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  • Onze s'ennuie un peu

    numero onze, coeNuméro 11, Jonathan Coe

    J'ai gâché mon avant-dernier Jonathan Coe.

    Je suis passée à côté, j'ai laissé filer les pages, vaguement remarqué que d'une partie à l'autre revenaient les mêmes personnages, à des époques différentes, ainsi que le numéro onze, comme un fil conducteur. Mais j'avais beau m’exhorter à un peu de concentration, je n'ai pas su tirer de la motivation de mon chapeau magique.

    C'est un peu comme décrocher pendant une ennuyeuse conversation. On fait "oui, oui..." de temps en temps, mais le cœur est ailleurs. Et puis... pourquoi des monstres et pourquoi ces trucs bizarres ?

    La satire n'était pas aussi plaisante que d'ordinaire, j'ai beau chercher il ne me reste quasi déjà aucun souvenir de ma lecture. Il est indéfinissable ce titre, je vais le classer avec les nains de la mort et ne plus y penser.

  • La guettée parisienne

    3682460888.jpgLes Misérables - Tome III : Marius, Victor Hugo

    Revenons à ce cri : Lumière ! Et obstinons-nous-y ! Lumière ! lumière !

    J'ai trouvé un compromis pour me délester de la dictature des notes de bas de page et fluidifier ma lecture : j'ai lu toutes les notes avant, histoire d'être débarrassée ! Ce qui est bien avec les tocs, c'est qu'ils se plient assez facilement à des filouteries comme celles-ci. Pas folichon sur le moment, mais efficace. Reste ce sentiment désagréable de ne rien comprendre à la situation politique. Je vais trouver à régler cela et pour le 4e morceau, je serai au top !

    "Mlle Vaubois, parfaite en son genre, était l'hermine de la stupidité sans une seule tâche d'intelligence."

    Cette phrase... Vous comprenez pourquoi je mets de côté cet article depuis des semaines ?

    Je pensais que les Misérables, c'étaient Jean Valjean (un gentil galérien fétichiste des bougeoirs), Cosette (une petite chose muette et effrayée) et un couple d'affreux tortionnaires aubergistes. Les extraits dans mes manuels scolaires et les menaces de ma mère de faire venir les Thénardier pour ma sœur m'en donnaient en tout cas l'impression.

    En réalité, c'est une grande galerie. Le long portrait du gamin de Paris est sublime...

    "Si l'on demandait à l'énorme ville : Qu'est-ce que c'est que cela ? elle répondrait : C'est mon petit. "

    Je n'ai pas été aussi sensible au portrait de la ville - rigidité psychologique oblige, un portrait, ce sont des gens - mais j'ai aussi été bouleversée par ce pauvre père, l'ancien militaire, et d'une certaine façon par le grand-père de Marius.

    Tout cela pour redire que j'adore les portraits. Cette semaine, justement, un collègue d'excellente nature, toujours souriant, s'est mis à me vanter ces mêmes qualités chez un autre, dont il appréciait "la fraicheur". C'était un panégyrique très imagé où il était question de la montagne. Je n'aurais jamais moi-même utilisé ces images-là, mais je voyais exactement ce qu'il voulait dire : parfois, une présence nous emporte. C'était probablement, en dehors de la littérature, le portrait le plus enthousiaste d'un homme pour un autre que j'aie entendu.

    Alors que pris globalement je n'attends pas grand chose de mes semblables, observés un par un, il en sort toujours quelque chose de spécial, de poétique. Comme le gars dans le métro tout à l'heure, qui avait un mètre ruban et qui mesurait, en commentant tout haut, ses pieds, ses poings, les vitres, ses jambes, la distance entre ses chaussures... Il était un peu effrayant, comme toutes les manifestations publiques de l'existence de la folie. Il n'a pourtant essayé de mesurer personne d'autre que lui, même s'il en a fait l'annonce, en disant qu'on verrait bien alors, les menteurs, ceux qui se prétendent de taille 48 ou 50. Il a surtout laissé derrière lui une rame entière de gens éberlués, riant ou souriant. Au sein d'une foule, il a été le seul à exister, le seul à me donner envie d'en conserver le souvenir. 

    J'aime bien les gens, vus de si près. Si vous écrivez des portraits, envoyez-les moi. Si vous n'en écrivez pas, choisissez n'importe qui autour de vous, écrivez, et envoyez-les moi. On peut même faire des échanges si vous voulez, comme pour les Pokemon.

    Pour Hugo, je n'ajoute rien, je ne me sens pas assez à l'aise, mais c'est de mieux en mieux. Chouette personnage que Marius, en tant que fils, que petit-fils et que soupirant. Le coup de la promenade quotidienne et du banc... ça m'a rappelé des souvenirs. Qu'on est bête, quand on est amoureux/ses !

    "Vous allez tomber d'engrenage en engrenage, d'angoisse en angoisse, de torture en torture, vous, votre esprit, votre fortune, votre avenir, votre âme; et, selon que vous serez au pouvoir d'une créature méchante ou d'un noble coeur, vous ne sortirez de cette effrayante machine que défiguré par la honte ou transfiguré par la passion."

    A suivre...