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  • Et Dieu reconnaîtra les lesbiens

    influence bowie jeunes filles, guenassiaDe l'influence de David Bowie sur la destinée des jeunes filles, Jean-Michel Guenassia

    J'ai abandonné ma thématique annuelle LGBT mais pas ce livre que j'avais mis de côté pour l'occasion. L'auteur du club des incorrigibles optimistes signe là un récit très différent, beaucoup plus court, mais centré lui aussi sur un jeune homme. Sauf que Paul n'est pas, cette fois, le support à une délicieuse peinture de toute une époque. Paul ne semble pas être beaucoup plus que lui-même. Je ne lui ai pas trouvé une grande envergure. Ce qui fait de ce roman une assez cinglante déception.

    Paul est élevé par un couple de femmes. C'est un ado androgyne, hétéro mais qui aime jouer de son apparence pour laisser le doute s'installer, voire pour se glisser dans des lieux qui auraient dû lui être interdits. L'une de ses mères, tatoueuse, motarde, au caractère impétueux, pas très affectueuse, qui dialogue peu et mal avec son fils avait de quoi faire un bon personnage. L'autre aussi, son opposée, bien entendu.

    Je n'ai pas grand chose à reprocher au contenu. Les notions complexes de sexe, d'identité de genre, d'orientation sexuelle sont bien distinctes les unes des autres. C'est assez pédagogique si c'est cela qu'on attend. Est-ce que ça aurait versé dans la facilité, si ça avait été un peu plus... je ne sais pas. Un peu plus pétillant ? Paul ne mature pas. Il n'est pas non plus ancré dans une jeunesse vibrante qui nous emporterait, nous, les vieux. En fait, Paul ne m'attire pas, c'est impardonnable ! J'aurais aimé que ça croustille un peu plus. C'est fascinant, l'androgynie, non ? 

    La fin me laisse froide. Pourtant, la famille, surtout cette famille, c'était un thème pour moi. Mais même le début n'était pas conforme à mes attentes. Je suis partie de travers... C'est de ma faute : je l'ai choisi toute seule. On se trompe, souvent, avec les livres. C'est ça qui est génial. Quand on tombe juste, ce qui est rare, c'est réjouissant.

     

     

    * Le titre de l'article est gracieusement offert par Solessor dont le cerveau semble moins souffrir de la chaleur qu'hier.

    Edit : le titre n'est plus offert par le blog Ang'in, j'en ai trouvé un autre (toute seule). Néanmoins, je vous indique ici  sa proposition, que vous puissiez jauger des qualités respectives de nos propositions. Si des cris de protestations s'élèvent, je le remettrai à sa place, après tout, il était là avant :

    Pas mon genre *

     

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  • PAL à vide - Juillet 2019

    Tirage au sort pour juillet

    Juillet, mois des congés - je n'ai pas dit vacances -

    Mois de la canicule, il fait encore 30 degrés dehors à 22h, on va bientôt pouvoir ouvrir, puisque l'intérieur n'est qu'à 29.

    C'est aussi le mois des partenariats d'été avec Folio ( quatre livres qui vont débarquer dont... Moby Dick. Depuis le temps que j'en parle. Et je cherche des volontaires pour se lancer avec moi d'ailleurs !)

    Où vais-je trouver le temps de lire tout ça ...

    Mais comme j'ai déjà oublié de tirer au sort en juin, je tente quand même d'en ajouter deux autres : La maison sur le rivage, dont j'attends beaucoup, et un Beckett qui traîne dans ma bibli depuis des années, ô les beaux jours et qui sera vite lu lui au moins. Je le commence ce soir.

    La grille mise à jour :

    PAL juin 2019.JPG

    Extrait alphabétique de ce qui reste sur la liste :

    Adams, Le guide du voyageur galactique

    Baillargeon, Petit cours d'autodéfense intellectuelle

    Carey, Les ferailleurs

    Dufour, Blanche-Neige et les lance-missiles

    Everett, Desert Americain

    Foster, la fonction du balai

    Garat, nous nous connaissons déjà

    Hawthorne, contes et récits

    Ishiguro, les vestiges du jour

    Jaenada, la serpe

    King, le fléau

    London, Martin Eden

    Monfils, vacances d'un serial killer

    Nohant, la part des flammes

    Oates, chutes (ou autre?)

    Pedrosa, trois ombres

    Revah, Manhattan

    Stalesen, L'écriture sur le mur

    Tartt, Le chardonneret

    Van Cauwelaerts, un aller simple

    Wingfield, les ailes de l'ange

    Yamazaki, ne riez pas de mon histoire d'amour

    Zeniter, l'Art de perdre

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  • Citrouille mécanique

    meyer, cinder, cendrillon, conteCinder, Marissa Meyer

    Quand je pense que pour m'en vendre la lecture, il a paru nécessaire de me mentir éhontément en me jurant que c'était le premier tome d'une série mais qu'on pouvait les lire indépendamment ... Indépendamment, mon œil !!

    Je l'aurais lu, puisqu'on me le conseillait. Je vais même lire les suites sans broncher puisque j'ai vraiment aimé cette réécriture de Cendrillon, en mode futuriste. Cendrillon n'est pas mon héroïne Disney préférée (tout le monde sait que c'est Belle - pas la chienne qui traîne avec Clochard ! - non, la fille qui aime les livres et qui finit par dépasser les apparences et tomber amoureuse de la Bête. J'adore la bête. Déjà petite je me demandais pourquoi il fallait qu'à la fin il redevienne un prince. ça gâche tout. Si c'est une bête qu'on aime, c'est une bête, faut pas tricher après et rentrer dans le rang.)

    Cette héroïne-ci surpasse l'original. Elle ne pépie pas avec les oiseaux en passant le balai. C'est une femme cyborg, dans une société qui ne les voit pas d'un bon oeil et n'en fait pas des citoyens à part entière. Cinder est mécanicienne. Elle a oublié des pans de son passé. Elle appartient à sa belle-mère, comme un objet.

    Les liens avec le conte sont lâches, c'est davantage un fil conducteur. Il y a bien des soeurs, et une belle-mère, mais elle est moins méchante que l'originale, plus nuancée. Il y a bien une histoire de pied - celui, artificiel, de Cinder - et une histoire de bal - que doit donner le prince héritier.  Lequel, bien sûr, a débarqué un jour dans l'échoppe de l'héroïne.

    Mais il y a surtout une épidémie mortelle, des complots, une terrible reine de la Lune aux pouvoirs psychiques...

    Récit vif, léger, qu'on croque en trois bouchées. Je me demande ce que me réserve la suite...

     

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  • Après le futur

    fille automate, bacigalupi, roman futuristeLa fille automate, Paolo Bacigalupi

    Dommage que la déception l'emporte car j'ai apprécié la qualité de l'écriture et du récit. Toute la première moitié est très bien faite, exigeant un effort des lecteurs et lectrices pour se situer dans le temps et dans l'espace et s'accoutumer à l'univers et à quelques termes étrangers, jamais traduits mais compréhensibles en contexte. J'ai davantage eu l'impression de dépaysement parce que l'intrigue se déroule à Bangkok que parce qu'elle se situe dans l'avenir. 

    La raison en est simple : ce futur là ne demande pas une grande capacité d'imagination. Il nous pend méchamment au nez. La main mise de grandes firmes occidentales sur le génome des semences, la pollution, les bricolages génétiques dont l'humain a perdu le contrôle, la montée des eaux qui a redessiné les paysages ainsi que les mortelles épidémies qui accompagnent souvent ces catastrophes ne sont qu'à peine de la science-fiction. 

    Voici donc le décor, une ville qui a survécu grâce à la prévoyance de son gouvernement, grâce aux pompes qui protègent la ville de la submersion, grâce à sa banque de semence qui permet encore de nourrir la population. J'ai aimé qu'on ne m'explique pas grand chose, que je doive extraire moi-même une certaine compréhension - encore à présent imparfaite - de la situation à partir de détails. L'énergie est une denrée rare, bien sûr, plus d'électricité. Les immeubles sont encore là. L'ascenseur aussi, mais pour le faire monter, de la main d'oeuvre bon marché doit grimper à pied les étages et monter dans une cage qui fait contrepoids.

    Les personnages que l'on suit ne sont ni bons, ni méchants. Ils sont là, chacun avance dans cette vie difficile, porté par tantôt par ses idéaux, tantôt par ses intérêts. Le récit est assez politique. Le plus étonnant, c'est ce personnage de femme artificielle, prisonnière d'un bordel, objet technologique complètement décalé, inadaptée à cette période de disette énergétique. Le futur déjà obsolète. Personnage qui donne son nom au roman, qui est presque seule citée dans le résumé et n'est pourtant qu'une étincelle. Ni celle à laquelle on s'attache le plus, ni celle qu'on suivra le plus. Comme une touche de romanesque apporté à un documentaire géo-politique pour en diluer le sérieux.

    Tout est étrange, dans ce livre, y compris mon sentiment final, de mélancolie qui ne trouve ni assez pour se nourrir de pessimisme, ni assez pour secouer les esprits et donner de l'espoir. Ai-je trouvé cela trop triste ? Trop indécis ? En tout cas, j'en sors déçue (ou frustrée? C'est la même chose?). Quelque chose ne s'est pas passé, dans la seconde moitié, je ne saurai pas dire quoi. Pourtant, c'était un beau roman.

    Un roman pour penser notre monde. 

     

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  • Souffre au coeur

    reparer-vivants-kerangal-couverture.jpgRéparer les vivants, Maylis de Kerangal

    J'ai une carte de donneuse dans mon portefeuille depuis une intervention de sensibilisation au lycée. C'est fou ce que ça marque, ces séances-là, dans les deux sens d'ailleurs. Depuis, je suis toute acquise au don d'organes, c'est un sujet que je n'interroge jamais. Mais j'étais aussi toute acquise à l'énergie nucléaire : visite de la centrale de Chinon à l'école primaire. Le public scolaire est très sensible au lobbying. Je me souviens aussi de la session "protégez vos oreilles". En revanche les interventions sexualité... jamais trop eu l'impression d'être concernée... allez comprendre pourquoi...

    Simon meurt, l'histoire commence. Simon était un tout jeune homme, sportif et amoureux. Il est à présent maintenu en vie, cerveau éteint, le temps pour ses parents effondrés d'envisager un éventuel don d'organes. A la violence de la mort, qui survient sans être attendue, succède la violence de devoir décider dans l'urgence.

    La qualité de ce roman tient surtout à sa forme originale, bribes de vies éparses, ramifications de ce corps en partance, et à son rythme très lent, comme on filmerait la chute d'une goutte d'encre dans un verre d'eau, sa propagation en apparence aléatoire mais qui répond à des phénomènes scientifiques précis même s'ils nous sont invisibles.

    Le moment est ralenti, étiré à l'extrême pour faire entrer dans ces quelques heures tous les protagonistes. C'est esthétique, sensible. Il y manquait un petit quelque chose pour être un coup de coeur, mais pas grand chose.

    Un livre des coulisses.

     

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