Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Morgue - Page 12

  • Promenons nous dans les bois

    lillian_hellman_children_s_hour.jpgAnother part of the forest, Lillian Hellman

    __________________________

    Une pièce de théâtre qui ne viendra pas s'inscrire dans mon top 10. Ni dans le top 20. Le tableau assez effrayant de la famille n'a pas suffit , c'est oppressant à souhait mais je n'en retiens pas grand chose, à l'exception du personnage de la mère, que l'on prend en pitié.

    __________________________

    Lecture en v.o. Vous comptiez sur moi pour un article en anglais, peut-être? Lors de mon dernier séjour sur des terres anglophones, je n'ai même pas été fichue d'obtenir à boire, alors...

    J'ai été franchement déçue et j'aimerais me dire que je n'ai rien compris à l'histoire. Et c'est un peu le cas parce qu'il ne se passe pas grand chose. L'essentiel tient dans les relations entre les membres de la famille.

    La scène se passe aux Etats-Unis, en 1880, dans une famille sudiste. Le père Marcus cache un secret, dont on n'ignore en fait pas grand chose puisque dès le départ on comprend qu'il a trahi son camp pendant la guerre civile. Il se conduit de façon odieuse envers sa femme, Lavinia, laquelle parle dans le vide d'un bout à l'autre de la pièce. Ses fils le détestent, tentent de lui extorquer de l'argent, il s'amuse d'eux, le tout finit par un chantage... Rien de décoiffant.

    Avec sa fille, il entretient une relation qui m'a semblée assez ambigüe, tournée vers la séduction, mais là, je doute de la qualité de ma lecture en anglais, insuffisante pour saisir toutes les subtilités.

    Quelques passages sont savoureux, comme celui où le fiston, qui veut absolument présenter sa fiancée à papa s'ammène avec une prostituée. Mais j'attendais davantage d'une pièce écrite en référence à Shakespeare, puisque "another part of the forest" est une didascalie prise dans Titus Andronicus (d'où les prénoms Marcus et Lavinia), acte II scène 4, au moment où les violeurs sortent du bois avec leur victime, en plaisantant sur les sévices infligés, scène qui m'avait marquée.

    Je ne suis pas parvenue à élucider le lien entre les deux oeuvres. Je vois bien que le prénom Lavinia a été transféré de la fille à l'épouse et que cette dernière, si elle n'a pas été physiquement mutilée par Hellman, n'en est pas moins symboliquement muette puisque invisible dans sa propre maison aux yeux de sa famille. Mais mon analyse s'arrête là, ce que je trouve frustrant car je devine qu'il y a beaucoup plus à voir que ça...

    J'espère avoir plus de chance avec les quatre autres pièces du recueil que je ne connais pas encore.

    Si vous souhaitez découvrir cette dramaturge, je vous conseille de commencer par The children's hour, pièce dont a été tiré le film "La rumeur" de William Wyler.

  • Sound' au pays imaginaire

    Coucou! Il y a encore du monde par ici? Je sais, je n'ai rien écrit depuis le R.A.T... mais comme je n'ai rien lu non plus, le retard n'est pas trop important!  J'étais bien trop occupée à me faire dorloter par ma lectrice préférée, qui a tout compris: pour me retaper quand je suis au fond du trou, épuisée, rien ne vaut une cure de saucisson, jus de pomme, fromage et compliments. Et une excursion plutôt réussie dans mon pays imaginaire.

    Bon c'est pas tout ça, mais  faut utiliser toute cette bonne énergie, tant qu'elle est là. P'tite revue rapide des lectures du read-a-thon. Aujourd'hui: 

     

    peter_pan.jpgPeter Pan, James Matthew Barrie

    ________________________

    Avis chrono'

    Rien à voir avec le dessin animé qui était jusque là ma référence. Ce Peter-là fait froid dans le dos et de l'ensemble du texte se dégage une atmosphère étrange et inquiétante. Un mélange de registres qui me laisse une désagréable impression. Pas un livre que je souhaiterais lire à mes enfants.

    ________________________

    D'un coup, je comprends bien mieux cette nouvelle de Fabrice Colin, lue il y a peu, qui faisait de Peter Pan un bien sinistre personnage. Du haut de ma vaste culture Disneyiste, j'avais un peu de mal à y retrouver le joyeux petit garçon vert... Maintenant, j'y vois davantage une référence qu'une parodie.

    Les trois gamins, l'arrivée de Peter, le voyage au pays imaginaire, tout ça, ok, je m'y attendais. Mais ce Peter...  Il paraît que j'ai été un peu méchante avec lui pendant le R.A.T, qu'il faut lui trouver des excuses, parce qu'il est orphelin... Mais il est si égoïste, si inconscient, insensible, incapable de compassion, sans méchanceté aucune, mais tellement ignorant des autres que j'en ai eu un pincement au coeur.

    Quelle image cynique du monde! Les parents versent d'un extrême à l'autre. Un coup ils pèsent l'oportunité d'une naissance en termes rationnels et en lignes de budget: "Durant une semaine ou deux après la naissance de Wendy, ses parents se demandèrent s'ils pourraient la garder car cela faisait une bouche de plus à nourrir". Deux jours plus tard, le père qui brillait par son absence en vient, de désespoir, à dormir dans la niche du chien.

    Quant aux enfants qui accompagnent Peter, ils incarnent eux aussi cette cruauté innocente de l'enfance qui est sans doute très juste, d'un point de vue psychologique, mais que j'ai trouvée profondément troublante et angoissante.

    Peter est coincé dans un monde où il ne peut grandir, situation enviable, pourrait-on penser, mais quelle amertume autour de ce garçon...

    De son côté, à la fin, Wendy grandit, mais est-elle mieux lotie pour autant?

    Trop lourd pour moi, même si j'ai été sensible à l'humour du récit...
    Je sens qu'il y a là matière à quelques séances de psychanalyse...

  • Du sang, du sang!

    jusqu'à la folie,jesse kellerman,thriller si on veut,roman de gare si on a du gout,médical,psychatrie mal traitée,sadisme,masochisme,sang,femme fatale,un roman de mec pour des lecteurs pas regardantJusqu'à la folie, Jesse Kellerman

    ______________________

    Ou comment fabriquer un thriller (appellation discutable) écolo, 100% recyclage. Un peu de séries américaines. Les bons vieux trucs et astuces qui marchent toujours (du sexe et du sang) et on ne creuse pas trop les personnages, histoire de pas toucher le fond.

    ______________________

    Un partenariat Livraddict, je remercie une nouvelle fois les admins de me faire confiance, puisque je suis toujours trèèès très juste pour rendre ma copie!! A savoir, aujourd'hui pour... aujourd'hui dernier délai.

    J'avais depuis longtemps l'intention de lire "les visages" du même auteur. S'il est du même genre que celui-ci, sans doute vais-je attendre encore un peu... La couverture (qui compte beaucoup comme première impression) est hideuse, j'ai tout de suite pensé en la voyant à  cette merveilleuse série qui a bercé toute mon enfance: Les feux de l'amour!    Ah... Victor et Nicky... Nous avons chanté le générique en choeur à la maison toute la soirée.

    Je m'égare dans mes souvenirs. 1ère impression, donc: Hic.

    2e impression: hoc.  Jonah est un héros. Etudiant débutant en médecine, il sauve un soir une jeune fille qui se fait agresser dans une ruelle sombre brrrr. Là où je tique, c'est que la donzelle, reconnaissante, vient le trouver à la sortie du travail peu après et illico presto, sans même faire connaissance, s'empresse de lui prouver sa gratitude en plongeant vers son pantalon.

    Bon. C'est un homme qui écrit. La fellation, pour les hommes, ça doit être comme se recoiffer avant de sortir pour les femmes: une obsession. Soit. (Pas sûre que ma comparaison tienne... combien d'hommes vous recoiffent pour marquer leur reconnaissance?)

    J'étais déjà passablement énervée (un peu à tort je le reconnais puisque nous ne tardons guère à découvrir que la nana est complètement dingue... Tout s'explique.) et ce qui a suivi n'a fait qu'empirer les choses:

    1°) La copie d'Urgences. De la série bien connue. Ou Grey's anatomy, génération suivante. Les pages qui traitent des tribulations de Jonah médecin novice sont gentillettes... Mais à aucun moment ce "fil" conducteur ne rejoint l'intrigue principale... Ah si! Quand la nymphomane vient coucher avec lui DANS un scanner. Oui, vous avez bien lu... No comment. (la scène, pour d'autres raisons que je n'ose spoiler bien que ça me démange, est dégueulasse)

    2°) C'est un peu facile, de jouer sur le sado-masochisme, le sexe, le sang, la femme dangereuse et autres sujets croustillants, sans délicatesse, sans creuser.

    3°) Figurez-vous que l'héroïsme de Jonah est remis en question, qu'il est même accusé de (BIP) par (BIP) ... Mais là encore, l'affaire judiciaire que j'imaginais se développer ensuite tourne en eau de boudin et coule dans quelque obscur caniveau... Dommage.

    4°) Hannah. Merveilleux portrait, pour le coup, de l'ex petite amie de Jonah, schizophrène! Quelques pages sont réellement émouvantes. Et ce sujet là n'est pas sans rapport avec le coeur du récit... Mais à la toute fin seulement. Re dommage.

    5°) Parlons-en de la fin justement... C'est se moquer du monde! Bâclée, décevante... Les mots me manquent! Un bouquet final qui fait juste un petit "plop" et c'est plié.

    Conclusion: Un trop plein d'éléments hétéroclites, qui ne trouvent jamais à s'accorder. Le roman part dans tous les sens et gâche quelques bonnes idées. L'écriture? Rien à en dire. Plate.

     

    Bonus: Il en faut un pour compenser! Et comme ce roman est si peu original qu'il évoque forcément des tas de meilleurs livres, une fois n'est pas coutume je livre deux pistes de lecture:

    - Pour découvrir une femme manipulatrice et sans doute dangereuse pour l'homme qui la croise, mais bien plus complexe que celle-ci, je conseille le classique Manon Lescaut de l'abbé Prévost.

    - Dans le même genre que Jusqu'à la folie, j'ai lu dans le cadre d'un autre partenariat le bien meilleur Comme ton ombre d'E. Haynes.  (en inversant le rapport homme/femme)  Celui-ci est réussi! L'article est là.

  • Le roi est fou, vive le roi

    macbeth, shakespeare, théâtre, litt anglaise, classique, folie, meurtre, femme fatale, hors de question de me casser la tête pour trouver des tags pour ce texteMacbeth, William Shakespeare

    __________________________

    Avis Chrono'

    Une énorme déception. En dehors de la présence confirmée de ma citation fétiche (ce qu'il y a de bien avec les citations c'est qu'on les trouve en général là où on les attend), rien.

    __________________________

    Je sais, j'avais dit: stop au théâtre pour cette année. Mais j'avais aussi expliqué d'où venait mon pseudo (sur cette page) et qu'il était urgent pour moi de lire Macbeth. Je ne sais même pas qu'en dire tant j'ai trouvé cette pièce pauvre au regard des autres pièces de Shakespeare et des dialogues si mordants de Titus Andronicus.

    J'ai regretté de ne pas avoir le texte en anglais sous la main tant certains passages m'ont semblé confus. En gros j'ai compris que:
    Cet assoiffé de Macbeth se fait rouler par une paire de sorcières (une paire de trois en fait. Un trio. Voilà, je cherchais le mot) qui lui prédisent la montée des marches du trône pour bientôt. Il accélère un peu le mouvement en assassinant le roi en place, assité en cela par sa délicieuse épouse dont l'appel

    " Venez, venez, esprits qui assistez les pensées meurtrières. Désexez-moi ici, et, du crâne au talon, remplissez-moi toute de la plus atroce cruauté."

    met en émoi l'une de mes amies. Elle a bon goût. C'est le seul passage potable. Ensuite, il est poursuivi par des princes héritiers courroucés, par des fantômes, par ses remords, par les anglais, par une forêt mobile.

    Trop statique et trop peu... subtil pour moi. Ou trop subtil. Au choix. Je n'ai pas su voir ce qui fait la renommée de cette pièce. Je suis vexée, donc complexée, donc mécontente et grincheuse.Et pour le coup... brève!! Alléluia.

    Heureusement, je terminai le même jour un thriller français pas trop mauvais... (à suivre dans quelques jours!)

  • Mais faites-le taire!

    chuchoteur,carrisi,litt italienne,thriller,à la morgue,au bûcher même,au secours surtout,mal au coeur,trop mauvais,beurk et rebeurk,ne surtout pas lire attention,nul,caca boudinLe chuchoteur, Donato Carrisi

    Avis chrono'

    Un thriller sans aucun intérêt, très mal écrit et qui se contente d'accumuler les clichés du genre. Le genre de bouquin qui fera un parfait mauvais film à succès.


    Prenons d'un côté Le dernier homme bon et de l'autre Le chuchoteur: deux thrillers récents.  Ensuite, bâtissons un comparatif digne des grandes années de la publicité pour la lessive.

    chuchoteur_carrisi.jpg

    chuchoteur_carrisi.jpg

    Des deux côtés, des meurtres en série et des enquêteurs.

    A gauche, une équipe, dont aucun membre ne parvient à nous intéresser le moins du monde. On les distingue les uns des autres, certes, mais rien pour nous accrocher. Ils sont caricaturaux, n'ont presque pas de vie privée, tentent d'avoir une psychologie complexe mais qu'aucune cause ne vient éclairer, des faiblesses qui ne parviennent pas à nous émouvoir faute d'en comprendre complètement les fondements. On tente bien de nous en faire prendre un ou deux en pitié, mais c'est si creux, si lourd que ça ne peut pas fonctionner. Quant aux victimes, des petites filles, je n'ai pas vu à quel moment il fallait compatir à leur sort.

    A droite, seulement deux "gentils", mais combien plus réussis! Ils sont humains, tout simplement et ancrés dans une époque clairement identifiable. Il est facile de s'identifier aussi bien à elle qu'à lui, dans deux registres différents parce que leur conception est soignée par l'auteur.

     

    Là où ça chuchote, il y a du crime, des horreurs, des mauvais sentiments, des tueurs embusqués, bref, toutes les ficelles bien visibles et une écriture sans intérêt.

    Du côté des bons, l'intrigue est originale, ne se focalise pas un tueur monstrueux, mais sur le déroulement de l'enquête. Déroulement au sens propre, on avance petit à petit, sans savoir dans quelle direction, mais on sent qu'on avance, qu'on est sur la piste de quelque chose et qu'on va comprendre...

     

    C'est bien pour ça qu'à gauche, je me suis ennuyée pire que mortellement et qu'à droite j'ai été tenue en haleine d'un bout à l'autre par un rythme bien calculé, tantôt dans l'action, tantôt dans l'humour ou dans les pauses plus psychologiques qui m'ont permis de m'attacher aux héros et de vouloir vraiment qu'ils réussissent.

    Le chuchoteur n'est qu'un amas de chapitres poussifs, on patauge sur place, il est impossible de comprendre même quel sentiment l'auteur tente de nous insuffler. C'est un mélange du pire des séries américaines à laboratoires d'expertise médico-légale et du pire des romans sans trace de littérature.

    Et pire que l'écriture fade, l'intrigue à proprement parler n'est tout simplement pas cohérente.

    Quinze fois au moins je me suis demandée si je n'avais pas sauté des pages, s'il ne manquait pas des paragraphes. Aucune progression n'a été imaginée, on nous traîne d'une scène à une autre et à la fin par un coup de baguette magique qui ne doit rien du tout à l'enquête, rien du tout au suspense, rien du tout aux policiers, hop, on découvre des trucs et c'est bouclé. Pitoyable.

    Ok, à gauche, je peux pas le nier, du coup, on est surpris. C'est sûr qu'on ne peut pas s'attendre à la chute puisqu'elle n'est annoncée par rien...

    Ce n'est pas du tout l'idée que je me fais d'un bon thriller, qui doit nous préparer au dénouement sans rien nous en laisser deviner, de façon à ce qu'on se dise: mais bien sûr! Comment n'ai-je pas deviné avant!??

     

    Conclusion: Ce roman est pire que mauvais et je lis partout qu'il est fabuleux. Je suis dégoûtée... Et dire que ça va être un succès de cinéma parce qu'on nous annonce des fillettes découpées en morceaux... J'en viendrais à pleurer de rage!!

    Faut que quelqu'un m'explique où est le talent, là...