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Pharmacie - Page 7

  • Cave amantem*

    6162-gf.jpgCarmen  &  Colomba , Prosper Mérimée

    J'ai tiré Mérimée de son étagère poussiéreuse! A l'occasion des fêtes - je sais je suis bizarre - Carmen fin 2014 et Colomba pour débuter 2015. Ai préféré le second, de peu. Ce ne sont pas de grands romans, à mon goût. Je ne connaissais que la Vénus d'Ille qui était devenue pour moi le parfait petit manuel d'étude du fantastique, j'avais en tête l'air de l'Opéra de Bizet et j'ai pensé qu'il était temps de combler une nouvelle ornière d'inculture.

    Je m'attendais à quelque chose d'un peu plus consistant mais ce monsieur Mérimée fait plutôt dans l'idée fixe, sans surprise. Toujours un homme, érudit, un voyageur témoin et un peu de dépaysement. Le narrateur de Carmen se rend en Espagne, il me semble. Dans Colomba, un anglais et sa fille après l'Italie voyagent en Corse.Et les soldats ! Il kiffait pas un peu les soldats, les beaux jeunes hommes, nobles de coeur, un brin innocents?  Quant aux femmes, aïe.  La Vénus d'Ille n'était déjà pas super aimable mais on pouvait lui trouver l'excuse d'être une statue.

    colomba-3885893.jpgMais Carmen ! C'est une petite garce aguicheuse, une bohémienne fière et envoûtante qui pousse au crime son malheureux soupirant et y prend plaisir.
    Colomba n'est pas l'amante mais la soeur de sa victime, un gentil garçon qui rentre au pays après des années d'absence. Leur père est mort et les moeurs corses appellent le sang en vengeance. La soeur est dévorée de rancune, le frère tente de s'y soustraire. Mais elle a la tête dure, la gamine, et effrontée avec ça.

    C'est le côté pittoresque de cette peinture de la Corse qui a emporté ma préférence.

    Mais mon intérêt... ce serait de savoir comment Mérimée s'en sortait avec les femmes, s'il voyait toujours en elles des démons tentateurs, des sirènes malveillantes tout juste bonnes à conduire les coeurs les plus purs dans le péché.  Eve, la tentation, la chute... 

    Dans une prochaine carrière, ou dans un autre espace-temps, j'ouvrirai aux grands auteurs mon cabinet de psychanalyse.

     

     

    * Cf La vénus d'Ille :  si elle t'aime, prends garde à toi.

     

     

     

  • Les mijotés

    En vitesse avant de parler de mon grand coup de coeur du mois, un mot sur deux titres qui ont battu des records de durée de lecture!

    lieu incertain.pngUn lieu incertain, Fred Vargas

    Ce n'était que mon 2e F. Vargas pourquoi ne seraient-ils pas tous aussi bons? Ce n'est pas comme si l'histoire comptait. L'intrigue policière flotte quelque part au loin tandis que l'écriture fait tout, que le personnage d'Adamsberg et tous les personnages secondaires font tout. Un petit côté érudit et mystérieux. Dense. J'aime vraiment cette auteure. Ici il était question d'une lignée de types fêlés qui se prennent pour des monstres et s'entretuent. comme ça, ça semble assez peu attrayant. On flirtait avec le surnaturel,  mais on garde les pieds sur la terre ferme : la terre maudite du lieu incertain. C'est poétique, par certains aspects. Je crois que l'interjection "plog" quand elle est apparue, a décidé de mon coup de coeur pour le roman.

    Roman qui n'a pas été vraiment "lu", mais écouté en livre audio - très belle voix d'homme. Commencé cet été sur une route italienne et fini en novembre tandis que ma voiture agonisait.  C'était parfois un peu difficile de retrouver le fil !

     

    Mais ce n'était rien à côté de cet autre roman, lecture commencée il y a ... un an ? deux ans ?

    cercle_flèche_ness.pngLe cercle et la flèche, T2 du Chaos en marche de Patrick Ness

    Voir article T1 et attention au spoil du premier volume dans la suite de cet article ! ^^

    Cette série jeunesse est fabuleuse, elle ne ressemble à rien d'autre. Un OVNI situé dans un monde futuriste mais arriéré où les pensées des gens flottent dans l'air, accessibles à tous.

    Nous revoici en compagnie de Todd, qui a passé tout le premier volume à fuir avec Viola la ville dont il est originaire et son terrible Maire, pour atterrir finalement entre ses griffes.

    560 pages. Ce n'est pas rien, 560 pages! C'est du costaud. Et que se passe-t-il pendant 560 pages? Todd et Viola sont séparés et pensent l'un à l'autre. Le terrible Maire s'est emparé de la ville et les femmes, menées par Mrs Coyle, organisent la résistance. Puis on boucle sur tout ça. Maire manipulateur, Todd abattu, Viola furieuse, Mrs Coyle insaisissable.

    560 pages statiques, je me suis sentie comme engluée, sans trouver ça désagréable. C'est tellement étrange, comme roman. J'ai l'impression que ça n'est pas un livre, mais allez expliquer un truc comme ça, vous :p

    Si loin des sentiers battus. Todd a son livre ? Il ne lui sert à rien. Il continue à déformer des mots? On apprend rien de plus à ce sujet. On fait une terrible pause à Haven, ville qui n'a rien d'un paradis. Davy, le fils du maire... lui, il bouge. Je me suis concentrée sur lui, j'en attendais beaucoup. Et puis... groumpf.

    Les protagonistes, dans les deux camps, sont tordus. Peut-être qu'aucune cause n'est juste, quand l'appétit de guerre est à ce point aiguisé. J'attends avec une grande curiosité de voir comment le dernier volume conclura cette affaire.  631 pages...

     

     

     

  • Le vert galant

    no time for tagLa dernière conquête du major Pettigrew, Helen Simonson

    Avis chrono: C'est tout choupi !

    Il n'en va pas des hommes comme des fruits car ce major Pettigrew a beau être encore vert, il est déjà bien mûr. Sa soixantaine sonnée, voilà notre estimable veuf retraité de l'armée de Sa Majesté qui palpite pour une humble commerçante: que de problèmes en perspective! Le major fréquente le Club, il chasse et joue au golf avec tous les aristocrates du coin, un tas de snobinards pénétrés de leur importance et racistes sans avoir besoin d'y penser. Or, madame Ali, la dulcinée de notre gentleman, est d'origine pakistanaise et il faudra bien du temps à ce pickle* de major pour dépasser la vague des ragots.
    En gros, on attend 300 pages qu'il se décide à l'embrasser.

    Il y a aussi - soyons juste - une histoire d'héritage, de fusils et de fils idiot.

    L'ambiance old school de ce roman n'est pas désagréable. Une fois n'est pas coutume, le personnage pivot de cette sympathique bluette est un homme. Ce n'est pas aussi drôle que ce que j'avais imaginé, mais c'est plaisant.

     

    * libre traduction de "cornichon"

  • La liste, rien que la liste

    Ce mois-ci, trois titres empruntés à la médiathèque et sagement choisis sur ma vieille liste de lectures en retard.

    Sommaire
    Point de côté
    , Anne Percin
    La question Finkler, Howard Jacobson
    Chroniques d'un médecin légiste, Michel Sapanet

     

    point-cote-percin.pngPoint de côté, Anne Percin

    Je commence par le meilleur des trois!
    Excellente surprise que ce petit bout de livre, lu d'une seule traite un soir. Le ton est très juste, le narrateur, adolescent en souffrance marqué par le décès d'un frère quelques années auparavant, torture la seule chose sur laquelle il se sent une prise : son corps. Comme souvent, c'est une rencontre qui viendra tout changer.
    Je l'ai trouvé magnifique ce récit.

     

    finkler-jacobson.pngLa question Finkler, Howard Jacobson

    Son ami Finkler est juif alors Julian Treslove, qui a vite fait de voir des archétypes partout, se met à l'utiliser à la place du mot "juif" et de ses dérivés. Un peu comme les schtroumpfs, quoi... Donc, cette question schtroumf, elle m'a un peu schtroumpfée sur les bords. Mais pas jusqu'au bout.

    Une chose sauve ce roman, c'est ce schtroumpf de personnage, là, le Julian. Un cinglé de première catégorie. Son idéal amoureux ? Une femme de tragédie, à la pâleur extrême, qui viendrait expirer dans ses bras avec un soupir tandis que lui verserait un torrent de larmes sur un air d'opéra. Forcément, avec cette vison morbide de l'amour, il n'a pas eu un succès terrible dans ses affaires de coeur et se retrouve, célibataire et morose - avec deux fils adultes qu'il considère comme de quasi étrangers - à n'avoir plus pour occuper sa vie qu'à envier ses amis. Des finklers. Agressé un soir dans la rue, Julian se prend à imaginer à cet acte une cause antisémite. Et hop, en moins de deux, le voilà convaincu d'être lui-même un juif qui s'ignore. ça c'est schtroumpf...

    Je me suis trompée. Une autre chose sauve ce roman et c'est une femme. Et elle n'est pas blanche comme un cachet, maigre et moribonde. Elle est pleine de chair et de vie. J'ai eu un coup de foudre pour elle, à travers les yeux de Julian qui en tombe amoureux. Je crois qu'à travers deux ou trois paragraphes la décrivant au milieu de ses casseroles, transformant toute la cuisine en champ de bataille pour en tirer une maigre omelette, j'ai eu droit au plus beau portrait de femme lu cette dernière décennie.

    Alors si vous vous schtroumpfez de le lire juste pour cela, bon courage !

     

    chroniques-legiste-sapanet.pngChroniques d'un médecin légiste, Michel Sapanet

    Grande déception. L'auteur - médecin légiste donc - souligne lui-même que sa discipline est placée sous les feux de la rampe par les nombreuses séries TV et que le public en sait beaucoup plus aujourd'hui qu'autrefois. Justement, il aurait fallu aller plus loin, dans ce cas, avec le livre. Ou prendre un angle d'attaque différent.

    Je n'ai pas trouvé grand intérêt à cette succession de récits véridiques de "cas" rencontrés au cours de sa carrière. Simplement une petite émotion curieuse dûe au fait qu'il pratique dans le Poitou et que certaines histoires très gores évoquent des meurtres perpétrés à Niort à l'époque où je vivais là-bas.

    Bien sûr il ne s'agit pas que de meurtres. Il parle aussi de ceux qui se jettent sous le train, ou de morts naturelles qui paraissaient suspectes... C'est sûr que si vous êtes un peu sensibles au sang et aux morceaux de viande, il ne faut pas lire ça.

    Si, quand même, j'ai noté une chose que j'ignorais : l'intervention du médecin légiste sur des vivants, pour des expertises : vérifier la réalité d'un handicap, enquêter sur une suspicion de maltraitance sur un enfant.

    Côté style, c'est plat presque toujours, à l'exception de quelques chapitres qui nous surprennent à la façon d'une nouvelle à chute. A la première, on applaudit, c'est habile! A partir de la deuxième, ça semble un peu artificiel.

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  • Vous avez dit rentrée?

     

    Sommaire de l'article (cliquez pour naviguer)

    . Coup de coeur pour Le Déchronologue, roman S.F. d'excellente facture.
    . Prenez soin du chien, le flop de l'année.
    . Nouveau : l'actu science (de l'année dernière)

     

    Fi de la rentrée, particulièrement de la rentrée littéraire, puisque je suis toujours plongée dans la lecture de romans qui m'attendent depuis 2 ans sur mes étagères ou dans ma copieuse wish-list dressée à la même époque, qui part en morceaux à force d'être pliée et dépliée.

     

    dechronologue-beauverger.png Le déchronologue, Stéphane Beauverger

    Mon coup de coeur de ces dernières semaines. Je reculais - parce que S.F. - mais les nombreux lecteurs tombés sous le charme avaient raison : c'est grandiose. Par la langue et l'écriture, pour commencer, d'excellente qualité. C'est avant tout un roman de piraterie, qui nous plonge à travers le journal du capitaine Villon dans l'atmosphère si particulière des Caraïbes du XVIIe siècle. J'adore les jurons - mention spéciale à "Mort de moi!" - l'alcool qui coule à flot et les galions espagnols ennemis. C'est toute une époque qui revit et qui sonne juste et fleure bon l'aventure. Oui, c'est surtout ça. Les romans de piraterie ont quelque chose, dans l'imaginaire, qui me les fais prendre pour l'essence même de ce que doit être un roman d'aventure.

    L'intrusion S.F. est bien menée, ce qui signifie pour moi que j'ai compris l'essentiel du roman. Expérience qui n'a malheureusement pas souvent été mienne avec la science-fiction. Dans ce monde qui jusque là était parfaitement réaliste et historique, on apprend que circulent des "maravillas" : boites en fer qui protègent durablement la nourriture, cachets de très puissante médecine, appareils qui diffusent de la musique ou permettent de communiquer à distance...

    De cette collision temporelle naît un roman passionnant qui navigue entre amour et mort, entre aventure et réflexion, entre l'air du large et les préoccupations morales de Villon.

    Pour finir, je souligne que le roman brasse judicieusement l'ordre chronologique des chapitres. Tout arrive en désordre, comme un puzzle géant.

    A vos méninges, moussaillons, ça va décoiffer !

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    prenez-soin-chien.png Prenez soin du chien, J.M. Erre

    Des voisins qui s'épient et se chamaillent, un chien qui meurt, deux immeubles peuplés de personnages... particuliers.

    Je vais à l'essentiel : c'est bête.
    Complètement absurde - on me répondra que c'est léger et drôle.
    Complètement inutile - on me dira que c'est le propre de l'art. En un mot : navrant - je sais, ce n'est que mon opinion.

    Je n'ai rien lu de pire cette année.

     

     Actu science #1

    J'y songe depuis un bon moment, parce que mes lectures ne se limitent pas aux romans. Quand j'ai le temps, je me plonge avec grand plaisir dans des périodiques scientifiques. Principalement deux:

    Science & vie et Cerveau & psycho qui sous son titre racoleur n'a RIEN A VOIR avec psycho magazine comme je me tue à le rappeler à chaque fois. Loin des niaiseries sur le couple ou les régimes de l'été c'est une publication fascinante  et souvent pointue sur les neuro-sciences (même si elle a un tout petit peu perdu en qualité depuis le temps - que j'ai connu -  du premier numéro. Rentabilité oblige.)

    Chaque fois que je lis un article qui me surprends, ou m'ouvre des perspectives nouvelles, je suis comme une gosse, je suis capable de réveiller qqun en pleine nuit pour partager mon enthousiasme et je ne peux m'empêcher de me demander : est-ce que tout le monde sait ça? 

    Alors j'inaugure cette nouvelle rubrique, que je vais tenter de faire régulière, pour partager très succinctement mes découvertes et tenir au courant les littéraires fâchés avec les sciences et ceux qui, comme moi, n'ont pas toujours le temps de tout lire.

    Je rattrape mon retard je reprends les numéros de l'année que j'ai manqués, c'est donc de l'actu pas très fraîche, mais ce sera mieux dans quelques mois, le temps de rattraper le présent!

    s&v 1155.pngMes découvertes dans Science & Vie n°1155 - Décembre 2013

    Le "goût de bouchon"  du vin n'est pas un goût ! C'est même tout le contraire : le vin ne change pas de goût mais une molécule présente dans le vin bouchonné perturbe notre perception.

    Comment ça ce n'est pas l'info du siècle? Pfff vous n'y connaissez rien. Voilà un exemple des petites illuminations qui font mon bonheur!

    Il y a trop de sangliers en France. Autant que de chasseurs. Et ils causent beaucoup de dégâts. (les sangliers) (pour les chasseurs je ne sais pas trop)

    ça tombe bien, j'aime le pâté de sanglier.

    Le dossier central est consacré au travail et à ses répercussions sur la plastique de notre cerveau. Celui-ci finit par s'adapter à la tâche. Les zones qui sont sollicitées par votre métier se modifient et grossissent. Ce qui entraîne parfois la diminution des performances dans d'autres domaines. La "déformation professionnelle" a donc une base concrète et physique.

    Les imbéciles qui remettent en cause le réchauffement climatique vont bientôt déchanter.

    En effet, la "pause" dans le réchauffement observée ces dernières années est due à la coïncidence de trois facteurs: une baisse de l'activité du soleil - ça arrive régulièrement -, une hausse des éruptions volcaniques qui émettent des particules occultantes qui font un effet "parasol", et un truc dans la mer qui emprisonne tout au fond de l'eau la chaleur, mais ne durera pas éternellement.

    Pendant ce temps, l'homme chauffe et chauffe de plus en plus, tout content de constater que la planète ne se réchauffe plus tant que ça... Mais quand ces trois éléments cesseront de freiner, ce qui ne saurait tarder...

    Les maladies nosocomiales explosent, la faute aux mutations des bactéries, qui se rient de tous les antibiotiques. Étonnante solution à l'étude : se faire vacciner avant d'entrer à l'hôpital. Futur problème : ça donnera aux gens l'impression que l'hôpital est dangereux...

    Mais c'est dangereux : c'est plein de malades!

    Les grecs avaient inventés il y a 2000 ans une mécanique horlogère de précision bien meilleure que la plupart de nos montres actuelles. Elle donnait la position de toutes les planètes en un jour donné et inversement, à partir de la configuration des planètes, la date. Ce savoir s'est ensuite perdu, c'est surtout cela qu'il faut retenir...

    Je suis cynique, il paraît. Je ne surprendrai personne en disant : attendez de voir dans 50 ans ce qui sera perdu...

    Il faudrait dans l'idéal, pour la scolarisation des enfants nés prématurés, tenir compte non pas de leur date de naissance réelle mais de la date à laquelle ils auraient dû naître, quand cela fait une différence quant à l'année de leur entrée en C.P.

    Info qui me semble logique. Mais qui tient compte de la science, dans l'éducation?

    Ne jamais mettre un orteil dans une cabine d'U.V.

    Logique, là encore. ça ne prépare pas du tout au soleil, comme on voudrait le faire croire. c'est juste comme se faire injecter un cancer (+60% de risques si on fait des U.V. en cabine avant 35 ans).

     

    Voilà. Je ne sais pas si qqun, un jour en tirera un quelconque intérêt mais je trouve que ça mérite d'être partagé.

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