Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Médecine générale - Page 10

  • Horror Boréale

    me laisse froide,vision d'auroreBoréal, Sonja Delzongle

    Je venais juste de recevoir le livre quand j'ai croisé son autrice* en dédicace aux Quais du polar. 

    Je pensais Sonja Delzongle d'une nationalité scandinave, comme pas mal de reines du polar contemporaines. Alors qu'elle est née à Troyes et vit à Lyon. Sacré regard la dame, presque de ceux qui auraient pu me faire trouver tout un tas d'attraits à ce roman... mais la mayo n'a pas pris. Je suis bien embêtée. Un peu comme après ma lecture de Dust, toutefois les causes ne sont pas les mêmes.

     Elle a un talent indiscutable pour donner à ses romans de la couleur locale. Après l'étouffante chaleur africaine de Dust, douche écossaise : le sable remplacé par la glace à perte de vue, des températures inhumaines qui font tomber les orteils comme des fruits trop mûrs. Et une palanquée d'ours pour parfaire le décor et sonner l'heure de l'apéro. (Plutôt celui des ours.)

    On s'y croirait. J'ai passé mes vacances à me geler les fesses avec l'équipe de chercheurs et de chercheuses isolé·es dans une station du Groenland. Un huis clos dont la porte est ouverte sur un désert inhospitalier où vont se rejouer un peu les Dix Petits Nègres.

    Il est magnifique ce décor. Un vrai bijou de réalisme. Alors bordel pourquoi cette intrigue secondaire avec la nana et sa fille tuée à moto?! Drôle de thriller, qui se fait parfois plutôt pamphlet écolo. Si vous ne comprenez pas avec ça que la Banquise va nous péter à la gueule, c'est que vous travaillez chez Total.

    Je sors de là avec l'impression d'une intrigue fade (alors que j'ai eu du sexe bestial, des meurtres sanglants, une quête du coupable en bonne et dûe forme, un chien et des couples lesbiens avec enfants en arrière plan, qu'est-ce que je voulais de plus ?)

    Le tout magnifiquement emballé dans un décor à couper le souffle. Manque l'étincelle.

     

     

     

    * Note ! Note mes efforts. P'tit écart en souvenir d'un déjeuner en Suisse ;) Mais "auteure" n'a pas dit son dernier mot.

    Lien permanent Catégories : Médecine générale 2 commentaires
  • Perdue de vue

    romance italienne, miracles, salvatore basile, folioPetits miracles au bureau des objets trouvés, Salvatore Basile

    Le père du jeune Michele est chef de gare dans une petite ville italienne. Un soir que le garçon rentre plus tôt que prévu de l'école, il trouve sa mère valise à la main, prête à monter dans le train. Elle lui dit à bientôt mais ne revient jamais. Des années plus tard, Michele a pris la relève de son père, cloitré dans cette petite gare où il collectionne les objets abandonnés par les voyageurs.

    J'étais à deux doigts de crier au Marc Lévy avec ce tendre roman. Même si chacun étalonne à sa guise son niaisomètre personnel, là, on a quand même de quoi faire frémir la plupart des instruments...  Quelques passages sont carrément cuculs, soyons honnêtes. Par exemple ceux sur les associations entre les gens et les couleurs. Et tous ces moments où les amoureux, séparés, perçoivent ce qui arrive à l'autre. J'ai peut-être omis de dire que bien sûr, c'est une rencontre avec une jeune fille toute aussi exubérante que Michele est renfermé, aussi vivante qu'il est empoussiéré, qui va conduire le jeune homme à quitter sa grotte de gare et à explorer le vaste univers (la partie du vaste univers accessible via cette ligne de ce qui ressemble à un TER).

    L'histoire est contemporaine, je tiens à le préciser, ça ne saute pas aux yeux. Vieille baraque, métier que je pensais même disparu. Quoi, un mec payé à faire partir un unique train le matin, à le nettoyer le soir au retour et c'est tout ? Et avec logement de fonction ??!  Et puis ces objets oubliés... La mélancolie de Michele au début est si pesante, sa vie semble si figée dans le temps que je me croyais dans les années 60 et quand la nana a dégainé son téléphone portable, j'ai ressenti les effets du jet-lag. A vous de voir si ce paragraphe est un compliment. (Indice : moui ça pourrait bien. C'est bien de parvenir à l'effet souhaité)

    Quoiqu'il en soit, il y a aussi trois rebondissements (en gros), et chacun d'entre eux est hyper prévisible. (Indice numéro deux : ce n'est pas un compliment).

    Mais étrangement, et comme mon niaisomètre est en panne et que par conséquent aucune sirène stridente déclenchée par les bêtasseries du roman n'est venue me déranger dans ma lecture, j'ai bien aimé. C'était convenable après amputation des ci-dessus désignés passages.

    Car ce roman parle avec délicatesse du sentiment d'absence - à défaut d'être une romance torride, ce qui m'aurait bien plu car la nana était énergique, décidée et fantasque tout comme j'aime. Déjà qu'on ne peut pas faire plus d'une scène de premier baiser par roman, si en plus je n'en ai aucun souvenir en fermant le livre, c'est décevant !

    Je m'égare. Ce livre traite aussi de l'absence de la mère, bien sûr, et des questions restées ouvertes qui empêchent à jamais de cicatriser, mais aussi de notre propre responsabilité quand tout n'a pas été entrepris pour les refermer. Certaines choses m'ont parlé, comme le recours aux fantômes, invoqués pour converser avec ceux qui nous manquent.    

     

    Ce qui nous fait un bilan assez équilibré au final !

     

     

    Lien permanent Catégories : Médecine générale 5 commentaires
  • Bicheras, bicheras pas?

    haenel,biche oh ma biche,tiens  ferme ta couronne,avec la langue,roman intelligent,lectrice qui y travailleTiens ferme ta couronne, Yannick Haenel

    Tiens, un roman qui a reçu tout plein de prix littéraires, dont le héros est un écrivain, dont le thème est l'écriture et dont le style est - à mon goût - imbuvable.
    Toujours ce petit problème de décalage, voyez, la lutte des classes au-dessus des pages, ce sentiment de ne pas fréquenter les mêmes milieux qui déclenche chez moi un repli agressif, signe de gêne.
     
    Si j'étais du genre à abandonner en cours de lecture, les cinquante premières pages m'auraient suffi. Ce sont les pires. Elles dégoulinent de démonstration intellectuelle. La roue du paon. On en brasse des mots, des concepts, des propos hallucinés peuplés de biches, de daims, de cerfs, de chasses. Le héros, auteur d'un scénario sur Melville qui ne trouve pas de réalisateur, occupe ses journées à regarder de grands films tout en gardant un oeil sur le chien du voisin.
    Je n'ai pas la culture ciné nécessaire pour juger de la pertinence des analyses de différents extraits ni des propos tenus sur le réalisateur Cimino. Je n'avais même jamais entendu ce nom. Même ça, convoquer de grandes figures dans un roman, j'ai trouvé ça un peu m'as-tu-vu. J'étais quand même bien bien bien remontée... Pauvre livre...
     
    Ajoutez que le mec boit pas mal. Même quand son frigo est vide et ses poches de même, il arrive toujours à s'enfiler une vodka. Or, dans les romans, je n'aime l'alcool que pauvre, celui qui noie la misère et la lourdeur de l'existence. Je n'arrive pas à avoir la même compassion pour les soirées en compagnie d'Isabelle Hupert et de beaucoup de champagne. Le type n'est pas fauché pauvre. Il est fauché bohème. Je fais une distinction. Obscure même pour moi, mais une distinction.

    Et puis... miracle, quelque part dans la deuxième moitié du livre, un chien s'est perdu, et mon hostilité aussi. Il y avait un film comme ça, que j'ai vu il y a très longtemps... des lettres anonymes et pour démasquer le corbeau, dans une salle de classe tous les suspects devaient écrire durant des heures, jusqu'à cet état d'hébétude où il ne leur serait plus possible de maquiller leur véritable écriture.

    C'est un peu l'impression que j'ai eue. Que le paon, après une longue parade, avait fini par remballer le matos le temps d'un entracte et d'aller casser la croute. Le texte est devenu un peu plus léger, un peu plus simple.J'ai commencé à aimer de petits passages. Je complèterai demain si j'ai le temps avec des citations, j'ai corné pas mal de pages. Je ne peux pas dire que j'ai adoré, mais j'ai à peu près compris et accepté ce roman. Je me suis sentie réconciliée, à la toute fin. Juste avant d'éteindre la lumière hier soir, physiquement soulagée, comme quand on a enfin mis à plat une dispute et qu'on s'aperçoit que derrière la maladresse, au fond, on pouvait tomber d'accord.

    Lien permanent Catégories : Médecine générale 2 commentaires
  • Tu vas où avec ton petit vélo ?*

    ma-reine-jean-baptiste-andrea-folio.jpgMa reine, Jean-Baptiste Andrea

    *Est-ce que cette expression est un régionalisme ? J'espère que non, parce que traduire par "qu'est-ce que tu fais?" c'est en perdre tout le charme.

    Shell et le blouson de la station service de ses parents partent à la guerre. A la télé, ils disent que c'est là qu'on devient un homme. Et Shell en a particulièrement marre d'être traité comme un enfant parce qu'il est un peu différent. Les choses ne se passent pas comme prévu. La guerre, c'est peut-être plus loin qu'il ne pensait et il a oublié ses sandwiches à la maison...

    Histoire d'une émancipation et d'une belle amitié, peut-être un premier amour. Les personnages sont comme j'aime, ils vivent en dehors des passages cloutés. Il n'y a pas matière à de grands développements, c'est un court récit, un récit avec des gentils, un récit "grands espaces", pensif, qui convient assez bien à mon humeur actuelle : peu de mots mais des sentiments. 

     

    Lien permanent Catégories : Médecine générale 2 commentaires
  • Elles la portent haut

    folio-culottées.jpgCulottées, Pénélope Bagieu

    Je suis heureuse d'ajouter à ma bibliothèque le premier volume de cette bande dessinée, que j'avais déjà lue. C'est un excellent signe que la multiplication de ces ouvrages qui mettent en avant des femmes fortes au destin extraordinaire. Ce n'est pas artificiel, ce sont parfois des femmes qui ont accompli de grands travaux scientifiques et dont le nom a été volontairement effacé au profit d'un homme. Ce livre rend justice.

    Je ne suis pas fan du dessin, à l'exception des doubles-pages que je trouve très belles, mais j'aime le ton humoristique des portraits.

    Dans ce volume, les femmes endossent, à des époques où c'était inenvisageable, des responsabilités réservées aux hommes. Elles deviennent chef de guerre ou de tribu, exploratrices. Au mépris des convenances, elles assument leur rôle.

    Si je devais n'en choisir qu'une ... mmmh. La femme à barbe ! Parce que je persiste à me raser les jambes quand je vais à la piscine, que je n'ai jamais pu passer au-delà de cette injonction sociale qui m'agace pourtant au premier point.

     

    Lien permanent Catégories : Médecine générale 3 commentaires