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Médecine générale - Page 9

  • Après le futur

    fille automate, bacigalupi, roman futuristeLa fille automate, Paolo Bacigalupi

    Dommage que la déception l'emporte car j'ai apprécié la qualité de l'écriture et du récit. Toute la première moitié est très bien faite, exigeant un effort des lecteurs et lectrices pour se situer dans le temps et dans l'espace et s'accoutumer à l'univers et à quelques termes étrangers, jamais traduits mais compréhensibles en contexte. J'ai davantage eu l'impression de dépaysement parce que l'intrigue se déroule à Bangkok que parce qu'elle se situe dans l'avenir. 

    La raison en est simple : ce futur là ne demande pas une grande capacité d'imagination. Il nous pend méchamment au nez. La main mise de grandes firmes occidentales sur le génome des semences, la pollution, les bricolages génétiques dont l'humain a perdu le contrôle, la montée des eaux qui a redessiné les paysages ainsi que les mortelles épidémies qui accompagnent souvent ces catastrophes ne sont qu'à peine de la science-fiction. 

    Voici donc le décor, une ville qui a survécu grâce à la prévoyance de son gouvernement, grâce aux pompes qui protègent la ville de la submersion, grâce à sa banque de semence qui permet encore de nourrir la population. J'ai aimé qu'on ne m'explique pas grand chose, que je doive extraire moi-même une certaine compréhension - encore à présent imparfaite - de la situation à partir de détails. L'énergie est une denrée rare, bien sûr, plus d'électricité. Les immeubles sont encore là. L'ascenseur aussi, mais pour le faire monter, de la main d'oeuvre bon marché doit grimper à pied les étages et monter dans une cage qui fait contrepoids.

    Les personnages que l'on suit ne sont ni bons, ni méchants. Ils sont là, chacun avance dans cette vie difficile, porté par tantôt par ses idéaux, tantôt par ses intérêts. Le récit est assez politique. Le plus étonnant, c'est ce personnage de femme artificielle, prisonnière d'un bordel, objet technologique complètement décalé, inadaptée à cette période de disette énergétique. Le futur déjà obsolète. Personnage qui donne son nom au roman, qui est presque seule citée dans le résumé et n'est pourtant qu'une étincelle. Ni celle à laquelle on s'attache le plus, ni celle qu'on suivra le plus. Comme une touche de romanesque apporté à un documentaire géo-politique pour en diluer le sérieux.

    Tout est étrange, dans ce livre, y compris mon sentiment final, de mélancolie qui ne trouve ni assez pour se nourrir de pessimisme, ni assez pour secouer les esprits et donner de l'espoir. Ai-je trouvé cela trop triste ? Trop indécis ? En tout cas, j'en sors déçue (ou frustrée? C'est la même chose?). Quelque chose ne s'est pas passé, dans la seconde moitié, je ne saurai pas dire quoi. Pourtant, c'était un beau roman.

    Un roman pour penser notre monde. 

     

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  • Souffre au coeur

    reparer-vivants-kerangal-couverture.jpgRéparer les vivants, Maylis de Kerangal

    J'ai une carte de donneuse dans mon portefeuille depuis une intervention de sensibilisation au lycée. C'est fou ce que ça marque, ces séances-là, dans les deux sens d'ailleurs. Depuis, je suis toute acquise au don d'organes, c'est un sujet que je n'interroge jamais. Mais j'étais aussi toute acquise à l'énergie nucléaire : visite de la centrale de Chinon à l'école primaire. Le public scolaire est très sensible au lobbying. Je me souviens aussi de la session "protégez vos oreilles". En revanche les interventions sexualité... jamais trop eu l'impression d'être concernée... allez comprendre pourquoi...

    Simon meurt, l'histoire commence. Simon était un tout jeune homme, sportif et amoureux. Il est à présent maintenu en vie, cerveau éteint, le temps pour ses parents effondrés d'envisager un éventuel don d'organes. A la violence de la mort, qui survient sans être attendue, succède la violence de devoir décider dans l'urgence.

    La qualité de ce roman tient surtout à sa forme originale, bribes de vies éparses, ramifications de ce corps en partance, et à son rythme très lent, comme on filmerait la chute d'une goutte d'encre dans un verre d'eau, sa propagation en apparence aléatoire mais qui répond à des phénomènes scientifiques précis même s'ils nous sont invisibles.

    Le moment est ralenti, étiré à l'extrême pour faire entrer dans ces quelques heures tous les protagonistes. C'est esthétique, sensible. Il y manquait un petit quelque chose pour être un coup de coeur, mais pas grand chose.

    Un livre des coulisses.

     

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  • Croix de bois, croix d'enfer

    Le-serment-des-limbes.jpgLe serment des limbes, Jean-Christophe Grangé

    Pssst, Sonja ! Par ici ! Je crois que je le tiens, le type qui fait fondre ta banquise ! Et qui passe tout en notes de frais en plus, le salaud...

    Signalement du suspect : jeune flic célibataire, a fait le séminaire avant d'aller lutter contre le Mal sur le terrain. Ami d'un autre mec avec un prénom d'apôtre, lui aussi fervent croyant mais dont l'empreinte carbone est nettement plus acceptable puisqu'il reste sur son lit, dans le coma. Il s'est jeté dans une rivière, une pierre autour cou. Comme Mathieu ne trouve pas cette technique de natation très catholique, il est décidé à prouver que ce n'est pas un suicide et obtient plus ou moins de ses supérieurs d'aller reprendre l'enquête de Luc.

    C'est un roman très Da Vinci Code. Ésotérisme, possessions, complots, ingérences au plus haut niveau, brigades secrètes du Vatican, séjour dans des lieux fermés au grand public et surtout... frais de déplacements ! Trajets façon gribouillis d'enfant, un coup ici, un coup là, à gauche, à droite et retour. Et à l'international, s'il vous plaît. Avec la palme pour les quelques petites heures de voiture - proches du dénouement - après lesquelles le gars arrive sur place, s'aperçoit en deux paragraphes qu'il n'est pas au bon endroit et repart ailleurs. Pourquoi ??

    J'en ai fini avec les critiques car pour le reste, dans ce genre assez identifiable, c'est bien fichu. Le thème du satanisme n'est pas qu'une recette facile pour appâter le lecteur ou la lectrice, il est creusé, documenté. La psychologie de ces personnages animés par la foi tient la route.

    J'ai un peu renâclé à m'y mettre, parce qu'en ce moment, Dieu, ça me casse les pieds. Mais c'était une vraie lecture de vacances, divertissante, un thriller bien fichu dont je n'avais pas démêlé tous les fils.

    Je reconnais que ça n'aurait peut-être pas eu la même gueule s'il n'avait enquêté qu'à Limoges en trottinette.

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  • Trone de fer (T7)

    TdF_T07_Pygm.pngL'épée de feu, Georges R.R. Martin (Trône de fer T7)

    Je n'en parle pas chaque fois, parce qu'un milieu de série c'est délicat, ça fait son petit bonhomme de chemin tranquillement, il ne faut spoiler personne en évoquant d'un peu trop près un personnage ou un évènement. Mais je tiens à souligner que je suis scrupuleusement mon tirage au sort depuis des mois. J'ai donc emporté mon trône de fer au bord du lac, deuxième lecture des vacances.

    Toujours un plaisir! D'après livraddict, j'ai lu peu de longues séries, en dehors des bandes-dessinées et des classiques que le site classe en saga. Pourtant j'aime bien ce format qui laisse du temps pour broder, pour s'attacher et pour nuancer les personnalités. Plus je lis le trône de fer, moins je suis pressée de regarder la série. Je sens qu'elle n'aura pas le même charme.

    Dans l'épée de feu, rien de décisif,  il y a tellement de persos à suivre qu'ils n'ont qu'un ou deux chapitres chacun. Mais  mon coup de cœur pour une héroïne en particulier se confirme. J'avais même deviné le dénouement d'une scène, tellement tout autre rebondissement aurait été indigne d'elle. J'espère que l'auteur me la gardera encore un peu en vie. Quand je pense que j'ai encore huit livres de retard...

     

     

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  • Horror Boréale

    me laisse froide,vision d'auroreBoréal, Sonja Delzongle

    Je venais juste de recevoir le livre quand j'ai croisé son autrice* en dédicace aux Quais du polar. 

    Je pensais Sonja Delzongle d'une nationalité scandinave, comme pas mal de reines du polar contemporaines. Alors qu'elle est née à Troyes et vit à Lyon. Sacré regard la dame, presque de ceux qui auraient pu me faire trouver tout un tas d'attraits à ce roman... mais la mayo n'a pas pris. Je suis bien embêtée. Un peu comme après ma lecture de Dust, toutefois les causes ne sont pas les mêmes.

     Elle a un talent indiscutable pour donner à ses romans de la couleur locale. Après l'étouffante chaleur africaine de Dust, douche écossaise : le sable remplacé par la glace à perte de vue, des températures inhumaines qui font tomber les orteils comme des fruits trop mûrs. Et une palanquée d'ours pour parfaire le décor et sonner l'heure de l'apéro. (Plutôt celui des ours.)

    On s'y croirait. J'ai passé mes vacances à me geler les fesses avec l'équipe de chercheurs et de chercheuses isolé·es dans une station du Groenland. Un huis clos dont la porte est ouverte sur un désert inhospitalier où vont se rejouer un peu les Dix Petits Nègres.

    Il est magnifique ce décor. Un vrai bijou de réalisme. Alors bordel pourquoi cette intrigue secondaire avec la nana et sa fille tuée à moto?! Drôle de thriller, qui se fait parfois plutôt pamphlet écolo. Si vous ne comprenez pas avec ça que la Banquise va nous péter à la gueule, c'est que vous travaillez chez Total.

    Je sors de là avec l'impression d'une intrigue fade (alors que j'ai eu du sexe bestial, des meurtres sanglants, une quête du coupable en bonne et dûe forme, un chien et des couples lesbiens avec enfants en arrière plan, qu'est-ce que je voulais de plus ?)

    Le tout magnifiquement emballé dans un décor à couper le souffle. Manque l'étincelle.

     

     

     

    * Note ! Note mes efforts. P'tit écart en souvenir d'un déjeuner en Suisse ;) Mais "auteure" n'a pas dit son dernier mot.

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