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enfance

  • Curieux oisillons

    oiseau-moqueur.jpgTo kill a mockingbird, Harper Lee
    (Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur)

    Avis chrono'

    Un classique qui ne m'a pas séduite plus que ça. Les questions sérieuses soulevées adroitement par-ci par là passent finalement à l'arrière plan. C'est surtout l'histoire d'un frère et d'une soeur, drôles et intelligents et de leur jeux, de leurs esprits en formation.


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  • Culpabilité quand tu nous tiens

    cerfs volants de kaboul, hosseini, afghanistan, conflits, enfance, culpabilité et rédemption, le duo de choc de l'humanitéLes cerfs-volants de Kaboul, Khaled Hosseini

    Avis chrono'

    Il est difficile de s'identifier au héros de ce récit, sauf à être particulièrement maso... C'est déjà un coup de force de parvenir à nous faire aimer un récit en dépit de son principal protagoniste, mais ça l'est encore plus de faire de la culpabilité le thème du roman.  Sous des dehors un peu austères, un beau récit.


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  • Sound' au pays imaginaire

    Coucou! Il y a encore du monde par ici? Je sais, je n'ai rien écrit depuis le R.A.T... mais comme je n'ai rien lu non plus, le retard n'est pas trop important!  J'étais bien trop occupée à me faire dorloter par ma lectrice préférée, qui a tout compris: pour me retaper quand je suis au fond du trou, épuisée, rien ne vaut une cure de saucisson, jus de pomme, fromage et compliments. Et une excursion plutôt réussie dans mon pays imaginaire.

    Bon c'est pas tout ça, mais  faut utiliser toute cette bonne énergie, tant qu'elle est là. P'tite revue rapide des lectures du read-a-thon. Aujourd'hui: 

     

    peter_pan.jpgPeter Pan, James Matthew Barrie

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    Avis chrono'

    Rien à voir avec le dessin animé qui était jusque là ma référence. Ce Peter-là fait froid dans le dos et de l'ensemble du texte se dégage une atmosphère étrange et inquiétante. Un mélange de registres qui me laisse une désagréable impression. Pas un livre que je souhaiterais lire à mes enfants.

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    D'un coup, je comprends bien mieux cette nouvelle de Fabrice Colin, lue il y a peu, qui faisait de Peter Pan un bien sinistre personnage. Du haut de ma vaste culture Disneyiste, j'avais un peu de mal à y retrouver le joyeux petit garçon vert... Maintenant, j'y vois davantage une référence qu'une parodie.

    Les trois gamins, l'arrivée de Peter, le voyage au pays imaginaire, tout ça, ok, je m'y attendais. Mais ce Peter...  Il paraît que j'ai été un peu méchante avec lui pendant le R.A.T, qu'il faut lui trouver des excuses, parce qu'il est orphelin... Mais il est si égoïste, si inconscient, insensible, incapable de compassion, sans méchanceté aucune, mais tellement ignorant des autres que j'en ai eu un pincement au coeur.

    Quelle image cynique du monde! Les parents versent d'un extrême à l'autre. Un coup ils pèsent l'oportunité d'une naissance en termes rationnels et en lignes de budget: "Durant une semaine ou deux après la naissance de Wendy, ses parents se demandèrent s'ils pourraient la garder car cela faisait une bouche de plus à nourrir". Deux jours plus tard, le père qui brillait par son absence en vient, de désespoir, à dormir dans la niche du chien.

    Quant aux enfants qui accompagnent Peter, ils incarnent eux aussi cette cruauté innocente de l'enfance qui est sans doute très juste, d'un point de vue psychologique, mais que j'ai trouvée profondément troublante et angoissante.

    Peter est coincé dans un monde où il ne peut grandir, situation enviable, pourrait-on penser, mais quelle amertume autour de ce garçon...

    De son côté, à la fin, Wendy grandit, mais est-elle mieux lotie pour autant?

    Trop lourd pour moi, même si j'ai été sensible à l'humour du récit...
    Je sens qu'il y a là matière à quelques séances de psychanalyse...

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  • Vite, un croque-mort

    comme des fantômes,fabrice colin,nouvelles,recueil,fantasy,imaginaire,imaginales,références,intertextualité,peter pan,jules verne,alice au pays des merveilles,enfance,alcool et sexe en prime,pour adulte qui ont gardé une ame d'enfantComme des fantômes, histoires sauvées du feu, Fabrice Colin

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    Avis chrono'

    Un recueil de nouvelles entre fantasy, littérature de l'imaginaire et poésie, à la construction très originale. Par contre, je pense que seuls les vrais connaisseurs du genre pourront saisir pleinement l'ensemble des références, clins d'oeil et reprises.

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    Nouvelle incursion dans le domaine de l'imaginaire avec ce volume de la collection Folio S.F. que je dois à un partenariat Livraddict. Un grand merci!

    Le début est perturbant puisqu'on nous annonce la mort de l'auteur, Fabrice Colin, dans un incendie. Le recueil se présente alors comme un hommage à son travail, une compilation de ses nouvelles, chacune assortie d'une introduction écrite par un ami, un éditeur, un autre auteur...

    Cette info sentait le souffre, mais à 2h du matin au chaud sous sans la couette (28°C dans la chambre) hors de question de me relever et de rallumer le PC  pour vérifier. Il m'a fallu attendre le lendemain pour en avoir confirmation: M. Colin se porte comme un charme. Autant vous dire qu'entre les deux j'ai bien grincé des dents. Je n'aime toujours pas ne pas savoir ce qui est vrai.

    La préface est signée "Claro". Claro? Pffft... Connais pas...
    Et cette réaction, j'ai bien dû l'avoir au moins 30 fois dans le roman, preuve que je suis totalement déconnectée de l'univers de la fantasy et de la littérature contemporaine. J'ai eu souvent du mal à décoder les références - (un catalogue des Imaginales?). Heureusement, le recueil en est tellement plein à craquer que dans le lot, j'ai parfois pu me sentir moins bête. Jusqu'à Peter Pan, Alice et Tolkien, ça va, je tiens la route. Jules Verne, c'est la limite...

    Voilà pour ce qui est de la présentation et ce n'est pas rien d'arriver à transformer un recueil de nouvelles indépendantes et trèèès variées (du classique récit de fantômes à la biographie en passant par des délires divers et opaques ou des réflexions poétiques sur la mort) en un tout cohérent agencé en hommage à rendre à un auteur pseudo-disparu. Il y a des passages de critique littéraire dans les nouvelles, une belle défense de la fantasy p310 et des nouvelles insérées dans le paratexte introduisant un autre récit...

    Rien à dire, l'écriture est de qualité. Aucune histoire n'est ratée, mais le charme n'a pas toujours opéré sur moi, j'ai eu du mal à avancer, assez souvent, dans le recueil dont j'ai étalé la lecture sur plusieurs semaines. L'ensemble est pourtant une expérience agréable.

    J'ai été marquée par:

    - Arnarstapi: Alice (LA Alice, celle de Carroll, qui surgit plusieurs fois dans Comme des fantômes) vieille dame exilée en Islande, confiée aux soins d'un infirmier qui ne saisit pas tout à fait la situation et ne voit en elle qu'une gâteuse comme une autre qui délire à propos de pays magique et qui croit parler à un chat qui sème des sourires comme les autres sèment leurs poils sur les canapés.

    Citation culte. Alice reçoit un colis.
    " - Je l'ouvre?
    Elle acquiesce.
    - C'est sans doute des gâteaux. J'adore les gâteaux. Vous aimez les gâteaux, Jon? [...]
    J'écarte les deux battants. Roulé en boule, tout à l'étroit, un chat me fixe attentivement. Je relève la tête.
    - Ils sont à quoi? demande miss Liddell.
    - C'est un chat.
    - Un chat à quoi?"

    - Retour aux affaires: Moins originale, avec son héros qui passe dans le monde des morts, mais que j'ai beaucoup aimée.

    - Passer la rivière sans toi: Pas simple à résumer... Une fée. Sa mère humaine. Exil. Chagrin. Un film.

    - Un dernier verre, ô dieux de l'oubli: où Dionysos vient écumer les bars de San Francisco, voler des statues, fumer et coucher avec des hippies...

    Et comme d'autres, je suppose, j'ai été un peu dérangée par le Peter Pan vulgaire dans "Une autre fois Damon" (histoire d'un père et de sa douleur suite à la disparition de son fils), qui ve vante de faire "sucer [sa] grosse bite" aux enfants du Pays Imaginaire...

    Je crois qu'on a fait le tour. Multiples effets, multiples tons... Un joli bordel littéraire.

    Une interview, aussi trafiquée que le reste se trouve à la fin du recueil. Je termine sur cette saine assertion:

    " As-tu jamais pensé écrire pour la jeunesse?

    F.C. : Jamais, non. Je trouve la démarche absurde. Je ne sais pas ce qu'est un jeune. La littéraure jeunesse, c'est une invention marketing. [...] Un ado de treize ans, c'est la quintessence absolue de la bêtise. Je sais de quoi je parle. Je ne vois pas pourquoi je me casserais le cul à lisser des phrases spécialement pour des types qui n'en ont rien à foutre de la littérature. Ceux qui veulent lire n'ont qu'à acheter des bouquins normaux."

    P.A.L à  87 --> 82

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  • S'arranger avec sa conscience

    expiation_mcewan_couverture.jpg2j%27aime.jpgExpiation, Ian McEwan

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    Avis chrono'

    Mon premier est une journée d'enfance, décrite dans un style pesant. Mon second fait un bond en avant dans le temps: seconde guerre mondiale, débâcle et fuite vers Dunkerque. Mon troisième est le regard lucide d'une vieille dame, écrivaine, sur un crime d'enfance et sur qu'elle a tenté pour se pardonner. Mon tout est une très jolie réflexion sur le cheminement de l'écriture et un jeu autour de la notion de vérité.

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    Un autre roman sorti tout droit de ma p.a.l. (je respecte le challenge, Liz! ).  Encore une recommandation de lecture de mon amie fantôme, qui ne doit même pas se souvenir de me l'avoir conseillé... Si? Tu sais que ça fait longtemps que tu n'as pas laissé un commentaire? Tu aimes le nouveau fond jaune?

    Par une astuce que je ne peux dévoiler trop en détail, il se trouve que les lourdeurs d'écriture  et de narration de la première partie (abondance de chants d'oiseaux, beurk, de lumières qui voltigent, d'eau qui clapote etc.) sont tout à fait volontaires et trouvent leur explication à la fin du roman. Voyez, je suis gentille, je préviens celles d'entre vous qui pourraient être légèrement rebutées par un début un peu... aride.

    Réussi, malgré tout, puisque j'ai piétinné d'impatience dans l'attente de la "tragédie" annoncée en 4e de couv. Oui, j'avoue... J'ai lu le résumé, une fois n'est pas coutume. Je l'ai fait parce que je ne voyais pas bien où j'allais, avec un tel début. J'ai craqué. Z'avez qu'à mettre ça sur la pile de mes trucs à expier, tiens, puisque c'est le thème. Elle dépasse (à peine, à peine) en hauteur la pile de linge à repasser.

     

    Briony est une petite fille à l'imagination débordante. Du haut de ses 13 ans, elle se rêve auteure et soumet ses compositions à sa mère, malade chronique qui, du fond de son lit, dans l'obscurité, devine tout ce qui se passe dans la maison.

    " Avec les années, les innombrables heures passées allongée sur son lit avaient affuté cette sensibilité jusqu'à en faire un sicième sens, une conscience tentaculaire qui émergeait de la pénombre pour se déplacer à travers la maison, invisible et omnisciente."

    Elle réclame aussi l'attention de sa soeur Cécilia, qui sort tout juste d'une université où (condition féminine oblige, pour l'époque):

    "On ne décernait même pas de diplômes valables aux jeunes filles. Quand, en juillet, Cécilia rentra à la maison avec ses résultats définitifs, elle n'avait ni situation, ni compétence, outre qu'il lui restait encore à trouver un mari, à affronter la maternité. "

    Arrivent alors deux cousins et une cousine qui vont déclencher de minuscules révolutions. Briony n'est plus le centre du monde, elle découvre la jalousie, remet en question la maturité de son écriture, découvre la supériorité du romanesque sur l'écriture théâtrale et observe, sans comprendre vraiment la scène, sa soeur plonger en slip dans la fontaine du jardin, sous les yeux de Robbie le fils d'une domestique.

    Le roman devient alors un vrai petit bijou. De minuscules détails, de tristes coïncidences, des réactions humaines imprévisibles mais si logiques, au fond, conduisent à un drame. La scène du témoignage de Briony auprès des policiers est terrifiante; Tout est dans la façon dont les questions sont posées, c'est exactement comme si on rabattait un troupeau. La petite fille sent seulement qu'elle avance et nous, nous voyons bien dans quelle direction, nous sentons combien elle est coincée... Elle ne ment pas consciemment, ses réponses sont orientées. Quand elle doute, on lui laisse entendre qu'elle n'est pas fiable, qu'elle fait perdre un temps précieux à la police, que ses parents sont fiers de ce qu'elle apporte à l'enquête. Elle ne peut plus faire marche arrière.

    Quelques années plus tard, nous croyons suivre d'autres personnages et chercher avec eux à en identifier les conséquences. Le cadre dans lequel cette partie se déroule, celui d'un hôpital qui se prépare peu à peu sans que ça soit vraiment dit, à devenir un hôpital de guerre m'a beaucoup plu. Etre née en temps de paix... je n'ai pas souvent aussi clairement senti ce que ça pouvait représenter.

    Enfin, une magistrale pirouette, dans la dernière partie, vient remettre en question nos certitudes de lecteurs qui, par habitude, avons accepté l'illusion romanesques. Je suis toujours un peu mal à l'aise face à ces romans dont le but semble être, à la fin, de nous donner une leçon sur l'écriture elle-même. J'ai l'impression d'avoir affaire à un serpent qui se mord la queue et souvent envie de lui dire avec une petite tape sur la main la patte euh... la tête?  "Arrête et sors moi ça de ta bouche".

    1590023268.jpgMais cette fois, c'est tellement bien fait que je ne peux qu'aimer. Ce n'est pas seulement une enfant qui grandit sur quelques centaines de pages, c'est une écriture. D'où ce style qui cloche un peu dans la première partie, puisqu'il n'est encore qu'en devenir...

    Briony est devenue une vieille femme, qui revient sur son passé et nous fait partager, sans sentimentalisme excessif, le poids d'une erreur qui était celle d'une enfant sur sa vie d'adulte ainsi que ce qu'elle a cru bon de faire pour se racheter.

    Vraiment... chapeau. Avec Testament à l'anglaise, ma seconde lecture préférée de l'été. J'espère que ça donnera envie de le lire à l'un ou l'une d'entre vous!

     

    P.a.l à 87 -->  84 (et depuis, ça a encore baissé!)

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    Quelques citations supplémentaires:

    " Qu'on lui mentît constamment, ce qui n'était guère une preuve d'amour, était au moins le signe d'una attention durable. Il devait tenir à elle pour élaborer de tels mensonges. D'une certaine façon sa duplicité rendait hommage à l'importance qu'il donnait à leur mariage."

    "Un écrivain moderne ne pouvait pas plus se permettre d'inventer des personnages et des intrigues qu'un composituer moderne une symphonie de Mozart."

     

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