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Pharmacie - Page 8

  • Heureusement il y avait du soleil

    Premier constat avant d'entrer dans le vif du sujet : je n'ai pu espionner les lectures de personne cet été au bord de la piscine ou à la plage, parce que les liseuses sont partout! A la louche, 80% des lecteurs/lectrices. Dont moi. Et c'est une première. Je ne suis partie qu'avec 4 romans papier, le reste au cas où sur la liseuse, bien pratique le soir en l'absence de lumière et dont la batterie a tenu le coup toute la semaine. Nouvelle ère ?

    Passons à présent à mes lectures estivales. Rien de médiocre mais rien non plus d'excellent. Je suis un peu déçue de mes choix, sauf en ce qui concerne le Jonathan Coe, qui méritera donc un peu plus d'attention.

    Dans l'ordre chronologique :

    pluie-tombe-coe.jpgLa pluie avant qu'elle tombe, Jonathan Coe

    Peut-être aussi bon que La maison du sommeil, mais dans un registre si différent que la comparaison est en réalité impossible. La pluie avant qu'elle tombe n'a rien de l'humour parfois grinçant de Jonathan Coe, rien de satirique non plus. On dirait un bâtard, à côté des autres. Mais alors un bâtard que l'on chérit en secret parce qu'il est issu de la seule femme qu'on aime vraiment. C'est un très beau roman.

    On y retrouve en revanche le thème de la famille, plus particulièrement des successions de générations. J'ai l'impression que ça revient souvent dans son oeuvre, qu'il est rare qu'il nous laisse tout un roman sur la même "couche" temporelle.

    On trouve aussi, et ça m'a fait penser à Testament à l'anglaise - mais il faudrait le relire pour être sûre - une vieille dame qui se sait proche de la mort (ici, très très proche, intime même, on vient de l'enterrer)  et dont les dernières volontés vont servir de déclencheur. Elle laisse, enregistré sur des K7, un curieux témoignage qui prend la forme de 20 descriptions de photographies qu'elle destine à une jeune femme nommée Imogen. La nièce de cette vieille dame, chargée de retrouver la destinataire, dont elle ignore l'identité, va écouter les enregistrements en compagnie de ses propres filles (détail qui doit avoir une importance, je le pressens vaguement... Qqun pour en débattre?)

    Si vous voulez mon avis, le prétexte énoncé par Rosamond, la vieille dame, est bidon. Elle n'a rien à "rendre" de son passé à Imogen. Elle insiste en décrivant les images sur ce que l'instant figé peut avoir de mensonger... Elle ne peut imaginer mourir sans que l'on sache qui elle a vraiment été. Elle le fait pour elle, les photos sont ses photos, la vie qu'elle raconte est la sienne, bien qu'elle mène à Imogen. L'essentiel est de ne quitter à aucun prix cette terre en emportant ses secrets. Parce que ce sont des secrets heureux, le récit des plus belles années de sa vie et de son plus grand amour.

     

    tribulations-caissiere-anna-sam.jpgLes tribulations d'une caissière, Anna Sam

    Ben oui... Il traînait dans ma liste depuis si longtemps...

    C'est édifiant parce que c'est le récit plein d'humour du quoditien d'une véritable caissière, être transparent que l'on assimile un peu trop souvent à son tapis roulant. Mais si l'on est - comme moi, pour une fois que je peux me faire un honnête compliment - un peu humain, poli et attentif aux autres, s'il est certain que l'idée de la pointer du doigt à la caisse et de dire à un gamin "tu vois ce qui t'attend si tu travailles pas bien à l'école" ne nous traversera jamais l'esprit, alors il faut bien convenir que ce livre n'apporte pas grand chose. Peu de surprise. C'est marrant. C'est tout à fait ce qu'on aime picorer sur un blog.

     

    sournois-duncan.jpgJe suis un sournois, Peter Duncan

    Le titre donne le ton. Il a quelque chose d'un peu canaille ce petit roman qu'on pourrait dire "polar" puisque meurtre il contient et policiers il met en scène. Au narrateur, on donnerait le bon dieu. Sans confession et sans tortiller. Notre bon chef de la police passe souvent pour un gros benet. C'est qu'il est encore proche de sa maman, ce grand gaillard! Et célibataire. Et s'il était puceau, ça ne surprendrait personne.

    Il en est bien conscient et à vrai dire, ça arrange un peu ses affaires pendant qu'il se tape - très très très vertueusement et par pure obligation, sous la contrainte pourrait-on dire - une femme mariée.

    J'aime de plus en plus ce roman à mesure que j'en parle, il est vraiment... malin, oui, c'est ça. Bien malin et moqueur. L'enquête est drôle : à défaut d'être vraiment utile, elle sert de prétexte à un défilé haut en couleurs de personnages secondaires tous plus frippons, menteurs et manipulateur les uns que les autres. Mais à ce jeu, notre narrateur n'est pas mauvais. Rira bien qui rira le dernier !

     

    tout-petit-monde-lodge.jpgUn tout petit monde, David Lodge

    Les choses se corsent pour réussir à faire court parce que je n'ai pas encore bien tout compris mais que mon intérêt s'est éveillé à la fin...

    Le "tout petit monde" est celui de l'élite intellectuelle. C'est à dire des universitaires qui batifolent de congrès en colloques, se croisent et se recroisent sur la planète. Je m'étonnais qu'il ne s'agissent dans le roman que de gens de lettres. Puis au détour d'une page il a été dit, je crois, que c'était pareil en sciences. Ceci dit, ça couche beaucoup - ou ça en parle - pendant 200 pages et je me souviens que quelqu'un m'a dit un jour que les prof de lettres étaient des chauds lapins. Etrange. Ai pas encore pu vérifier l'info à fond.

    Il y a beaucoup trop de personnages, je ne m'embarque pas dans leur présentation. L'un est un irlandais vierge - c'est fou comme l'abstinence à la côte dans mes livres, cet été... qui cherche l'amour et pense l'avoir trouvé au colloque après avoir bavardé deux fois et lu un poème sous la lune à une fille canon.  Et on voudrait nous faire avaler ça?

    Ensuite, les personnages vont et viennent. Mmmh, je veux dire, ils voyagent. Les histoires annexes se multiplient. Ainsi que les histoires extra-conjugales. C'est un brin lassant, même pour moi. Mais je suis lente à la détente et pendant tout ce temps, j'avais oublié les citations qu'on place au début des romans. ça doit porter un nom savant...

    Du coup, je n'ai commencé à comprendre l'intérêt du livre, au delà des anecdotes sexuelles vécues (peu), ou rêvées (davantage) qu'à la toute fin, ce qui a relancé mon intérêt, preuve que je ne suis pas à 100%, comme certaines se plaisent à le dire, une crevarde.

    Donc. Là je suis prudente, ça m'échappe encore un peu... Le roman parle quand même de littérature. Entre deux beuveries il faut bien se farcir les conférences, ou au moins faire semblant. Le roman traite (j'ai repéré toute seule une mise en abyme!) du genre de la Romance, de son développement et de sa définition à l'origine. Et je crois que le roman veut être lui-même une de ces romances-là ou en parodier les codes (?). D'où les aventures rocambolesque du petit irlandais.

    Finalement c'était pas mal.

     

    batailles-rois-elephants-enard.jpgParle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, Mathias Enard

    Oh! Quel beau titre lyrique ! Il traînait aussi depuis bien longtemps dans ma liste à lire celui-ci! Je reste sur ma faim... C'est assez court. On visite Istanbul / Constantinople en compagnie de Michel-Ange auquel le sultan du coin a commandé le dessin d'un grand pont (ça semble historique et documenté, le pont aura été emporté ensuite par un grand tremblement de terre). C'est sans tension, comme récit. Intelligent et poétique, cherchant à créer une petite histoire romancée dans les creux de la grande histoire officielle, ça se déroule gentiment, ça parle d'amour, de beauté et d'art. Plaisant mais sans beaucoup de saveurs. En rien exotique.

     

     

    Programme du prochain article:  Mon 4e livre papier des vacances est encore en cours de lecture et il est ARCHINUL. Nous avons aussi bien entamé sur le bateau le roman de Fred Vargas Un lieu incertain en version audio (génial le roman et géniale l'adaptation audio). De plus, j'avais attaqué avant mon départ Le club des incorrigibles optimistes que je ne tarderai pas à reprendre. Oh et j'oubliais Le Déchronologue, roman S.F. ... Je m'éparpille à nouveau!

     

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  • Farandole de juillet

    Un seul billet pour 4 lectures... (J'espère que je ne deviens pas écolo !)

    Dans l'ordre de préférence :  N°2, 4, 3, 1.

    grand-bousillage-braun.jpgN°1 - Le grand bousillage, Volker Braun

    J'ai abandonné ce livre. Comme quoi tout peut arriver. Je l'avais pourtant choisi dans le cadre des partenariats Masse Critique de Babelio. Un truc biscornu comme je les aime. La plupart du temps je suis satisfaite de mes choix mais là ... Déjà, je ne sais pas si c'est dû à ma façon de présenter ce bouquin mais quand j'en parle il ne soulève pas l'enthousiasme des foules.  Alors je laisse parler l'éditeur pour vous résumer l'affaire:

    "C’est quoi le programme ? demande Flick à tout bout de champ, c’est quoi le prochain boulot ? Flick est un homme à tout faire qui n’a plus rien à faire. Réparateur de choc, ouvrier modèle, il a passé sa vie à écumer les mines de lignite de la Lusace, en RDA : il est là pour que ça turbine. Mais depuis la chute du Mur, les mines de lignite ferment les unes après les autres, les machines sont à l’arrêt, et Flick est viré.
    Déboussolé, mais pas bégueule, Flick le fier ouvrier va pointer à l’Agence pour l’emploi : il veut du travail, on lui donne des jobs, il veut agir, on lui demande de se calmer. C’est un homme d’action, prêt à intervenir, à foncer dans le tas, faire quelque chose. Du coup, il enchaîne les missions les plus rocambolesques, au risque de faire du dégât, le boulot n’étant pas toujours livré avec son mode d’emploi.
    Armé de son casque rouge, de ses mousquetons, de sa corne d’appel, flanqué d’un petit-fils à capuche sympathique mais flemmard, il écume les unes après les autres, avec un systématisme acharné, toutes les formes du travail contemporain : cueilleur de fraises, gardien d’œuvres d’art, tronçonneur municipal… Don Quichotte contemporain, il franchit allègrement les frontières, participe à tout, se fâche avec tout le monde, sans jamais perdre son irrépressible envie de travailler."

     Que dire de plus ?  Je me suis heurtée au style de l'auteur. Et durement ... Aïe. C'est alambiqué - pourtant pas pompeux - mais tordu, tellement tordu qu'on s'essouffle pendant la phrase, qu'on souffre tout du long, qu'on s'égare de page en page pour finir par survoler l'ensemble, morose, abruti, désemparé et impatient d'en finir. Par "on", entendez "moi" - d'autres s'y plairont sans doute. Peu après les 2/3, je l'ai fermé pour ne plus le rouvrir. Cette écriture ne me convient pas du tout.

     

    vieux-raleur-suicidaire-ove.jpgN°2 - Vieux, râleur et suicidaire : La vie selon Ove, Fredrik Backman

    Mon livre préféré du mois. Chef d'oeuvre d'humour et d'émotions que ce roman qui nous acoquine avec un vieux monsieur râleur, qui s'ennuie ferme depuis sa mise à la retraite forcée et la mort de sa femme. Bien décidé à en finir fermement avec la vie, il se trouve confronté à ses nouveaux et terribles voisins : quoi de plus désastreux en effet qu'une femme enceinte et son nigaud de mari , lorsqu'on souhaite simplement se suicider en paix.

    Je me suis retrouvée à presque 100% dans ce vieux réac, pingre, bougon et asocial. Vraiment.

    Un roman à ne manquer sous aucun prétexte.

     

    oranges-seuls-fruits-winterson.jpgN°3 - Les oranges ne sont pas les seuls fruits, Jeannette Winterson

    AVT_Jeanette-Winterson_2462.jpegAprès ma lecture de Pourquoi être heureux quand on peut être normal? , récit biographique publié en 2011, j'ai pris plaisir à retrouver Jeannette Winterson dans ce texte de fiction, antérieur de près de 20 ans et qui abordait déjà des thèmes chers à l'auteur : la figure maternelle, les évangélistes, l'adoption et, bien sûr, l'homosexualité.

    En vérité, c'est bien ce qui m'a gêné: Ce livre est la gestation coupable et encore indiscible de tout ce que "Pourquoi être heureux... ? " saura dire et assumer comme autobiographique 20 ans plus tard. Par conséquent, j'ai eu la sensation de relire le même livre, en 3 fois moins bon.

    Quand on sait ce qui inspire ce personnage de la mère, il est difficile de se satisfaire de cette copie édulcorée.

    Même l'écriture est moins aboutie, moins piquante, moins ironique, moins drôle, ce qui est logique, j'en conviens, mais frustrant. Lisez plutôt mon autre article ou mieux, l'autobiographie.

     

    cape-crocs.jpgN°4 - De cape et de crocs, Ayroles & Masbou ( B.D.)

    Une série que je suis enfin en train de lire, après y avoir été poussée par des hordes de profs de français... Autant dire que je m'attendais au pire. Mais c'est vraiment exquis. Le dessin et les couleurs me plaisent beaucoup. Quant à l'histoire, ne me demandez pas pourquoi mais elle intègre à un récit d'aventure tout ce qu'il y a de plus classique (combats à l'épée, pirates, trésors, monstres, captures, rebondissements, histoires de coeur...) deux gentilshommes peu ordinaires : un loup et un renard. Ils manient le sabre aussi bien que l'alexandrin et l'ensemble de la série est farcie de références culturelles ou littéraires. C'est une perle, cette B.D.

    Sur ce, je vous laisse, je dois justement finir ce soir le tome 5.

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  • La boucle est bouclée

    cercle-ferme-coe.jpgLe cercle fermé

    Avis chrono'

    Où l'on retrouve les jeunes garçons de Bienvenue au club, devenus adultes dans les années 90 - pour ma plus grande satisfaction. Qu'ils aient ou non réussi dans la vie, la plupart trainent encore les fantômes du passé. C'est un bon Jonathan Coe. Pas le meilleur, mais cette fois je me suis attachée aux personnages.


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  • Hors d'oeuvre

    oeuvre-zola.jpgL'oeuvre, Emile Zola

    Avis chrono'

    Les thèses soutenues et le style d'écriture sont reconnaissables entre tous. L'oeuvre n'est pas la plus belle pièce de la série, elle manque un peu de variété dans les descriptions et se complaît dans le mélodrame. Mais c'est agréable de renouer avec celui qui est sûrement mon auteur préféré.


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  • RSVP

    mosby-ceux-qu-on-aime.jpgCeux qu'on aime, Steve Mosby

    Avis chrono'

    A la fin du premier chapitre j'étais planquée sous ma couette, frissonnante et ravie comme on peut l'être après une bonne histoire de fantômes : ça n'a duré qu'un chapitre.


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