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  • Ce petit truc en plus

    ce n'est pas toi que j'attendais, toulmé, cauchemar réalisé, trisomie, plus pour le même prix, Ce n'est pas toi que j'attendais, Fabien Toulmé

    Je n'ai pas eu à aller bien loin pour trouver ce roman graphique puisqu'il était sur la table du salon. Avec ce titre et la couverture, je savais d'instinct à quoi m'attendre. Je l'ai lu rapidement, c'était émouvant. D'autant plus que l'auteur y raconte sa propre expérience, autour de la naissance de sa seconde fille. Sa pire crainte était d'avoir un bébé trisomique et dès le premier regard à la maternité il sent que quelque chose ne va pas. Mais le personnel médical ne cesse de le rassurer... et pourtant.

    C'est courageux de raconter dans un livre le rejet qu'on peut ressentir vis à vis d'un de ses enfants. Pendant des semaines, voire des mois, il est incapable de la prendre dans ses bras ou de lui parler. Il n'est même pas question de l'aimer. Ce n'est pas cet enfant-là qu'il voulait. Trop de problèmes. Trop de difficultés à gérer le regard des autres.

    Des petites malchances dans le suivi de grossesse aux innombrables rdv et au parcours du combattant qu'impose l'arrivée d'une enfant trisomique, la B.D. nous ouvre les portes d'une famille en cours de construction, sur de nouvelles bases.

     

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  • Un peu d'ordre et de hasard

    Tirage au sort pour novembre

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    liste à lire,pal,choix lecture

    Deux de mes choses préférées en ce monde : les listes et les dés.

    J'ai plus de 175 livres à lire.
    Alors hop, un tableau et chaque mois, un tirage au sort pour chaque colonne. Deux livres à lire par mois. On va vider cette liste en... 90 mois... quoi???!

    Faut que j'en efface, ms lesquels ? Toute suggestion de titre à conserver ou à dégager est la bienvenue !

    Extrait alphabétique de ce qui reste sur la liste :

    Adams, Le guide du voyageur galactique

    Bacigalupi, La fille automate

    Carey, Les ferailleurs

    Du Maurier, la maison sur le rivage

    Everett, Desert Americain

    Foster, la fonction du balai

    Garat, nous nous connaissons déjà

    Hawthorne, contes et récits

    Ishiguro, les vestiges du jour

    Jaenada, la serpe

    King, le fléau

    Lemaitre, Trois jours et une vie

    Monfils, vacances d'un serial killer

    Nohant, la part des flammes

    Oates, chutes (ou autre?)

    Pedrosa, trois ombres

    Revah, Manhattan

    Stalesen, L'écriture sur le mur

    Tolstoï Guerre et Paix

    Van Cauwelaerts, un aller simple

    Wingfield, les ailes de l'ange

    Yamazaki, ne riez pas de mon histoire d'amour

    Zeniter, l'Art de perdre

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  • Fantomes du vieux pays

    couverture,fantômes du vieux pays, nathan hillLes fantômes du vieux pays, Nathan Hill *

     Calamity Packer, voici le surnom donné dans les médias à cette vieille dame qui a agressé un candidat à la présidentielle en lui jetant des petits cailloux. Ce fait divers finit (difficilement) par parvenir à Samuel, professeur à Chicago, endetté auprès d'un éditeur pour un livre qu'il n'a toujours pas écrit. Voici une occasion en or de publier un best-seller. Et si Samuel a une carte à jouer dans cette affaire, c'est que Calamity Packer n'est autre que sa mère, laquelle l'a abandonné quand il était enfant.

    960 pages. Trois époques parcourues pour démêler conjointement le mystère de ce départ, valise à la main, en laissant derrière elle fils et époux et comprendre les raisons de cette agression, deux décennies plus tard, contre l'homme politique.

    J'ai vraiment vraiment vraiment envie de faire la liste de tout ce qu'on trouve dans ce roman (comme l'étudiante tricheuse soutenue par le système)... mais il ne faut pas, ça donnerait une impression trompeuse de désordre (ou encore les joueurs de MMORPG) alors que l'ensemble est bien construit (et les manifs de 1968 aux Etats Unis) et que tout (y compris ces histoires de fantômes familiaux) va en réalité dans une même direction : se moquer du monde. Là, je sur-interprète peut-être un peu.

    N'empêche qu'un matin, en réfléchissant dans la voiture, je me suis demandée, puisque je retrouve à peu près toujours mes opinions politiques dans les romans, mais où sont les romans des autres ?
    En général, c'est très cynique, le regard porté sur la consommation, l'argent, l'environnement... Je n'ai pas souvenir d'un roman qui glorifie sincèrement le capitalisme, ou les valeurs de droite.
    Quand j'écoute les interventions de Mini-Macron au boulot et que mes oreilles saignent de son manque de compassion et de son obsession pour l'argent... je me demande où sont les livres de ses semblables.

    Hypothèse 1 : Leurs livres n'arrivent pas entre mes mains. Même quand je pioche au hasard. Jamais. Sauf les opinions machistes, ça j'en trouve de temps en temps.

    Hypothèse 2 : Leurs livres ne passent pas la barrière de la plupart des maisons d'édition, car tous les éditeurs sont du bon côté, c'est à dire du mien.

    Hypothèse 3 : Leurs livres ne sont jamais écrits, c'est du temps perdu d'écrire un bouquin et ça rapporte des clopinettes.

    (Renseignements pris, Mini-Macron ne lit pas. Je tiens peut-être une part de la réponse...)

     Allez, c'est le petit défi du jour. Trouvez-moi un roman de droite.

    En attendant je recommande celui-ci, qui, sans être un chef d'oeuvre, est tout plein de qualités que je n'ai pas su vanter.

     

    * Je ne peux malheureusement pas garantir qu'aucun animal n'aura été maltraité durant la lecture de cet ouvrage. 

     

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  • La mère promise

    douleur,zeruya shalev, souverture, folioDouleur, Zeruya Shalev

    J'ai beau être piètre cuisinière, je ne peux pas toujours vous donner des surgelés. Voici une lecture toute fraîche d'une semaine à peine (et savoureuse) qui me permet d'ajouter un pays à ma carte de lecture, là en tout petit, au milieu !

     

    carte lecture

    Israël. Comme c'est tombé en plein au moment de l'arrivée d'un nouveau collègue qui nous a tout de suite fait part de son admiration pour Dieudonné et de sa crainte de la domination sioniste du monde, j'ai eu peur un instant de faire partie du complot à l'insu de mon plein gré. N'hésitez pas à me le dire si vous me trouvez suspecte.

    En attendant, je suis contente de mon choix, même si c'est comme acheter des broyés du Poitou : ne prendre aucun risque, partir sur un produit qu'on aime et qu'on connait bien.

    A savoir, ici, l'adultère. 
    Iris est mère de deux adolescents. Elle a connu deux grands chocs dans sa vie : dix ans plus tôt, elle a été victime d'un attentat, l'explosion d'un bus qui lui a causé de graves blessures dont elle souffre encore. L'autre choc, à la fin de son adolescence, lorsque le garçon dont elle était amoureuse l'a quittée, brutalement, pour un motif qui lui reste incompréhensible.

    Ce sont les retrouvailles avec ce garçon, devenu un homme, un médecin qu'elle croise en consultant pour ses douleurs, qui sont le point de départ de cette oeuvre intense et plutôt surprenante.

    Le côté broyés du Poitou, c'est le rendu des émotions liées à cette relation qui tente de reprendre là où elle s'était arrêtée, comme si les êtres étaient toujours les mêmes, comme si le mari n'était pas dans l'équation. Le mélange de culpabilité et d’insouciance totale, cet instant quand ils sont seuls où toute considération extérieure cède devant l'amour. Car ils s'aiment.

    Mais bien sûr ça n'est pas si simple. Est-ce que ça efface la rupture et les mois de souffrance qui ont suivi ? Est-ce que le fait d'être, avec son mari, dans une mauvaise passe est signifiant ? L'égoïsme qui teintait leur ancienne séparation n'est-il pas toujours tapi là, dans cet amant qui ne semble pas plus que ça se préoccuper de ses inquiétudes actuelles ?

    Le traitement du thème était à la hauteur de mes attentes. J'avais un peu peur. Un peu d'appréhension quant à la fin. ça finit rarement bien, les histoires d'adultère. Je suis reconnaissante à l'auteure de m'avoir épargné cela. La surprise était ailleurs.

    Je suis incapable d'expliquer pourquoi mais je me suis rendue compte que bien sûr, je me projetais dans Iris, ce qui était à la fois prévisible et souhaité, mais pas dans l'amante. Dans la mère. De façon croissante pendant ma lecture, puis, à partir de la moitié, totalement, avec intensité, au point que l'autre thème s'est effacé.

    Autre coeur du récit, les enfants. Un ado plein de vie, qui est encore à la maison, en conflit avec son père, et une jeune fille qui part travailler à Tel Aviv et pour laquelle l'inquiétude grandit. Elle serait tombée sous l'influence d'une sorte de gourou. Toutes les réflexions qui tournaient autour de ce thème, de sa relation avec ses enfants, avant et après l'attentat, avec sa fille presque adulte, de la compétition qui parfois peut opposer les parents entre eux dans la conquête de l'affection des enfants, de la mauvaise lecture de leurs attentes, m'ont semblé très intéressantes. 

    Les deux thèmes se mêlent dans l'esprit d'Iris. Si sa fille va mal, c'est parce qu'elle agit mal, dans une sorte de charge superstitieuse, de loi qui voudrait qu'il faille payer pour cet amour, que le prix soit au moins aussi exorbitant que la culpabilité ressentie et qu'un sacrifice soit nécessaire. Si elle renonce à l'homme, alors sa fille ira mieux. 

    Je sens qu'il y a beaucoup à creuser et discuter, dans ce livre; Pourquoi le bookclub ne sert-il pas à cela plutôt qu'à manger des nems en parlant pour la 36e fois de la même série que je n'ai pas vue ???!!
    Où sont/vont les gens qui veulent vraiment partager des livres ?

    Je m'aperçois en me relisant que j'ai bien plus apprécié cette oeuvre que je ne pensais... J'ai peut-être été un peu sévère dans mon classeur, je vais ajouter une étoile. 

     

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  • Le mariage pour toutes

    amie prodigieuse, reste, ferranteCelle qui fuit et celle qui reste, Elena Ferrante

     "Le seul talent consiste à cacher et à se cacher le véritable état des choses".

    Les citations, c'est quand j'ai un morceau de papier dans le livre, un crayon à portée de main et que le papier survit aux divers transports ou bien quand le livre m'appartient et que j'en corne les pages. Dans un cas comme dans l'autre, je ne note que la page. Et si un mois plus tard, en la relisant rien ne me saute aux yeux, ce qui est fréquent, pas de citation.

    Page 26, cornée, je ne vois que la phrase ci-dessus qui ressorte. Pourtant ce n'est pas une pensée que je partage. J'avais peut-être envie de lancer une polémique ?

    Tout bien réfléchi, si, ça peut être sympa, une source de bonheur à peu de frais. Passons. Disons simplement que dès le début de ce volume, on sent qu'il prend un tour plus politique que les précédents, ce qui m'a bien plu. On y trouve les échos de mai 1968, quelques passages dans des facultés agitées et Lila qui travaille en usine, pour le versant prolétaire. 

    Après le mariage, le T3 aborde aussi les thèmes de la maternité, un peu, et fait revenir le fameux Nino. Les relations entre les personnages étaient un peu moins intéressantes cette fois. Je me fous à peu près complètement de qui couche avec Nino, il faut bien le dire. J'attendais de voir comment évolueraient les deux amies et je reste (mais sans impatience) sur les dents. Elles évoluent en parallèle et leurs rares échanges sont plus épineux qu'agréables. Chacune est pour l'autre une référence à tenir à distance, une carte qu'on ne doit dégainer qu'en cas d'urgence. 

    "Regarde-moi jusqu'à ce que je m'endorme. Regarde-moi toujours, même quand tu t'en vas loin de Naples.
    Comme ça, je sais que tu me vois, et ça m'apaise."

    Si c'est un talent de cacher les choses, dois-je m'attendre à ne trouver aucune réponse, aucun éclaircissement dans le dernier morceau ? 

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