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Hors d'oeuvre

oeuvre-zola.jpgL'oeuvre, Emile Zola

Avis chrono'

Les thèses soutenues et le style d'écriture sont reconnaissables entre tous. L'oeuvre n'est pas la plus belle pièce de la série, elle manque un peu de variété dans les descriptions et se complaît dans le mélodrame. Mais c'est agréable de renouer avec celui qui est sûrement mon auteur préféré.


 "Ah! la vie, la vie! la sentir et la rendre dans sa réalité, l'aimer pour elle, y voir la seule beauté vraie, éternelle et changeante, ne pas avoir l'idée bête de l'anoblir en la châtrant, comprendre que les prétendues laideurs ne sont que les saillies des caractères, et faire vivre, et faire des hommes, la seule façon d'être Dieu!"

En retard d'une journée... Mais je n'ai presque pas mis les pieds à la maison hier, la faute à une mémorable Fête des Voisins. Quand je pense qu'on a failli ne pas y aller! Manger beaucoup, boire encore plus, bavarder avec une corse aux cheveux rouges et au tempérament de feu, chanter à tue-tête du rock ou Hakuna Matata, vérifier que la barbe d'une semaine du beau mec de l'immeuble d'à-côté ne pique pas et le laisser tenter de vous apprendre (en vain) à danser, avaler cul sec tout ce que votre barmaid préférée vous prépare et, enfin, rentrer à 2h du mat alors qu'on donne un cours le lendemain matin: voilà qui recharge les batteries après une dure semaine.

Bon sang. Et encore deux séances de ciné plus tard, vais-je enfin l'écrire ce fichu article?

Donc. Je voulais lire en mai La Bête humaine. Manque de chance, il n'était dispo à la médiathèque qu'en Pléiade, ces livres hideux, pages fines, écriture minuscule, vous lisez toute une soirée sans avoir besoin de tourner la page. Quatre romans en un, dont 3 que je n'avais pas encore lus : L'oeuvre, le rêve et la bête humaine. Après brève hésitation, je me suis décidée à les lire dans l'ordre. Je pensais avoir le temps d'en lire deux ce mois-ci, avant de demander à prolonger mon abonnement. Je n'ai lu que l'oeuvre et comble de malchance, je suis tombée sur une des nanas de la médiathèque qui tire tout le temps la tronche et elle a refusé de me le prolonger après m'avoir confirmé qu'il n'était pas réservé ... Je n'ai jamais vu ça. Je suis ravie d'apprendre qu'on guette le retour de Zola dans les rayons, plus d'un siècle après sa mort, mais ça n'est quand même pas comme si je souhaitais accaparer LA nouveauté que tout le monde s'arrache.

Je le reprendrai le mois prochain. Je parie tout ce que vous voulez qu'il sera là à m'attendre sur l'étagère.

L'oeuvre, c'est l'oeuvre du Zola naturaliste qui souhaite, au sein de son roman, dresser la figure d'un peintre naturaliste et de ses compagnons écrivains, musiciens, sculpteurs, architectes. De jeunes gens passionnés, bien décidés à imposer une nouvelle façon de concevoir l'Art, de peindre la nature, la réalité telle qu'elle est. Des esprits en ébullition, qui se sentent investis d'une mission, des âmes en pleine révolution.

Je n'avais pas lu Zola depuis quelques années, mais ça me fait toujours le même effet, comme quand vous partez quelque temps à l'étranger et que vous rentrez avec de nouvelles intonations, que vous avez pris l'accent. Je lis Zola pendant la pause déjeuner et mon vocabulaire, ma syntaxe se transforment temporairement. Parfois même je passe toute une aprem sans dire "putain".

A une époque, je citais Zola comme mon auteur favori. A présent je ne cite plus personne, c'est trop compliqué, mais j'ai retrouvé ce que j'aimais. Des personnages enragés, dévorés de passions, poussés à la folie. Claude Lantier est tout entier dévoué à son art, obsédé par son idée de faire enfin le coup de maître qui propulsera la jeune école naturaliste dans la gloire et renversera les réactionnaires qui refusent au Salon ses tableaux, années après années.

C'est aussi une histoire d'amour dramatique. Oui, parce que quand tout va bien, dans un roman de Zola, vous savez qu'un enfant va sûrement mourir à la page suivante...

Les premières pages sont sublimes: Claude rentre chez lui, une nuit d'orage, et trouve une femme effrayée réfugiée sous son porche. C'est l'occasion d'une description hachurée de la ville, au rythme des éclairs qui illuminent des pans de la ville.

J'ai un peu trop perçu les ficelles du mélo et j'ai fini par me lasser à la énième description de Paris, par me lasser aussi de l'obsession bornée de Claude, mais ça reste un beau roman, du point de vue des idées sur les différents arts, incarnés chacun par un personnage.

Mention aussi pour les passages sur le déroulement annuel, en grande pompe, du Salon, avec ses reçus et ses refusés, ses intrigues de couloirs.

J'ai perdu 3 fois le contenu de cet article, ras-le-bol de le réécrire, je m'en tiens là.

A défaut de pouvoir poursuivre avec La Bête Humaine, j'ai emprunté le prochain Jonathan coe de ma liste. Bonne semaine à tous.

 

Lien permanent Catégories : Pharmacie 3 commentaires

Commentaires

  • "barmaid préférée" ^^ un nouveau titre... je suis flattée :p C'était une super fête des voisins à laquelle je suis contente que nous nous soyons jointes finalement.
    Pour ce qui est de l'emprunt, je peux toujours retourner à la bibli en fin de semaine voir si quelqu'un l'aurait emprunté... En tout cas, c'est certain que sa manière de te répondre était plus que désagréable, sans parler de sa collègue totalement impolie elle aussi...

    Bon sinon pour en revenir à cet article, j'aime beaucoup et même si tu as abrégé, ça n'enlève rien à sa qualité. Tu me donnes envie de relire du Zola tiens!

  • C'était un joyeux bordel ! Il paraît qu'on remet ça a la fête de la musique.
    Et non, pour la bibli, tant pis. Je vais déjà lire ceux que j'ai pris.

    Article pourri, compliment hors de propos. Je n'ai pas abrégé... j'en ai eu marre de réécrire ce machin pour la 3e fois.

  • bon, on va parler soirée entre voisins alors? :p
    Non sérieusement, tu es trop dure avec toi même. Il n'est pas pourri cet article... M'enfin tu dis ça pour tous tes articles alors ^^
    (mais je comprends en même temps ton agacement, je déteste perdre xxx fois ce que j'ai écris)

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