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Pharmacie - Page 4

  • Source d'ennuis

    livre-joe-tropper.pngLe livre de Joe, Jonathan Tropper

    Joe n'est pas heureux, mais il est célèbre. Auteur d'un roman à succès, il vit à Manhattan avec tout ce qui va bien, le grand appart, la voiture de sport, les nanas et assez de billets dans son portefeuille pour en faire un oreiller de secours.

    Et qu'advient-il, dans les romans, aux personnages pas trop heureux?
    Ils trouvent le bonheur.
    Et comment ?
    En trouvant/retrouvant la femme de leur vie.

    Mais avant, ils en bavent un peu, histoire de la mériter. Même dans les contes de fée on en passe par là : forêt, dragon, belle-mère...

    Heureusement le destin est là pour aider Joe en lui fournissant les emmerdes nécessaires, sous la forme d'un retour aux sources. LE célèbre retour aux origines (=la forêt), avec la famille qu'on n'a fait que fuir depuis des années, les ex qu'on a jamais pu oublier, les potes d'enfance, la nouvelle génération qui évoque l'ancienne. Bref, le bon gros gâteau de culpabilité et son glaçage de secrets dans le placard.

    Les ingrédients sont bien connus, le reste n'est qu'agencement. La patte du chef. Ce fameux truc qui m'échappe toujours aux fourneaux et qui fait qu'en suivant scrupuleusement la recette j'arrive... ailleurs. Demain je dois faire un far aux pruneaux.

    Pour Joe, c'est le père mourant qui est le déclencheur. C'est souvent comme ça d'ailleurs, souvent la mort (des autres, c'est plus pratique) qui ouvre la voie au renouveau personnel. Lâcheté normale de l'humain pour qui le coup de pied au cul salutaire doit avoir la force d'un bâton de dynamite. 

    Alors bien sûr, Joe ne s'entendait pas avec son père. Bien sûr il retrouve son frère qui, lui, est resté dans le trou perdu de Bush Falls, il retrouve son ex, ses potes d'enfance et l'inévitable Ennemi, le grand méchant des histoires pour les grands. Souvent un pauvre type qui tyrannise les gamins au collège et qu'on retrouve 20/30 ans plus tard pilier de bar , encore plus aigri et violent (=le dragon).

    Et je vous livre l'ingrédient secret du chef : le livre de Joe !

    Il se trouve que si Joe est devenu célèbre, c'est grâce à un roman incisif, qui ridiculise les moeurs provinciales de... bah de tous les gens qui justement étaient, et sont encore, dans le bled de son enfance. Et il n'y est pas allé de main morte, le bougre... Et il y a eu une adaptation en film, qui a encore décuplé l'audience. Du coup, les gens ne sont pas très gentils avec lui, quand il revient.  Sa belle soeur (=la belle-mère), par exemple, qui aurait préféré passer à la postérité dans une autre scène que celle d'une fellation...

    Schéma prévisible, donc, mais lecture tout à fait agréable, prenante. Je n'ai pas eu beaucoup d'affection pour le petit Joe, ni le grand, mais de souvenirs en souvenirs, d'échos entre passé et présent, je me suis prise à chercher le secret le plus noir de son passé, celui qu'il allait devoir affronter et surmonter. Et à attendre qu'il l'embrasse, sa gonzesse.

    C'est très américain. Sport et sexe. A mi chemin entre le roman qui se lit bien et la littérature. La complaisance pour l'auto-apitoiement et le manque de maturité du héros sont compensées par les deux personnages des amis d'enfance et par les souvenirs de cette époque.

     

  • Au coin !

    vie-tres-privee-sim-jonathan-coe.pngLa vie très privée de Mr Sim, Jonathan Coe

    Si la vie de Maxwell Sim est si privée, c'est surtout parce qu'il n'y a pas grand monde avec qui la partager. Sa femme est partie avec leur fille, lasse de cotoyer un homme si peu expansif et d'en recevoir si peu de soutien. Il lui reste un père, avec lequel il ne s'est jamais vraiment entendu et qui vit à présent en Australie.  Et peut-être quelques vagues relations de travail.

    Rien de folichon jusqu'à ce qu'il s'immisce dans l'intimité d'une mère et sa fille et se dise qu'il a peut-être manqué quelque chose. Justement se présente l'oportunité d'une expérience nouvelle : aller au coin.

    Une entreprise expédie à des fins promotionnelles des employés aux quatre points cardinaux extrêmes du Royaume Uni. Maxwell hérite du nord et d'un GPS sexy en diable...

    Du Jonathan Coe tout craché, un modèle du genre. Le roman boucle parfaitement, comme toujours, en éclairant et en assemblant différentes pièces du puzzle. On y trouve tous les thèmes récurrents que je ne cite plus. Je souligne tout de même l'importance, une nouvelle fois, de la famille. Après les femmes de La pluie avant qu'elle tombe, les hommes sont à l'honneur au travers d'une délicate relation père-fils.

    Beau morceau, même si mon "top 3 Coe" reste inchangé. 

    Il ne m'en reste plus qu'un à présent : Expo 58. Heureusement que le monsieur écrit vite!

     

  • Retard de livraison

    fille-parfaite-kubica.jpgUne fille parfaite, Mary Kubica

    Mon dernier thriller avant  une  pause estivale destinée à frapper un grand coup dans ma p.a.l. et à me consacrer exclusivement à des romans que je suis presque sûre d'adorer. 

    J'ai découvert le sens profond de ce roman ! Enfin ma capacité d'analyse semble renaitre de ses cendres ! Il est évident quand on assemble les pièces du puzzle qu'il s'agit là du cri d'un coeur scandalisé,  d'un texte engagé, d'une satire d'autant plus habile qu'elle se dissimule sous les dehors proprets d'un roman à suspense banal doté des caractéristiques habituelles : alternance de passages  "avant" et "après"  qui induit une progression en entonnoir dont le but est de découvrir ce qui s'est passé au milieu et usage de voix multiples, celle de la mère, celle de l'inspecteur, celle de Colin...

    En réalité, derrière cet adorable roman saupoudré de romances - l'une très prévisible, l'autre en bonus - se cache une attaque féroce des services de La Poste. Voyez seulement : Un gars - qui est un criminel mais un client est un client et venez comme vous êtes - paye pour qu'on lui livre un colis - qui s'avère être Mia, fille d'une riche famille - et le livreur, Colin, ne livre pas dans les délais. Dénué de toute conscience professionnelle, il préfère aller s'enterrer avec la fille dans un chalet en plein hiver.  D'où, pour le client excédé, un important manque à gagner : dans ces conditions, comment exiger une rançon?  Et pensez-vous qu'il sera question à un quelconque moment du dédommagement? Rien. 

    Preuve ultime, ce 'R' renversé dans le titre et aux amorces des chapitres : appel à boycotter les Recommandés, qu'on finit par utiliser en lieu et place du courrier normal tant on craint qu'il n'arrive pas à bon port. 

    Enfin, moi, je ne vois que ça.

     

    Je remercie Babelio de m'en avoir confié la lecture dans le cadre d'un spécial Masse Critique : il était bien meilleur que Dérapages

     

  • Affaires internes

    police-nesbo.pngPolice, Jo Nesbø

    Difficile entrée dans le roman. Ma faute, puisqu'après Le bonhomme de Neige (T7), je redécouvre Nesbo (je ne vais pas faire deux fois l'effort du o barré, quand même!) avec le T10 de la série Harry Hole, Police.

    Titre sobre qui m'en aura bien fait baver, au début, perdue que j'étais faute de savoir où était le célèbre inspecteur. J'ai pensé qu'on essayait de me faire croire qu'il était mort. Allusions multiples, absence du personnage... l'affaire était bien menée.
    Mais ... il y avait tout de même la grosse pastille "Enquête harry Hole" sur la couverture! Alors soit un mou du cerveau a tout saccagé le beau procédé de l'auteur, soit cette idée stupide est un pur produit de mon imagination qu'une connaissance du tome précédent aurait empêché.

    C'est assez lent, au début, ce que je n'ai pas été la seule à noter, c'est une impression partagée par d'autres lectrices.

    Mettre "+1 Policier impliqué personnellement dans l'histoire" serait dérisoire. C'est +10, +15, +36... qu'il faudrait puisque tout se passe en famille dans le roman : des flics enquêtent sur des meurtres de flics sur les scènes d'anciens crimes non résolus. Ils sont tous impliqués jusqu'au cou.

    C'est assez sombre, comme écriture. Masculin (mais sans excès), puisqu'à présent je me sens très à l'aise avec cette typologie, sans pouvoir encore en énumérer les traits. Passé la première grosse tranche de roman, ça devient tendu, addictif, bien rythmé, riche en rebondissements et en fausses pistes. Le pervers, la nana nympho , les collègues ripoux, les politiciens véreux... Les suspects ne manquent pas.

    Notons aussi l'évolution d'Harry, qui semble s'être amorcée dans les volumes précédents et ne fait que s'amplifier. Pour le bien du personnage? Le nôtre? Mmh pas si sûr...

    Globalement, passé le rude début, très bon moment. Toutefois je maintiens : encore un dernier polar, celui qui est en cours et dont je dois rendre l'avis pour Babelio sous 18 jours. Et ensuite, trêve de romans policiers pour le reste de l'été!! un retour aux fondamentaux pour les vacances.
    Liste à venir, quand je sentirai approcher l'heure des valises.

    En attendant, bonne soirée et bonnes vacances aux chanceux qui me précèdent !

     

  • Groupement de textes

    Groupement d’œuvres destinées à la jeunesse, autour de la thématique évidente "Livres achetés pour ancienne vie et que je n'ai jamais eu l'envie d'ouvrir". Mais je l'ai dit, non, que je vidais mes stocks?

    gilgamesh-cassabois-hatier.pngLe récit de Gilgamesh, adapté par J. Cassabois

    Tout est dans le "adapté", ce ne sont que des extraits. En même temps, pour une fois, j'étais soulagée d'échapper à la totalité d'un texte dont je n'avais jamais entendu parler avant de le voir dans les programmes de 6e et que je soupçonnais de sentir la poussière.

    J'avais tort, (une nouvelle fois) c'était pas mal du tout. Presque il se pourrait qu'un jour je me décide à lire la totalité. Belle histoire d'amitié, récit poétique.

     

    oedipe-dieuaide.pngOedipe schlac! schlac!, Sophie Dieuaide

    Schlac, schlac, là encore tout est dans le titre : à l'occasion d'un spectacle des élèves de primaire sont instruits de l'histoire d'Oedipe, cet homme à la famille dysfonctionnelle.

    C'est un très court roman, très drôle, sauf que je lui reproche fortement la coupure finale brutale qui tombe comme une machette dans un bol de soupe. Tsss, mais quelle fâcheuse pirouette...

     

    projet-oxatan-colin.pngProjet oXatan, Fabrice Colin

    Fabrice Colin... J'avais lu ces nouvelles, Comme des fantômes. Et compris que même pour s'adresser à un jeune public, il ne lésinerait pas sur la qualité de l'écriture. 

    Récit de SF soigné, sans originalité excessive, sans suspense véritable, donc, mais qui maintient toutefois notre curiosité à bon niveau.