Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

RSVP

mosby-ceux-qu-on-aime.jpgCeux qu'on aime, Steve Mosby

Avis chrono'

A la fin du premier chapitre j'étais planquée sous ma couette, frissonnante et ravie comme on peut l'être après une bonne histoire de fantômes : ça n'a duré qu'un chapitre.


Un tueur en série s'attaque à des femmes, les attache chez elles à leur lit et les laisse mourir lentement de faim et de soif de telle sorte que leurs proches, leur famille, leurs amis, ensuite, soient rongés par le remord et se demandent pourquoi ils ne se sont pas inquiétés de ne plus avoir de nouvelles.

Ce qui est étrange dans ce thriller - très commun dans son déroulement, après un début très accrocheur - c'est que cette culpabilité, ce message, c'est presque à nous de le construire. Les personnages sont rongés par les remords, certes, mais des remords anciens, surgis du passé. Le héros-magicien-journaliste, lorsqu'il était enfant, a perdu un frère et se sent responsable. Quant au flic, devinez quoi ? Allez, c'est facile si vous passez ici de temps en temps, je ne manque jamais de le relever : oh, surprise, son fils est mort!

Les meurtres ne font qu'appuyer sur des plaies déjà à vif. Ce qui aurait été bien, c'aurait été de nous plonger, nous, lecteurs, dans ce questionnement : est-ce que je prends soin de ceux que j'aime ? est-ce que je vais assez souvent les voir ? Combien de temps mettrais-je à m'apercevoir que je n'ai plus de nouvelles s'il leur arrivait quelque chose?

Je suis la cible idéale pour de telles interrogations. ça aurait dû appuyer sur mes plaies à moi. Mais rien, non, rien. J'ai pris plaisir à un thriller assez classique, c'est tout.

Dans le bouquin, le tueur répond aux mails et aux sms des proches, en usurpant l'identité de ses victimes. Il répond des "Désolé, je suis un peu occupée en ce moment, je te contacte bientôt." Alors, moi, forcément, très logique, je me dis "Bah, quoi, ils ne l'ont pas abandonnée la nana, ses amis. Ils ont pris des nouvelles, elle a répondu qu'elle était occupée, qu'est ce qu'ils pouvaient faire de plus? Pourquoi imaginer un drame?".

Il faut tricoter nous-même les mailles manquantes pour arriver à un message cohérent, qui n'est jamais explicité. Là où ça dysfonctionne, c'est qu'il ne fallait pas se contenter d'un sms ou d'un mail. Il fallait se déplacer, il fallait frapper à la porte. Et délivrer la fille ligotée sur son lit.

Bien sûr, dans un monde idéal où tous les gens que vous aimez, toute votre famille, se trouvent dans la même ville que vous. Au XXIe siècle, sérieusement... Non, vraiment, quelque chose ne marche pas, quelque chose heurte ma logique, qui m'empêche de culpabiliser de bon coeur devant mon petit roman.

Hasard de calendrier, ou ironie du sort, je suis justement aux prises, ces dernières semaines, avec des coquins qui dédaignent de répondre à mes mails, me contraignant à cette communication primitive et ruineuse qu'est le courrier papier avec AR. Or, je peine à m'imaginer qu'ils sont tous, et depuis tout ce temps, ligotés à un lit. Ou bien il se passe de drôles de choses dans les chaumières françaises, les administrations et les agences immobilières... Une soirée sympa tenue menottes exigées, à laquelle je n'aurais pas été conviée, peut-être? Et toutes les clés perdues? C'est ballot.

 

Lien permanent Catégories : Pharmacie 2 commentaires

Commentaires

  • Autant ton statut à la fin du 1er chapitre titillait ma curiosité, aucun ce que tu nous dis de ce roman maintenant me décide à le reléguer aux oubliettes (ou à le ligoter dans une lointaine bibliothèque)... J'ai aussi un problème avec le concept, ce n'est pas toujours si simple de traverser le pays pour aller voir ses proches... En témoigne mon unique semaine de vacances en un an de boulot... Pas la peine d'en rajouter ! :D
    Alors, si ça ne fait même pas peur... Pff...

  • J'avais raconté l'histoire de la voix sur le répondeur, c'est ça? Celle que le gars entend encore alors qu'il a le cadavre sous les yeux ? C'était bien fait. Pas original, mais ça plongeait bien dans le bain. La suite est plutôt du type à servir de scénario à l'une des séries policières interchangeable style Les experts. Je n'avais pas vraiment deviné l'identité du coupable, mais je ne suis pas non plus tombée de mon lit de surprise.

    Tt à fait d'accord avec toi, on ne peut pas faire le tour de France avec une semaine de vacances par an. Il faut que les autres y mettent un peu du leur et se déplacent!

Les commentaires sont fermés.