Le serment des limbes, Jean-Christophe Grangé
Pssst, Sonja ! Par ici ! Je crois que je le tiens, le type qui fait fondre ta banquise ! Et qui passe tout en notes de frais en plus, le salaud...
Signalement du suspect : jeune flic célibataire, a fait le séminaire avant d'aller lutter contre le Mal sur le terrain. Ami d'un autre mec avec un prénom d'apôtre, lui aussi fervent croyant mais dont l'empreinte carbone est nettement plus acceptable puisqu'il reste sur son lit, dans le coma. Il s'est jeté dans une rivière, une pierre autour cou. Comme Mathieu ne trouve pas cette technique de natation très catholique, il est décidé à prouver que ce n'est pas un suicide et obtient plus ou moins de ses supérieurs d'aller reprendre l'enquête de Luc.
C'est un roman très Da Vinci Code. Ésotérisme, possessions, complots, ingérences au plus haut niveau, brigades secrètes du Vatican, séjour dans des lieux fermés au grand public et surtout... frais de déplacements ! Trajets façon gribouillis d'enfant, un coup ici, un coup là, à gauche, à droite et retour. Et à l'international, s'il vous plaît. Avec la palme pour les quelques petites heures de voiture - proches du dénouement - après lesquelles le gars arrive sur place, s'aperçoit en deux paragraphes qu'il n'est pas au bon endroit et repart ailleurs. Pourquoi ??
J'en ai fini avec les critiques car pour le reste, dans ce genre assez identifiable, c'est bien fichu. Le thème du satanisme n'est pas qu'une recette facile pour appâter le lecteur ou la lectrice, il est creusé, documenté. La psychologie de ces personnages animés par la foi tient la route.
J'ai un peu renâclé à m'y mettre, parce qu'en ce moment, Dieu, ça me casse les pieds. Mais c'était une vraie lecture de vacances, divertissante, un thriller bien fichu dont je n'avais pas démêlé tous les fils.
Je reconnais que ça n'aurait peut-être pas eu la même gueule s'il n'avait enquêté qu'à Limoges en trottinette.