, on dort, on discute - mais trop peu. Pour toute occupation, un sac d'objets du quotidien, brosse, brosse à dents, lunettes, parapluie. Et un revolver (la mort toujours à proximité?). Les souvenirs, aussi, ont une place importante, le passé, par bribes. 

    Au moins en voici une qui a tout le temps de se rendre compte qu'elle a un pied, voire les deux, dans la tombe.

    Je ne déteste pas. Je sais simplement qu'il faut une motivation extérieure - le tirage au sort en est une - pour me lancer aujourd'hui dans ces lectures-là, sans y être contrainte par les études car ça me laisse seule avec ce paquet de "????".