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  • HOP #4 - IRL, Agnès Marot

    irl,agnes marot,quelle nana virtuelle aimeriez vous faire traverser l'écran?IRL, Agnès Marot

    In Real Life expression que j'ai découverte à l'époque où je jouais beaucoup en ligne et qui signifie en dehors du jeu, dans la vraie vie.

    Voici un roman jeunesse qui colle parfaitement au thème annuel puisque l'héroïne est une intelligence artificielle qui évolue dans un jeu vidéo, ses actions et le déroulement de sa vie pilotés par un joueur un peu à la façon des sims jusqu'au jour où elle en prend conscience et passe de l'autre côté du miroir, en s'incarnant physiquement dans le monde réel.

    Si le pitch était prometteur, le récit a été décevant. Le joueuse en moi a peu profité du jeu en lui-même, j'ai trouvé l'intrigue un peu trop prévisible et, surtout, j'ai été gênée, comme souvent, par les allers et retours dans le temps, ces chapitres qui sont un coup dans le passé, un coup dans le présent, parce que ça n'apportait à mon sens pas grand chose.

    Les mouvements dans l'espace, c'est différent, question de goûts personnels. Je n'aime pas quand un roman revient plusieurs fois en plusieurs lieux. Qu'on revienne dans un lieu symbolique au terme d'une quête, qu'on repasse par un point central, à la rigueur, ça me va. On boucle la boucle.

    Mais je ne sais pas pourquoi, quand on fait la navette entre plusieurs lieux, ça me dérange, je trouve ça brouillon, désordonné. Je l'ai pensé en regardant un film il n'y a pas si longtemps.

    Comment ça « un petit peu rigide » ? Moi ?

    J'ai trouvé que le récit restait trop en surface, les personnages ne poussaient guère à l'attachement. Difficile, sachant que les deux auteures sont amies, de ne pas penser à Memorex, qui m'avait fait un peu la même impression.

    Peu importe finalement car pour le thème, l'objectif est rempli. Une intelligence artificielle évolue dans notre monde et les questions soulevées rejoignent celles qui agitent les spécialistes et les passionné.e.s : à partir de quel moment doit-on traiter ce qui n'est pas humain comme de l'humain ?

    L'héroïne ressent des émotions, elle fait ses propres choix, elle s'inquiète pour sa mère... Suffisant ?

    Une entrée en matière intéressante, à destination des adolescents, avec le beau gosse dont tomber amoureuse, les copines toujours à la rescousse, un peu d'aventure et de lutte pour la liberté.

  • Nouvelles qui battent la campagne

    ogawa-piscine-abeille-grossesse.jpgLa piscine - Les abeilles - La grossesse, Yôko Ogawa

    C'est vraiment (!??) la littérature japonaise... Ma dernière tentative ce devait être 1Q84 de Murakami. J'ai tout oublié de l'histoire ainsi que de la fin, peut-être que ça vaudrait le coup de relire la série un jour... mais j'en garde un bon souvenir! 

    Là c'est le cran au-dessus en matière de bizarroïdeté... J'ai l'impression que le but ultime de tous les romans japonais est de me déstabiliser et de me faire surveiller mes livres du coin de l’œil au cas où il leur prendrait l'envie de se transformer en sushis. Ce sont toujours des ovnis... Un de mes collègues utilise régulièrement l'adjectif "malaisant" (qui cause une impression désagréable, un malaise) et j'ai remarqué qu'il en a déjà contaminé d'autres. Wikipédia confirme l'existence du mot en dehors de notre bureau. Il colle bien à ces nouvelles. 

    Pour revenir aux romans japonais, soit j'ai la poisse quand je les choisis, soit les japonais ne lisent que des romans psychédéliques et n'ont rien de plus banal ou de réaliste, rien de simple, pas de Musso, pas de Thilliez. ça doit être dur.  

    De la même auteure, j'ai lu il y a quelques années Le musée du silence. C'était déjà assez original ! Mais chouette. D'où sans doute cet achat ancien... j'ai l'impression d'avoir traîné ce recueil de nouvelles d'un déménagement à l'autre depuis des lustres. 

    La piscine : une fille de directeur d'orphelinat craque pour un des pensionnaires et va régulièrement le mater pendant qu'il plonge à la piscine. Et il se passe des trucs flippants.

    Les abeilles : une femme au foyer esseulée aide un cousin étudiant à se loger dans une sorte de pension qu'elle a elle-même occupée autrefois, dirigée par un type sans bras ni jambes (j'exagère, il lui en reste un peu). Et il se passe des trucs flippants.

    La grossesse : Le moins bon des trois récits à mon goût, une femme tient le journal de la grossesse de sa soeur. Il se passe probablement des choses louches aussi mais sûrement moins, sinon je m'en souviendrais mieux.

    Je groumpf mais au fond, j'aime bien être un peu malmenée et malaisée. 

     

  • Plutôt les bracelets...

    collier rouge,révolution russe,rufin,le françois de l'assemblée est plus marrantLe collier rouge, Jean-Christophe Rufin

    Toujours dans le thème révolution, j'ai été poussée vers ce collier rouge qui ne cassait pas trois pattes à un vieux chien.

    Le respect dû au fauteuil à l'Académie me garde bien de dire que je me suis ennuyée comme un rat mort. Heureusement ce fut de courte durée. 

    Un type vient pour en juger un autre, à la fin de la première guerre mondiale. Le chien du prisonnier attend devant la porte en aboyant nuit et jour. Le juge et le prisonnier bavardent et le roman nous maintient dans un suspense de fou puisqu'il faut attendre la fin pour savoir de quoi il est accusé. A moins que vous ne l'ayez deviné depuis la couverture... 

    L'échange au club de lecture m'a fait comprendre qu'étrangement, ça suffisait pour que les avis divergent sur les motivations de l'accusé. (Mon avis : cherchez la femme).

    Comme il faut toujours une carotte après un coup de bâton, je conseille plutôt mon film préféré de ce mois-ci : Tully.

  • Prêts à déporter

    petit livre, petite déception, dai sijie, balzac, tailleuse chinoise, exil, révolution culturelleBalzac et la petite tailleuse chinoise, Dai Sijie

    J'associe depuis longtemps ce livre à une lecture scolaire, une lecture de collège. Il s'est trouvé sélectionné par le vote au dernier bookclub, thème "Révolution", j'ai pensé que c'était l'occasion d'enfin le lire. 

    Dans la Chine de Mao, pendant la révolution culturelle, deux amis issus de familles considérées comme intellectuelles et ennemies du peuple sont envoyés en rééducation au fin fond de la campagne, comme de nombreux autres jeunes garçons. Ils vont travailler dans les champs ou les mines. Cela, c'est la partie intéressante du récit, instructive et dépaysante. 

    Je n'ai pas particulièrement goûté le reste, c'est à dire la relation des garçons aux livres, qui sont alors interdits, qu'ils cachent précieusement et dont ils se servent pour conter des histoires aux villageois et pour conter fleurette à la fille du tailleur local. 

    Mais j'ai presque eu envie de redécouvrir des textes de Balzac, que je connais finalement assez mal.

    Si la fin n'est pas mauvaise, je me demande tout de même à quoi tient la renommée de ce roman. A ce qu'il glorifie l'importance de l'éducation et de la littérature, je suppose. 

    J'ai deux mois de retard dans mes avis et rien de folichon en vue je vous préviens... 

  • Marri me

    nouveau-nom-ferrante.jpgLe nouveau nom, Elena Ferrante

    "Moi je ne pouvais que rester près d'eux et profiter de leur rayonnement"

    Je les avais laissées au sommet de l'adolescence, je les ai retrouvées lancées à pleine vitesse dans la descente. Il ne m'a fallu que trois jours pour dévorer la suite de l'Amie prodigieuse et j'y ai pris le même plaisir, à la fois avide et agacée. Car rien ne change, Lenu continue son parcours scolaire brillant, même si les difficultés s'accentuent. Lila s'engage dans le mariage comme dans toute chose, avec cette obstination hostile qui semble dire "vous allez voir si je ne vais pas trouver quelque chose pour vous pourrir la vie".

    C'est un couple très intense. Presque d'autant plus que, finalement, elles se croisent peu dans ce volume. Échangent peu. Ne se comprennent pas ou n'apprécient pas les choix de l'autre. Et malgré tout, l'une et l'autre sont étroitement liées et l'auteure arrive à nous le faire sentir. C'est fascinant.

    Pour le reste, dans le prolongement du premier volume, la réflexion sur l'imperméabilité des milieux sociaux se poursuit, ainsi que la peinture assez sombre des relations de couple, marquées par le machisme et la violence.

    "Elles avaient été dévorées par les corps de leurs maris, de leurs pères et de leurs frères, auxquels elles finissaient toujours par ressembler."