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Morgue - Page 15

  • Cadeau fête des grands-mères

    Promesse_chalandon.jpgUne promesse, Sorj Chalandon

    Le dernier livre du  pack « souvenirs... souvenirs... »

    Il existe à Talememore une aile pédiatrie, dédiée à la littérature jeunesse. Vous ne le saviez pas car je n'ai encore rien mis dedans, mais elle était prévue dès la construction et existe déjà. En revanche je n'avais pas prévu de secteur gériatrie et quel dommage puisque voilà LE livre idéal pour ceux qui attaquent gaillardement la cinquantaine.

    Mais vous avez déjà vu un secteur « vieux », vous, dans une librairie? Alors tant pis, je renonce à créer un espace spécial pour Promesse. Dommage, hein, pour le cocktail d'inauguration, la grande fête, toussa toussa... J'ai des envies de voir du monde en plus en ce moment.

    Mais bon. Même si c'est un secret je peux bien vous avouer que pour lire cette histoire il me manque vingt ans et la mort de mes parents pour être bien dans le trip.

    Un livre sur le deuil et la manière de le gérer.

    Un soupçon de mystère au début: qui sont ces deux vieux qui restent cloitrés dans leur maison et n'ouvrent pas quand quelqu'un sonne à la porte?

    Mystère connexe: pourquoi six habitués du bar local et le patron lui-même se relaient-ils pour aller dans cette maison? (A cause de la fameuse promesse du titre... Je dis ça, je dis rien!)

    Ecriture lassante à coup de phrases brèves et de répétitions...

    Bonne nouvelle, ayant retrouvé ma raison, pour le pack-surprise suivant, j'ai opté pour « Sourire ». Je viens de terminer toutes les lectures... Billets à venir.

    Liyah vient aussi de passer le test ménagère de moins de 50 ans.

     

  • Agatha à la loupe

    Enquetes_poirot_christie.jpgLes enquêtes d'Hercule Poirot, Agatha Christie.

    Je n'en démordrai pas: les nouvelles ne vaudront jamais les romans! Ces enquêtes sont une commande du magazine The Sketch qui souhaitait voir revivre le personnage d'Hercule Poirot, apparu dans La mystérieuse affaire de Styles, premier roman d'Agatha Christie.

    Ce recueil de début de carrière regroupe donc quatorze nouvelles, qui toutes ont le célèbre détective belge pour enquêteur et son ami Hastings pour narrateur.

    Grande admiratrice d'Agatha, je n'ai jamais porté spécialement Poirot dans mon coeur. Aussi ai-je commencé assez tôt dans le recueil à ressentir la lassitude des motifs répétés: Hastings qui pense avoir compris mais qui est tourné en ridicule, qui se lasse de la fatuité de son ami mais lui pardonne... Le tout gagnerait à être lu par petits morceaux, entre d'autres lectures et non d'une traite comme je l'ai fait.

    Je ne m'en prends donc qu'à moi-même.

    Préférence pour les 3 ou 4 dernières histoires, plus originales, comme la mine perdue, la femme voilée.

    Rappel: Ici, un quiz sur les romans d'Agatha Christie.

  • Q.I. Va là

    Potens_Desjours.jpgPotens, Ingrid Desjours

    Potens – du latin « puissant » - est un club select à ramifications internationales, un club pour surdoués. Quand l'une des membres est assassinée, la psycho-criminologue Garance tente d'infiltrer ce cercle.

    J'avais flashé sur les couvertures originales de cette fraîche collection Nuit Blanche. Aussi me suis-je empressée de postuler à ce partenariat. Un grand merci, donc, aux éditions Plon!

    Ed_plon.jpg

    Entrée houleuse dans ce roman, dont la lecture devait pourtant constituer le clou de mes vacances et que je gardais pour la fin. Dès les premières pages je me suis sentie gênée par l'écriture, le vocabulaire choisi me semblait affecté, très peu naturel, accumulation de « beaux mots », certes, mais à l'assemblage artificiel.

    Toutefois, je pense que l'enchaînement entre Blessés et Potens (et quand je dis enchaînement... Moins de 30 secondes. Le temps de poser le roman américain, de saisir celui-ci et de l'ouvrir) ne pouvait se faire sans heurt. La sensation désagréable s'est atténuée par la suite, sans complètement disparaître.

    L'intrigue en elle-même m'a plutôt laissée sur ma faim. Bien sûr, je fus impatiente de connaître le dénouement, relativement imprévisible, mais l'ensemble reste décevant. Le club pour surdoué ne prend pas la place qu'il pourrait avoir. Il ne s'y passe strictement rien de rien. Ni défi, ni énigme...

    Le personnage central, celui de Garance, est assez antipathique. Névrosé, prévisible. L'intrigue secondaire que devait constituer son passé se laisse deviner dès les premiers chapitres.

    Autre problème, le récit verse souvent gratuitement dans le gore, le glauque, le cru (violence ou sexualité) sans que cela soit nécessaire. Le but est-il d'écoeurer le lecteur? Mais est-ce encore possible avec la phéthore de séries policières? De nous choquer? De nous accrocher? Dans ce cas, je trouve le procédé excessif. Plus on en dit, moins il reste de place pour l'imagination et pour la peur.

    Bilan plutôt mitigé, pour moi, qui ai apprécié néanmoins certaines analyses psychologiques très fines. J'irai voir à l'occasion le premier roman d'Ingrid Desjours, Echo. Et si j'en ai la possibilité, les autres titres de la collection qui reste très alléchante!

     

    Les autres lecteurs du partenariat ont l'air nettement plus enthousiastes: contre- arguments chez Wal, Jellybells.

    P.S. Petit bémol technique, agaçant pour moi qui prend toujours soin de mes livres: la pellicule plastique qui donne à la couverture son bel aspect mat s'est peu à peu décollée sur les bords et dans les coins. J'ai fini par devoir l'ôter complètement. Pas de trace, mais un noir banal à présent.

  • Presque le coup de grâce...

    Val_de_grace_schneck.jpgVal de Grâce, Colombe Schneck

    Comme prévu (voir ici le choix de mon 1er pack vacances ), je n'ai pas beaucoup aimé. J'ai bien compris la démarche, je n'ai rien d'autre à reprocher à ce livre que de n'être pas mon genre. Je l'ai tout de même lu en entier. Je peux compter sur les doigts d'une seule main les livres entamés jamais terminés: je songe à Jacquou le croquant, dans mon enfance, à la Divine comédie de Dante (problème d'édition, belle, mais très très lourde et encombrante).

    J'ai donc sagement tout lu, en quelques heures, avec la ferme intention de me "débarrasser", mais forte de cette certitude: je ne sais pas ne pas aimer au moins un peu une lecture. Les rares fois où cela m'arrive, il s'agit souvent d'un caprice de ma part. D'une circonstance extérieure qui m'a fait décider avant lecture que je n'aimerais pas ce livre. De la prétention de ne pas aimer un classique, juste pour faire mon intéressante.

    N'importe quel livre finit par se laisser aimer. Il suffit de jouer le jeu, d'accepter de se laisser séduire. De ne pas se braquer. Et cela n'a pas manqué avec Val de Grâce: un petit moment de bonheur, un verre d'eau bien fraîche, le plaisir de la crème solaire dans le dos et du massage qui l'accompagne: je relâche mon attention et hop... J'ai oublié mon hostilité programmée et je me mets à tolérer.

    Il s'agit d'un récit (autobiographique? Je déteste ne pas être sûre). Pas d'aventure trépidante. La narratrice, adulte, reviens sur ses années d'enfance, de jeunesse. Val de Grâce, c'est l'appartement parisien de la famille. Un lieu magique pour une enfance protégée, gâtée. Insouciance, caprices, domestique qui nettoie derrière vos bêtises... On a envie de dire « une gosse de riche » et de s'agacer un peu de ses « découvertes » : «  Je ne mesurais pas mon bonheur. Je croyais que tout le monde vivait ainsi, je ne connaissais pas la valeur de l'argent » etc...

    Avec mon cynisme habituel, à l'épisode de la mère mourant d'une tumeur, j'ai soupiré que c'était à prévoir avec un pack « souvenirs, souvenirs ».

    Mais l'ensemble est finalement assez lucide. Si l'on met de côté l'aspect témoignage autobiographique qui fausse forcément la lecture (comment juger froidement le récit de la mort de la véritable mère de quelqu'un?), on peut apprécier le traitement de la matière « souvenir » et la prise de distance, le constat que fait la narratrice adulte: les petits détails qui auraient dû lui montrer que l'argent venait à manquer. Les fauteuils usés, les rideaux, les moquettes qui n'étaient plus changés. Ces choses qui lorsqu'elles passent à vos yeux de l'invisible au visible sont le signe que vous venez d'abandonner l'enfance pour le monde désenchanté et résigné des adultes.

  • L'amour? Voyez avec la tombe d'à côté.

    mazetti.jpgLe mec de la tombe d'à côté, Katarina Mazetti

    «  Parfois, j'ai l'impression que je suis en train d'essayer d'apprendre son corps par coeur, comme si j'avais peur qu'il disparaisse. »

    Je ne m'explique pas comment ce « roman d'amour tendre et débridé » (C'est la 4e de couv' qui le dit) est entré chez moi. Vraiment pas mon genre.

    La composition est simple: les deux personnages principaux se rencontrent dans un cimetière, et prennent la parole, un chapitre chacun. Procédé qui pour une fois n'est pas creux et attire notre attention sur les différences de perception d'un même évènement.

    Lui, Benny, est un agriculteur suédois. Il aime ses vaches et les napperons de feue sa maman.

    Elle, Désirée, est bibliothécaire. Son mari était un écolo gentil comme tout mais chiant à mourir: la preuve, il s'est fait renversé à vélo.

    La voilà jeune veuve. Quand, à la page 23, elle s'est mise à parler en ces termes «Assis, pas bouger!» à ses ovules...  j'ai tout de suite compris qu'on allait pas s'entendre elle et moi.

    Désirée, (dite La Crevette) se définit elle-même ainsi :

    «  Je n'ai jamais été un être sensuel, la vie avec Orjan me l'avait fait comprendre. Je le prenais avec philosophie , ou allez savoir si je n'en tirais pas une certaine fierté, comme si cela faisait de moi un être de raison, élevé au-dessus des comportements plutôt bestiaux. »

    Si la partie psychologique me semble plutôt bien traitée, le thème central, lui, me laisse perplexe. Car entre ces deux-là, c'est le «choc des cultures» dans ce qu'il a de plus caricatural. Benny, qui avait de bonnes notes à l'école mais qui ne pense plus qu'aux (posters de) tracteurs et ronfle au théâtre. Désirée, l'intello qui ne peut survivre sans trois bouquins dans son sac et qui ne sait pas faire cuire un steak.

    Je ne connais rien de rien à la Suède d'aujourd'hui, mais les traits semblent un peu forcés, non? Autant Benny a l'air de savoir où il va et surjoue son rôle de paysan inculte car il sent bien qu'elle ne voit que le fossé entre eux, autant la jeune femme semble vraiment pédante, agaçante, instable. Détestable, bien que parfois lucide.

    «  L'existence est devenue tellement physique, je sens que je suis en train d'en perdre le contrôle. »

    Amour tendre... mouais... s'ils le disent. Débridé? Ah non, là non!

    A lire pour se faire une idée. Matière à débat.

    Quelques articles de lecteurs plus emballés que moi:

    Lecture-addict , M-book-M.

    ou pas :

    Carnet de liaison, Héclea.