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Tale me more - Page 4

  • La faim justifie les moyens

    couverture-kressing-chef.jpgLe chef, Harry Kressing

    Agréable amuse-gueule, ce roman qui a tout d'un conte même si je cherche encore pourquoi, depuis que j'y ai trouvé une bicyclette. Sans le vélo, on avait tous les ingrédients, un petit panel de personnages aux allures aristocratiques, partagés en deux familles à la rivalité étouffée par le temps, une temporalité floue, un château convoité et un très étrange cuisinier, autour duquel les choses s'arrangent et s'organisent pour servir ses plans.

    Bien que prévisible, l'évolution de la situation est amusante, il n'y a que la fin qui m'a déçue, mais comme ça doit faire vingt ans que je n'ai pas aimé la fin d'un livre (je dis ça au hasard, pas une seule fin satisfaisante ne me vient à l'esprit ce soir) n'en parlons plus.

    Mais ce vélo... ça ne va pas. Les héros des contes n'arrivent pas à vélo, j'en suis presque certaine, ça ne colle pas.

     

     

    Lien permanent Catégories : Médecine générale 0 commentaire
  • De L' IArt ou du cochon

    SOUND AND FURY

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    J'ai toujours rêvé de savoir dessiner et de pouvoir illustrer moi-même mes articles, mes sites, mes programmes... Après de longs mois hors du temps, j'ai fini par entendre parler de ChatGPT, l'intelligence artificielle conversationnelle. J'ai un petit peu discuté de la chrétienté dans Tristan et Iseult avec ce robot-là, du coup de foudre, des lasagnes à la cannelle et des retraites par répartition. Il faut dire que c'est ce qui me manque le plus, en télétravail, les conversations de machine à café. 

    Mais je n'ai pas été fascinée comme je le suis depuis par l'autre révolution numérique, celle de la génération d'images à partir d'un texte. Sur Midjourney, j'ai déjà passé des heures entières à regarder défiler les créations d'autres que moi.

    En mettant toutes ses images, y compris les plus personnelles, à la libre disposition des géants du numérique qui en ont gavé leurs IA, l'humanité a-t-elle renoncé au concept de propriété intellectuelle ? En tout cas, preuve est faite en presque tous les domaines artistiques que l'humain n'est pas irremplaçable. Des concours de photos ont été remportés par des images artificielles. Un magazine photo a mis en couverture un marin de nuit devant son bateau, marin plus vrai que nature et qui n'a jamais existé... Vertigineux.

    Les IA produisent déjà du code informatique. Et il parait que l'équivalent pour la production de vidéos est déjà dans les tuyaux. Peut-être que dans 10 ans, en une succession de phrases, le scénariste sera aussi producteur et réalisateur de son film...

    J'ai essayé, bien sûr. Trop tentant.

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    Un tableau n'est pas la propriété du fabricant de pinceaux, ni un morceau de musique l’œuvre du fabricant de guitare. Pourtant, je n'arrive pas à me sentir auteure ou propriétaire d'une image obtenue sur ces plateformes, tant je me sens petite à côté de l'outil, qui ne se laisse pas oublier.

    Cependant... cet étrange robot (que tout le monde sauf moi jusqu'ici a trouvé hideux) plus je le regarde, plus je le sens "mien". Peut-être parce que je l'ai obtenu par tâtonnements, avec un projet en tête, tandis qu'avant je ne faisais que tester l'outil et ses limites.

    C'est un sentiment très très étrange et perturbant. Je me demande ce que ressentent les autres utilisateurs, quelle est leur relation aux images obtenues...

    Lien permanent Catégories : Imagerie médicale 0 commentaire
  • Un philtre à la patte

    tristan-iseult.jpgTristan et Iseult

    Même si l'assemblage des épisodes raboutés dans ma version manque parfois un peu de fluidité, c'était ma foi une bien agréable surprise! J'avais vaguement en tête une histoire de passion tragique à base de philtre d'amour. Au lieu de quoi, je me suis bien amusée. Peut-être que j'avais un a priori chronologique, je voyais ça un peu plus chrétien, avec une morale plus tranchée.

    Tristan est un preux chevalier (les premiers épisodes sont de très chouettes récits de chevalier, avec tout ce qu'il faut de monstres et de dragons pour vous poser un héros), puis il promet à son oncle de lui trouver la jeune fille à laquelle appartient un cheveu plus blond que blond apporté par un oiseau. Mais sur le trajet du retour, avec Iseult la belle promise, un "accident" de potion magique - ça ne touche pas que les gros moustachus en braies - les rend fous amoureux l'un de l'autre. Pour trois ans.

    Commence alors un parfait vaudeville médiéval, où les deux amants ne cessent de déjouer les pièges tendus par les courtisans du roi pour les prendre sur le fait. On saute par les fenêtres, on trouve des explications improvisées quand tout semble foutu, on trouve mille ruses pour se rejoindre et se faire des câlins. C'est presque un recueil de gags.

    Le mari trompé n'est même pas si ridicule, il ne fait simplement pas le poids face à un amour si puissant. Le plus étrange pour moi a été de découvrir que le récit ne s'achève pas à l'expiration du philtre d'amour, qui n'est que le prétexte à commencer une histoire interdite entre le chevalier et la femme de son seigneur.  Quand l'effet du philtre disparaît, ce ne sont pas leurs sentiments qui s'éteignent mais simplement leur capacité à vivre leur amour en dehors des lois de la société. Ils rentrent dans le rang, comme si la fin de la récréation avait sonné la fin de l'inconséquence et de l'impunité.

    L'amour est là, identique, persistant. C'est le décor qui a changé. Un peu comme si la réalité les rattrapait. Je me demande s'il n'y a pas dans tout ça une forme de message sur le temps qui passe. L'amour de jeunesse contre l'amour mature.  Le plaisir contre le devoir. 

    Je n'avais pas eu depuis bien longtemps le regret des bancs de la fac. J'aurais aimé en savoir un peu plus, c'est un texte que j'aurais eu plaisir à étudier je pense.

     

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  • Les impatientes

    web-les-impatientes.jpgLes impatientes, DjaÏli Amadou Amal

    "Munyal, patience", ne cessent d'entendre les femmes de ce récit. Alors, pour les trois mois entre le titre et le contenu de cet article, je préviens tout de suite, c'est pas la peine de se plaindre.

    Je vous en déconseille la lecture si vous avez l'impression d'avoir usé votre quota de patience derrière deux caddies à la caisse au Leclerc, ou en attendant la sortie du prochain épisode de votre série préférée. Il n'y a pas de concurrence possible car il est question au travers des récits de trois femmes peules de tout ce qui peut écraser une femme pour la soumettre, que ce soit l'éclat brutal de la violence physique ou le poids écrasant et continu de la tradition, celle des mariages polygames, des femmes dont le destin tout tracé depuis l'enfance est d'honorer leur mari et d'oublier toute volonté propre.

    La patience qu'on leur demande est de subir sans un cri. C'est déshonorant, de se plaindre. Subir les coups, l'adultère. Subir un mariage forcé à un vieillard, quand on aimait un autre homme et qu'on avait presque la chance de poursuivre des études. Subir aussi de n'avoir jamais la certitude de conserver la seule chose qui reste aux femmes dans cette organisation sociale, un statut, quand le mari lassé peut à tout moment prendre une autre femme, plus jeune et désirable. Répudier. Humilier.

    J'ai très peu souvent l'occasion d'une plongée réaliste dans une autre culture alors j'ai énormément apprécié cette lecture, presque la seule de cette année terrible. Au delà de l'émotion et de la compassion, je crois que mon récit préféré est celui de la première femme, qui voit arriver une rivale et n'a de cesse de la détruire pour reconquérir son mari pour elle seule.  C'est comme cela que l'édifice tient, quand les victimes sont convaincues, quand le poison de la résignation passe pour une vertu.

    à M..., qui n'a pas vu sa fille depuis bientôt deux ans

    et vient d'obtenir sa prochaine date d'audience :

    janvier 2025.

    https://enfants-arcenciel.org/produit/le-cri-des-coeurs/

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  • Soustraction

    Pour Jo.., pour Maud, pour les enfants qui grandissent avec un fantôme caché dans un coin de la mémoirNous étions trois, Naomi Reboul

    Cet album est disponible en ligne gratuitement jusqu'au 19 juin 2022.

    Pour Jo.., pour Maud, pour les enfants qui grandissent avec un fantôme caché dans un coin de la mémoir

    Merci à celle qui a immédiatement fait le lien entre mon histoire personnelle et ce récit bouleversant, qui a trouvé un tel écho chez moi que je n'ai pas pu dépasser pendant deux jours cette phrase du synopsis "Depuis le mois de novembre 2021, Naomi est sans nouvelle de sa fille… ". Une demi année... Une demi-année de la vie d'un très jeune enfant... Et le temps qui continue de filer sans retour possible.

    Le texte est un montage de citations extraites des témoignages recueillis pour la procédure en justice. Factuels, révoltés, abasourdis... Ils défilent tous, ceux qui ont été témoins de la vie de l'enfant, de près ou de loin. Ceux qui soutiennent. Et derrière, les images, sobres, les instantanés d'une vie en famille, un enfant qui joue, des vacances, une chambre, une main sur un ventre arrondi. On pourrait croire que les mots de soutien et les clichés des périodes heureuses s'harmonisent. J'ai trouvé qu'il y avait un contraste violent, au contraire. Aucun de ces mots n'aurait dû être écrit. On ne devrait jamais avoir à mendier le statut de parent de son propre enfant auprès de sa boulangère.

    Le bon vouloir de la mère biologique. La toute puissance de l'acte de naissance et la négation du reste, du quotidien, de l'amour. La réécriture du passé. Le coup de tonnerre de la disparition. J'ai tout reconnu. Un enfant n'est pas une île, même tout petit, ses racines s'étendent déjà dans toutes les directions. Il se nourrira de tout, de tous et fera son propre mélange. Personne ne devrait avoir le pouvoir de tailler dans son histoire à la machette.

    Maud, ma fille, je t'aime. Je t'ai dit bien trop vite au revoir, pour une si longue séparation. Tu n'aurais jamais dû te retrouver au cœur de cette soustraction. Je suis là. Je sors toujours le soir regarder les étoiles, les mêmes étoiles que tu dois voir où que tu sois. Et je t'aime. Et j'espère que tu te souviens.

     

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