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afrique du sud

  • Celui qui avait peur de s'engager

    Une_saison_blanche_et_seche.jpgUne saison blanche et sèche, André Brink

    Second livre de ma trilogie estivale, dont vous trouverez la présentation ici!

    Des trois, sûrement celui qui s'avérera coller le mieux à ma demande. Roman interdit à sa publication en Afrique du Sud en 1979 – l'Apartheid agonise, mais il faudra attendre 85 pour voir abrogé l 'Immorality Act , interdisant mariages et relations sexuelles entre personnes de couleurs différentes. Et encore quelques années pour la libération de Mandela.

    Une saison blanche et sèche relate l'entêtement d'un professeur Blanc à découvrir la vérité sur la mort de Gordon Ngubene, balayeur Noir de son école.

    Le fils de Gordon disparaît durant des émeutes. Deux mois plus tard, la police lui annonce que son fils est mort et enterré depuis des semaines. Cependant, Gordon reçoit de troublants témoignages... Jonathan aurait passé ces derniers mois en détention, torturé. Le père fait alors appel à Ben pour l'aider à découvrir la vérité. Peu après, c'est au tour de Gordon d'être emmené par la police de sureté, accusé de terrorisme.

    Un roman très prenant, très sombre, ce qui a constitué le seul obstacle à ma lecture. J'ai beau savoir qu'il s'agit là du passé, de l'Histoire, que l'Afrique du Sud est aujourd'hui une puissance importante, parfois même plus en avance que la France sur certains sujets de société, cette période me semble trop proche pour lire de façon détachée. Je me suis sentie pensive et triste durant toute ma lecture.

    J'ai particulièrement aimé la manière dont Ben nous est présenté. Son évolution. Sa nonchalance, son paternalisme inconscient du début face à Gordon. Oui, il veut bien l'aider, mais il n'y a pas à s'inquiéter, tout va rentrer dans l'ordre. Sa foi aveugle, sa confiance totale en la justice, car la justice est sienne, au fond, une justice de sa couleur, blanche, donc infaillible. Puis, le temps qu'il lui faut pour comprendre, pour se réveiller et se révolter. Le combat qu'il mène ensuite, que l'on devine voué à l'échec, qui va l'arracher à toutes ses certitudes, à son équilibre.

    « Vous pouvez toujours voir les autres; vous échangez des sons, mais tout n'est que coïncidence et tromperie. Vous êtes de l'autre côté. »

    « J'ai toujours considéré « mes frères » comme une chose allant de soi, et maintenant il faut que je reprenne tout à zéro. »

    Tandis qu'il ouvre les yeux, il regarde autrement son entourage, dont il s'attire le mépris. Trahisons des collègues, des amis, de sa propre famille... Galerie interminable de ceux qui le soutiennent, bien sûr, mais pas trop, pas longtemps. Qui préfèrent ne rien voir. Trouvent des excuses.

    «  Le prêtre secoua sa tête grise.

    - Je vous répète qu'ils ne savent pas. Vous ne me croyez pas? Je sais que c'est une chose terrible à dire, mais c'est vrai. Ils ne savent pas. Même quand ils tuent nos enfants, ils ne savent pas ce qu'ils font. Ils croient que ça n'a pas d'importance. Ils ne croient pas que nos enfants soient des êtres humains. Ils pensent que ça ne compte pas. »

    D'un bout à l'autre, un livre douloureux, dérangeant, qu'il est difficile de parcourir sans se demander à un moment ou à un autre: mes yeux, à moi, ouverts ou fermés?

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  • Au pays des Vuvuzelas

    Ici commence ma trilogie-lecture estivale « coupe du monde 2010»!

    Bienvenue! Si quelqu'un veut partager une bière sur mon canapé devant un match de foot... Meuh non, je vous taquine. Lisez mercredi prochain la rubrique « sagesse » de mon article sur le Book Club de juillet et vous saurez que télé et livres sont à mettre dans le même sac de voyage: celui qu'on emportera pas dans la tombe.

    Ce n'est donc ni mon patriotisme notoire, ni mon légendaire amour du sport qui est à l'origine de cette trilogie si bien ancrée dans l'actualité, mais le hasard.

    Après la lecture de La route de tous les dangers j'ai eu envie de prolonger un peu mon exploration du thème de la ségrégation raciale et je suis bravement allée demander conseil à la responsable du rayon littérature de la médiathèque.

    Je ne voulais qu'un seul roman, mais je n'ai pas osé endiguer son enthousiasme. De plus, après ma mésaventure à l'étage jeunesse deux jours auparavant avec l'une de ses collègues bien peu aimable, il m'a semblé logique de faire honneur à cette charmante femme, cultivée, serviable, qui a pris dix minutes de son temps pour parcourir avec moi les rayons de long en large. Je masquai donc ma frayeur (je venais de dépasser les huit livres empruntés pour le mois), ainsi que mes doutes : était-on bien dans le cadre de ma demande, qui concernait principalement les Etats-Unis? Les volumes me semblaient tout sauf attrayants. Mais il faut savoir faire confiance. J'adore qu'on choisisse pour moi.

     

    Mon butin:

    Au coeur de ce pays, J.M. Coetzee. (Afrique du Sud)

    Une saison blanche et sèche, A. Brink (Afrique du Sud)

    Blessés, P. Everett ( Etats-Unis)

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