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Médecine générale - Page 6

  • Insul'air

    j'étais vexée de lire moins que ma fille,king,tempete du siècle,méchant contre gentil,population pourrie jusqu'à la moelleLa tempête du siècle, Stephen King

    Les lectures se bousculent au portillon. Deux articles la même semaine ! Le tout pour un blog à 3,5 lectrices, tandis que bientôt 4000 inscrits sur mon site réclament du contenu qui n'arrive pas... J'espère que vous êtes conscients du traitement de faveur dont vous bénéficiez ! 

    Merci ma femme pour ce conseil de lecture, je l'ai dévoré. Je préfère ce genre-là chez Stephen King, quand ce n'est pas purement de l'horreur. Je n'ai pas eu trop peur, j'ai trouvé le sommeil après chaque session. Toutefois je me serais bien passée des passages violents. Et merci, merci, enfin un Stephen King sans viol ! (je me demande s'il n'en mentionne pas un quand même... dans le passé de quelqu'un.) 

    Commentaire sur la forme, façon scénario : bof, ralentit la lecture sans rien apporter. 

    Sur le fond, du traditionnel, solide, efficace. Une petite île qui permet de former une communauté où tout le monde se connait (j'ai fait ma grosse feignasse, je ne me suis pas donné la peine de retenir le moindre nom). Une très grosse tempête, qui les coupe du reste du monde. Puis la touche King, dès le départ pour une fois, un gars avec un sceptre et des yeux qui tourbillonnent se met à assassiner ces pauvres insulaires, au petit bonheur la chance. Et quand il est mis en prison, rien ne s'arrête. (Bah oui, c'est magique). 

    Ce sale type est une franche réussite, cruel, impassible, prompt à dégainer en public sa langue de vipère et vos sales petits secrets cachés. 

    Et pour lui faire face, l'habituel type parfait, le bon flic, bon père, bon mari, droit comme la justice. 

    Dit comme ça, c'est très classique. Ce qui est le cas, mais c'était irrésistible, cette envie de tourner les pages pour comprendre. Mais que veut-il à la fin, ce mec sorti tout droit de l'enfer ? Et comment ça va finir ? (Dans ma tête, ça veut toujours dire "est-ce que les gentils qui sont morts ne seront plus morts à la fin?" mais étrangement, je suis souvent déçue. Cette manie des romanciers et des scénaristes de sacrifier les gentils et les chiens... tsss...) 

    Petit bémol, ne cherchez pas chez King de chouettes persos féminins complexes (remarquez... les mâles ne sont pas beaucoup plus riches psychologiquement). Ce sont de gentilles petites vieilles, des épouses acariâtres ou dévouées, presque toutes des mères d'ailleurs. Et là il a carrément évacué habilement tous les ados, pour pas s'emmerder.

    Si j'avais su j'aurais gardé ça pour les vacances.

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  • Dites "Aaarg"

    maladie de sachs, wincklerLa maladie de Sachs, Martin Winckler

    C'est marrant... L'auteur a le même nom que celui du Choeur des femmes ! Et tous deux écrivent des histoires de médecins qui étrillent la profession. D'ailleurs, ils sont tous les deux médecins et au fond, c'est eux-même qu'ils mettent en scène dans leurs récits. Ils ont en commun de penser qu'il faut en finir avec le soignant pontifiant, face au patient soumis et révérencieux. En finir avec la douleur, qui n'est pas une fatalité.

    On pourrait croire qu'il s'agit de la même personne. C'est d'autant plus troublant que si l'on consulte leur fiche sur livraddict et qu'on regarde leur photo, ils ont carrément la même tête ! Fascinant...

    Pour être précise, seulement presque la même tête. Mmmh c'est une question de proportion, si vous voulez mon avis. Celui de la maladie de Sachs a une bien plus grosse tête. Une très très grosse tête. Et à mon avis, si on recadrait la photo, ça vaudrait le coup de mesurer son tour de cheville.

    Le choeur des femmes fait partie des très rares livres qui ont changé ma vie. Il a complétement changé mon regard sur la médecine - en particulier la gynécologie, qui était au centre de l’œuvre -  il a même créé ce regard, une opinion et un engagement là où je n'en avais guère.

    La maladie de Sachs est presque son jumeau, on y retrouve tout, y compris la forme, fragmentée. Ici non seulement le récit s'assemble par petites touches, mais l'énonciation est atypique, il faut un petit temps d'adaptation. Tout est écrit du point de vue d'un patient, qui décrit ce que fait le médecin, à la 2e personne. On change de patient régulièrement mais plusieurs reviennent et l'ensemble finit par former un récit à suspense, car certains éléments ne trouvent qu'à la fin une explication. De même que d'autres destinées, que l'on pensait sans lien, finissent par se rejoindre; C'est habile.

    Le dernier quart efface l'ennui des débuts.

    En revanche, à message équivalent, la maladie de Sachs n'a pas l'humilité du chœur des femmes, loin s'en faut. Mais ce n'est peut-être qu'une question de maturité, 10 ans les séparent. Celui-ci, tout en s'attaquant aux confrères incapables d'écouter leurs patients, de penser à soigner avant de penser à faire les médecins, se donne un sacré beau rôle et c'était très agaçant.

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  • Monet, Monet, Monet, must be funny

    nympheas-noirs Nymphéas noirs, Michel Bussi

    J'ai mis le nez dehors pour la première fois depuis deux semaines... Maintenant je pense qu'il va falloir m'attacher pour m'empêcher d'y retourner. J'ai vilainement senti que le printemps était arrivé sans moi. On ne devrait jamais rater le printemps. ça met de fort méchante humeur.

    D'humeur noire à lire un roman policier. C'est vrai que je suis hargneuse. Je n'avais pas lu trente pages que j'ai commencé à descendre le machin en flèche... Je ne peux même pas vous dire ce que je lui reprochais, parce que je suis tombée dans un piège, gourde que je suis, que mes reproches étaient anticipés, désirés par l'auteur et que ça vous dévoilerait des choses. Trop de choses. Le dénouement d'un polar... Je ne vais pas vous faire ça. Je n'avais qu'à pas critiquer trop tôt, c'est bien fait pour moi !

    Une chose revient en boucle dans ce roman. Je vous mets sur la piste ?

    Des sites liés à ce domaine d'activité voient leur fréquentation exploser en cette période de confinement.
    C'est une sorte de loisir. Auquel en temps normal on préfère s'adonner sans écran mais parfois il faut faire avec les moyens du bord ...
    Qu'il est commun d'apprécier à plusieurs mais dont on profite aussi assez bien seul.e.
    Incarné dans le roman par une instit prompte à ôter sa culotte ? Trouvé ?

    Si vous n'avez pas trouvé... c'est que je suis nulle pour les devinettes !  Ce roman est bourré de références à la peinture, plus précisément aux tableaux de Monet. Elle est au coeur de tout - avec une vieille narratrice qui surveille la ville du haut de son donjon et nous distribue du suspense comme d'autres leurs postillons covidés-19.

    L'histoire se passe à Giverny, ville de Monet. ça, je ne peux pas le nier, j'en ai appris sur lui et sa peinture, ce qui, vu d'où je partais n'est pas un exploit. Elle tourne autour d'un meurtre, celui d'un notable de la ville, coureur de jupons. Elle tourne large, en englobant ses maîtresses, celles qu'ils connait bibliquement, et la maîtresse sus-mentionnée, celle qui - ah non, ça je ne peux plus le dire, c'est quasi pardonné par le dénouement - et qui flashe sur le flic chargé de l'enquête.

    Et lui il flashe aussi. Voyez ? Comme ça m'agace souvent ! Un simple regard et zou, jamais ça ne se passe comme ça dans la vie. Faut apprendre à se connaître un minimum avant de lancer son slip pour courir dans une prairie, non ? Ou pas. Rien à voir - enfin, si, tout - mais j'ai vu Portrait de la jeune fille en feu. Le 31 mars. A la maison, légalement, grâce à notre médiathèque. 20 jours et j'y pense encore. C'était exactement comme tomber moi-même amoureuse. C'était lentement construit et d'une intensité terrible, qui bloque le processus de lessivage cycle court habituel de ma mémoire de poisson rouge. C'est resté gravé. Et puis c'était beau.

    Alors... pfff... le mec hypnotisé par la jeune femme mariée qui rêve d'évasion, le flic de caricature, beau gosse en blouson cuir et moto, qui ne fait que bégayer et loucher sur ses seins. Ces passages entre eux sont à se cogner le front sur la table de désespoir... Pour en rajouter une couche, tout est sexualisé autour d'eux.

    "Sur la place de la mairie, un soleil coquin dévore avec délice ses bras et ses cuisses nues."

    Malgré cela, l'intrigue policière est très bien ficelée. J'ai changé d'avis sur le roman à la toute fin.

    Lecture parallèle par Solessor 

     

    P.S. J'en ai oublié que c'était une lecture pour le book-club (même pas un apéro Skype de confinement... tss... ) . 

    Le thème actuel - pour lequel j'avais proposé "Devenir" de Michelle Obama, mais je ne sais pas si je veux vraiment le lire. Si c'est mon truc. A voir ...  -  le thème, donc, était : Michel ^^

     

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  • Etat second

    Qui c'est qui a réussi à se faire confiner juste au moment où la longueur de ses cheveux devenait inconvenante ? Qui a de la purée d'épinards sur ses plans (mais de la purée maison donc ça va) ? Qui n'a d'ailleurs plus de table de cuisine - devenue un bureau - et devra manger sur ses genoux dans le canap' pour les x prochains mois ? Qui bosse même le dimanche parce qu'elle a beaucoup moins envie de jouer à la console quand elle le peut davantage? Esprit de contradiction de m**** . Qui bosse en apparence plus que sa part, car sa femme, qui s'ennuie, a eu envie d'apprendre le métier et sort à présent tranquillement elle aussi son petit quota de plans ? 

    Et qui fait sa maligne alors que bon... elle flippe quand même ... Pour la famille, pour ceux qui sont loin, parfois pas tout jeunes, parfois malades et auxquels elle tient ?

    Bienvenue dans le grand confinement 2020. J'attendais plutôt les J.O. cette année. Et mes vacances en Bretagne. ça sent le roussi , hein ? Quand on nous laissera sortir, ce sera pour retourner au bureau...

    On pourrait croire le moment propice à une débauche de lectures. C'est sans compter sur le monstre aux dents qui poussent, qui œuvre surtout la nuit. Mais j'ai quand même concocté un programme, au cas où mon boss n'aurait plus d'imagination pour me télé-commander des trucs à distance. Si ça arrive, ne comptez pas sur moi pour rejoindre les profs dans un champ de patates. Ce sera chaise longue sur le balcon.

    Parlons lecture maintenant.

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  • Juge et partie

    couverture, harari, yuval, sapiensSapiens : Une brève histoire de l'humanité, Yuval Noah Harari

    "On n'a aucune raison de penser que les cultures qui ont le mieux réussi dans l'histoire soient nécessairement les meilleures pour Homo Sapiens."

    Ouvrage très intéressant qui retrace le parcours de l'humanité en mélangeant des notions d'histoire, de sociologie, d'économie, d'histoire des sciences et techniques, de philosophie (et j'en passe) en nous invitant à examiner d'où nous venons et à nous interroger sur la suite.

    C'est très bien posé dès le départ, nous sommes en tant qu'espèce un cas unique : du genre homo, il ne reste plus que nous, les sapiens. Toutes les autres espèces se sont éteintes. Nous sommes sans concurrence et sans point de comparaison. De quoi prendre la grosse tête. 

    Le livre fourmille de petits détails, de virages, c'est ça qui est magique et vertigineux il s'en est fallu d'un milliard de petits riens pour que nous ne soyons pas nous. Ainsi avec la domestication du feu, la digestion est facilitée, des intestins plus courts font l'affaire. Mais il n'est pas seulement question de l'évolution au sens biologique. Plus largement, ce livre est une histoire de la pensée.

    Pourquoi est-ce l'Europe et non l'Asie qui a essaimé ses colonies partout? L'Asie dominait à l'époque. En technique, en nombre. C'étaient les Etats-Unis d'alors. Puis il y eut 35 000 km de voies ferrées en Europe avant que l'Asie ne s'y mette. Ce n'était pas dans leur mentalité. 

    Et tant d'autres questions... Pourquoi cet engouement mondial pour le capitalisme ? Comment une petite plante de rien du tout comme le blé a-t-elle asservi l'homme au point de se servir de lui comme agent pour proliférer dans le monde entier ? 

    On apprend que ce n'est pas seulement le langage qui permet de constituer de grands groupes sociaux, mais la particularité du langage humain de décrire des choses imaginaires. On ne désigne ainsi plus seulement un troupeau, ou des noisettes. On peut évoluer vers des concepts sans existence matérielle - et qui ne tiennent d'ailleurs que grâce à un aveuglement mutuel et consenti - tels que l'argent, la nation, l'entreprise. 

    On y traite encore de la fondation des préjugés raciaux ou de genre. L'idée que le patriarcat s'est développé parce que physiquement, dès le départ, l'homme avait l'avantage de la force physique est balayée en deux lignes :  les exemples ne manquent pas d'hommes soumis à d'autres alors qu'ils sont plus forts individuellement ou collectivement. L'esclave qui travaillait rudement au champ vingt heures par jour avait plus de force que son maître bien gras. La main d'oeuvre est souvent plus forte que le patron. La chair à canon que son capitaine. Le pouvoir est assis davantage par une domination intellectuelle, morale ou sociale que par la force pure. 

    "Bref, la recherche scientifique ne saurait prospérer qu'en alliance avec une idéologie ou une religion. L'idéologie justifie les coûts de la recherche. En contrepartie, elle influe sur l'ordre du jour des chercheurs et détermine l'usage fait des découvertes."

    La partie presque finale sur l'articulation entre science et technique était tout aussi passionnante. Il n'y a que la fin qui m'a déçue mais c'était prévisible. L'avenir de l'humanité est un gigantesque point d'interrogation. L'auteur n'est ni optimiste ni pessimiste. Il aborde (trop) succinctement la quête de l'immortalité par la médecine, le transhumanisme, les enjeux écologiques etc. 

    En résumé, je conseille. C'est par manque de temps non par manque d'intérêt que j'ai traîné à le finir ! 

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