Another part of the forest, Lillian Hellman
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Une pièce de théâtre qui ne viendra pas s'inscrire dans mon top 10. Ni dans le top 20. Le tableau assez effrayant de la famille n'a pas suffit , c'est oppressant à souhait mais je n'en retiens pas grand chose, à l'exception du personnage de la mère, que l'on prend en pitié.
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Lecture en v.o. Vous comptiez sur moi pour un article en anglais, peut-être? Lors de mon dernier séjour sur des terres anglophones, je n'ai même pas été fichue d'obtenir à boire, alors...
J'ai été franchement déçue et j'aimerais me dire que je n'ai rien compris à l'histoire. Et c'est un peu le cas parce qu'il ne se passe pas grand chose. L'essentiel tient dans les relations entre les membres de la famille.
La scène se passe aux Etats-Unis, en 1880, dans une famille sudiste. Le père Marcus cache un secret, dont on n'ignore en fait pas grand chose puisque dès le départ on comprend qu'il a trahi son camp pendant la guerre civile. Il se conduit de façon odieuse envers sa femme, Lavinia, laquelle parle dans le vide d'un bout à l'autre de la pièce. Ses fils le détestent, tentent de lui extorquer de l'argent, il s'amuse d'eux, le tout finit par un chantage... Rien de décoiffant.
Avec sa fille, il entretient une relation qui m'a semblée assez ambigüe, tournée vers la séduction, mais là, je doute de la qualité de ma lecture en anglais, insuffisante pour saisir toutes les subtilités.
Quelques passages sont savoureux, comme celui où le fiston, qui veut absolument présenter sa fiancée à papa s'ammène avec une prostituée. Mais j'attendais davantage d'une pièce écrite en référence à Shakespeare, puisque "another part of the forest" est une didascalie prise dans Titus Andronicus (d'où les prénoms Marcus et Lavinia), acte II scène 4, au moment où les violeurs sortent du bois avec leur victime, en plaisantant sur les sévices infligés, scène qui m'avait marquée.
Je ne suis pas parvenue à élucider le lien entre les deux oeuvres. Je vois bien que le prénom Lavinia a été transféré de la fille à l'épouse et que cette dernière, si elle n'a pas été physiquement mutilée par Hellman, n'en est pas moins symboliquement muette puisque invisible dans sa propre maison aux yeux de sa famille. Mais mon analyse s'arrête là, ce que je trouve frustrant car je devine qu'il y a beaucoup plus à voir que ça...
J'espère avoir plus de chance avec les quatre autres pièces du recueil que je ne connais pas encore.
Si vous souhaitez découvrir cette dramaturge, je vous conseille de commencer par The children's hour, pièce dont a été tiré le film "La rumeur" de William Wyler.