Pourquoi les gens heureux vivent-ils plus longtemps? , Jordi Quoidbach
Avis Chrono'
Un excellent petit traité, aux bases scientifiques solides et qui a le mérite de faire le tour complet de la question du bonheur en termes simples et accessibles. Ce que j'ai découvert de plus incroyable? Que lorsqu'on nous demande ce qui peut nous rendre heureux, nous nous trompons presque toujours!
Pour la visite guidée, par ici m'ssieurs dames.
"Nous sommes naturellement programmés pour penser aux choses que nous ne saisissons pas tout à fait ou qui ne sont pas terminées. Une fois que nous avons expliqué un événement, nous pouvons le stocker en mémoire et passer à autre chose"
(là, tu vois, c'est un docteur qui le dit...)
Le bonheur, c'est un sac de noeuds -J'ai depuis longtemps des idées très arrêtées sur la question - Peut-être même un des grands tabous de notre société. Une question qu'on élude, sous prétexte que le bonheur, c'est trop complexe à définir, ce n'est pas la même chose pour tout le monde... Se demander "est-ce que je suis heureux?", c'est difficile, dangereux. Surtout quand on sent qu'on ne l'est pas!
Je trouve le sujet fascinant, mais je trouve rarement quelqu'un avec qui en discuter sérieusement sans entendre "je ne sais pas trop" "ça va" ou autre esquive du même genre.
Enfin de vraies réponses, rassurantes, pleines de bon sens, dans ce petit livre écrit par un chercheur d'Harvard, un as en matière de vulgarisation scientifique puisque j'ai tout bien compris!, que j'ai dévoré le bouquin en 3 séances. Je ne regrette pas une seconde de m'être éloignée de mes romans chéris. (Je n'ai toujours pas touché à mes cadeaux de noël).
Cet ouvrage est divisé en petites fiches, chacune répondant à une question. Par exemple "Existe-t-il une définition du bonheur?", "Les enfants font-ils le bonheur"? , "Combien d'amis faut-il pour être heureux?".
Et miracle, il y a une réponse à tout cela, une réponse claire, argumentée. Scientifique on vous dit! Pourquoi les littéraires veulent-ils toujours se prétendre ennemis des sciences?
Une fois n'est pas coutume, je vais vous livrer une très large partie du contenu de ce bouquin. Non pas pour vous exempter de vous le procurer et d'y regarder de près, mais parce que c'est d'utilité publique, que je me suis énormément amusée et qu'en dépit de mes propres connaissances empiriques en la matière (c'est bien connu, moi et le bonheur, on est copains comme cochons), j'ai beaucoup appris!
Pfff c'est décomplexant, édifiant... Accrochez-vous bien!
1- J'ai découvert que j'avais raison de m'arracher les cheveux sur la notion. Pas simple...
Sachez d'abord que la définition du bonheur fait débat. D'un côté, il y a ceux qui pensent que c'est lié à une question morale. Qu'on ne peut pas, par exemple, considérer qu'un malade qui s'amuse à arracher les ailes de papillons vivants ou à torturer des chatons est plus heureux qu'un missionnaire dévoré par les cannnibales (l'exemple du bouquin, c'était pas tout à fait ça, mais presque et puis je travaille de mémoire alors bon...). En gros, le 1er est méchant, donc, forcément malheureux, le second est gentil donc forcément heureux.
Aujourd'hui, ouf, on a bazardé la notion de morale, qui ne collait pas et on pense plutôt qu'être heureux, c'est se faire plaisir à soi-même (et tant pis pour les chatons).
Ensuite, on distingue, et là, j'ai vu pour la 1ere fois la lumière divine! Alléluia! On distingue, donc, le fait d'être heureux DANS sa vie, au quotidien et heureux DE sa vie, du chemin parcouru.
Enfin je comprends comment j'arrive à n'avoir rien à reprocher à ma vie, tout en souhaitant souvent l'échanger contre celle de n'importe qui d'autre!
2 - Le flow? Prenez la vague!
Le flow? Qu'est ce que c'est? C'est moi, quand je blogue et que j'oublie mon dîner sur la plaque. Ce sont ces moments où l'on perd tout contact avec la réalité, toute notion du temps.
C'est un excellent indice de bien-être, le saviez-vous?
Ouf, parce que je suis souvent totalement prise par mes activités. La terre a dû faire un paquet de tours sans que je m'en aperçoive...
3 - Quelques généralités sur le bonheur
Offrir rend plus heureux que recevoir. (mouaip... si tu le dis Jordi...).
L'être humain souffre d'une incapacité à prédire ce qui le rendrait heureux. Autrement dit: on fait souvent de mauvais choix!! J'ai relevé des tas d'exemples, mais l'article est déjà un peu long, non?
Le potentiel de bonheur est étroitement lié à la distance qui sépare domicile et travail. Etonnemment, il vaut mieux se taper la pollution et prendre le bus 20mn plutôt que de vivre à la campagne à 50 bornes.)
50% du potentiel de bonheur est inscrit dans les gènes, probablement. Il y a donc une prédisposition au bonheur.
Les gens heureux ont une une conversation plus profonde que les gens malheureux et parlent environ trois fois moins de la pluie et du beau temps.
4 - Bonheur et société
Le bonheur est contagieux. Des études à grande échelle montrent qu'un surcroît de bonheur chez l'ami d'un ami influence notre vie! Si, si, c'est calculé, il y a des chiffres et tout. Crazy!
En revanche, ce mécanisme cesse complètement d'agir à quelques kilomètres de distance. Votre cousin qui vit à 100 bornes vient de gagner au loto? N'escomptez pas en retirer le moindre bénéfice.
Le "coût en bonheur" de l'amitié a aussi été calculé scientifiquement. Pour compenser une vie sociale minable (= zéro ami) il faudrait gagner 6000 euros de salaire supplémentaire. Il est écrit "par mois". J'ai pensé "par an!" mais non, c'est par mois...
Il est vraiment temps que je change de job. Ou que je trouve une amie. Mouais...
Plus simple de changer de job.
5 - Le couple et les enfants
Vous pensez qu'on ne peut pas vraiment mêler la science à cela? Trop tard, c'est fait. Et dans ce domaine j'ai fait des découvertes incroyables!
On peut prédire à 90% la longévité d'un couple en écoutant les tourteraux parler 15mn. (Je vais bien ouvrir mes oreilles la prochaine fois qu'on viendra me rendre visite). Mais je ne vous dis pas comment - faut bien qu'il reste des découvertes à faire dans ce livre, sinon l'éditeur ou l'auteur vont m'assassiner.
Incroyable: une étude montre que l'écart de bonheur entre époux est dangereux pour le couple... Mais seulement si Monsieur est plus heureux que madame! Sinon, tout va bien.
Pour les couples de lesbiennes, désolé, je ne sais pas...
Et les enfants? Ils rendent heureux, c'est sûr, direz-vous.
Pas le moins du monde! Les courbes de bonheur de six études différentes sont calquées sur l'âge du bambin. ça commence à descendre à la naissance, avec chute libre au moment de l'adolescence. Et ça ne va mieux... que quand ils quittent la maison!
Moralité: adoptez. Mais adoptez de jeunes adultes. Ou des petits vieux. En plus, il y en a plein et personne n'en veut.
"Même si les enfants nous procurent des moments de joie exceptionnels, s'occuper d'eux au quotidien nous empêche bien souvent de sortir entre amis, d'avancer sur nos projets [...] Toutes ces choses sont cependant importantes pour le bonheur."
6- Des pistes pour être heureux.
Je n'en dirai pas plus ce soir. Sachez juste qu'un accès aux soins, à la santé mentale, arrangerait bien des choses. (mais déjà qu'on ne rembourse plus la "santé physique" - ça c'est moi qui l'ajoute).
Savoir dire merci, même pour de petites choses, pratiquer la méditation...Ce petit guide s'achève sur quantité de réponses pratiques, concrètes pour améliorer notre état d'esprit. Une perle, je vous dis!
Et beaucoup d'autres thèmes, que je n'ai pas abordés. Argent et bonheur. Beauté et bonheur...
Etre heureux procure bonne santé, compétence professionnelle... N'en jetez plus. C'est décidé, je m'y met! Cure de bonheur pour tous, c'est ma tournée.
Un livre pour...?
Niark niark niark... Un livre juste pour moi, comme ça je serai la plus heureuse de la terre, et tout le monde il sera trop malheureux et je pourrai enfin piétiner tous les imbéciles qui me narguent avec leur vie soi-disant parfaite et ....
Oups. Pardon. Hum. Je disais donc: un livre pour tout ceux qui pensent qu'il vaut mieux ne pas y penser.
Je remercie sincèrement Babelio, pour ce premier partenariat, riche d'enseignements!
Commentaires
Ah la la, tu as le don de me faire rire quand je lis tes articles Sound !
En tout cas, il a l'air chouette ce livre.. J'aime beaucoup les livres de vulgarisation scientifique moi aussi. J'en lis un en ce moment, mais c'est sur les parasites, pas du tout le même sujet donc ! Mais bon, j'apprends quand même énormément de trucs..
Bonne soirée !
On vulgarise les parasites maintenant? Tiens c'est curieux, ça n'a pas l'air... comment dire... grand public comme thème! Pas très porteur, quoi (pas vendeur, osons le dire).
Enfin...ça dépend s'il s'agit des poux et des tiques ou des voisins qui s'incrustent à la soirée barbecue.
Et alors, dis-moi tout! Je ne voudrais surtout pas manquer une expertise ès parasites!
(j'en suis moi-même un très beau spécimen, me dirait une ex-amie de ma connaissance, qui rêve d'utiliser contre moi du répulsif - ou de la mort aux rats.)
Alors justement c'est assez intéressant, parce que c'est très vaste comme sujet !
Au début, ça parle beaucoup des bactéries/insectes/oiseaux (et autres) qui parasitent une autre espèce (genre la douve, la tique..). On parle pendant assez longtemps du coucou, dont la femelle pond son œuf dans le nid d'une autre espèce d'oiseaux. Le petit coucou est donc élevé par ses nouveaux "parents", après avoir lui-même tué ou fait mourir de faim les autres oisillons du nid (les enfants légitimes donc...).
Ce qui est particulier, c'est que parfois le parasitisme mène à la mort de l'espèce parasitée, mais dans d'autres cas le parasite et la parasité cohabitent très bien ensemble. C'est un peu une relation donnant-donnant.
Ensuite, vers la suite, ça part un peu sur les microbes, les armes chimiques, les bactéries (anthrax, botox (!), tétanos, salmonelles...). Puis vers les grandes épidémies comme la peste, le choléra, la tuberculose, le sida, le paludisme... Je ne savais pas qu'on pouvait à proprement parler de parasitisme dans ces cas-là, mais ils le présentent comme ça puisqu'ils expliquent justement que ces virus/microbes ont besoin de l'Homme pour survivre, et qu'ils sont malheureusement capables de s'adapter à nos traitements pour survivre. C'est donc une forme de parasitisme..
C'est super intéressant car il y a souvent une approche historique derrière tout ça (notamment quand ils parlent des différentes épidémies de peste...), et puis c'est souvent traité sur le ton de l'humour donc j'aime beaucoup ! Je te le conseille, si le sujet t'intéresse un minimum évidemment...
Vraiment là je suis surprise... drôle de bouquin sur un thème original. En effet, il a l'air intéressant! Si j'en ai l'occasion, pourquoi pas.
Je pensais que c'était un livre sérieux, genre médical et puis non en fait. Il est classé comment? Livre documentaire?
Les termes utilisés sont-ils simples ou faut-il un minimum s'y connaitre en sciences? (Ce qui me conviendra quand même!)
Alors, c'est un livre des éditions Points, dans la collection "Sciences". C'est écrit par une chercheuse du CNRS et un biologiste de formation devenu journaliste. La fiche est ici :
http://www.amazon.fr/mal%C3%A9diction-cloporte-autres-histoires-parasites/dp/2757813528/ref=sr_1_2?ie=UTF8&qid=1297355941&sr=1-2
C'est assez vulgarisé au niveau des termes utilisés, les auteurs expliquent d'ailleurs dans la préface pourquoi ils ont choisi de simplifier telles notions et quelles sont les limites de cette simplification...
Par exemple, pour mieux faire comprendre certaines évolutions d'espèces, le journaliste a décidé d'utiliser des termes d'habitude utilisés pour les hommes ou les espèces dites "conscientes". Or ce n'est pas vraiment adapté à certains êtres vivants. Dire d'un virus qu'il a "choisi" ou "pensé" ou "voulu" faire quelque chose, laisse entendre que les évolutions subies ont eu lieu de manière consciente, alors que c'est sans doute plutôt une évolution progressive du virus... Je ne sais pas si je suis claire ?
Sinon, il y a parfois des moments où je ne maîtrise plus tous les termes, mais bon dans l'ensemble on s'en sort bien...
Je te le conseille en tout cas, il est chouette et tu apprendras énormément de petites anecdotes que tu pourras habilement replacer lors de tes repas de famille...
Zut alors... comment je vais faire puisque je n'ai jamais droit à des repas de famille...?
Tu le vends bien dis donc, ton livre... J'ai presque envie de l'avoir tout de suite et mon "pourquoi pas un jour si je tombe dessus" se transforme en notation officielle dans ma wish list.
Dommage pour les repas de famille, mais ça passe peut-être aussi dans les déjeuners de boulot...
J'espère bien que tu vas le lire ! En tout cas, moi, il m'a redonné envie de lire des livres plus scientifiques (de vulgarisation ou non). Après celui-ci, je commencerai peut-être "L'univers expliqué à mes petits-enfants" de Hubert Reeves, mon idole astrophysicien ET humaniste ET québécois :
http://www.amazon.fr/LUnivers-expliqu%C3%A9-%C3%A0-mes-petits-enfants/dp/2021038300
(Je ne sais pas si le sujet t'intéresse autant...)
Un peu moins, en effet. La science que j'aime le moins, c'est la physique. Et le thème de l'univers et des planètes me laisse assez froide. Enfin... ça peut dépendre de ce qui est abordé exactement. J'ai le sentiment d'avoir moins à y apprendre.
Mais si tu me le présentes comme l'autre, je vais finir l'année sans lire une seule fiction, un seul roman!
Promis, j'essaierai de te convaincre dès que je l'aurais commencé !
Par contre, il est fort probable que le livre d'Hubert Reeves ne te laisse pas froide, car ce cher monsieur a le don de parler de l'univers sans le détacher des hommes... Je te l'ai dit, c'est un vrai humaniste, assez engagé politiquement même ! Et puis regarde-moi son visage, il a pas l'air d'un vieux sage tout gentil ?
Il avait participé à une chanson de "Ogres de Barback", avec Albert Jacquard, lui aussi scientifique et défenseur de la décroissance soutenable...
Bigre...
En effet il a un C.V. costaud. Je le garde sur le coin du bureau (bien encombré encore ce we).
Le sujet m'interresse, en fait rien que le titre m'intrigue, et ton avis encore plus ;) Je note !
Alors ton article m'a tout de suite donné envie de lire ce livre... après avoir consulté le site des bibliothèques de ma ville... ils en ont un exemplaire... mais pas dans l'établissement que je fréquente.... pfffffffffffff... vais voir si y a pas moyen de le délocaliser...
Ouf, ça me rassure, on peut encore avoir envie de le lire alors que j'ai résumé la moitié de l'ouvrage.
Je ne pensais pas qu'on pouvait le trouver en bibliothèque! Comme quoi, il doit être jugé sérieux cet ouvrage!
(P.S. Je ne sais pas si tu as vu, mais dans les com' au dessus, Anou m'a signalé un livre sur les parasites qui a l'air génial! Je n'ai pas pensé à regardé s'il était dispo à la médiathèque mais... Oh génial! Il y est!! Quand je disais que cette médiathèque était un paradis!! Je te remercie!! Je ne pense jamais qu'il existe d'autres étages que celui des romans!!)
(P.S.2 Ta liste de livres à lire est pas un peu en train de s'allonger, là?)
Ben oui .... elle s'allonge la liste mais c pas plus mal... parce que suis du genre monomaniaque... alors en dehors des auteurs que j'apprécie... je ne fais pas souvent de nouvelles découvertes et je me retrouve parfois avec rien à lire pour les vacances.... alors je peux de dire merci ( quoique ... vais peut -être attendre d'avoir effectivement lu un des livres que tu proposes avant de dire merci non?)
Prudente, en plus! Oui, en effet... Surtout si tu as choisi La 1ere gorgée de bière et Mme Picmol... Après faudra pas venir te plaindre!
Tu insinues que ce n'est pas avec ça que je vais atteindre le Niravan???!!!!! pffffffffffffff
De la bière et une vieille avec son chien... Ce n'est pas l'idée que je me fais du Nirvana!! Ni de la manière de l'atteindre!
Ceci dit, peut-être que quand on écoute Nostalgie, on a des goûts spéciaux en matière d'extase...
Je veux pas dire, mais ça remettrai en question certaines de tes qualités de déesse, s'il te fallait absolument une bière ou un chien. (oui, parce que pour la vieille, bon, selon les cas...)
Rhoooooooooooo... non .. je n'aime pas la bière... tout comme la majorité des autres alcools. je fais partie de ceux pour qui sans alcool la fête est plus folle... et je n'ai jamais eu de chien....et pour les vieilles .. no comment...
Et radio Nostalgie n'empêche en rien d'être une déesse dans certains domaines..... tssssssssss
Ah! Je n'ai pas dit ça! Je me demandais juste si ça modifiait les critères!
Je m'permettrais pas de juger sans savoir.
Je suis comme Saint Thomas.
ça tombe bien... moi aussi Saint Thomas est mon second prénom...
Très joli, vraiment, très bon choix. J'ignore ton premier prénom, mais celui-ci te va à ravir.