Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

couple

  • La femme comme je l'aime

    hedda gabler, ibsen, théâtre, litt norvégienne, sublime hedda, couple, ambiguité, identité, 19e siècle, pouvoir, séduction, absense de capacité à aimer.2j%27aime.jpgHedda Gabler, Henrik ibsen

    _______________________

    Avis chrono'

    Une pièce très accessible et très complexe à la fois, mettant en scène une sublime figure de femme, une femme qui se heurte à la pauvreté des possibles dans sa vie: être une épouse, être une mère. Et point barre. ça fait pitié, je la comprends... Sûrement pour ça que j'ai adoré ce texte.

    _______________________

    Encore du théâtre... Ce blog se spécialise contre ma volonté... J'ai bien sûr une excuse en béton pour justifier cette rechute: la lecture commandée.
    La lecture commandée - pour ne pas dire imposée - est la version "vie réelle" de la célèbre L.C.
    Elle commence généralement par un coup de téléphone pour me proposer de discuter d'un livre. (Ok, avec plaisir!!) D'un livre que je n'ai pas lu (bien sûr, ce serait trop facile. Ok, s'il est à la biblio...)
    Grosse différence d'avec la L.C. standard: le délai aberrant. - ça marche, on se voit quand? Euh...Demain?

    J'adore qu'on me sollicite... je ne saurais le dire mieux. Suis ravie de courir partout en urgence. De commencer à lire à peine le pied posé hors de la médiathèque. D'attendre impatiemment le lendemain... Tout ça pour me faire bousculer, parfois hurler dessus et entendre 200 fois dans l'heure "Ah NON, je ne suis pas d'accord. Tu ne PEUX pas dire ça!". Saisir alors le sens de l'expression "une imbécile heureuse". Je n'ai jamais été si heureuse un 26 août. Pas depuis des années!

    Vous l'aurez compris, j'ai adoré cette pièce (même s'il semble que ce ne soit pas pour les bonnes raisons, celles des universitaires émérites, érudits, éclairés, ééé...et caetera.).
    Le personnage féminin central, Hedda, est magnifique... d'une complexité dont on ne peut venir à bout, alors que l'ensemble est d'une telle limpidité... Se lit très vite, n'a pas cette pesanteur habituelle des pièces, qui nous rappelle à chaque page que ce texte n'est pas fait pour être lu mais pour être joué. Peu de personnages, une situation a priori simple. Et 3000 ambiguïtés. 10000 Interprétations. Tout ce que j'aime.

    Les époux Tesman rentrent de voyage de noce. Lui est un intellectuel qui étudie l'histoire de la culture Elle, elle l'a épousé en connaissance de cause, mais ne parvient à se satisfaire de cet être terne et trop insignifiant. Elle rêve de grandes choses, mais sans parvenir à leur donner de contours précis, d'où une grande frustration...

    Hedda Gabler (de son nom de jeune fille) est une femme qui ne demande qu'à vivre, mais souffre de n'avoir, en tant que femme, qu'une emprise médiocre sur le monde. Ne sachant (n'osant?) aimer, elle est en partie "défaite" du rôle type d'épouse, qui la dégoûte. Aucune autre possibilité ne s'offre à elle qu'un insatisfaisant et stérile jeu de séduction, dans lequel elle ne trouve pas son compte.

    Elle va jalouser/envier/désirer une autre femme, Théa, qui, elle, a su influencer la destinée d'un autre homme, Loveborg, en faisant d'un noceur un homme nouveau, "nettoyé", auteur d'un livre à succès. Hedda connaissait Loveborg, elle en était très proche, mais la réputation sulfureuse de celui-ci et la crainte d'Hedda de perdre en respectabilité les ont séparés (enfin, c'est un peu moins clair que ça, je sais que je me trompe en l'écrivant...).

    Hedda comme elle le dit si justement elle-même en prenant place sur le canapé, va vouloir se mettre entre eux deux. Elle peut sembler méchante, froide, manipulatrice... mais ça sonne plutôt comme la rage du désespoir. Ce qui est magnifique, c'est qu'elle ne souhaite au fond que vivre quelque chose de beau.
    Et quand ce  beau n'arrive pas... Quand les médiocres semblent avoir le dessus et triompher sans elle...

    Je m'arrête là car je sens que je ne suis déjà pas dans l'usage ordinaire de mon blog et qu'à vouloir trop en dire en trop peu de place, je ne suis plus fidèle au texte. Mais j'invite chaleureusement tout lecteur d'Ibsen à se joindre à un débat plus précis!

    S'il vous plaît? Et avec un grand sourire? Pour me faire plaisir? Qui aurait l'amabilité de lire cette pièce et d'en discuter? (Si ça marche sur moi... ça marche p'têt sur vous aussi...)

    Lien permanent Catégories : Urgences 10 commentaires
  • Sucré ou salé?

    délicatesse, david foenkinos, roman d'amour, sentiments, couple, hésitations, douceur, miel... Et le chabadabada. Prévoir une petite musique de fondLa délicatesse, David Foenkinos

    "Il faut vraiment aimer une femme pour ne pas vouloir la voir"

    Avis Chrono'

    Un roman d'amour qui répond à toutes les caractéristiques du genre: douleur, douceur, sentiments que l'on commence par combattre... au début, ça semble un peu mièvre et puis on s'habitue et on se laisse bercer.


    Un pari risqué puisque la quatrième de couverture ne propose pas un résumé mais seulement un extrait du livre. Celui-ci me paraissait prometteur, mais l'expérience m'a appris que c'est comme pour les bandes-annonces de films... Peut-être que les meilleurs morceaux sont là et que le reste est creux.

    J'ai pu constater que non, l'ensemble est à la hauteur de cet extrait mignon comme tout... (A lire ici)

    Nathalie rencontre François, une vie idéale commence... Puis un drame... Tout est bouleversé et Nathalie erre comme une âme en peine jusqu'à sa rencontre avec Markus, l'homme qui semblait pourtant le moins probable à aimer.

    Pas d'inquiétude à avoir sur l'écriture, c'est d'un autre niveau que d'autres auteurs que je ne citerai pas. J'ai beaucoup aimé les petites insertions loufoques de renseignements divers. Exemple: l'article wikipédia sur les PEZ (bonbons), ou les allergies au poisson...

    Seulement voilà... je suis une fille compliquée... compliquée et traumatisée surtout puisqu'il est apparu un jour que j'étais vraiment trop niaise et depuis, j'ai toujours peur d'être dans l'excès de sentimentalisme et je préfère tourner en ridicule tout ce qui a trait à l'amour.

    Je lisais donc La délicatesse, dehors, au soleil (enfin!) et comme j'étais en bonne compagnie, j'exposais mon avis sur les cent premières pages, à savoir que c'était vraiment... gentil... très gentil. Prévisible. Mignon... Un peu niais, quoi...

    Lorsque est arrivé un autre convive, un homme, la quarantaine bien avancée, un intellectuel des plus sérieux que je n'ai pas vu souvent sourire ou plaisanter. Et il me dit, apercevant la couverture:

    "Oh! C'est un bijou ce roman, tu ne trouves pas?"

    Alors voilà! Si LUI il a droit d'aimer les histoires d'amour simples et sucrées... pourquoi pas moi?

    J'ai regardé d'un autre oeil, un peu moins cynique, la moitié restante du roman et j'avoue que ça en a rendu la lecture plus plaisante!

    Mon avis final, c'est que l'écriture est agréable, coule toute seule, le roman se lit très vite pour peu que vous ayez à attendre debout deux jours devant une porte (mais si, c'est possible. 3 jours même. Eu le temps d'en commencer un autre.), les personnages sont attachants, même s'ils ont un petit côté si extrême qu'ils perdent en réalisme.

    Mais ce roman bâti sur un thème si universel, et traité sans trop de vagues, ne peut que parler à notre coté romantique, même dissimulé.

    Preuve: un paragraphe qui décrit exactement mon charme irrésistible:

    "Certaines personnes ont la capacité extraordinaire de prononcer une telle phrase. Capacité qui empêche de répondre par la négative. Nathalie sentait dans la voix de Markus toute sa conviction. Elle savait que ce serait une erreur d'accepter. [...] Mais face à lui, il était impossible de refuser"

    (et puis ç'aurait été bête parce qu'alors qu'est ce qu'on aurait mis dans le reste du roman?? Et puis c'est le grand amour, quand même, faudrait être con pour lui dire non...)

     

    Attention, ce roman fait de la publicité pour les Krisprolls. J'ai failli succomber...

     

    Ce livre pour...?

    Ce livre pour les coeurs tendres qui s'assument: main dans la main, dîners aux chandelles, slow langoureux, chabadabada et tout ce qui va avec.

     

    Livre lu dans le cadre d'un partenariat avec Livraddict et les éditions Folio!

    Lien permanent Catégories : Médecine générale 9 commentaires
  • Je veux atteindre le nirvana

    gens_heureux_vivent_longtemps_quoidbach.jpgPourquoi les gens heureux vivent-ils plus longtemps? , Jordi Quoidbach

    Avis Chrono'

    Un excellent petit traité, aux bases scientifiques solides et qui a le mérite de faire le tour complet de la question du bonheur en termes simples et accessibles. Ce que j'ai découvert de plus incroyable? Que lorsqu'on nous demande ce qui peut nous rendre heureux, nous nous trompons presque toujours!

    Pour la visite guidée, par ici m'ssieurs dames.


    "Nous sommes naturellement programmés pour penser aux choses que nous ne saisissons pas tout à fait ou qui ne sont pas terminées. Une fois que nous avons expliqué un événement, nous pouvons le stocker en mémoire et passer à autre chose"

    (là, tu vois, c'est un docteur qui le dit...)

    Le bonheur, c'est un sac de noeuds -J'ai depuis longtemps des idées très arrêtées sur la question - Peut-être même un des grands tabous de notre société. Une question qu'on élude, sous prétexte que le bonheur, c'est trop complexe à définir, ce n'est pas la même chose pour tout le monde... Se demander "est-ce que je suis heureux?", c'est difficile, dangereux. Surtout quand on sent qu'on ne l'est pas!

    Je trouve le sujet fascinant, mais je trouve rarement quelqu'un avec qui en discuter sérieusement sans entendre "je ne sais pas trop" "ça va" ou autre esquive du même genre.

    Enfin de vraies réponses, rassurantes, pleines de bon sens, dans ce petit livre écrit par un chercheur d'Harvard, un as en matière de vulgarisation scientifique puisque j'ai tout bien compris!, que j'ai dévoré le bouquin en 3 séances. Je ne regrette pas une seconde de m'être éloignée de mes romans chéris. (Je n'ai toujours pas touché à mes cadeaux de noël).

    Cet ouvrage est divisé en petites fiches, chacune répondant à une question. Par exemple "Existe-t-il une définition du bonheur?",  "Les enfants font-ils le bonheur"? , "Combien d'amis faut-il pour être heureux?".

    Et miracle, il y a une réponse à tout cela, une réponse claire, argumentée. Scientifique on vous dit! Pourquoi les littéraires veulent-ils toujours se prétendre ennemis des sciences?

    Une fois n'est pas coutume, je vais vous livrer une très large partie du contenu de ce bouquin. Non pas pour vous exempter de vous le procurer et d'y regarder de près, mais parce que c'est d'utilité publique, que je me suis énormément amusée et qu'en dépit de mes propres connaissances empiriques en la matière (c'est bien connu, moi et le bonheur, on est copains comme cochons), j'ai beaucoup appris!

    Pfff c'est décomplexant, édifiant... Accrochez-vous bien!

     

    1- J'ai découvert que j'avais raison de m'arracher les cheveux sur la notion. Pas simple...

    Sachez d'abord que la définition du bonheur fait débat. D'un côté, il y a ceux qui pensent que c'est lié à une question morale. Qu'on ne peut pas, par exemple, considérer qu'un malade qui s'amuse à arracher les ailes de papillons vivants ou à torturer des chatons est plus heureux qu'un missionnaire dévoré par les cannnibales (l'exemple du bouquin, c'était pas tout à fait ça, mais presque et puis je travaille de mémoire alors bon...). En gros, le 1er est méchant, donc, forcément malheureux, le second est gentil donc forcément heureux.

    Aujourd'hui, ouf, on a bazardé la notion de morale, qui ne collait pas et on pense plutôt qu'être heureux, c'est se faire plaisir à soi-même (et tant pis pour les chatons).

    Ensuite, on distingue, et là, j'ai vu pour la 1ere fois la lumière divine! Alléluia! On distingue, donc, le fait d'être heureux DANS sa vie, au quotidien et heureux DE sa vie, du chemin parcouru.
    Enfin je comprends comment j'arrive à n'avoir rien à reprocher à ma vie, tout en souhaitant souvent l'échanger contre celle de n'importe qui d'autre!

     

    2 - Le flow? Prenez la vague!

    Le flow? Qu'est ce que c'est? C'est moi, quand je blogue et que j'oublie mon dîner sur la plaque. Ce sont ces moments où l'on perd tout contact avec la réalité, toute notion du temps.
    C'est un excellent indice de bien-être, le saviez-vous?
    Ouf, parce que je suis souvent totalement prise par mes activités. La terre a dû faire un paquet de tours sans que je m'en aperçoive...

     

    3 - Quelques généralités sur le bonheur

    Offrir rend plus heureux que recevoir. (mouaip... si tu le dis Jordi...).

    L'être humain souffre d'une incapacité à prédire ce qui le rendrait heureux. Autrement dit: on fait souvent de mauvais choix!! J'ai relevé des tas d'exemples, mais l'article est déjà un peu long, non?

    Le potentiel de bonheur est étroitement lié à la distance qui sépare domicile et travail. Etonnemment, il vaut mieux se taper la pollution et prendre le bus 20mn plutôt que de vivre à la campagne à 50 bornes.)

    50% du potentiel de bonheur est inscrit dans les gènes, probablement. Il y a donc une prédisposition au bonheur.

    Les gens heureux ont une une conversation plus profonde que les gens malheureux et parlent environ trois fois moins de la pluie et du beau temps.

     

    4 - Bonheur et société

    Le bonheur est contagieux. Des études à grande échelle montrent qu'un surcroît de bonheur chez l'ami d'un ami influence notre vie! Si, si, c'est calculé, il y a des chiffres et tout. Crazy!
    En revanche, ce mécanisme cesse complètement d'agir à quelques kilomètres de distance. Votre cousin qui vit à 100 bornes vient de gagner au loto? N'escomptez pas en retirer le moindre bénéfice.

    Le "coût en bonheur" de l'amitié a aussi été calculé scientifiquement. Pour compenser une vie sociale minable (= zéro ami) il faudrait gagner 6000 euros de salaire supplémentaire. Il est écrit "par mois". J'ai pensé "par an!" mais non, c'est par mois...
    Il est vraiment temps que je change de job. Ou que je trouve une amie. Mouais...
    Plus simple de changer de job.

     

    5 - Le couple et les enfants

    Vous pensez qu'on ne peut pas vraiment mêler la science à cela? Trop tard, c'est fait. Et dans ce domaine j'ai fait des découvertes incroyables!
    On peut prédire à 90% la longévité d'un couple en écoutant les tourteraux parler 15mn. (Je vais bien ouvrir mes oreilles la prochaine fois qu'on viendra me rendre visite). Mais je ne vous dis pas comment - faut bien qu'il reste des découvertes à faire dans ce livre, sinon l'éditeur ou l'auteur vont m'assassiner.

    Incroyable: une étude montre que l'écart de bonheur entre époux est dangereux pour le couple... Mais seulement si Monsieur est plus heureux que madame! Sinon, tout va bien.
    Pour les couples de lesbiennes, désolé, je ne sais pas...

    Et les enfants? Ils rendent heureux, c'est sûr, direz-vous.
    Pas le moins du monde! Les courbes de bonheur de six études différentes sont calquées sur l'âge du bambin. ça commence à descendre à la naissance, avec chute libre au moment de l'adolescence. Et ça ne va mieux... que quand ils quittent la maison!
    Moralité: adoptez. Mais adoptez de jeunes adultes. Ou des petits vieux. En plus, il y en a plein et personne n'en veut.

    "Même si les enfants nous procurent des moments de joie exceptionnels, s'occuper d'eux au quotidien nous empêche bien souvent de sortir entre amis, d'avancer sur nos projets [...] Toutes ces choses sont cependant importantes pour le bonheur."


    6- Des pistes pour être heureux.

    Je n'en dirai pas plus ce soir. Sachez juste qu'un accès aux soins, à la santé mentale, arrangerait bien des choses. (mais déjà qu'on ne rembourse plus la "santé physique" - ça c'est moi qui l'ajoute).


    Savoir dire merci, même pour de petites choses, pratiquer la méditation...Ce petit guide s'achève sur quantité de réponses pratiques, concrètes pour améliorer notre état d'esprit. Une perle, je vous dis!

     

    Et beaucoup d'autres thèmes, que je n'ai pas abordés. Argent et bonheur. Beauté et bonheur...

    Etre heureux procure bonne santé, compétence professionnelle... N'en jetez plus. C'est décidé, je m'y met! Cure de bonheur pour tous, c'est ma tournée.

     

    Un livre pour...?

    Niark niark niark... Un livre juste pour moi, comme ça je serai la plus heureuse de la terre, et tout le monde il sera trop malheureux et je pourrai enfin piétiner tous les imbéciles qui me narguent avec leur vie soi-disant parfaite et ....

    Oups. Pardon. Hum. Je disais donc: un livre pour tout ceux qui pensent qu'il vaut mieux ne pas y penser.

     

    Je remercie sincèrement Babelio, pour ce premier partenariat, riche d'enseignements!


    Lien permanent Catégories : Urgences 21 commentaires